PARIS - Cent mille dépistages de drogue au volant seront effectués en 2011 et les automobilistes contrôlés positifs pourraient devoir payer les frais d'analyse, a indiqué samedi à l'AFP le président de la Mildt, Etienne Apaire.
"Notre objectif, c'est de déployer 100.000 contrôles en 2011, spécifiquement sur les stupéfiants", a déclaré le président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.
"Avec la déléguée à la sécurité routière (ndlr: Michèle Merli), on souhaiterait que ça devienne une routine notamment dans toutes les grandes villes", a ajouté le responsable.
"Notre dépistage monte en puissance", s'est-il félicité, expliquant que le stupéfiant le plus dépisté était le cannabis, mais que cocaïne, héroïne et amphétamines étaient aussi décelées.
"La grande nouveauté, ce sera de faire payer à celui qui aura été déclaré positif les frais d'analyse", qui atteignent environ 100 euros, dont les 10 euros que coûte chaque kit salivaire, a poursuivi Etienne Apaire.
Etienne Apaire, président de la MILDT, le 4 mars 2010 à Paris
AFP/Archives/Bertrand Guay
Cette disposition est incluse dans la loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2), dont les députés entameront l'examen mardi, a fait valoir le magistrat.
La conduite sous l'emprise de stupéfiants est sanctionnée depuis l'adoption en 2003 de la loi dite Marilou, en hommage à Marilou Poinsot, tuée à 9 ans dans un accident avec un conducteur ayant consommé du cannabis. Ce texte rend la conduite sous l'emprise de stupéfiants passible de 2 ans de prison.
Affiche d'une campagne d'information sur les dangers de la conduite sous l'emprise de cannabis, le 24 mai 2006 à Paris
AFP/Archives
Depuis que ce texte est en vigueur, "on est à environ 9.000 condamnations pour usage de stupéfiants au volant", a expliqué Etienne Apaire.
En 2010, sur 5.520 contrôles salivaires effectués à Paris, 2.030 se sont avérés positifs, dont 1.425 ont été confirmés par l'analyse sanguine tandis que 252 autres sont en cours d'analyse, selon le responsable. Un contrôle salivaire positif ne suffit pas à établir l'infraction.
Le risque d'être responsable d'un accident mortel sur la route est multiplié par quinze quand on a consommé alcool et cannabis, par 8,5 pour l'alcool seul, par deux pour usage exclusif de cannabis, selon l'enquête "Stupéfiants et accidents mortels de la circulation routière" (SAM).
Source : l'express.fr