Dépénalisation du cannabis : l'Amérique avance, Libé recule

Par Invité ,

 

Une évolution qui semble avoir échappé à Laurent Joffrin, de Libération, où j'ai signé quelques articles sur la question, y compris sous ses ordres. Dans le journal qui a publié en 1976 l'appel du 18 joint pour la légalisation du cannabis, le directeur de la rédaction signait ce lundi un édito pour le moins surprenant

 

Source: Rue89

C'est une petite annonce qui a suscité de nombreuses vocations. Le journal alternatif Denver Westword recrute un critique cannabique :

 

« Est-ce que votre santé nécessite la prise de cannabis ? Avez-vous des facilités à écrire ? Si c'est le cas, Westword a besoin de vous pour rejoindre les rangs de nos critiques des dispensaires de marijuana. »

 

Ne vous précipitez pas, plus de 100 candidatures ont été reçues et les inscriptions sont fermées. Le boulot était tentant : visiter une fois par semaine l'un des dispensaires de cannabis thérapeutique du Colorado et en faire un compte-rendu. Mais attention, il fallait impérativement être armé d'une ordonnance en bonne et due forme.

 

Comme treize autres états américains, le Colorado autorise certains malades à se soigner en recourant au cannabis, en particulier les malades du sida, les cancéreux en chimiothérapie, les personnes atteintes de glaucomes, de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson…

 

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En Californie, la loi l'autorise depuis 1996. Résultat, en 2007, on comptait près de 200 dispensaires rien qu'à Los Angeles. Autant dire que tous les clients ne sont pas vraiment des malades et que l'ensemble du système s'apparente de plus en plus à une vaste dépénalisation de fait de la consommation.

 

Qui semble recevoir l'approbation tacite de l'administration Obama. Alors qu'une proposition de loi a été présentée à l'Assemblée de Californie pour légaliser et taxer le commerce de marijuana, l'Etat fédéral Obama a demandé lundi à ses procureurs de ne plus poursuivre les patients et dispensaires dans les Etats ayant légalisé cette pratique, mettant un terme à des années de bras de fer. Pour les partisans de la dépénalisation, la Cannafornie, l'un des principaux producteurs mondiaux de marijuana, fait désormais figure de nirvana.

 

Laurent Joffrin s'abreuve chez Sarkozy

 

Une évolution qui semble avoir échappé à Laurent Joffrin, de Libération, où j'ai signé quelques articles sur la question, y compris sous ses ordres. Dans le journal qui a publié en 1976 l'appel du 18 joint pour la légalisation du cannabis, le directeur de la rédaction signait ce lundi un édito pour le moins surprenant :

 

« Solution simple et, pour ainsi dire, de facilité : on légalise. […] Encore faut-il évaluer les conséquences probables d'une politique aussi libérale. Les pays qui sont allés dans cette direction, Espagne ou Pays-Bas, ne sont guère enthousiastes. Ils tendent même à revenir en arrière. »

 

Je vous passe les autres arguments amenant à la conclusion qu'il ne faut surtout rien changer à l'idyllique prohibition actuelle, qui fait de la France l'un des seuls pays européens où le fait de fumer un joint reste passable de prison mais également le deuxième consommateur de cannabis en Europe. Preuve que tout fonctionne.

 

On peut s'étonner qu'au moment où même le PS avance sur cette question, un édito de Libé puise son argumentaire dans les propositions de campagne de Sarkozy de 2007 :

 

« Partout où la drogue a été légalisée, demandez donc aux Pays-Bas et en Espagne, ce fut une catastrophe. »

 

Ensuite, il est utile de rappeler que personne aux Pays-Bas ne remet en cause la politique de séparation des marchés (des drogues douces et dures) puisqu'elle semble porter ses fruits : les Pays-Bas sont l'un des pays européens où l'on fume le moins de cannabis. (source OEDT)

 

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Et si les autorités songent effectivement à modifier la loi, c'est parce que les jeunes Allemands, Belges ou Français envahissent les coffee shops néerlandais tous les week-ends.

