Les adolescents de l'Outaouais sont plus nombreux à consommer du cannabis qu'à fumer la cigarette.
Selon une étude de la Direction de la santé publique de l'Outaouais (DSPO) sur l'évolution de la consommation de tabac, d'alcool et d'autres drogues chez les élèves du secondaire, 34 % des jeunes entre 12 et 18 ans affirment consommer de la marijuana contre 28 % qui fument la cigarette. Parmi les consommateurs de cannabis, 16 % affirment en fumer au moins une fois par semaine et un consommateur de tabac sur cinq fume à tous les jours.
Par rapport à 1996, on observe une augmentation de 9 % des consommateurs de pot. Cette donnée est observable dans tous les groupes d'âge et pour les deux sexes. L'augmentation s'élève à 23 % par rapport à 1991. Qui plus est, plus d'un jeune consommateur sur trois affirme fumer de la marijuana à l'école ou avant de s'y rendre.
La DSPO peut toutefois se consoler puisque le taux de fumeurs a diminué dans la même proportion, soit de 37 % en 1996 à 28 % en 2002.
La responsable de l'enquête, Marthe Deschesnes, ces changements sont le fruit de plusieurs facteurs sociaux. " D'un côté on observe qu'il y a une plus grande tolérance au sein de la société à la consommation de marijuana, à quoi s'ajoute une accessibilité beaucoup plus grande que ce qu'elle était il y a quelques années, indique-t-elle. Le tabagisme est toujours présent dans notre société, mais les différentes politiques sociales concernant le tabac, comme la hausse du prix, ont eu un impact certain sur les consommateurs. "
Parmi les produits recensés par l'étude c'est l'alcool qui est la substance consommée par le plus fort pourcentage d'élève soit 59 %. Cette donnée est observable autant chez les filles que chez les garçons et est relativement stable d'année en année.
La DSPO note une augmentation importante (10 %) de la consommation de drogues chimiques (hallucinogènes) entre 1991 et 2002. De fait, 16 % des adolescents consommaient des drogues chimiques l'an dernier. Selon Mme Deschesnes, cette réalité s'explique en partie par la prolifération des partys rave et les différentes modes dans le monde de la drogue.
On dénote aussi une forte hausse au chapitre des polyconsommateurs. Entre 1996 et 2002, la catégorie des moyens et gros polyconsommateurs a augmenté chez les 16 à 18 ans, passant de 7 % à 17 %.
" Entre 1985 et 1991, il y avait une stratégie pancanadienne bien orchestrée pour diminuer la consommation de drogue et de tabac et ç'a eu des effets sur les habitudes des jeunes, a expliqué la directrice de la DSPO, Lucie Lemieux. Depuis un certain temps, les stratégies gouvernementales se sont estompées. Nous avons besoin de programmes précis où les jeunes sont invités à participer. Nous comprenons ça de plus en plus. Les programmes sont construits dans une plus grande collaboration des différents intervenants du milieu. "
Maurice Hotte, un travailleur social en prévention de la toxicomanie à la Maison-ADO Jeunes de Buckingham admet qu'il se fait de la prévention dans les écoles, mais qu'elle n'est pas efficace.
" Il manque d'intervenants spécialisés en toxicomanie, dit-il. La prévention est généralement faite par les policiers qui sont des spécialistes de la loi et non de la toxicomanie. Si un intervenant va dire aux jeunes que la drogue c'est mal, il perd automatiquement sa crédibilité. " Julien et Philippe, deux étudiants de secondaire III de l'école secondaire de l'Ã
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