"Les effets négatifs de l'usage du cannabis suscitent de plus en plus d'inquiétudes en Europe", note l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, agence spécialisée de l'Union européenne installée à Lisbonne, dans son rapport 2005, rendu public jeudi 24 novembre à Bruxelles.
Source : Le Monde
Selon les données rassemblées par l'Observatoire, 3 millions de personnes, essentiellement des jeunes hommes, consommeraient du cannabis tous les jours aujourd'hui en Europe. Près de 20 % de la population totale, soit plus de 62 millions de personnes, y auraient déjà goûté.
"Le cannabis est, de loin, la substance illicite la plus couramment consommée en Europe", souligne le rapport. Les chiffres sont particulièrement élevés en Grande-Bretagne, en France, en Espagne et en République tchèque. Les taux les plus bas sont observés en Grèce, en Suède, en Pologne, au Portugal.
Pour les autres drogues, les indicateurs suggèrent que, dans l'ensemble de l'Europe, l'usage d'amphétamines, d'ecstasy et de cocaïne continue de croître. L'ecstasy serait la drogue la plus consommée en Europe après le cannabis. L'usage de la cocaïne, dont quelque 9 millions d'Européens auraient fait l'expérience, est en forte hausse, notamment en Espagne et au Royaume-Uni. Celui de l'héroïne a culminé dans l'Union européenne au début des années 90 et a été suivi par une stabilisation.
En dépit des différences nationales, le rapport note l'émergence d'une approche européenne en matière de lutte contre les drogues, qui s'exprime dans le plan d'action antidrogue de l'Union européenne.
Celui-ci n'a pas permis de diminuer d'une manière significative la consommation de drogues ni leur disponibilité mais il a réduit l'incidence des problèmes de santé liés à la drogue, y compris l'infection par le virus du sida, ainsi que le nombre de décès, et amélioré la disponibilité des traitements. "Les services de traitement et certaines formes de services de prévention ont connu un essor considérable", ajoute le rapport, qui mentionne les traitements de substitution par la méthadone ou la buprénorphine.
Thomas Ferenczi
Il n’y a aucun commentaire à afficher.