 

Sous la pression de leurs voisins, notamment français, les autorités envisagent donc de réserver les coffees aux seuls Néerlandais. La même proposition de loi envisage de les autoriser à conserver de plus importantes quantités de cannabis. On est donc très loin du rétropédalage décrit par Joffrin et Sarkozy.

 

Quant à l'Espagne, à moins qu'une information m'ait échappé, aucun changement de la politique actuelle de grande tolérance ne semble envisagé. Et pourquoi avoir choisi ces deux seuls pays alors que le Portugal, par exemple, va plus loin et est le seul pays à avoir dépénalisé par la loi. Que cet été, le Mexique et l'Argentine ont, à des degrés divers, dépénalisé. Que le Danemark réfléchit à l'ouverture de coffee shops. Ou enfin que l'Union européenne, dans un rapport officiel rendu public en mars 2009, rappelait :

 

« La prohibition des drogues a provoqué des dégâts involontaires importants, dont beaucoup étaient prévisibles. »

 

Bref, si il y a une tendance actuelle et des enseignements à tirer des expériences étrangères, ils ne vont pas vraiment dans le sens de la prohibition. Mais pour s'en rendre compte, comme l'écrit fort justement Laurent Joffrin, il aurait fallu sortir du « débat simpliste » et « éviter le yin et le yang des poncifs libertaires ou sécuritaires ».

 

Par Arnaud Aubron

 

 

 

 

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L' Appel du 18 joint

Texte publié dans Libération' date=' le 18 juin 1976

«Cigarettes, pastis, aspirine, café, gros rouge, calmants font partie de notre vie quotidienne. En revanche, un simple "joint" de cannabis (sous ses différentes formes: marijuana, haschich, kif, huile) peut vous conduire en prison ou chez un psychiatre.

 

Des dizaines de documents officiels (notamment les rapports La Guardia aux Etats-Unis, Wootton en Grande-Bretagne, le Dain au Canada) ont démontré que le cannabis n'engendre aucune dépendance physique, contrairement aux drogues dites "dures", telles que l'héroïne, mais aussi au tabac ou à l'alcool, et n'a aucun

effet nocif comparable ("Pas même une bronchite, sauf chez les grands fumeurs", a écrit aux Etats-Unis le directeur de l'Institut national contre l'abus des drogues).

 

Le contenu de ces documents n'a jamais été porté à la connaissance du public français, on a préféré laisser la grande presse mener des campagnes d'intoxication fondées sur des mensonges ineptes.

 

Dans de nombreux pays déjà : Etats-Unis (Californie, Oregon, Alaska), Pays-Bas, Canada... la législation sur le cannabis a été considérablement adoucie.

 

En France, on continue d'entretenir la confusion entre drogues dures et drogues douces, gros trafiquants, petits intermédiaires et simples usagers. Cela permet de maintenir et de renforcer une répression de plus en plus lourde: depuis 1969, la police peut perquisitionner chez n'importe qui, sans mandat, à toute heure du jour ou de la nuit, sous prétexte de drogue.

 

Cela permet des arrestations massives de jeunes et des quadrillages policiers. Cela sert à justifier la détention de centaines de personnes, petits revendeurs ou fumeurs de cannabis, quand tout le monde sait que des gros bonnets de l'héroïne sont en liberté. Ces emprisonnements, bien sûr, sont sélectifs et frappent en priorité la jeunesse, surtout la jeunesse ouvrière et les immigrés, particulièrement dans les régions.

 

Or, des milliers et des milliers de personnes fument du cannabis aujourd'hui en France, dans les journaux, les lycées, les facultés, les bureaux, les usines, les ministères, les casernes, les concerts, les congrès politiques, chez elles, dans la rue. Tout le monde le sait. C'est pour lever ce silence hypocrite que nous déclarons publiquement avoir déjà fumé du cannabis en diverses occasions et avoir, éventuellement, l'intention de récidiver. Nous considérons comme inadmissible toute forme de répression individuelle, soumise à l'arbitraire policier, et entendons soutenir activement tous ceux qui en seraient victimes. Nous demandons que soient

prises les mesures suivantes:

 

- Dépénalisation totale du cannabis, de son usage, sa possession, sa culture (autoproduction) ou son introduction sur le territoire français en quantités de consommation courante.

