Drogues: et si l'Amérique latine osait la légalisation

Par Invité ,

Marijuana, cocaïne et autres substances illégales continuent d'être produites et d'envahir les Amériques et le monde. Plusieurs ex-présidents latinos appellent à changer de vision.

 

 

 

La guerre perdue contre la drogue. Le titre de l'excellent ouvrage de Jean-François Boyer, journaliste basé à Mexico, date de 2001 mais il est toujours d'actualité. Et plus que jamais. La guerre est définitivement perdue et elle continue de faire des victimes. Au Mexique, suivant les instructions de son grand voisin du nord, le président Felipe Calderón a mis en place une stratégie offensive dès 2006. En échange, le Congrès américain a voté une aide, baptisée Initiative Merida, de 1,4 milliard de dollars sur trois ans afin d'aider le pays à lutter contre les cartels. Les 40.000 militaires lancés aux trousses des narcotrafiquants n'y peuvent rien. Certes, plus de 70 tonnes de cocaïne ont été saisies entre 2006 et 2009, mais combien ont franchi la frontière pour inonder les rues de Los Angeles et d'autres grandes villes? Le tout répressif ne fonctionne donc pas. Plus de 15.000 morts sont à déplorer, les narcos ont gagné et sont en passe de faire du Mexique une «narcodémocratie».

 

Rompre le tabou

 

La situation n'est pas aussi désastreuse en matière de sécurité dans d'autres pays du continent, mais la question des drogues est, la plupart du temps, vue uniquement sous l'angle policier. Face à cet échec, un mouvement prend de l'ampleur, mené par plusieurs anciens présidents de la République. César Gaviria (Colombie), Ernesto Zedillo (Mexique) et Fernando Henrique Cardoso (Brésil) tentent depuis quelques mois de faire entendre leur voix grâce à l'Initiative Latinoaméricaine sur les Drogues et la Démocratie, sorte de groupe de pression qui milite pour, comme l'indique leur dernier rapport rendu public l'été dernier, «un nouveau paradigme». Traduction: il faut mettre en place une nouvelle stratégie, moins répressive, pour enrayer le fléau. Cette commission, outre les ex-présidents latinos, compte dans ses rangs diverses personnalités, telles Antanas Mockus, ancien maire de Bogotá, les écrivains Paulo Coehlo et Mario Vargas Llosa ou Moises Naïm, rédacteur en chef de la revue Foreign Policy (et partenaire de Slate).

 

L'heure est venue de rompre le tabou, écrivent les trois anciens chefs de l'Etat dans une tribune publiée par les plus grands quotidiens en langue espagnole. Et d'ouvrir le débat sur la mise en place de stratégies plus humaines et efficaces pour combattre le problème des drogues.

 

Comme le tabac ou l'alcool

 

Quelles sont les solutions proposées, après un an de travail, d'enquêtes sur le terrain et de multiples entretiens? Dépénalisation et légalisation sous conditions. Si la dépénalisation est une proposition déjà ancienne, légaliser certaines drogues relève, en Amérique latine, de la révolution. Pour les anciens chefs d'Etat, les drogues douces (notamment la marijuana) pourraient devenir l'équivalent du tabac et de l'alcool.

 

Les taxes prélevées serviraient à financer des centres de soins pour toxicomanes. Et l'argent qui ne serait pas dépensé dans la répression pourrait également être investi dans la santé. Leur proposition consiste à traiter les toxicomanes comme des patients, lutter contre le crime organisé et faire entrer la consommation de drogues dans la légalité. «C'est le trafic qui génère la violence, affirment-ils. Mais c'est l'illégalité qui engendre le pouvoir des narcos.»

 

S'éloigner des Etats-Unis

 

La question est bien sûr politique et diplomatique. L'Amérique latine devrait, pour réussir, s'éloigner des Etats-Unis, qui fondent leur lutte antidrogues uniquement sur la répression. «Nous n'avons pas besoin du parapluie américain pour combattre les drogues», expliquait même Fernando Henrique Cardoso lors d'une récente réunion. L'ex-président brésilien est l'un des plus virulents quant à l'influence, néfaste d'après lui, des Etats-Unis dans ce domaine. D'autant que 90% de la cocaïne qui transite par le Mexique est destinée à ce marché, essentiel pour les narcos mexicains. En résumé, les gringos feraient bien de faire le ménage chez eux avant de donner des leçons au reste du continent.

 

Dans une tribune publiée dans le quotidien espagnol El País, l'auteur péruvien Mario Vargas Llosa affirmait:

 

L'expérience du Mexique le confirme, il est impossible de battre militairement le narcotrafic. Tant qu'il y aura des consommateurs, il y aura des plantations et du trafic. La dépénalisation, voire la légalisation, est le seul remède.

