OTTAWA | (Agence QMI) - Le nombre de personnes qui ont reçu l'autorisation de fumer de la marijuana à des fins médicales a triplé au cours des trois dernières années sous le règne des conservateurs.
Source: Canoé
Au dernier recensement officiel effectué en juin par Santé Canada, 4029 personnes avaient été autorisées à posséder de la marijuana en vertu du Règlement sur l'accès à la marijuana à des fins médicales, 2841 à faire pousser leurs propres plants et 481 à faire pousser des plants pour quelqu'un d'autre (grâce à une permission spéciale).
En février 2006, seuls 1273 Canadiens disposaient de tels permis.
L'Ontario est la province au premier rang avec 1631 consommateurs légaux, suivie de près par la Colombie- Britannique à 1008. Le Manitoba, l'Alberta et le Nouveau-Brunswick ont accordé le moins d'autorisations et seulement 39 personnes ont le droit d'en consommer à Terre-Neuve.
Il semblerait qu’il soit plus simple d’obtenir l’autorisation de fumer de la marijuana à des fins thérapeutiques.
Russell Barth, un résidant d'Ottawa qui fume de la marijuana légalement afin de soulager ses symptômes de trouble de stress post-traumatique et de fibromyalgie, est heureux de constater que le nombre d'utilisateurs autorisés est à la hausse, mais il croit cependant que le total officiel ne représente qu'une fraction de la population qui consomme du pot à des fins médicales.
Plusieurs patients ne demandent même pas de permis à cause de la paperasse accablante ou parce qu'aucun médecin n'accepte de signer leurs demandes.
Même quand les patients disposent d'une autorisation officielle, ils ont de la difficulté à dénicher de la marijuana à prix abordable et de bonne qualité. Ils doivent aussi trouver le moyen de la transporter et de la fumer où ils en ont besoin.
«C'est scandaleux. C'est de la discrimination systématique», dit-il.
Santé Canada accorde des permis aux personnes qui souffrent de maladies graves ou dégénératives telles que la sclérose en plaques, le cancer, l'arthrite, l'épilepsie et le VIH/sida.
M. Barth affirme que le projet de loi C-15, présenté par les conservateurs, risque d'avoir un impact négatif sur les utilisateurs de marijuana médicale en rendant l'accès plus dispendieux et moins sécuritaire.
Santé Canada s'approvisionne en marijuana et en semences auprès de l'entreprise Prairie Plant Systems Inc. Les consommateurs autorisés ont le choix d'acheter la marijuana du gouvernement ou de la faire pousser euxmêmes, mais M. Barth qualifie la réserve fédérale de «foin».
Blair Longley, chef du Parti marijuana du Canada, croit que le pot devrait être légal pour tous les Canadiens qui veulent en fumer, qu'ils soient malades ou en parfaite santé.
Il interprète cependant l'augmentation du nombre de permis accordés comme un signe que les médecins commencent enfin à reconnaître ses propriétés médicinales.
«Quand le programme a été mis sur pied, il fallait presque prouver qu'il ne nous restait que six mois à vivre pour avoir le droit d'en fumer, dit-il. Aujourd'hui, c'est plus généralisé et plus facile à obtenir pour des problèmes comme la migraine et l'arthrite.»
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