- Ouverture de centres d'information sur les substances psychotropes, en ordre alphabétique: alcool, cannabis, cocaïne, héroïne, LSD, médicaments, tabac, etc.

 

Nous n'avons que faire de la légalisation de la marijuana, ni de sa commercialisation. Si des trusts à joints s'en emparent, c'est une question de société. Ce texte n'est pas un appel à la consommation. Il vise seulement à mettre fin à une situation absurde.»

 

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"les pays qui ont légalisé [..] tendent même a revenir en arrière"

 

arf, et pourquoi? parce que les pays qui n'ont PAS légalisé leur mettent la pression.

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Un commentaire à l'article "Paradoxe" de Laurent Joffrin que j'ai franchement trouvé excellent:

 

____________________

 

Citation de "Raph":

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M Joffrin,

 

Il est navrant de voir un journal de gauche comme Libé maltraiter un sujet de société pourtant crucial. Et encore plus désolant de voir un éditorialiste lettré, conscient de la valeur des mots et des concepts, s’emmêler les pinceaux dans une argumentation paralogique peu convaincante.

 

Vous pensez que la légalisation serait une solution “simple et, pour ainsi dire, de facilité”, comme s’il s’agissait d’un pis-aller, une attitude démissionnaire. On ne voit pourtant pas en quoi l’instauration d’une politique résolument nouvelle, caractérisée notamment par les avantages que vous reconnaissez (marché légal, qualité assurée, activité policière réaffectée) serait l’expression d’une quelconque “facilité”.

 

Et s’il est évidemment légitime de spéculer sur les possibles effets pervers de la légalisation du cannabis (qui ne prétend pas être une panacée), pourquoi ne pas d’abord dresser un bilan objectif et sans concession de la politique de prohibition du cannabis menée depuis des décennies ? Tenez, essayez seulement d’en citer trois effets positifs ! Vous découvrirez que le simplisme, la facilité et la pensée magique ont bien été le fait des prohibitionnistes. Ils ont cru qu’il suffisait de tout prohiber, la consommation, le commerce et la production, pour qu’ils disparaissent de la réalité, comme par magie. Une manière commode de se placer d’emblée du côté de la morale (la drogue c’est Mal, lutter contre me place dans le camp du Bien), et une façon de montrer qu’on agit (“ces événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs”). Facilité et illusion naïve que la réalité allait se soumettre devant la Loi qui éradique le vice...

 

Mais, paradoxe de la prohibition, interdire le commerce de drogue ne supprime pas la demande de drogue, elle la rend illégale. Restreindre la quantité de drogue sur un territoire donné ne modifie pas la demande, mais l'offre : celle-ci diminue. Cette rareté artificielle a pour première conséquence d'augmenter les prix au marché noir à des niveaux extrêmement élevés, compte tenu des risques encourus, et donc à une forte expansion de la production de drogues puisque, à ce nouveau prix, l'activité " produire de la drogue plutôt que du café " devient très rentable.

 

La seconde conséquence, la plus dangereuse, ne vient pas du prix élevé de ce bien, mais de la nature des offreurs. Les offreurs sur un marché habituel sont d'honnêtes commerçants. S'agissant d'une activité illégale, ils sont remplacés par des professionnels du crime. Un marché noir émerge et avec lui toutes les nuisances connues, sur les usagers eux-mêmes et sur les tiers qui lui sont associés.

 

Très curieusement, la presse française, si prompte à regarder de près et à critiquer avec raison les politiques menées dans différents domaines, ne questionne pas celle menée sur les drogues (à quelques rares exceptions près). Il existe pourtant une quantité impressionnante de rapports, d’enquêtes, d’études, de thèses qui se sont attachés à évaluer les conséquences réelles d’une politique aussi répressive et contreproductive. Qui les lit ? Qui les cite ?

