La Fédération des Collectifs d'information et de recherche cannabique (FCIRC) est atterré par la proposition de loi visant à réprimer systématiquement la consommation de chanvre récréatif (Cannabis Sativa L.), déposée par un groupe de la droite parlementaire dont le libellé est tout un programme : « le groupe interparlementaire de refus de la banalisation de la drogue ».Il est vrai qu'au cours de ces dernières années, au fil de rapports officiels et d'études scientifiques, on a assisté à une dédramatisation salutaire du cannabis. Mais pour tenter de faire oublier ces avancées, la droite a confié au courant le plus réactionnaire du Sénat, la rédaction d'un rapport publié en juin 2003 : « Drogue : l'autre cancer », un rapport que notre association a déjà dénoncé et commenté, un rapport qui accumule les contrevérités les plus extravagantes, les mensonges par omissions ou les citations tronquées. La volonté manifestée derrière ce nouveau mythe des dangers du chanvre est claire : punir d'une lourde amende toute infraction à l'usage, obliger les récidivistes à se soigner, mettre en place des tests systématiques sur le bord des routes comme dans le monde du travail...Des tests qui feront la fortune des laboratoires pharmaceutiques et participeront à l'exclusion sociale d'une partie de la population.
Pour remplacer une peine de prison qui n'est plus que très exceptionnellement prononcée contre des usagers, ces parlementaires inspirés par la philosophie de Nicolas Sarkozi et Michel Bouchet, patron de la Milad, ont fait preuve d'une imagination débordante : confiscations diverses, du permis de conduire au « scooter » (sic !) en passant par le chéquier ou par le téléphone portable... Des peines nouvelles, toutes porteuses d'exclusion sociale, marque évidente d'une totale absence d'humanisme et de pragmatisme. La Fédération des Circ s'étonne que le pilori ou le fouet sur la place publique ne figurent pas dans cet arsenal hallucinant préconisé par cette proposition de loi bête et méchante, à contre-courant des évolutions récentes observées dans les autres pays européens.
Notre association appelle donc toute personne sensée pour qui l'insertion sociale est la meilleure des préventions à réagir et à faire barrage à une telle proposition si loin des réalités et socialement dangereuse.
source : CIRC
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