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Quebec - Vers la fin de la prohibition du cannabis ?
Par kyu,

Vers la fin de la prohibition du cannabis ?

 
Photo: Getty Images


 
Beaucoup de progrès a été fait depuis que j’ai commencé à m’engager pour la fin de la prohibition du cannabis en 1998 : auparavant, la rectitude moraliste prévalait et le débat ne pouvait se faire de façon sérieuse. Maintenant, on peut faire le débat de façon plus sérieuse, scientifique : l’option prohibitionniste n’est plus la seule qui se vaut.
 
Aux fins du présent débat, il convient de s’entendre sur la sémantique des principales positions, soit criminalisation (maintient dans le Code criminel) ou pénalisation (transfert du Code criminel et ajout à la Loi sur les contraventions) du côté prohibitionniste ; décriminalisation (retrait du Code criminel) et légalisation (mise en place d’un système de vente légal, taxation et réglementation) du côté libertaire. La position de Trudeau demeure vague : plusieurs croient et craignent que sa proposition de décriminalisation soit en fait celle de la pénalisation, qui ne réglerait en rien les méfaits que la prohibition occasionne ni ne réglerait la question du contrôle de qualité et la mainmise par le marché parallèle.
 
La ministre québécoise de la Sécurité publique s’inquiète, à juste titre : c’est son mandat. Cela dit, elle se questionne, entre autres, sur l’accessibilité aux mineurs : comme légalisationiste, c’est une préoccupation que l’on souhaite régler avec les mêmes contrôles d’âge qu’exerce la SAQ. Ni la criminalisation ni la pénalisation ne permettent ce contrôle. On se questionne aussi sur les taux de THC qui, dit-on, sont plus élevés (même s’il existait des extraits tout aussi concentrés durant les années 1970) : encore, ni la criminalisation ni la pénalisation ne permettent ce contrôle et l’affichage du taux de THC, comme c’est le cas pour l’alcool.
 
La légalisation de l’alcool finance nos soins de santé et d’éducation, alors que sa prohibition aux États-Unis a jadis servi à financer le crime organisé. Personne ne réclame le retour à la prohibition de l’alcool tant ses effets bénéfiques surpassent les effets négatifs de la prohibition : on peut s’attendre aux mêmes effets avec la fin de la prohibition du cannabis. Le cannabis, sous le Code criminel, est de compétence fédérale : tout comme pour l’alcool, le tabac et les jeux de hasard, dès son retrait du Code criminel, sa réglementation et mise en place d’un marché légal relèvent des provinces.
 
J’espère que la ministre de la Sécurité publique réalisera que laisser à la SAQ et à la Régie des alcools, des courses et des jeux le soin de mettre en place un système de vente légal de cannabis, en plus d’ajouter d’importants revenus à l’État québécois, est une solution, non un problème, afin d’améliorer la sécurité publique.
 
Source: ledevoir.com
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Par kyu,
La République tchèque, ou Tchéquie en forme courte, est une nation enclavée d’Europe centrale qui abrite une population de 10,5 millions d’habitants. La République tchèque a une longue histoire en ce qui concerne l’utilisation du cannabis, et peut s’enorgueillir de nos jours de posséder des lois en matière de cannabis qui figurent parmi les plus progressistes au monde – bien que rudement mises à l’épreuve à plus d’une occasion.
 
Histoire du cannabis en République tchèque
La République tchèque (connue historiquement comme la Bohème) peut se vanter d’abriter de nombreuses preuves « archéobotaniques » d’une utilisation très ancienne du cannabis,
 
principalement sous forme de grains de pollen. Des recherches menées dans les plaines de l’est de la Bohème en 2008 ont permis d’établir que le Cannabis/Humulus figurait déjà dans le registre des pollens il y a 2 250 ans. Selon les données relevées, au cours de la période située entre 2 250 ans et 1 000 ans avant nos jours la présence du pollen de Cannabis/Humulus était relativement faible, et même apparemment inexistante pendant plusieurs périodes, probablement en raison de fluctuations environnementales.

Dans la ville médiévale de Žatec,
des fouilles archéologiques ont fourni
des preuves d’usage de cannabis.
 
Il y a un peu plus de 1000 ans, les niveaux de pollen ont augmenté de manière significative, ce qui est resté le cas jusqu’à il y a environ 200 ans. À ce stade de l’histoire, on constate un déclin brutal jusqu’à une disparition totale – on considère que ce phénomène marque l’abandon de la culture intensive de chanvre pour se tourner vers le seigle (Secale) dans cette région en particulier.
L’Humulus (houblon) est le parent le plus proche du cannabis, et il est souvent difficile de distinguer leurs grains de pollen. Cependant, divers autres facteurs au-delà du pollen lui-même indiquent que le cannabis était la principale culture du registre, et que sa culture a réellement commencé sur ce site vers le 9e ou 10e siècle de notre ère.
La forteresse datant du Moyen Âge précoce située à Libice nad Cidlinou en Bohème centrale est un site archéologique important, et censée être la plus ancienne zone de peuplement de la République tchèque. Des microrestes de diverses plantes, dont le cannabis, le pavot à opium et le lin, ont été découverts dans les ruines, datant du 9e siècle de notre ère. Un autre site du Moyen Âge précoce à Žatec, au nord-ouest du pays, a fourni d’autres macrorestes de cannabis et de pollen ; dans ce cas, il s’avère que le cannabis était de toute évidence plus abondant aux 9e et 10e siècles et semble avoir commencé à décliner vers les 11e et 12e siècles, alors que la production de céréales commençait à s’intensifier.
 
Utilisation du cannabis en médecine tchèque
À l’origine, il est probable que l’utilisation du cannabis était limitée aux textiles, à l’alimentation et à l’extraction d’huile, car le biotype local est constitué de variétés de chanvre à faible teneur en cannabinoïdes. À la fin de la période médiévale, l’utilisation du cannabis en médecine est devenue plus largement répandue ; des variétés à forte concentration en cannabinoïdes ont été introduites en provenance d’Asie via l’Europe orientale, mais la pharmacopée de l’époque faisait très certainement usage du chanvre local également.

La déesse slave Mokoš, symbole de la
féminité sacrée et protectrice de la récolte
du chanvre dans le panthéon slave.
 
Vers 1596, un traité de botanique célèbre rédigé par le médecin italien Mattioli fut réimprimé en langue tchèque dans les ateliers d’imprimerie de Prague ; ce traité, célèbre pour la qualité de ses gravures illustrées sur bois, représentait de façon claire le plant de cannabis et décrivait ses diverses utilisations. Le cannabis était largement utilisé en Bohème et dans la région pour traiter la fièvre, les furoncles, la sinusite et l’otite, parmi de nombreuses autres affections courantes.
Dans les années 1950, les résultats de trente années d’observation dans un sanatorium soignant la tuberculose situé à Jince, en Bohème centrale (qui faisait alors partie de la Tchécoslovaquie) furent publiés. Les graines de chanvre étaient abondamment utilisées pour traiter la tuberculose, traitement qui permettait souvent aux personnes souffrantes de guérir complètement lorsqu’on l’administrait comme unique aliment ou médicament ; on pensait à l’époque que cela était imputable au ratio favorable d’acides aminés présents dans la protéine du chanvre. Des recherches complémentaires menées à l’Université d’Olomouc, en Moravie (à l’instar de la Bohème et de la Silésie tchèque, la Moravie est l’un des territoires traditionnels tchèques. Toutefois, on admet généralement que le terme « Bohème » englobe les trois territoires, en particulier dans un contexte historique) a permis de fournir certaines des premières preuves modernes des propriétés bactéricides du chanvre.
 
Folklore tchèque autour du cannabis
Pour l’étude sur la tuberculose, les chercheurs ont utilisé du cannabis cultivé dans ce qui est aujourd’hui la Slovaquie. La Slovaquie est encore aujourd’hui une plaque tournante de la culture du chanvre, et nous a fourni certaines des informations dont nous disposons sur les traditions folkloriques impliquant l’utilisation de chanvre dans la région. La proximité et l’intimité sociopolitique qui perdure entre ces deux nations de nos jours impliquent que les traditions pratiquées en Slovaquie étaient certainement connues, sinon observées, en Bohème également.
Les Slaves qui peuplent la République tchèque et la Slovaquie actuelles (et bon nombre de pays voisins) ont en commun une culture dynamique des traditions folkloriques qui, dans de nombreux cas, perdurent encore de nos jours. Dans le panthéon slave, la déesse Mokoš est considérée comme la « féminité sacrée » et la protectrice des femmes ; elle est associée à l’eau, et aux occupations traditionnellement féminines telles que le filage et le tissage, et au destin (le destin est associé au tissage dans de nombreuses cultures, y compris la culture grecque et la culture scandinave). Comme offrande à Mokoš, la tradition veut que les femmes lancent des graines de chanvre dans l’eau dans l’espoir de s’attirer ses faveurs et sa protection.

