Des dangers de la spirale sans retour mal expliquée (CP Circ Bretagne)

Par Invité ,

 

Page 13 de l'édition du Télégramme du samedi 21 janvier, page Guingamp, nous lisons à propos de journées de prévention de l'usage de drogue chez des collégiens : [Avec]... A l'appui de tableaux et de diapositives, le formateur [NDLR : de la Gendarmerie du FRAD] a expliqué les effets de la drogue sur l'organisme et les risques encourus par sa consommation. Les élèves ont ainsi été informés que fumer un joint pouvait les entraîner dans une spirale sans retour. Aberrant autant qu'énorme.

 

Source : CIRC - Revue de presse

Nous ne savions pas que parmi les nombreuses missions confiées à la Gendarmerie, la prévention en matière sanitaire et sociale avait ses spécialistes. Nous ne le savions pas et à lire ce que raconte ces spécialistes du FRAD dans les colonnes de votre journal, il nous semble devoir apporter quelques correctifs. Ainsi aux "effets de La Drogue" nous substituerions l'expression adéquat : les effets des drogues. Quelles drogues ? Si l'alcool et le cannabis sont mentionnés, ne manque t'il pas la troisième famille de psychotropes consommées massivement, principalement par les filles : les médicaments. Point de détail ? Sûrement pas. La Bretagne n'est elle pas la région où l'on consomme le plus d'alcool, de cannabis et de médicaments psychotropes légaux. La Kétamine (GHB) n'est elle pas présente chez tous les vétérinaires.

 

Un Gendarme n'est pas un médecin, une infirmière. Un Gendarme est un représentant de l'ordre pas une assistante maternelle pour adolescent. Donc, lorsqu'il s'adresse à cette population dans un but sanitaire, il l'a trompe par incompétence. D'ailleurs lorsque fumer un joint entraîne le jeune dans une spirale sans fin, nous ne pouvons laisser pareille contre vérité pour réalité.

 

Un point avec Baptiste Cohen, directeur de Drogues, alcool tabac info service, qui indique que les jeunes de 17 ans se confient rarement aux lignes d'écoute car « la prise de conscience vient plus tard ». il observe par ailleurs que si le nombre de consommateurs de cannabis augmente « cela ne veut pas dire qu'il y ait plus de situations qui posent problème ».

 

Les références publique en matière de consommation de drogues émanent en France de l'Observatoire Français des Drogues et de la Toxicomanie, l'OFDT, qui publie sur Internet des statistiques annuelles, (pour l'Europe, l'OEDT).

 

Le cannabis n'a pas de dose léthale. Le cannabis n'est pas une drogue mortelle dont l'abus provoquerait une overdose mortelle. Le parcours type du consommateur de cannabis, en France, est majoritairement le suivant : test de la substance vers 14 ans, risque de devenir consommateur à problème environ 2%, fin de la consommation expérimentative aux alentours de 25 ans. Fumer un joint n'est pas la spirale sans fin que mesure les statistiques de l'OFDT.

 

Mieux l'explosion de la consommation du cannabis en France dans les années 90 est à mettre en parallèle avec la régression de la consommation des drogues injectables de type héroïne dans les mêmes années en finissant totalement avec le mythe du premier joint menant à l'héroïne. Si le cannabis menait à l'héroïne, il y aurait depuis 1990 des millions d'héroïnomanes.

 

Quels problèmes ? Le cannabis n'est pas mortel en tant que tel. Comparée au sevrage des alcooliques pathologiques, la dépendance qu'entraîne sa consommation est quasi inexistante. La dépendance psychologique dépend de la personne et de sa consommation mais ne pose de réel problème qu'avec les gros abuseurs. Sinon ? Un simple sevrage.

