Le 13 juin, à Villemoustaussou, un jeune était contrôlé avec de "l'herbe" dans sa voiture. Il a réclamé, hier, au tribunal, la "légalisation du cannabis".
Curieuse défense que celle de ce jeune homme d'une trentaine d'années, cité à comparaître, hier matin, de vant le tribunal correctionnel de Carcassonne, pour conduite sous l'emprise de cannabis et usage de produits stupéfiants. Tandis qu'il avait été contrôlé, le 13 juin dernier à Villemoustaussou, avec quatorze pieds de "beuh" dans sa voiture, et qu'il présentait des troubles liés à la consommation de drogue, l'intéressé a réclamé ni plus ni moins la "légalisation du cannabis." Il est vrai qu'il était lui-même son propre avocat, et n'avait jusqu'ici jamais connu l'enceinte
d'un palais de justice. Et donc les attentes des magistrats.
"Je suis un honnête citoyen" "La loi prévoit que le dernier mot revienne au prévenu. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?", demandait la présidente du tribunal, Mme Martin de la Moutte. Réponse : "Je ne me considère pas comme un criminel, et pourtant j'ai été placé en garde à vue. Je ne fume que le soir. Or, j'ai été arrêté à 11 h du matin. Je suis un honnête citoyen père de famille, je n'ennuie personne. Je demande la légalisation du cannabis". Sauf que nous ne sommes pas encore au Pays-Bas, et qu'en France, le simple usage de produits stupéfiants est puni par la loi. Le sang du substitut du procureur, M. Piquet, n'a alors fait qu'un tour. "Monsieur est peut-être un bon père de famille, mais il est un danger public, à conduire sous l'empire de cannabis." Le magistrat représentant le ministère public demandait la peine de 1 500 euros d'amende, ainsi que huit mois de suspension du permis de conduire. Une sanction qui a été en partie confirmée par le tribunal. En partie seulement, car le montant de l'amende a été ramené à 1 000 euros.