Dans la Slovaquie voisine, des villageois profitent d’une journée de repos et de descentes en toboggan lors de la fête d’Hromnice, pour que la prochaine récolte de chanvre pousse abondamment (© Skitelnice)
 
À Budča, Slovaquie, la célébration du jour de Hromnice (la Chandeleur, célébrée dans l’ensemble du monde slave) le 2 février est marquée par une journée de repos et de descentes en luge en communauté ; cette coutume était censée permettre au chanvre de pousser davantage.
En Bohème, certains travaux comme le tissage, le battage, la couture, le tricot ou le meulage de céréales, étaient censés porter malchance si on les exécutait pendant les jours de fête religieuse importante : Noël, la Sainte-Lucie, le jour des Rois (épiphanie) et la fête des Saints innocents. On pensait que si l’on ne respectait pas ce précepte cela attirerait la colère des esprits des ancêtres morts et qu’une mauvaise récolte de chanvre, de lin ou de maïs s’ensuivrait.
Même les Tchèques du Nebraska, une communauté fondée en 1863 pour représenter les populations tchèques et slovaques qui avaient commencé à immigrer en grand nombre pendant les années 1860, utilisent encore le chanvre et le lin (entre autres textiles) pour fabriquer les kroje (costumes) colorés portés lors de fêtes traditionnelles.
 
Culture de l’utilisation du cannabis en République tchèque
En ancien tchèque, le mot utilisé pour désigner le cannabis était kanopia ; la plupart des pays environnants et ceux situés au sud et à l’est utilisent des mots similaires, tous dérivés du mot racine scythe (censé être kanap ou kanab) qui nous donne les termes plus modernes pour désigner le cannabis, y compris en grec (kannabis) et en anglais moderne « cannabis » qui est tiré directement du latin. Les Tchèques, les Slovaques, les Silésiens et bien d’autres peuples d’Europe centrale et des Balkans ont en commun des caractéristiques culturelles et linguistiques, et sont collectivement reconnus comme des peuples Slaves.

Costumes traditionnels tchèques aux
ornements complexes, qui sont encore
aujourd’hui confectionnés à partir de
fibres de chanvre.
Historiquement, les populations slaves peuplaient l’Europe centrale, l’Europe de l’Est et l’Europe du Sud-Est depuis au moins le 6e siècle (certains pensent qu’ils descendent de populations néolithiques locales) ; leur territoire ancestral est contesté, mais leur expansion s’est propagée vers le nord jusqu’à la Scandinavie (où leur culture s’est mélangée aux cultures vikings) et au nord de la Russie, vers le sud aussi loin que la péninsule arabique et la Syrie et vers l’orient jusqu’en Mongolie et même certaines régions de la Chine. Leur sphère culturelle est tellement vaste qu’ils ont pu échanger des idées et des pratiques culturelles avec un large éventail de peuples disparates au fil des siècles, y compris de nombreuses cultures possédant des traditions anciennes et vénérables autour de l’utilisation du cannabis, comme celles du Caucase et de l’Asie centrale.
Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les coutumes slaves ayant trait au chanvre aient tant de ressemblances avec celles que l’on rencontre en Asie centrale ou du nord, allant jusqu’aux motifs géométriques aux couleurs vives tissés sur les vêtements de chanvre traditionnels qui sont encore produits aujourd’hui par certaines communautés. Le chanvre fait partie intégrante de la culture du tissage qui reste l’une des grandes fiertés pour de nombreux Slaves en République tchèque, en Slovaquie et ailleurs. Filer et tisser des vêtements de chanvre et de lin au foyer, ainsi que les durs travaux manuels associés à la production de la fibre, étaient des activités omniprésentes dans l’ensemble du monde slave jusqu’à tout récemment. La transformation manuelle du chanvre a pratiquement disparu, laissant la place aux procédés de fabrication mécaniques, mais a perduré dans certaines régions jusqu’à la moitié du 20e siècle.
Il est fort peu probable que les pratiques liées au cannabis n’aient jamais disparu entièrement – la culture moderne de l’utilisation du cannabis ne vient pas de nulle part, et l’acceptation sociale largement répandue chez les Tchèques ainsi que leur grande familiarité avec le cannabis ont fait que la prévalence de la consommation tchèque excède celle de la plupart des autres pays européens, et c’est le cas depuis des décennies. De toute évidence, la culture d’un plant ou deux sur le balcon est une pratique courante chez les femmes âgées qui utilisent encore le cannabis comme un remède maison, par exemple en onguent ou en infusion.
 
Lois, arrestations et peines pour des faits liés au cannabis en République tchèque
Jusqu’à 1962, la Tchécoslovaquie n’était dotée d’aucune loi officielle en matière de drogue. Le pays était l’un des membres fondateurs de la Société des Nations et signataire de la Convention internationale de 1925 révisée sur l’opium, qui entérinait explicitement l’illégalité du commerce international de cannabis et de haschich, mais les termes du traité ne rendaient pas nécessaire à l’époque d’adopter une législation nationale en Tchécoslovaquie, car le commerce international était alors inexistant, ou tout au moins n’atteignait pas un niveau significatif.
La loi de 1962 a entériné l’illégalité du cannabis, mais ce n’est qu’en 1993 que la nouvelle République tchèque indépendante s’est dotée d’un nouvel arsenal législatif visant à conformer le pays aux termes de la Convention unique des Nations unies de 1961 sur les stupéfiants. La loi de 1993 a également clarifié que l’utilisation de cannabis devait être considérée comme un simple acte délictueux, mais que la vente, le trafic et la culture étaient tous des infractions pénales. Toutefois, le texte ne définit aucune limite permettant de savoir à quoi correspond la « possession personnelle », et une clause ambiguë faisant référence à « des quantités supérieures à de petites quantités » a semé une grande confusion.

On trouve souvent des boutiques de ce
type à Prague – bien qu’elles ne vendent
pas de cannabis, elles vendent tous les
accessoires nécessaires pour le consommer
(© Silanov)
 
En 2009, la loi a été modifiée à nouveau – désormais, les limites de la possession personnelle sont fixées à 15 g de cannabis ou 5 g de haschich. Il a également été précisé que les personnes cultivant jusqu’à cinq plants contenant 0,3 % de THC ou plus seraient au maximum reconnues coupables d’un acte délictueux ; la culture de plus de cinq plants reste un délit pénal – à moins, bien sûr, que les plants en questions ne contiennent moins de 0,3 % de THC. Cependant, bien qu’aucune autre modification officielle n’ait été apportée à la loi, il a été signalé à plusieurs reprises que les limites fixées par la loi sont systématiquement ignorées, et que des personnes peuvent tout à fait être arrêtées et accusées pour la possession de quantités aussi infimes qu’un simple gramme de cannabis ou de haschich.
En 2013, la modification la plus récente est entrée en vigueur. Cette modification a légalisé le cannabis médicinal, mais a été très largement critiquée, car elle ne propose aucun cadre réglementaire raisonnable pour la culture, susceptible de favoriser l’émergence d’une industrie. Le texte prévoit que, pour la première année, le cannabis médicinal devra être importé (ce qui est illégal en vertu de la Convention unique, et impossible en pratique). Le texte ne met pas non plus en place un système efficace d’attribution de licence pour les aspirants producteurs privés. Dix-huit mois plus tard, les Tchèques sont toujours dans l’impossibilité d’avoir accès à du cannabis médicinal.
 