 

Vous évoquez sans les connaître les exemples espagnol et néerlandais. Les Pays-Bas ne remettent nullement en cause leur politique de tolérance (qui n’est pas une légalisation), mais à l’heure actuelle, ils n’envisagent pas de légaliser. Comme d'autres internautes l'on dit, les deux pays déplorent moins les effets d'une certaine tolérance que les nuisances liées au narcotourisme, dont ils ne sont pas responsables !

 

Vous dites : “[les Etats] sont placés devant un paradoxe : on lutte contre le tabac, mais on libéralise le cannabis”. Le commerce légal de deux drogues parmi les plus dures, l’alcool et le tabac, n’empêche pas les campagnes de prévention et d’information sur leurs effets nocifs. Vous voyez des paradoxes où il n’y en a pas.

 

Inversement, vous ne voyez pas ceux qui existent pourtant bel et bien. Vous demandez : “Quant au pouvoir des dealers, qui rend la vie insupportable dans certaines zones, est-on si sûr qu’il disparaîtrait avec la légalisation?”

 

Comme déjà dit précédemment, le “pouvoir” des dealers est entièrement et uniquement dû à la prohibition qui rend le cannabis si lucratif - et donc attractif. Dans les années 20 aux Etats-Unis, le pouvoir des bootleggers reposait sur le trafic illicite d’alcool, jusqu’en 1933, avec... l’abolition de la Prohibition (Parenthèse : le Laurent Joffrin américain de l’époque, éditorialiste au New York Times, aurait sûrement interviewé Al Capone pour lui demander s’il trouvait pertinente l’idée de légaliser l’alcool...)

 

Les dealers s'occupent d'activités illégales, des activités qui existent mais que notre société a décidé de mettre «en dehors de la loi». L'appât du gain étant, aux yeux de certains individus, beaucoup plus important que leur intégrité morale (ce qui n'est pas le propre des criminels, vous en convendriez), il se trouve et se trouvera toujours des gens disposés à s'occuper de ces activités « hors la loi » (en dépit de la plus acharnée des répressions).

 

Quand des trafiquants ont un différend et n'arrivent pas à s'entendre à l'amiable, ils ne peuvent évidemment pas aller devant les tribunaux pour le régler, comme le font les commerçants honnêtes et “agréés”. C’est donc en recourant à la violence physique, au droit du plus fort, qu'ils règlent leurs comptes, puisque notre société leur refuse le droit à des recours légaux.

 

Par conséquent, c'est bien notre propre société qui crée les conditions qui conduisent à l'existence de la violence pour le contrôle de certaines activités. En choisissant pour des raisons morales de mettre en dehors des lois certaines dimensions de la réalité de notre société, en l'occurrence la drogue, nous créons les conditions qui conduisent à l'émergence de la violence criminelle. Le pouvoir de nuisance des dealers dans nos sociétés modernes - la nôtre est encore relativement épargnée, mais jusqu’à quand ? - trahit l’inadéquation de la réponse politique à ce phénomène de société.

 

Les violences liées à la prohibition disparaîtront donc avec la légalisation, comme le précédent fameux de la Prohibition de l’alcool, déjà cité, l’a démontré. Mais il est guère honnête intellectuellement de noyer et de relativiser ces effets positifs attendus sur un certain type de violence, en élargissant le champ d’application à “la délinquance” en général.

 

Vous suggérez que “cette délinquance se reportera immanquablement sur d’autres produits, franchement dangereux.”

 

Je vous signale à toutes fins utiles qu’elle n’a attendu personne pour le faire : il y a belle lurette que “grâce” à la magie de la prohibition, n’importe quel dealer est en mesure de proposer indistinctement n’importe quelle substance (du cannabis à l’héroïne), de n’importe quelle composition (invérifiable), à n’importe quel acheteur (même mineur), n’importe où. Encore un énième paradoxe de la prohibition, qui génère les méfaits qu’elle prétend éviter.

