Après le pain et le gaz, c’est la pénurie de hasch en Egypte

Par Invité ,

 

Après le pain, le riz ou encore les bouteilles de gaz, l’Egypte connait aujourd’hui une pénurie de… hasch!

 

Source : https://blogs.lesinrocks.com/droguesnews/

Egypte-300x199.jpgUn café du Caire en décembre 2008 (Ed Yourdon/Flickr)

 

 

 

Dans un pays de 80 millions d’habitants qui compte, selon les rapports officiels, de 6 à 7 millions de fumeurs réguliers, la « crise du hasch », comme on l’appelle dans certaines rues du Caire, fait même parler d’elle à la télé… Pour la blogueuse Wahda Masreya, citée la semaine dernière par Global Voices:

 

« A mon avis, la crise du haschich est la plus grave de toutes. Le régime oppressif ne laisse aucun autre choix aux Égyptiens que de fumer pour oublier leurs problèmes, leurs besoins et leur pauvreté. [...] La pénurie est sévère, et peut-être que nous aurions besoin d’économistes pour découvrir à quel point cela va affecter l’économie égyptienne. »

 

Le pays a une longue tradition de consommation de haschich. Napoléon en aurait, bien malgré lui, ramené la mode en Europe après sa fameuse expédition d’Egypte. Victime d’une tentative d’assassinat par un fumeur, le futur empereur en avait pourtant interdit le commerce et la consommation locale par le décret du 8 octobre 1800.

 

Aujourd’hui encore, il est de tradition pour les mariages d’offrir du hasch à ses convives. Un habitant du Caire se plaignait ainsi récemment à l’AFP:

 

« J’ai acheté pour 3.500 livres égyptiennes (près de 500 euros) de haschich pour mon mariage. Il y a quelques mois, pour la même quantité, cela m’aurait coûté 2.600 LE (350 euros). Et cela m’a pris des mois pour en obtenir, ça m’a rendu dingue. Je l’ai finalement obtenu le jour de la cérémonie. »

 

Autre signe de l’enracinement, selon les registres officiels, 168 Egyptiens porteraient le prénom de « haschisch ». Et des personnalités comme le prix Nobel de littérature Naguib Mahfouz ou même le président Anouar el Sadate auraient gouté avec régularité aux délices du cannabis. Le chanteur Sayyid Darwish a même consacré un air aux “fumeurs”:

 

“Le plus courageux des beys ou des pachas, du mal du haschisch, il n’en dira pas.”

 

Pour le journaliste Max Strasser, du Faster Times, la pénurie est donc aujourd’hui le principal sujet de conversation en Egypte, sans que personne ne s’accorde sur l’origine de cette crise majeure:

 

« Certaines personnes m’ont dit que ceux qui ont contrôlent le trafic auraient organisé cette pénurie pour faire monter les prix. D’autres suggèrent que c’est le gouvernement qui contrôle l’approvisionnement en hasch et que le poison préféré des Egyptiens réapparaitra juste avant les élections, dans quelques mois, pour endormir le peuple et permettre au parti de Mubarak de voler une autre élection. »

 

Le journaliste avance toutefois une autre explication: l’augmentation des saisies récemment opérées par le gouvernement, qui semble déterminé à mettre un terme au trafic, qui vient aujourd’hui essentiellement du Maroc, via la Libye. En effet, selon un article de janvier de Al-Mustaqbal traduit par Courrier International:

 

« Au début de l’année 2009, le ministère de l’Intérieur a indiqué que la valeur des saisies de haschich avait augmenté de 124 % en une année. »

 

Une tendance confirmée ce mois-ci par un rapport de la sécurité générale se satisfaisant de « l’éradication complète du trafic de haschich en Egypte ». Depuis le début de l’année, pas moins de 6 tonnes auraient ainsi été saisies.

 

Selon le magazine en ligne Bikaya Masr, cet activisme policier aurait convaincu les petits revendeurs de laisser passer l’orage. Selon l’un d’entre eux, un tel phénomène a déjà eu lieu il y a quelques années:

 

« Mais c’était terminé au bout d’un mois parce que le gouvernement sait bien qu’il a des problèmes plus importants à régler et que s’il empêche les gens de fumer du hasch, ils se tourneront vers des drogues plus dures. »

 

En attendant, les Egyptiens prennent leur mal en patience et se tournent vers le « bongo », l’herbe bon marché cultivée dans le Sinaï. Mais pour Max Strasser:

 

« Cette herbe pleine de graine vous fiche le mal de crâne et défonce beaucoup plus que la douce euphorie du haschich. »

 

 

Par Arnaud Aubron

 

 

 


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je kifferai aller un mariage egyptien moi , et leur weed du sinai je veux bien aussi !

notre bon vierux napoléon a vraiment déconné sur ce coup la , et c'est eux qui en subissent les conséquences .

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