Culture du cannabis en République tchèque
Comme le montrent les relevés de pollen réalisés, le cannabis a été cultivé sans interruption pendant des siècles en République tchèque, avec des variations d’intensité dues à des périodes de changement socio-économique ou politique. En réaction aux campagnes anticannabis des années 1920 et 1930, la culture de la production de cannabis a marqué un recul notable et, malgré l’adoption d’une loi protégeant les producteurs agricoles de chanvre en 1999, cette industrie n’a pas repris. Immédiatement après la modification de la loi, la Tchéquie a connu une brève période de reprise de l’activité, mais elle est rapidement retombée aux niveaux connus pendant la prohibition dès lors qu’il est apparu de manière incontestable que l’équipement de transformation et de récolte ne pouvait répondre aux exigences de cette production.
La surface de terres actuellement consacrées au chanvre industriel en République tchèque n’est pas connue précisément ; à l’apogée de la période post-prohibition vers 2006 on considérait que la surface cultivée représentait 1 700 hectares au plus, mais ce chiffre était tombé à 200 hectares en 2010, et depuis lors l’industrie n’a manifesté que peu de signes de reprise significative.
D’autre part, la culture de cannabis à des fins narcotiques et récréatives progresse régulièrement. Les boutiques de culture abondent, et il semble que la culture personnelle à petite échelle soit très à la mode. Malgré cela, les lois régissant la culture restent assez restrictives, et les cultivateurs s’exposent à un risque d’arrestation.
 
Trafic de cannabis en République tchèque
Il y a très peu de trafic de cannabis en République tchèque, en raison du niveau significatif de la production locale. Toutefois, les bandes organisées de contrebande internationale ont su tirer parti des politiques relativement indulgentes du pays, et au cours des quinze dernières années environ la République tchèque s’est imposée comme une plaque tournante pour le trafic de cannabis. Pour l’essentiel, ce sont des gangs vietnamiens qui sont impliqués dans la culture à grande échelle et le trafic de cannabis, bien que des bandes russes, tchèques et slovaques prennent également part à ce commerce. La majeure partie du cannabis destiné à l’exportation est vendue en Allemagne, où la demande locale est très importante.
 
En 2012, les autorités tchèques ont recensé 563 kg de cannabis saisi, et un total de 218 sites de cultures ont été identifiés. Le nombre global de plants saisis a également progressé ces dernières années, avec 90 091 plants saisis en 2012, 62 817 en 2011 et 64 904 en 2010. Il semble que le trafic de cannabis à grande échelle ne soit pas seulement en augmentation, mais devienne également plus spécialisé et plus rentable.
 
Achat et consommation de cannabis en République tchèque
Il est facile de trouver une bonne source de cannabis dans la plupart des zones urbaines. À Prague, divers bars et autres clubs sont réputés pour leur discrétion, et pour la vente de cannabis sous le manteau. Généralement, se procurer du cannabis ne présente aucun risque important d’arrestation ou de harcèlement policier, et si la consommation reste discrète (de préférence à l’intérieur du foyer) elle ne pose aucun problème.
 

En 2009, la possession personnelle était
limitée à 15 g de cannabis et 5 g de
haschisch par personne (© Legalisera Cannabis)
Il est conseillé d’éviter les dealers dans la rue, qui font l’objet d’une surveillance accrue de la part de la police, et qui vendent généralement des produits de qualité inférieure. Dans certains quartiers de Prague, les dealers sont aussi banalisés qu’ils le sont à Amsterdam. Au contraire, il est préférable de trouver sa propre source d’approvisionnement, par exemple en se renseignant dans un bar ou dans un club – certains ont leur dealer « maison » –, ou auprès de résidents locaux sympathiques qui sont généralement enclins à offrir leur aide. Habituellement, les prix varient entre 25 et 55 € pour une dose de 3,5 g (1/8eme once) ; la qualité est habituellement bonne, mais peut s’avérer mauvaise auprès des dealers.
 
Par Seshata
Source: sensiseeds.com
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Par S@turnin,
La légalisation de la marijuana promise par les libéraux fait des heureux au Québec, mais soulève aussi plusieurs questions quant à l’encadrement de la vente éventuelle du produit, surtout auprès des jeunes.
 
«On est bien ravi! C’est ce qu’on souhaitait», a réagi Marc-Boris Saint-Maurice, un militant pour la légalisation du pot depuis plus d’une vingtaine d’années.
 
Pas de détails
 
L’élection du Parti libéral du Canada (PLC) hier soir en a réjoui plusieurs en raison de la promesse de légaliser la marijuana. Or, les détails reliés à cette légalisation demeurent vagues pour le moment.
 
«La politique de la prohibition est la pire de toutes, donc c’est difficile de faire pire, croit Jean-Sébastien
 
Fallu, professeur de psychoéducation à l’Université de Montréal et directeur de la revue Drogue, santé et société. Mais, tant qu’on n’a pas de détails, c’est difficile de se prononcer.»
 
Dans la plate-forme libérale, on peut lire que trop de Canadiens se retrouvent avec un casier judiciaire pour de la possession de petite quantité de cannabis. Ainsi, le parti souhaite que la consommation et la possession soient retirées du Code criminel.
 
Or, des spécialistes soulignent le danger que le revenu potentiel lié à la légalisation devienne l’enjeu principal.
 
«La crainte qu’on a, c’est que l’argent mène le monde, croit M. Fallu. Si le gouvernement se met à faire la promotion du pot, ça va trop loin et l’État ne joue pas son rôle.»
 
Marc-Boris St-Maurice, directeur du Centre Compassion Montréal.
 

 
Exemple à éviter
 
Selon Line Beauchesne, criminologue à l’Université d’Ottawa et spécialiste de la question des drogues, les États de Washington et du Colorado ne sont pas des exemples à suivre pour cette raison.
 
«Ce sont des modèles où on risque de perdre le contrôle en santé publique, dit-elle. Mais, il n’y a pas de modèle parfait.»
 
Selon elle, Santé Canada est le ministère le mieux placé pour encadrer cette légalisation, lui qui gère déjà le dossier de la marijuana à des fins thérapeutiques.
 
Du côté du Partenariat pour un Canada sans drogue, l’inquiétude est vive quant à l’impact d’une telle légalisation sur les jeunes.
 
«Quant on sait que les jeunes trouvent un moyen de boire de l’alcool avant 18 ans, quelle garantie a-t-on qu’on aura le contrôle sur le cannabis?, demande Marc Paris, directeur général. Il y a une réflexion à faire.»
 
Pour Mme Beauchesne, l’important est de bien baliser la légalisation.
 
«L’âge est un facteur important. Si c’est bien expliqué, qu’il y a moins de sollicitation auprès des jeunes, ça va apparaître comme plus sécuritaire.»
 
Des contraventions?
Du côté de l’Association canadienne des chefs de police (ACCP), cette légalisation soulève plusieurs doutes.
 
«Jusqu’ici, on n’a pas assez de recherches qui montrent quels impacts la légalisation aura sur la sécurité publique au pays», indique Timothy Smith, responsable des communications.
 
Ce dernier ajoute que l’ACCP souhaite que les policiers aient plus de pouvoir de donner des contraventions pour la possession de petite quantité de cannabis.
La Gendarmerie royale du Canada et le Service de police de la Ville de Montréal ont refusé de commenter le dossier.

- Avec le Journal de Québec


 

Source : journaldequebec.com
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Par kyu,
L’État australien de Victoria va légaliser le cannabis médicinal
 
 
Le 6 octobre 2015, le parlement de l’État de Victoria, en Australie, a débattu d’un rapport qui semble ouvrir les portes au cannabis médicinal. Le gouvernement de l’État a fermement décidé, à la suite de ce rapport, de légaliser un certain nombre de produits à base de cannabis médicinal. Cette décision constitue une étape significative dans ce pays qui se bat depuis un certain temps déjà avec les questions de légalisation relatives à la consommation de cannabis à titre récréatif et médical.
 
Cannabis médicinal dans l’État de Victoria
Le 19 décembre 2014, la commission de réforme législative de l’État de Victoria reçoit la demande de procéder à une étude sur les démarches devant être entreprises pour offrir l’accès, dans certains cas exceptionnels, aux produits à base de cannabis médicinal. Au mois d’août de cette même année, la commission présente ses résultats dans un rapport lequel vient d’être traité par le parlement le 6 octobre dernier.
Le rapport rendu renferme 42 recommandations et adresse des questions importantes, telles que :
la culture, la production et l’approvisionnement de produits à base de cannabis médical de haute qualité dans l’État de Victoria ;
les patients qui ont le droit d’en bénéficier ;
le degré de contrôle adapté, effectué par les médecins généralistes, les spécialistes, le personnel soignant et les pharmaciens ;
la nécessité de mettre en place d’autres études (cliniques) sur l’effet du cannabis.

