Une enquête du réseau anglais de Radio-Canada révèle des failles dans le système d'inspection de la production de marijuana à des fins thérapeutiques. Quelque 15 000 Canadiens sont autorisés à cultiver de la marijuana, mais Santé Canada n'a produit aucun rapport d'inspection de leurs plantations.
Le Règlement sur l'accès à la marijuana à des fins médicales est entré en vigueur en 2001. Il permet à des gens « atteints de maladies graves ou débilitantes » d'avoir accès légalement à cette drogue pour soulager leurs douleurs. Le patient doit envoyer une demande de permis par écrit à Santé Canada, accompagnée d'une déclaration signée d'un médecin. Si le ministère l'autorise à posséder de la marijuana, le malade peut également demander un permis pour cultiver ses propres plants ou désigner une personne qui le fera pour lui.
La tâche de faire respecter la conformité et la sécurité des plantations incombe aux 15 inspecteurs de Santé Canada, qui sont aussi chargés d'inspecter tous les médicaments d'ordonnance et produits pharmaceutiques du pays. Le ministère a toutefois admis qu'il ne disposait d'aucune trace du passage de ses employés chez les malades qui cultivent la marijuana. « Nous n'avons pu trouver de dossier correspondant à votre demande », a répondu Santé Canada à une demande d'accès à l'information de la CBC qui visait à obtenir une liste des inspections.
En 2010, la GRC a produit un rapport à l'intention de l'Association canadienne des chefs de police qui relève 190 cas d'abus des permis de production de marijuana à des fins thérapeutiques. Dans plus du tiers des cas, ceux qui possédaient un permis faisaient du trafic ou produisaient plus de marijuana que la quantité permise. Qui plus est, 37 détenteurs de permis avaient déjà été condamnés pour trafic de drogue par le passé.
La ministre de la Santé, Leona Aglukkaq, est d'avis que le règlement est à revoir. Elle indique que Santé Canada travaille à mettre sur pied pour 2014 un système de production industrielle de la marijuana qui fera en sorte que les malades n'auront plus à en cultiver. Il ne sera donc plus nécessaire de délivrer des permis ni de mener des inspections chez les particuliers, fait-elle valoir.
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Source: Radio-Canada