 

Des produits dangereux et de qualité inconnue sont ainsi d’une disponibilité totale, au marché noir, mais cela ne semble pas inquiéter tant que ça les prohibitionnistes. Ne trouvez-vous pas incongru d’abandonner aux dealers le contrôle intégral de ces substances si dangereuses ?

Il est clair que certain dealers se reconvertiront vers d’autres drogues encore prohibées. D’autres préféreront sûrement la sécurité du commerce légal. Mais il est grand temps de se préoccuper de l’avenir des dealers...

 

“On voit ainsi que l’alternative entre répression et laisser-faire nous renvoie à un débat simpliste.”

 

Le simplisme est de poser le débat dans une alternative aussi... simpliste. Vous opposez la répression au laisser-faire, mais dans les faits, je vous ai montré que c’est le laxisme prohibitionniste qui conduit au laisser-faire. Le marché illicite est totalement libéralisé, et sans aucun contrôle.

La politique prohibitionniste se trompe de cible. Il ne s'agit pas de réduire à néant la consommation de drogues (objectif irréaliste), il s'agit de minimiser les nuisances causées à autrui par cette consommation (objectif ambitieux et éminemment pragmatique). La légalisation est bien l’exact opposé du laisser-faire : elle implique réglementation, contrôle, respect des libertés, prise en compte réelle et effective de la question par les politiques. On est bien loin des “poncifs libertaires”, M. Joffrin !

 

Sachez qu’un nombre croissant de citoyens du monde entier, conscients du fait que la prohibition fait beaucoup plus de dégâts que les drogues elles-mêmes, se mobilisent au sein d’associations, d’ONG : en Europe (ex : http://www.encod.org), en Amérique latine (ex : http://www.narconews.com), aux Etats-Unis (ex : http://www.norml.org) ; parmi eux, on compte aussi des policiers, même haut-gradés — http://leap.cc/), des juges et avocats, des intellectuels, des économistes (http://www.prohibitioncosts.org), et même des présidents ou ex-présidents (http://cannabis.free.fr/articles/appel_ungass.html ; en Amérique latine, appel de Cardoso, Zedillo et Gaviria http://www.drogasydemocracia.org ) ; et tous en appellent à une réforme de la politique des drogues, pour une alternative qui soit EFFICACE, JUSTE, et COHÉRENTE.

Il est urgent de s'informer pour avoir conscience des enjeux :

http://www.encod.org/info/DROGUES-REFLECHISSEZ-BIEN.html

 

Pour finir ce long laïus, je ne peux pas ne pas citer la meilleur référence actuelle en matière d’analyse et de réflexion sur la légalisation du cannabis. Il s’agit du rapport le plus exhaustif, le travail de synthèse le plus abouti jamais réalisé sur le sujet, effectué par les sénateurs conservateurs (de droite, donc) du Comité spécial du sénat canadien sur les drogues illicites en 2003, sous la direction du sénateur Nolin.

 

Guidés « par un principe de transparence », ils ont procédé à l’audition de nombreux experts internationaux, ont préparé des rapports de recherche et de synthèse multidisciplinaires, et ont analysé des commissions d'enquête ayant examiné les politiques sur les drogues de plusieurs pays.

 

Le rapport s'appuie sur une large mosaïque de connaissances scientifiques et l'audition de 234 témoins. Il marque également l'aboutissement d'une quête de neuf sénateurs pour une information détachée de «valeurs morales, préjugés ou anecdotes ».

 

Malheureusement, ce travail de grande qualité, caractérisé par sa neutralité idéologique et son grand souci d'objectivité, a été superbement ignoré en France. Il est vrai qu'en concluant à la nécessité d'une légalisation contrôlée du cannabis, il bouscule grandement les idées reçues, reléguées au rang d’élucubrations.

Ce rapport est disponible en ligne, pour le plus grand plaisir de tous ceux qui préfèrent les faits aux mythes :

http://www.parl.gc.ca/drogues-illicites.asp ("Rapport").

Table des matières : http://minilien.com/?2KrevGa24K

Bonne lecture,

Merci de m’avoir lu, et désolé pour les redites.

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