Après examen du rapport, le gouvernement a accepté toutes les recommandations, 2 ayant été approuvées sous conditions particulières. Ainsi, la voie s’ouvre enfin pour, notamment, les affections suivantes :
crampes ou douleur sévères entraînées par la sclérose en plaques ;
douleur sévère, nausées et vomissements entraînés par le cancer, le SIDA/la séropositivité (ou leur traitement) ;
crises sévères entraînées par des problèmes d’épilepsie, dans le cas ou les autres types de thérapies ont échoué ou se sont traduits par des effets secondaires évidents ;
douleur sévère chronique, si deux spécialistes ont donné leur accord.

Les produits qui seront mis à disposition se composent de teintures, huiles, capsules, sprays et liquides d’évaporation. En raison de problèmes sanitaires supposés, la commission recommande ne pas autoriser pour l’instant le cannabis à fumer.
 
Pour lancer le processus, le gouvernement de l’État de Victoria souhaite lancer un essai dans un établissement de recherche supervisé par les autorités, à savoir par le ministère du Développement économique, de l’Emploi, des Transports et des Ressources. Le but de cette première étape est de développer une industrie de culture et de transformation qui pourra garantir un approvisionnement fiable et constant de produits à base de cannabis médicinal. Le ministère reçoit également la tâche d’attribuer des licences aux producteurs et fabricants de cannabis médicinal et est chargé de rédiger et contrôler la réglementation.
 
Déjà des résultats fin 2015

Daniel Andrews,
le Premier ministre de l’État de Victoria
 
Les projets de culture de cannabis médicinal dans l’État de Victoria n’ont pas encore été soutenus par le gouvernement fédéral. Mais la réglementation fédérale n’est pas indispensable. Daniel Andrews, le Premier ministre de l’État de Victoria, reste en tous les cas positif et a même dit que le 6 octobre dernier « représentait l’un des plus beaux jours de sa carrière politique ». Il s’est exprimé sur le sujet en des termes encore plus jolis : « Il y a environ 450 adorables petits enfants qui pour la première fois ont accès au médicament qui va transformer et, certainement, leur sauver la vie. Il est grand temps d’arrêter de chercher des excuses pour ne pas le faire. Oui, cela a un coût, c’est incontestable. Mais il ne s’agit pas de centimes ou de dollars (australiens), il s’agit ici de sauver des vies. »
 
Le gouvernement de l’État de Victoria prévoit déjà de proposer d’ici fin 2015 des produits à base de cannabis médicinal fabriqués localement à un petit groupe de patients. Les enfants souffrant de crises d’épilepsie sévères devraient avoir officiellement accès aux traitements à base de produits au cannabis fabriqués dans l’État de Victoria en 2017. Pour renforcer le processus déployé, les patients sont d’ores et déjà encouragés à discuter avec leur médecin des bénéfices et des risques du cannabis médicinal.
 
Sensi Seeds se réjouit bien évidemment de ce développement et espère qu’encore plus d’États de cet immense continent suivront rapidement l’exemple de Victoria. Si l’ensemble de l’Australie se met au pas du cannabis médicinal, le mouvement mondial en sa faveur ne pourra qu’en bénéficier. Nous suivons l’évolution de la situation.
 
Source: sensiseeds.com
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Par mrpolo,
Une pétition appelant à légaliser la production de cannabis dans le pays a provoqué un débat important lundi soir à la Chambre des communes. Un rapport interne du Trésor britannique loue dans le même temps les excellentes retombées économiques d'une légalisation.
 

Crédits photo : Josh Edelson/AFP


 
Le débat casse les frontières politiques. Partout en Europe, la question d'une dépénalisation du cannabis a débarqué depuis de nombreux mois dans le débat public et s'est immiscée jusque dans les couloirs des Parlements. Lundi soir, après qu'une pétition ait récolté un peu plus de 220.000 signatures, la Chambre des communes britannique, où siège 650 députés, a été le théâtre d'un débat animé. La secrétaire d'État à l'Intérieur, Theresa May, s'est déjà opposée à tout changement de législation.
 
216 tonnes consommées en 2014
 
Figure du mouvement pour une légalisation, Norman Lamb, le porte-parole des Libéraux-démocrates, membre de la coalition au pouvoir entre 2010 et 2015, a une nouvelle fois dénoncé l'immobilisme d'un gouvernement où «50% des membres a déjà consommé du cannabis.» Le parti s'est positionné depuis de nombreux mois en faveur d'une dépénalisation du cannabis dans une démarche avant tout économique. Il a notamment commandé, dans ce sens, une étude au Trésor britannique dont le rapport a fuité dans la presse à l'approche du débat et a été publié lundi par la BBC.
 
Ce dernier évoque, en fonction de la consommation de cannabis au Royaume-Uni en 2014 (216 tonnes entre 2,2 millions de consommateurs), des retombés économiques colossales. Cité dans le rapport, l'Institut de recherches économiques et sociales britannique parle de 1,25 milliard de livres - 1,68 million d'euros - par an qui permettrait de réduire le déficit budgétaire britannique. Le Trésor, lui, souligne qu'une légalisation permettrait également 200 millions de livres (268 millions d'euros) d'économies sur les procès et contrôles policiers.
 
En juillet dernier, le commissaire de la ville de Durham avait demandé à ses troupes de ne plus poursuivre les consommateurs préférant utiliser ses équipes pour lutter contre le trafic organisé. Ron Hogg avait alors justifié sa décision dans les colonnes de The Independent en expliquant vouloir «livrer les conclusions de cette expérience à travers le Royaume-Uni.» Le pays avait également décidé en juin d'intégrer l'économie parallèle (sexe, drogue et trafics) dans le calcul du PIB justifiant une réforme pouvant doper la croissance du PIB de presque 5%.
 
Le travailliste, par la voix de Paul Flynn, a défendu une légalisation thérapeutique en évoquant le cannabis comme «la plus vieille médecine du monde, testée par plus de dix millions de personnes depuis 5000 ans.» L'élu a été rejoint sur sa position par le député conservateur, Peter Lilley, qui a dressé un parallèle étonnant avec «la reine Victoria qui utilisait du cannabis pour soulager les douleurs liés à ses règles.»
 
L'exemple du Colorado
 
Pour justifier leur démarche, les Libéraux-démocrates se sont notamment basés sur les bons résultats obtenus par l'État du Colorado aux États-Unis. En novembre 2012, une loi adoptée par référendum populaire rendait automatiquement la marijuana accessible dans 350 magasins accrédités et dans des quantités limitées.
 
Or, les recettes ont explosé (entre 60 et 100 millions d'euros) et les statistiques ont montré une baisse notable de la vente au marché noir. L'État y contrôle 60% des ventes et, en 2015, le prélèvement fiscal devrait atteindre la somme de 110 millions d'euros, dont 35 seront alloués à l'éducation.
 
Selon l'European School Project on Alcohol and other Drugs (ESPAD), l'indicateur le plus solide sur le sujet publié tous les quatre ans en Europe, le Royaume-Uni est actuellement le sixième consommateur européen. La France, elle, est troisième. L'an passé, la fondation Terra Nova, classée à gauche, s'était penchée sur le sujet partant de «l'échec de la politique de répression française.»
 
Chaque année, la France dépense près de 500 millions d'euros pour assurer la répression, ce qui représente environ 12 à 15% de l'activité policière. En cas de légalisation avec un monopole de l'État ou un commerce sous surveillance, les estimations tablaient alors sur des taxes pouvant générer entre 1,5 et 1,6 milliard d'euros chaque année s'ajoutant aux économies de répression. Le total se portait alors à 2,2 milliards d'économies potentielles.
 
Source: lefigaro.fr
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Par kyu,
La Hollande n’est plus un paradis cannabique en Europe et est devenue un lieu où les cultivateurs doivent agirent avec précaution pour ne pas finir derrière les barreaux ou payer des amendes.
 
Les gouvernements conservateurs successifs ont adopté une position d’augmentation de la pression contre la production de cannabis, qui favorise l’accroissement de la criminalité qui y est associée ainsi qu’une diminution de la marijuana de qualité. L’objectif final : réduire la production au maximum et cesser d’être une destination touristique cannabique.
 
Il y a vingt ans, la Hollande était un exemple d’ouverture en Europe. Un lieu qui accueillait à bras ouverts toute avancée en matière cannabique et qui est devenu un paradis rempli de « coffee shops » et de touristes qui y trouvaient un endroit de référence pour consommer de la marijuana.
 
