Alors que le gouvernement Trudeau s'apprête à déposer un projet de loi visant à légaliser la consommation et la possession de cannabis à des fins récréatives, plusieurs experts du milieu de la santé tentent de déterminer les véritables risques qu'encourent les consommateurs de cette drogue.
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Plusieurs États américains, ainsi que différents pays, reculent sur leur position – auparavant stricte – en ce qui concerne la consommation récréative de marijuana.
Ce vent de changement ne rassure pas tout à fait les scientifiques. Des chercheurs du Collège universitaire de Londres et de King's College, au Royaume-Uni, croient qu'il est maintenant impératif que les autorités médicales réfléchissent à des façons de rendre la consommation de cannabis plus sécuritaire.
En résumé, voici les deux principaux conseils qu'ils tiennent à prodiguer aux utilisateurs:
- Ne pas mélanger votre cannabis avec du tabac;
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Utiliser des vaporisateurs plutôt que des techniques «traditionnelles» pour le fumer.
Le chercheur Amir Englund considère quant à lui que les personnes responsables de la santé doivent s'attaquer à la composition chimique de cette drogue.
En effet, selon The Guardian, le nombre de consommateurs de cannabis sur la planète a doublé au cours des quatre dernières décennies. De plus, en Europe, le nombre d'utilisateurs admis dans des centres spécialisés en raison de leur consommation de cannabis a plus que doublé depuis huit ans.
Constat semblable au Canada
Un rapport publié en 2016 par le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies indique que le nombre d'hospitalisations dues au cannabis a augmenté de 14 à 31 par 100 000 habitants entre 1996 et 2005.
Cette augmentation des problèmes de santé liés au «pot» serait liée à sa teneur en THC (tétrahydrocannabinol), la substance qui entraîne une sensation d'euphorie et de bien-être lors de la consommation de cannabis. Or, une teneur plus élevée en THC a été associée à de plus grands risques de psychose.
Englund croit avoir trouvé une façon de réduire les dangers du THC. Le cannabidiol (CBD), une autre substance active dans la marijuana, combattrait les effets négatifs du THC, comme les pertes de mémoire et la paranoïa.
«Nous sommes très sûrs que des niveaux élevés de THC sont néfastes, mais il semblerait que le CBD protège, dans une certaine mesure, contre les effets du THC», explique le scientifique.
Il compte lancer en 2017 une recherche à plus grande échelle sur le CBD pour en savoir plus sur cette composante chimique de la marijuana.
Source: journaldequebec.com