 

Une idée dont s'était déjà fait l'écho The Economist au printemps 2009. Dans son édition du 7 mars, l'hebdomadaire britannique titrait sur «comment mettre fin à la guerre contre les drogues». Sa réponse est nette: «La légalisation [de certaines drogues] est la solution la moins pire.» Car tous s'accordent sur un point, l'objectif fixé par l'ONU il y a une dizaine d'années de parvenir à un monde sans drogues est irréalisable. «Le seul but possible est de parvenir à réduire les dommages causés par ces drogues sur les personnes et les sociétés», expliquent les membres du groupe Drogues et Démocratie. Pessimistes, mais hélas, aussi, réalistes.

 

Marc Fernandez

 

LIRE EGALEMENT SUR LE MEME SUJET: Drogue: de l'interdiction de fumer à l'interdiction de penser.

 

source : https://www.slate.fr/story/16335/drogues-cocaine-marijuana-legalisation


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Tien ! encore un article sur la légalisation, où on entend parler d'anciens présidents qui n'ont pas eu les couilles de le faire pendant leur mandats et qui maintenant parle de ça pour être dans le vent de la légalisation (c'est facile de parle) pour faire oublier toutes les magouilles qu'ils ont fait au pouvoir, mais qui avant, envoyer des flic ce faire buter contre les narco et qui laissaient leur population prendre les conséquences de leur politique de merde, c'est fout comment ils retournes vite leur veste, même pour leurs idéaux, comme quoi, ils sont pas très honnêtes...

 

Sinon, vive la légalisation (et bien faite) et surtout l'auto-production, car je veux pas de la merde produit par les industries et certifié par l'état (c'est fout çà comment état et mafia ça rime ^^) !!!

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En fait, plus je pense à la légalisation et plus je me dis que ce serait une belle connerie !!!

 

Je m'explique: légaliser la beuh reviendrait, bien-sûr a en autoriser son usage, mais surtout, à en faire un PRODUIT MARCHAND...

 

Et tout ce qui en découle n'est pas forcément tout beau tout rose....

 

Ok, super, l'emploi, la liberté de fumer sans se planquer, etc... mais si on voit plus loin...

 

Comme tout produit marchand PAN! la TVA! (19,6% pour l'état, sur le Canna, ça me ferait bien mal au c*l !).

 

Ensuite, concernant la qualité: pas sûr que les industriels peu scrupuleux qui se seront précité sur ce "marché porteur" prendront soin de "rincer" la beuh qu'ils vendront ou bien q'ils n'ajouteront pas quelques m*rd* dont on se passerait volontier (engrais bien chimiques, agents de texture, de saveur, etc...).

 

Et enfin (pour ce qui m'est venu à l'esprit), prenez le cas du tabac: il est strictement interdit d'en faire pousser dans son jardin... vous me suivez ?

 

LA CANNACULTURE/L'AUTOPROD RESTERAIT ILLEGALLE !!!

 

La DEPENALISATION me semblerait plus approprié.

 

(en gros, laisse moi planter mon pied, fumer ma beuh et surtout fout moi la paix !).

 

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salut,

 

+1 lilitrip

 

cordialement,

 

caine

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Et enfin (pour ce qui m'est venu à l'esprit), prenez le cas du tabac: il est strictement interdit d'en faire pousser dans son jardin... vous me suivez ?

 

Heu, ça j'en suis pas sur, car j'ai des amies qui font pousser du tabac et ils les planques pas comme quant ils font pousser de la ganjah.

 

J'ai fais une recherche, et je peux le confirmer :

 

Il est totalement interdit pour un particulier de procéder à la culture de plants de tabac dans son jardin en vue de les fumer ou d'en faire le commerce par la suite et cela est réglementé par une loi très ancienne en date du 28 avril 1816 avril qui a été légèrement modifiée en 1970 et qui dicte désormais qu'il est interdit de se livrer à la culture de tabac sans avoir obtenu une autorisation au préalable.

 

quelle bande d'en..ler !!!

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@ viweed

tout a fait fait d'accord ca retourne vite les vestes hein!

On n'a pas eu des écolos comme ministres? ca a changé quelque chose pour nous cultivateurs? Moi apres moultes réflexions je n'irai plus voter!

 

Drogues et si? et rien du tout mon pote! tant qu on aura des assemblés et des sénats avec des vieux qui pensent encore comme au 19eme...Si je pouvais partir de ce pays, je le ferais a la premiere occas

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