La scène a considérablement changé. Les gouvernements conservateurs successifs ont petit à petit restreint le cadre légal dans lequel fonctionnaient les « coffee shops », en créant des lois avec lesquelles ils ont fermé un certain nombre d’entre eux, limitant l’achat de marijuana pour chaque client, ainsi que des propositions pour créer un laissez-passer spécial pour les Hollandais uniquement et mettre le veto à l’entrée des touristes dans ces endroits. L’objectif est de réduire l’offre au maximum.
 
Cela est tellement vrai que le 11 novembre 2014, le Sénat hollandais a approuvé une proposition législative du ministre de la Sécurité et de la Justice Ivo Opstelten qui permet d’engager des poursuites pénales à l’encontre des personnes ou des entreprises qui œuvrent pour la culture illégale de cannabis ou qui la promeuvent, une loi populairement connue comme étant la « loi grow shop » et qui est entrée en vigueur le 1er mars.
 
Comment était la situation en Hollande avant cette nouvelle massue législative ? » Il était déjà interdit de cultiver du cannabis et de vendre de la marijuana à des étrangers dans certaines villes », explique à Dinafem Mauro Picavet, activiste et fondateur du portail hollandais « The Stoned Society ».
 
Mais ce qui attire peut être davantage l’attention est la fermeture de « coffee shops. En 2013, certains propriétaires ont été arrêtés et condamnés, car ils vendaient de la marijuana à des étrangers et ont été sanctionnés par des amendes allant jusqu’à 2500 euros (et les sanctions continuent d’augmenter). Cependant, ces temples cannabiques souffrent des politiques restrictives depuis un moment déjà, car, comme nous l’explique Sidney Smeets, avocat hollandais expert en la matière, entre 1999 et 2012, 195 établissements de ce type ont disparu.

 
En 2014 seulement, 41 « coffee shops » ont été obligés de fermer suite à une réglementation (la loi « weedpass », également lancée par le ministre Ivo Opstelten) qui exigeait que tous ces locaux soient situés à plus de 250 mètres des écoles et des centres de formation professionnelle. De même, la consommation d’alcool à l’intérieur de ces « coffee shops » a été interdite. Les victimes des mesures gouvernementales pourraient s’élever à 164, mais « le maire d’Amsterdam est arrivé à un accord » avec le Département de Justice hollandaise par rapport auquel il s’est engagé à changer les réglementations des « coffee shops » (en réajustant, par exemple, leurs horaires d’ouverture) ce qui a fait en sorte que le nombre de ceux qui devaient changer d’activité fut moins important.
 
Malheureusement, les choses ne se limitent pas à cela. L’avocat nous explique que l’actuelle Loi de l’Opium interdit toutes les activités liées à la vente, à la production et au transport de cannabis, « même s’il existe une politique spéciale pour ces « coffee shops ». Ces établissements ont la permission de vendre à condition qu’ils ne possèdent pas plus de 500 grammes de cannabis en stock et qu’ils ne vendent pas plus de 5 grammes par personne. « C’est quelque chose qui crée une situation étrange, car ces centres peuvent vendre du cannabis, mais ne peuvent pas acheter tout ce qu’il leur est exigé», ce qui peut les pousser à faire appel à des sources illégales et peu fiables, selon l’avocat.

 
Et comme si cela ne suffisait pas, la réglementation, qui va affecter les producteurs de manière importante car elle attaque directement les ciments du système de culture, prévoit son entrée en vigueur au début de ce mois : la loi « grow shop », qui imposera des peines à ceux qui vendent un quelconque élément lié à la culture professionnelle de marijuana.
 
Cette loi affectera non seulement les sociétés liées au cannabis, mais aussi les entreprises qui commercialisent des produits de jardinage (même si elles ne sont pas directement impliquées dans la culture de marijuana) qui pourraient être poursuivies et condamnées à des peines allant jusqu’à trois années de prison et 81 000 euros d’amende. Même les centres de jardinage traditionnels se verront obligés de communiquer le nom des clients qui cultivent de la marijuana. Et l’interdiction s’étendra également à d’autres types de fournitures, comme les entreprises de transport, de location de hangars ou de greniers et même les électriciens qui aident pour la production. « Toutes les activités qui peuvent être liées à la culture de marijuana seront illégales ».
 
Cela signifie que les « grow shops » qui vendent des graines ne pourront pas commercialiser d’autres produits, explique l’avocat Smeets. Même si cela paraît incroyable, les produits bannis pourront aller d’engrais à des lampes ou des jarres pour l’eau. La loi « grow shop » conduira tous les acteurs de la culture professionnelle de cannabis devant un procureur, si bien il faudra prouver l’existence d’une association organisée entre le producteur et, par exemple, le propriétaire du site de culture, le fournisseur des plantes ou l’électricien qui a installé le système électrique. Si cette association est avérée, le fournisseur peut être accusé de complicité et être poursuivi, même si tout le matériel et les actions se réfèrent à « la culture professionnelle de cannabis à grande échelle », ce qui laisserait également la place à une interprétation claire de la loi.
 
De plus, et depuis la présentation en juin 2011 d’un rapport relatif à la politique cannabique, le gouvernement hollandais est en train de débattre sur le fait de définir ou non le cannabis comme étant une « drogue dure » lorsque ce dernier contient plus de 15 % de THC, ce qui pourrait atteindre le point le plus bas dans le déclin de la politique hollandaise liée aux drogues, en ouvrant la porte à la possibilité que des cultivateurs pacifiques de cannabis puissent être poursuivis comme les producteurs de méthamphétamine ou d’héroïne, par exemple. « Ce serait un désastre, car personne ne peut mesurer le taux de THC de chaque plante », explique Picovet. Il affirme que ceux qui soutiennent la légalisation continueront de lutter pour que la mesure n’entre pas en vigueur. « Je suis optimiste, je crois que nous pouvons la freiner, la base de la politique moderne hollandaise des drogues est en jeu ».
 
Celle qui est en vigueur est une autre loi à l’encontre des personnes conduisant sous l’effet de cannabinoïdes. « Elle n’interdit pas simplement le fait de fumer dans la voiture, mais aussi que vous ayez des restes de cannabis dans le sang », explique Picavet. Les sanctions vont du retrait du permis de conduire à des amendes colossales.
 

 
Quant aux graines, « la vente de variétés de marijuana féminisées finira certainement par constituer une infraction ». D’après les explications de l’avocat, « cela sera lié à la culture », même s’il n’est pas possible de prouver qu’elles sont destinées à être cultivées. Cela va plus loin, même si certaines municipalités ferment les yeux sur ceux qui possèdent moins de cinq plantes, « n’importe quelle quantité est illégale en Hollande ». Il semble que le fait de fournir des produits pour les cultivateurs maison continuera d’être hors de portée pour la loi « grow shop ». Pour le moment seulement.
 
Les conséquences de ces restrictions sont nombreuses. Smeets déclare qu’elles compliqueront, par exemple, le fait que les consommateurs cultivent du cannabis de manière responsable et sûre. De plus, les « coffee shops » ne peuvent plus déléguer cette tâche à des agriculteurs de confiance, comme ils le faisaient il y a peu de temps. « À partir du mois prochain, les « coffee shops » seront obligés de faire appel à des organisations criminelles pour que leurs boutiques soient suffisamment approvisionnées », a-t-il ajouté.
 
Il pense également qu’en permettant la vente de cannabis par les « coffee shops », mais non l’achat en quantités suffisantes pour satisfaire la demande, le gouvernement hollandais est en train de devenir un « complice implicite » de la culture illégale de marijuana par des organisations criminelles. Picavet ajoute que depuis que cette loi a été approuvée, la quantité de citoyens hollandais qui ont été confrontés à des sanctions pénales « a augmenté de manière disproportionnée».
 
Des clubs sociaux de cannabis en Hollande ?
Comme on peut le voir, la pression exercée sur le gouvernement conservateur de Hollande n’est pas des moindres pour qu’il puisse enfin dénouer ce paradoxe et réguler la production de cannabis pour les « coffee shops ». Tant que le ministre Opstelten est au pouvoir, cela n’arrivera probablement jamais. La bonne nouvelle est que le premier club social de cannabis en Hollande a ouvert ses portes, il s’agit de « l’arbre de la vie » à Amsterdam, un concept pionnier qui peut changer la situation de cette guerre contre le cannabis en Hollande.
 
Fondé en septembre 2014, ce CSC représente un énorme défi pour les autorités municipales, qui sont maintenant confrontées à un dilemme : agir contre un club ayant à peine une cinquantaine de membres créerait une situation ridicule, car il existe déjà à Amsterdam des dizaines de « coffee shops » qui obtiennent leur cannabis sur le marché illégal. Cependant, tolérer leur existence impliquerait de mettre en conflit les mairies avec le Ministère de la Justice, opposé à une quelconque mesure de flexibilité de la politique restrictive envers la culture de cannabis.
 