 

Les risques pour la personne qui consomme sont de plusieurs natures. Le cannabis est un calmant. Prendre trop de calmant calme trop. Autrement appelé syndrome amotivationnel, il est commun à tous les abus de calmants. Un autre risque aussi également partagé avec les fumeurs de tabac va aux cancers des voies digestives et respiratoires. Or un étude épidémiologiste a démontrer que sur 3000 cancéreux atteints, les consommateurs de cannabis n'avaient pas plus de "chance" d'être malade que les fumeurs de tabac qu'ils sont souvent aussi. Encore un mythe qui tombe. Autre risque que l'on confond souvent, particulièrement chez les jeunes, le cannabis peut être un révélateur de problèmes psychotiques déjà présent chez la personne. Le cannabis n'induit pas la schizophrénie, mais l'a mettrai en évidence et ça se soigne en soignant la schizophrénie. Dernier risque encore partagé, conduire une voiture nécessite de pleines possibilités de réaction. Le rapport SAM nous rapporte que plus on consomme de cannabis avant de prendre le volant plus le risque d'accident augmente. Sam nous dit également qu'à consommation modérée, l'alcool est aussi plus dangereux que le cannabis. Enfin un domaine où le Gendarme est roi.

 

Les dangers de la spirale sans fin semble donc plus être un pipeau sécuritaire hors de proportion avec la réalité. La stratégie qui consiste à annoncer le cannabis comme mortel, amenant à la consommation de "pire", malgré des années et des années de pratique, a échoué sur l'hôtel du pragmatisme. Nous en appelons à ce minimum.

 

La prévention, la réduction des risques encourus par la prise de certaines drogues, par l'abus de certaines autres doit être un effort de pédagogie, un effort de transparence auquel les jeunes seront d'autant plus sensibles qu'ils n'auront pas le sentiment qu'on leur raconte des bobards.

 

Exemple : faire tourner sa clé de contact de voiture vous entraîne dans une spirale sans fin par production d'adrénaline, de la famille des endomorphines, qui aboutie à 5000 morts par an, 3000 handicapés et 20000 blessés. Manger du sucre (du sel, du fast food) entraîne le diabète, spirale sans fin dont les publicités sont les acteurs, vecteurs et la sécurité sociale le premier payeur.

 

Les dangers d'une spirale sans retour du fumeur de joint semble partagé aussi par l'équipe FRAD Gendarmerie : tant que l'on continuera à raconter des conneries la situation globale de la consommation des drogues ne changera pas et notre société n'évoluera pas. Spirale sans fin ?

 

Arnaud Debouté

 

Collectif d'Information et de Recherche Cannabique

 

jardindepocheguingamp@hotmail.com

 


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wolalah!

Si on se fait mettre des bâtons dans les roues dans tous les sens, on arrivera jamais à quelque chose de concret!!

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Alors c'est un peu le tout ou rien quoi, soit il leur fout la trouille le gentil gendarme plein de bonnes intentions, soit il se fendent la gueule.

 

Résultat: Après il vont fumer abusivement et vont se retrouver à dire à la télé

"AHHHhhh la beuh ça m'a détruit ma vie scolaire ahhhh, je peux plus m'en passer, je dors plus ahhhh vite paye un bédos ahhh"

 

Et après ça sera la faute de la méchante beuh que le gars aura eu la flemme de faire bac +10 PAS LA SIENNE.

C'est vrai quoi quand j'ai la flemme de sortir les poubelles je me dis "Ahhh c'est faute de la beuh je suis démotivé"

"Ah merde j'ai pas fumé ça marche pas..."

 

Donc sérieux ce que je veux dire c'est qu'il y en a marre de bouffer de la répression dans la gueule faute d'enfants qui aurait pas eu l'occasion d'avoir UNE VRAI PREVENTION, à défaut de prendre leurs responsabilités. (c'est vrai que c'est pas si simple que ça OK la beuh a un défaut c'est toujours agréable à consommer à l'inverse de l'alcool)

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Boff, cé con que les flics ne racontent que de la merde pour faire peur aux gosses qui vont raconter leur journées à leur parents qui vont apprendre que leurs fils va peut-être finir d'une overdose d'héroïne dans kek' années, vite, votons Sarko !

 

=/

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C'est dommage de confier des missions du ressort de la santé publique à la gendarmerie car d'une part ce ne sont pas les plus habilités à s'exprimer sur la santé (les personnels soignants sont là pour ça) de plus ils moralisent le sujet alors qu'il faudrait au contraire avoir une approche scientifique, neutre afin d'être éfficace en terme d'information, d'éducation et de prévention.

De plus, ça décridibilise le gendarme et l'image des jeunes vis à vis des représentants de la loi, des adultes en général.

Et finallement, ça ne permet pas d'atteindre le but de ces interventions c'est à dire informer les jeunes et prévenir les conduites addictives.

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