Conduite sous l'emprise de drogue: premier test de dépistage salivaire
Un test de dépistage salivaire de consommation de stupéfiant, le "drug wipe", a été expérimenté pour la première fois dans la nuit de vendredi à samedi en Vendée par l'association de lutte contre la drogue au volant Marilou, sous le contrôle des forces de l'ordre.
Source : LA ROCHE-SUR-YON (AFP), le 31-07-2004
L'expérience a été menée dans le cadre de deux contrôles routiers, installés pendant la nuit aux Sables d'Olonne et à Saint-Jean-de-Monts, "hors procédure, après toutes les démarches de la gendarmerie, et sur assentiment express des conducteurs", a précisé le lieutenant Christophe Paya, de la compagnie de gendarmerie des Sables d'Olonne.
Elle a été conduite en présence de Rémy Heitz, délégué interministériel à la sécurité routière, et Richard Dell'Agnola, député à l'origine de la loi "Marilou", qui a aggravé la peine pour conduite sous l'emprise de stupéfiant, passible depuis le 23 janvier 2003 de deux ans de prison et 4.500 euros d'amende.
"Ce test simple est destiné à moyen terme à être mis à la disposition des gendarmes et policiers" pour qu'ils puissent rapidement vérifier l'éventuelle consommation de stupéfiant d'un conducteur, a déclaré à l'AFP Nadine Poinsot, porte-parole de l'association et mère de Marilou, une enfant tuée après qu'un homme sous l'emprise de drogue eut percuté la voiture où elle se trouvait.
"Il s'agit de deux languettes qu'on frotte sur la langue. On les met ensuite dans une boîte, on attend la réaction chimique et au bout de 5 à 6 minutes on sait si l'individu a consommé des stupéfiants et ceux qu'il a consommé", a expliqué Mme Poinsot, décrivant le fonctionnement du "drug wipe", mis au point par le laboratoire allemand Securetec.
"Nous allons renouveler l'expérience dans toute la France, jusqu'à ce qu'on ait assez d'éléments" pour valider la crédibilité scientifique du test, a-t-elle ajouté. "La France est en retard par rapport aux autres pays européens pour les tests salivaires", a-t-elle observé, notant que l'appareil était utilisé "dans certains Laender allemands depuis 1999".
"Il est certain que ce test serait plus souple d'emploi", a noté le lieutenant Paya. Le dépistage de la consommation de stupéfiant par les usagers de la route s'effectue actuellement par test urinaire, procédure plus lourde à mettre en oeuvre. "La loi nous impose d'avoir un médecin sur place et une structure adaptée [pour recueillir et analyser l'urine, à savoir] un camion de la médecine du travail", a expliqué le gendarme.
Mme Poinsot a expliqué que, dans le cas d'une consommation de cannabis, le test salivaire permettait de déterminer si quelqu'un avait "fumé récemment ou non". Le test urinaire, lui, ne permet pas de dater précisément la consommation de la substance, des traces de cannabis pouvant être détectées dans les urines d'une personne ayant fumé plusieurs jours auparavant. A l'heure actuelle, c'est le contrôle sanguin postérieur au contrôle urinaire positif qui permet de préciser si le conducteur était sous l'emprise de la drogue au moment du test.
"Sur les sept tests urinaires positifs aux Sables d'Olonne, quatre conducteurs ont accepté" de procéder au test salivaire, a déclaré Mme Poinsot, précisant que ces derniers avaient "tous été négatifs".
Selon Mme Poinsot, le "drug wipe" permet de détecter non seulement la consommation de cannabis, mais aussi d'amphétamines, d'ecstasy, d'opium et de cocäne.
Il n’y a aucun commentaire à afficher.