Ces clubs sociaux pourraient être le levier qui permette aux gouvernements locaux d’expérimenter la régulation, indépendamment de ce que stipule le gouvernement central. Les activistes dans les villes d’Eindhoven, d’Utrecht et de Groningen sont déjà occupés à la création de clubs sociaux de cannabis en ce moment. Et à l’instar de ce qui s’est produit avec les « coffee shops », le changement viendra des initiatives du mouvement associatif citoyen et non des politiques.
 

 
Quant au fait de considérer le cannabis ayant plus de 15 % de THC comme étant une « drogue dure », l’avocat rappelle que « ce taux ne peut être prouvé qu’en laboratoire ». De plus, il affirme qu’il n’y a « pas d’études » qui démontrent que le cannabis ayant un plus grand pourcentage de THC soit dangereux pour la santé.
 
Comment en est-on arrivé là ?
Smeets explique que les citoyens hollandais ont la « malchance » d’avoir un gouvernement « mauvais, populiste, antilibéral et conservateur » qui a une assez mauvaise réputation « car il s’oppose à tout ce qui est lié à la réglementation du cannabis ». Pour que nous puissions nous faire une idée, l’activiste Picavet explique que le Premier ministre, Mark Rutte, considère le cannabis comme étant « une ordure » alors que son prédécesseur, Jan Peter Balkenende, avait l’habitude de dire « que la marijuana venait de Satan ».
 
Par chance, les juges hollandais « en ont de plus en plus assez de cette politique hypocrite et ont acquitté des propriétaires de « coffee shops » et même des cultivateurs sanctionnées à de nombreuses reprises », signale l’avocat.
 
Pour lui, les Pays-Bas doivent récupérer leur position parmi les leaders mondiaux en matière de cannabis, car ils disposent des outils nécessaires pour y arriver : une bonne culture de cannabis et un bon système de « coffee shops » où les gens peuvent acheter de la marijuana de bonne qualité de manière responsable. « C’est ce qui est nécessaire au sein d’un bon système qui régule l’offre et la culture en garantissant une sécurité maximale aux consommateurs », juge-t-il.
 
Source: ici
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Par mrpolo,
La maire du quartier de Kreuzberg voulait y ouvrir un coffee shop pour tenter d'enrayer les problèmes d'insécurité liés au deal de cannabis. Sa demande a été rejetée.
Berlin ne sera pas la première ville allemande à vendre légalement du cannabis. La maire verte du quartier berlinois de Kreuzberg,
 
 


No smoking | cameronroberson via Flickr CC License by

 
Monika Herrmann, voulait mener une expérience alternative en ouvrant un coffee shop pour tenter d'enrayer les problèmes d'insécurité liés au deal de cannabis dans un parc du quartier très fréquenté, le Görlitzer Park. L'Institut fédéral allemand des médicaments et des dispositifs médicaux vient de rejeter sa demande, rapporte l'hebdomadaire Die Zeit, au motif que celle-ci était «irrecevable» et «infondée» au regard de la loi allemande sur la protection de la jeunesse et des consommateurs ainsi que de la loi allemande sur les stupéfiants.
 
Comme en France, la consommation, la production, la détention et la vente de cannabis sont interdites en Allemagne, mais la détention d'une petite quantité d'herbe ou de résine de cannabis n'excédant pas quelques grammes est plus ou moins tolérée selon les Länder. Le Land de Berlin a la réputation d'être particulièrement permissif mais ce sans qu'aucune limite légale ne soit bien sûr fixée.
 
Combattre le marché noir et les agressions
 
La démarche de Monika Herrmann se voulait avant tout sécuritaire, comme elle l'expliquait au quotidien berlinois Der Tagesspiegel en 2013 lorsqu'elle avait lancé l'idée d'ouvrir un coffee shop à Kreuzberg:
 
 
«Ce n'est pas que je veuille créer un joyeux pays de la drogue, mais je crois que nous pourrons ainsi désamorcer le problème de drogue dans le parc.»
 
Les riverains se plaignent depuis plusieurs années des méthodes de vente agressives des nombreux dealers qui se trouvent dans le parc, comme nous le rapportions l'an dernier. Plusieurs agressions et vols sur des passants ont été commis dans le parc, notamment la nuit (à Berlin, les parcs ne sont pas clôturés), beaucoup de Berlinois préférant traverser ce parc long et étroit à pied ou à vélo plutôt que de le contourner.
 
Ce projet de coffee shop visait à vendre de l'herbe ou du haschich produit dans la région, dont la qualité aurait été contrôlée par l'État, de manière à combattre le marché noir et à réduire les risques pour la santé des consommateurs. Seuls les habitants majeurs du quartier auraient été autorisés à acheter du cannabis. Un point que critique Die Zeit, qui rappelle que la majorité des personnes qui viennent se fournir en drogue au Görlitzer Park sont des mineurs, des touristes et des habitants des autres quartiers.
 
L’État doit-il devenir un «dealer»?
 
Peu ouvert aux idées audacieuses de la maire très médiatique du district de Friedrichshain-Kreuzberg, le sénateur de l'Intérieur de Berlin, le chrétien-démocrate Frank Henkel, s'est réjoui de la décision de l'Institut fédéral allemand des médicaments et des dispositifs médicaux, rapporte Der Tagesspiegel:
 
Dans un éditorial intitué «L'État doit devenir un dealer», un journaliste du quotidien local Berliner Zeitung, Frederik Bombosch, réagit ainsi à cette déclaration:
 
 
«Le biotope kreuzbergeois de la drogue de madame Herrmann a ainsi échoué dès le départ. C'est bien ainsi. L'État ne doit pas devenir un dealer.»
Monika Herrmann ne s'estime pas vaincue. Elle a déjà fait savoir qu'elle songeait à faire appel.
 
«Les coffee shops offriraient la possibilité de tenir les consommateurs à distance des drogues dures. Ils pourraient constituer une plateforme d'information et de conseil destinée aux personnes dépendantes. Ils pourraient briser un marché important du crime organisé.»
 
Source: slate.fr
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Par kyu,
Le gouvernement fédéral américain a finalement admis ce que la science essayait de nous dire depuis toujours – le cannabis a le pouvoir d'aider dans la lutte contre le cancer.
 
Au cours des dernières années, il y a eu beaucoup d'études sur le cannabis et le cancer, et pourtant les résultats sont rarement médiatisé. Ceci vient de changer, car le site internet officiel de conseils sur le cancer du gouvernement américain a été silencieusement mis à jour et détaille les bienfaits potentiels de l'utilisation du cannabis contre le cancer, ainsi que les études qui soutiennent cette utilisation.
 
Le site déclare que « les cannabinoïdes pourraient être utiles dans le traitement des effets secondaires du cancer et des traitements contre le cancer », et continue en détaillant comment le cannabis semble bloquer la croissance des cellules cancéreuses, avoir des propriétés anti-inflammatoires et même soulager les spasmes musculaires liés à la Sclérose en Plaques.
C'est un grand événement qui a été rapporté par les médias grand public, ce qui renforce encore plus la légitimité du combat pour le cannabis médical dans le monde entier. De nombreux gouvernements, surtout ici en UE, nient que le cannabis ait des bienfaits médicinaux prouvés. C'est une autre claque pour eux, qui souligne leur ignorance volontaire et leur hypocrisie, alors que l'opinion publique est de mieux en mieux informée sur la vraie nature du cannabis.
 
SOUS-FINANCÉE ET SOUS-ESTIMÉE
 
Malgré ce soutien, le gouvernement américain semble toujours traîner des pieds pour avancer sur la voie de la légalisation totale du cannabis médical à l’échelle du pays, ce qui encouragerait probablement des pays européens à suivre. Bien sûr, certains états ont déjà légalisé, mais la position du gouvernement fédéral est que le cannabis est toujours illégal et dangereux.
 
Ce message rétrograde et déroutant est parfaitement illustré par la tendance actuelle des recherches du gouvernement. Même en sachant que le cannabis possède tant de potentiel, 1,1 milliards de dollars des 1,4 milliards dépensés par l'Institut National de la Santé pour la recherche sur le cannabis se sont concentrés sur l'étude de la toxicomanie et l'addiction. Seuls 297 millions de dollars ont été dépensés pour des recherches positives, cette somme dépensée faible en comparaison montre bien comment l'attention du gouvernement est mal dirigée.
 
