Bon nombre de gens sont attirés par le travail, illégal mais bien rémunéré, de tailleur de feuilles de marijuana en Colombie-Britannique.
Source: Yahoo.fr
Le recrutement de la main d'oeuvre pour la culture en serre et dans les champs à travers la province s'amorce au début de l'automne. Les travailleurs doivent couper les bourgeons des feuilles pour les rendre plus présentables en vue du trafic.
Le sergent de la GRC à Vancouver, Dave Goddard, a indiqué qu'en 30 ans, il avait démantelé près de 500 opérations du genre. Il a concédé qu'il ne manquait pas de travailleurs prêts à prendre le risque d'être associés à des trafiquants de drogue.
M. Goddard a toutefois souligné que les tailleurs étaient accusés au même titre que toutes les autres personnes impliquées, habituellement pour possession de marijuana, production de marijuana et possession dans le but d'en faire le trafic.
Le salaire dans ce genre d'opérations est calculé selon un taux horaire à partir de 10 $, ou selon le poids, ont fait savoir des travailleurs qui n'ont pas voulu être identifiés. Des repas sont souvent offerts et les tailleurs ont la permission de garder une partie de la récolte pour leur usage personnel.
L'emploi est généralement trouvé auprès d'un trafiquant de drogue ou d'une personne qui gravite autour des dirigeants de l'opération. Puisque le commerce de la marijuana est illégal, la confiance joue un grand rôle dans la sélection d'employés potentiels, ce qui explique pourquoi certaines personnes interrogées ne voulaient pas que leur identité soit révélée.
Une femme a dit avoir été mise au courant de l'opération par un ami. Elle a passé deux semaines à gagner la confiance des personnes en charge avant de se voir offrir un travail.
La femme n'a jamais vu de champ. Elle a plutôt été amenée dans un endroit protégé où étaient disposés une grande quantité de plants séchés.
Comme d'autres travailleurs, elle a passé près de 14 heures par jour à tailler les bourgeons des plants en utilisant des cisailles de jardinier.
Le travail était ardu et répétitif, mais elle pouvait gagner jusqu'à 300 $ par journée de travail en étant payé en fonction du poids.
"Ma relation avec l'argent était en train de changer. Ce n'était plus que du papier", a-t-elle confié.
Avec le recul, la femme a dit en garder un bon souvenir et être prête à répéter l'expérience. Elle a ajouté ne jamais s'être sentie en danger.
Jacob Hunter, qui oeuvre pour le Parti marijuana en Colombie-Britannique, a déjà travaillé comme tailleur quand il était étudiant à Prince George. M. Hunter s'était plaint auprès de son fournisseur de marijuana de la difficulté qu'il avait à se trouver un emploi d'été et à rembourser ses dettes d'étudiants.
Ils payaient les heures supplémentaires, même si c'est du marché noir, a-t-il souligné, parlant d'un "emploi décent". M. Hunter avait travaillé avec plusieurs autres personnes dans le sous-sol d'une maison.
Tant M. Hunter que la femme interrogée ont dit avoir travaillé pour des personnes qui faisaient la culture de la marijuana à une échelle moyenne et qui n'étaient pas liées au crime organisé.