Une usine de transformation de chanvre pourrait être construite au coût de 3,5 millions de dollars à Lavaltrie. Une première au Québec.
Selon l’information obtenue par le Journal, c’est à l’intersection des autoroutes 31 et 40, dans une ancienne station expérimentale d’Agriculture Canada, que serait érigée l’usine. La municipalité de Lavaltrie, propriétaire des lieux depuis 10 ans, est prête à céder gratuitement le terrain clôturé et les deux bâtiments équipés de séchoirs et de chambres froides.
Une demi-douzaine des 60 producteurs de tabac de la région abandonnés par les compagnies de cigarettes en 2003 se sont déjà tournés en partie vers la culture de chanvre industriel, mais il leur est impossible de mettre en valeur la paille récoltée. Les variétés de cannabis cultivées n’ont aucune propriété hallucinogène.
«Nous avons commandé une étude à l’Institut national de recherche scientifique qui a conclu à la viabilité du projet », dit Norman Blackburn, maire de Lavaltrie.
La première étape consiste en une usine pilote de défibrage, et le coût estimé pour la rénovation des lieux et l’achat de machinerie spécialisée est de 3,5 M$.
«Maintenant que nous maîtrisons la culture, il faut maîtriser la transformation », indique Daniel Babineau, directeur général de Lanaupôle Fibres, organisme de valorisation du chanvre industriel. Le plan stratégique est prêt, et il reste à trouver du financement privé et public.
Manque à gagner de 40 M$
La Coopérative de production Lanaufibres, dont sont membres d’anciens producteurs de tabac, est l’une des instigatrices du projet. Son président, Christian Boisjoly, est lui-même producteur de chanvre.
«L’abandon de la culture du tabac dans la région a représenté un manque à gagner de 40 M$, et le chanvre est un bon remplaçant », dit-il.
M. Boisjoly réussit à vendre une partie de sa production seulement, les graines de chanvre servant par exemple aux fabricants d’huiles alimentaires. Pour le reste, il se contente d’accumuler les ballots de paille dans un entrepôt. Un potentiel énorme
«Il y a un potentiel énorme pour la fibre transformée. Elle peut remplacer le pétrole dans les plastiques ou servir de substitut à la laine minérale ou d’autres matériaux de construction. En Europe, des constructeurs comme BMW s’en servent pour les recouvrements intérieurs d’automobiles. Ici, les industries automobile, aéronautique ou ferroviaire pourraient être intéressées », dit l’agriculteur.
C’est légal pour les agriculteurs de faire pousser du cannabis au Canada depuis 1998. La plante ne doit pas contenir plus de 0,3 % de THC, l’ingrédient psychoactif recherché par les fumeurs. Les agriculteurs doivent obtenir une licence de Santé Canada et leur passé criminel est scruté à la loupe
Source : argent.canoe
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