Une chose est certaine, c'est qu'il est de plus en plus difficile de nier que le cannabis a des bienfaits médicinaux, et continuer à le prohiber ne fera que provoquer de plus en plus de troubles sociaux.
 
Source: zamnesia.fr
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Par mrpolo,
Une réserve indienne du Dakota du Sud envisage d'ouvrir le premier centre de vacances autour du cannabis.
 
Dans la réserve Sioux de Flandreau, dans le Dakota du Sud, on trouve déjà un casino prospère, un hôtel de 120 chambres et un ranch abritant 240 bisons. Mais les 400 Amérindiens qui forment la tribu envisagent de créer un nouveau complexe : un centre de vacances dédié au cannabis. Concrètement, ils souhaitent faire pousser leur propre herbe que les "vacanciers" pourraient consommer dans un établissement regroupant une boîte de nuit, un bar-restaurant, une salle d'arcade et, éventuellement, des machines à sous.
 




 
Source: directmatin.fr
 
Imaginez des descentes en toboggan au son de
des montagnes russes hallucinogènes après soufflette, Mickey transformé en rasta man. C’est à peu près le concept du tout nouveau parc d’attractions ouvert dans le Dakota du Sud. L’Etat américain est le premier à consacrer un site de jeu dédié au cannabis. 
Selon le site Vox, la ville de Flandreau l’hébergera à partir du 31 décembre.
 
Ce Disneyland enfumé pourrait dégager un revenu de 24 millions de dollars par an. Cette ouverture a été rendue possible par la décision du département américain de la justice d’autoriser les tribus amérindiennes à cultiver la marijuana sur tout le territoire américain. Y compris dans les Etats qui ne l’ont pas légalisée. La tribu sioux de 400 membres est installée dans une réserve de 5.000 m2 longeant la Big Sioux River. Comme la loi l’y autorise, elle gère déjà un casino, un hôtel de 120 chambres et un élevage de bisons de plus de 240 têtes.
Financer… la lutte contre les addictions
L’argent récolté est censé financer un centre de lutte contre les addictions indique le site américain. La tribu sioux fera pousser sa propre herbe, de 30 variétés différentes. Le cannabis ne pourra pas sortir de la réserve et chaque sachet comprendra un code-barres permettant de tracer le produit.
A l’intérieur de ce parc d’attractions, un fumoir devrait être construit, au milieu d’un ensemble comprenant une boîte de nuit, des restaurants et des salles de jeux d’arcade. Des machines à sous pourraient aussi y être installées. Petite précision utile, le parc ne sera pas ouvert aux enfants. « Nous voulons en faire une aire de jeux pour adultes », explique le chef de la tribu, Anthony Reider.
 
Source: 20minutes.fr
 




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Par mrpolo,
Quiconque visite pour la première fois les magnifiques montagnes du Rif du nord du Maroc s’émerveille devant le caractère idyllique, tranquille et paisible de la vie. Mais le visiteur qui s’y attarde constate rapidement la profonde et irrémédiable pauvreté qui afflige les habitants de cette région sauvage et accidentée. Et comme c’est toujours le cas en contexte de pauvreté aigüe, les enfants du Rif doivent, pour survivre, faire preuve de ténacité, d’adaptabilité et de rapidité d’esprit.
 

 
Pour ces enfants, la scolarité est loin d’être chose acquise. Bien que la gratuité scolaire existe dans l’état, elle demeure limitée et trop souvent inaccessible pour les enfants du Rif qui vivent dans des endroits reculés, qui n’ont pas accès à des moyens de transport ou qui doivent simplement vaquer à d’autres occupations. Plusieurs familles reconnaissent que l’éducation peut améliorer les conditions socioéconomiques, mais cela non plus n’est pas acquis, et nombreux sont les parents qui, par nécessité, tire profit de leurs enfants en les mettant au travail – cultiver le cannabis dans les champs, préparer des tagines aux touristes, laver des voitures sur l’accotement de routes sinueuses, avec l’eau qu’ils achemine eux-mêmes des cascades d’Akchour.
 
En effet, les garçons s’affairent à maintes besognes à ces magnifiques et populaires cascades situées tout près de Chefchaouen, une des principales villes des montagnes du Rif. Lorsque nous commençons notre ascension pour rejoindre les routes privées de terre qu’ont faites les locaux pour desservir les vastes champs de cannabis qui s’étendent un peu au-delà de la crête qui surplombe le principal sentier touristique (fleurissant à l’abri des regards des touristes, qui ignorent tout de leur existence), un garçon d’environ neuf ans nous offre du haschisch, alors qu’un autre récure une soupière plus grande que lui, accroupi dans une section calme et peu profonde des chûtes. Deux autres garçons, âgés d’environ 14 ou 15 ans, s’adonnent activement à la préparation d’un tagine pour une famille du sud du Maroc, assise à une table non loin de là. Tous semblent futés, confiants et complètement à l’aise dans leur rôle prématuré d’adulte.
 

 
Ainsi, les enfants de cette région apprennent vite, et leur mode de vie se situe dans d’étranges limbes. D’une part, ils sont condamnés à la pauvreté inexorable, et d’autre part, ils espèrent toucher le gros lot – le gros lot faisant évidemment référence aux produits aromatiques à base de plantes cultivées dans les montagnes du Rif – en concluant une grosse vente qui leur permettrait d’échapper à la pauvreté, une fois pour toutes. Pour la majorité d’entre eux, la vie se résume à toucher de maigres rémunérations, à attendre des mois, sans salaire substantiel, la venue du prochain petit coup de chance. La plupart de ces enfants n’auront jamais la possibilité de gagner un salaire consistent et suffisant, ni d’ailleurs lorsqu’ils seront adultes.
 
En revanche, les garçons du Rif ont accès à un privilège que de plus en plus d’enfants occidentaux cossus et bien couvés n’ont pas : la liberté de simplement vivre, et de vivre simplement. Ils sont libres de subvenir à leurs besoins à même la terre, à même les touristes, de la façon dont ils le veulent, pourvu qu’ils n’aillent pas jouer dans les mauvaises plates-bandes, et qu’ils s’assurent de distribuer aux bonnes personnes les ristournes qui leur sont dues.
 
Pour les filles, c’est une tout autre histoire. Bien que le Maroc soit extrêmement modéré sur le plan des normes islamiques, les fillettes sont néanmoins très restreintes dans leurs activités quotidiennes, et indéniablement moins libres. Ce n’est pas le cas de façon systématique, et plusieurs jeunes filles ont la liberté de jouer et de courir avec les garçons, mais une incontestable partialité règne ; alors qu’on prétend les protéger et préserver leur vertu, dans certains cas, on fait exactement le contraire.
 

 
On m’a parlé d’une industrie dynamique dans laquelle des filles mineures (et parfois des garçons) sont poussées, par leur propre famille, à la prostitution. Elles sont offertes pour seulement 50 dirhams (soit un peu plus de 5 $) la nuit. On m’a aussi raconté que ce commerce n’a pour clause que l’enfant soit retourné en bon état – dans l’éventualité où des dommages sont causés, la situation peut généralement être réglée en payant à la famille une somme équivalente à la perte potentielle de revenu.
 
Ce versant obscur des montagnes du Rif est choquant, et extrêmement préoccupant, mais il n’est pas surprenant que de pareilles situations surviennent dans une région d’une telle pauvreté, et visitée par tant de touristes, de commerçants et de trafiquants de haschisch. Toutefois, certains signes indiquent qu’il y a amélioration, et alors que le Maroc poursuit sa course vers la modernisation, les garçons et les filles des montagnes du Rif vivront sans aucun doute dans de meilleures conditions.
 
Un peu plus tard, nous nous arrêtons pour faire laver notre voiture par un des petits groupes de garçons qui abondent sur le bord de la route qui nous ramène à Tétouan. Nous les saluons, et j’entame dans un français maladroit une conversation avec un des garçons. Il s’appelle Mohammed, et fait partie des plus fortunés : bien qu’il doive travailler fort durant les vacances, il retournera à l’école la semaine prochaine. Pendant que nous parlons, son père s’approche, pose fièrement son bras sur les épaules de son fils. Alors que nous les quittons, père et fils nous font un signe d’adieux.
 
Par Seshata écrivain cannabique freelance habitant à Amsterdam, aux Pays Bas.
 
