Il commençait par : « Cigarettes, pastis, aspirine, café, gros rouge, calmants font partie de notre vie quotidienne. En revanche, un simple joint de cannabis (sous ses différentes formes : marijuana, haschich, kif, huile) peut vous conduire en prison ou chez un psychiatre ».
De quel texte s’agissait-il ? De « l’Appel du 18 joint » dont nous fêterons cette année le trentième anniversaire.
Source : CIRC - Revue de presse
Depuis trente ans, le seul discours, c’est celui de la stigmatisation, la seule politique, c’est celle de la matraque. Plus d’un million de personnes interpellées, des millions d’années de peines de prison prononcées, des centaines de millions d’amendes requises, des centaines de milliers de personnes jetées en prison, une multitude de vies brisées pour quelques grammes de shit ou quelques pieds de beuh, des incompréhensions, des brouilles, des meurtres et des suicides… Tel est le triste bilan de trente ans de prohibition.
Depuis 1976, malgré quelques éclaircies, c’est le règne de la désinformation et de l’obscurantisme. Trente ans plus tard, nous subissons toujours un discours caricatural et alarmiste sur le cannabis et ses usagers… Un discours qui fait ricaner les ados et inquiète leurs parents.
Pourtant, depuis 1976, la plupart des rapports officiels soulignent la faible dangerosité du cannabis. Depuis 1976, des chercheurs, des médecins, et surtout des patients, ont découvert les vertus thérapeutiques de cette plante.
La prohibition a dynamisé le trafic, multiplié le nombre de consommateurs, enrichi les mafias. Pompier pyromane, elle a atteint le contraire de l’objectif qu’elle s’était fixé. Par ailleurs, toutes les enquêtes le démontrent, la répression n’influe pas sur la consommation.
Les dernières propositions du gouvernement actuel de punir le simple usage d’une amende de cinquième catégorie (1 500 euros), assorti pour les récidivistes de peines complémentaires comme la saisie du portable ou du scooter, s’apparentent à un racket. Elles sont non seulement fantaisistes, mais inacceptables.
Comme en 1976, nous sommes « des milliers et des milliers de personnes » à apprécier les effets du cannabis. Nous sommes aussi de plus en plus nombreux à en cultiver pour notre usage personnel et celui de nos amis.
En 2006 tout comme en 1976, le Circ invite celles et ceux qui en ont assez d’être considéré comme des hors-la-loi, marre de subir des discours grotesques et démagos, ras-le-bol d’être les complices indirects de trafiquants sans scrupule, à « déclarer publiquement avoir déjà fumé du cannabis en diverses occasions et avoir, éventuellement, l'intention de récidiver. »
Comme en 1976, nous tenons évidemment à préciser que « ce texte n'est pas un appel à la consommation, il vise seulement à mettre fin à une situation absurde. »
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