Source: sensiseeds.com
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Par R4ptoR,
La marijuana débarque, plein pot. Sur simple prescription, elle est autorisée à des fins médicales dans une vingtaine d’États américains. Le Colorado fait cependant figure de pionnier, après avoir également autorisé le cannabis à la vente libre comme un pur produit de consommation.
 
Une première aux États-Unis ; le pas a été franchi suite à un référendum populaire. Depuis le 1er janvier 2014, il est parfaitement légal, dans cet État de l’ouest américain, de faire commerce et de consommer de la marijuana et ses produits dérivés.
 
L’euphorie fait planer le pays des cow-boys, gagné par la ruée vers l’or vert. A Denver, capitale du Colorado, les touristes amateurs de ganja se pressent dans les nombreux points de vente, et s’en donnent à cœur joie entre joints à gogo et cookies à l’herbe. Et surtout : les politiques tiennent là un véritable filon, dont la manne financière alimente les caisses de la ville et de l’état, grâce à l’activité des producteurs, des revendeurs et de l’industrie de la finance.
 
 
De Michael Unger, Fred Grimm et Thomas Vollherbst - ARTE GEIE – France 2015
 
Source: https://info.arte.tv/...h.pDDGEFSr.dpuf
 
Diffusion du reportage finie sur Arte, mais dispo sur youtube en 3 épisodes :
 

 

 

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Par mrpolo,
Même si deux chefs de parti appuient sa légalisation, le débat sur la marijuana passe inaperçu dans la campagne électorale fédérale. Le Canada imitera-t-il un jour le Colorado, où le cannabis est en vente libre?
 
 
Un reportage de Michel Labrecque
 





Photo : ICI Radio-Canada/Michel Labrecque


 
Le Colorado a été la première juridiction au monde à légaliser la marijuana récréative, en janvier 2014. Un saut dans le vide, disaient à l'époque beaucoup de citoyens et de politiciens. Une décision prise par référendum, alors que presque toute la classe politique était contre.
 
Vingt mois plus tard, les choses semblent plutôt bien se dérouler. L'Alaska, l'Oregon et Washington ont même emboîté le pas au Colorado. L'Uruguay, en Amérique du Sud, a fait de même. D'autres États américains pourraient légaliser la marijuana récréative d'ici un an, comme le Vermont et la Californie. Plusieurs sondages récents montrent qu'une faible majorité d'Américains est maintenant pour la vente libre du cannabis.
J'étais au Colorado il y a quelques mois. J'y ai rencontré Mary MacCarthy, journaliste à Denver pour l'agence de presse web Feature Story News.
« On n'a pas eu de grands problèmes avec le cannabis depuis sa légalisation. Les gens ont accepté ça, et c'est assez banalisé dans le Colorado. » — Mary MacCarthy
 
Pour voir cet extrait sur votre appareil mobile,

Une inspiration pour le Canada?
 
Il est étonnant que cette question ne soit pas débattue au Canada durant la campagne électorale. Justin Trudeau, du Parti libéral, et Elizabeth May, du Parti vert, sont pour la légalisation, tandis que Thomas Mulcair, du NPD, est en faveur de la décriminalisation. Quant à Stephen Harper, du Parti conservateur, il est pour le statu quo.
 
Pour l'instant, cet enjeu de société passe inaperçu. Justin Trudeau en parle quand on lui pose des questions, mais il ne semble pas vouloir que cela devienne un point chaud de la campagne.
 
En attendant, la Cour suprême du Canada a statué au début de l'été que le cannabis médical, déjà reconnu au pays, peut non seulement être fumé, mais aussi consommé sous d'autres formes.
 




 
Source: ici.radio-canada.ca
 
 
Le pari du Colorado
Le Colorado a donné au cannabis un statut comparable à l’alcool. L’accès est limité aux adultes, et le gouvernement peut récolter les impôts de producteurs qui sont désormais légaux.
Résultat : 45 millions de dollars américains la première année, et on se dirige vers 100 millions pour la deuxième année. Des revenus qu’on consacrera en priorité à la construction de nouvelles écoles, à la prévention et à la recherche.
Toni Fox est propriétaire de la boutique 3-D Cannabis. C’est elle qui a fait la première transaction légale de marijuana récréative, le 1er janvier 2014. En 2015, son entreprise se porte très bien.
« Quand vous êtes venus pour la première fois, l’an dernier, j’avais cinq employés, y compris moi. Aujourd’hui, nous sommes 40! »
— Toni Fox
 




 
Le reportage de Michel Labrecque est diffusé le 20 septembre à Désautels le dimanche sur ICI Radio-Canada Première.
 
Une loi schizophrène
 
Il y a plusieurs centaines de magasins comme celui de Toni Fox au Colorado. On dit qu’à Denver il y a plus de boutiques de pot que de cafés Starbucks. Le tourisme connaît aussi un boom depuis l’entrée en vigueur de la loi.
C’est toutefois une loi contradictoire. Il est très facile de se procurer du cannabis, à condition d’avoir 21 ans ou plus. Par contre, il n’y a pratiquement aucun endroit en dehors de chez soi où on peut le consommer.
Pour les habitants du Colorado, ce n’est pas un gros problème. Mais pour les touristes, il devient presque impossible de respecter la loi. Les nouveaux industriels du pot et le conseil municipal de Denver discutent en ce moment de la possibilité de permettre la consommation du cannabis dans des clubs privés et certains bars.
ARGUMENTS POUR
Mieux vaut acheter le cannabis de gens d’affaires qui paient des impôts, plutôt que de criminels qui n’en paient pas.
La marijuana n’est pas plus dangereuse que l’alcool. La marijuana a bien sûr des effets nocifs, mais elle cause beaucoup moins de morts et de dépendance que l’alcool.
Le modèle de la marijuana médicale du Colorado a fait ses preuves. Avec 100 000 utilisateurs adultes, les dispensaires de marijuana médicale ont géré la consommation de cannabis de façon responsable. Il n’y a pas eu d’augmentation significative de consommation chez les adolescents.

ARGUMENTS CONTRE
La marijuana peut créer une dépendance psychologique, et une consommation régulière nuit à la concentration et à la motivation. Les concentrations de THC (molécule active du cannabis) sont infiniment plus élevées aujourd’hui qu’il y a 20 ans.
Les nouveaux produits « comestibles » n’ont pas été étudiés et peuvent avoir des effets insoupçonnés.
La légalisation du cannabis fait croire qu’il est inoffensif, voire bon pour la santé lorsqu’on évoque un usage médical.
L’impact sur les adolescents : la légalisation facilitera-t-elle l’accès pour les adolescents, alors que de nombreuses études montrent les dangers potentiels du cannabis sur le cerveau en développement des adolescents?

Source2: newsinquebec.com
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Par Indi-Punky,
A Irun, ville frontalière du Pays basque espagnol, des vapeurs de marijuana s'échappent des allées de la foire Expogrow: vendeurs de graines de chanvre, d'équipements pour cultiver sous serre, d'engrais et d'accessoires dédiés aux fumeurs de cannabis, attirent la curiosité de 20.000 visiteurs, surtout Français.
 

Entrée de la foire Expogrow consacrée aux vendeurs de graines de chanvre, aux équipements pour cultiver sous serre, aux engrais et aux accessoires dédiés aux fumeurs de cannabis à Irun en Espagne, le 11 septembre 2015AFP - Iroz Gaizka


 
 
 
"Ce n'est pas un hasard si ce salon est organisé à la frontière. Je voulais faire parler de la réalité de la France, mais en Espagne", où la consommation et la culture sont autorisées dans un cadre privé, indique à l'AFP Thomas Duchêne, directeur français d'Expogrow, fondé il y a quatre ans.
 
Cette foire professionnelle, ouverte au public, durant laquelle se tient un Forum social international avec des experts, se défend de faire "l'apologie du cannabis". Ses organisateurs souhaitent "mettre sur la table la réalité du nombre de fumeurs en France", en abordant les thèmes de la prévention des risques, des différentes politiques publiques dans le monde ou de l'usage médicinal de la plante dont les différents principes actifs ne sont pas uniquement psychotropes.
 
Si la détention et la consommation de cannabis sont pénalement réprimées dans l'Hexagone, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a établi à 17 millions le nombre de Français âgés de 11 à 75 ans qui l'ont déjà expérimenté. Et à cinq millions ceux qui en ont consommé en 2014, un tiers d'entre eux se déclarant consommateurs réguliers.
 
Malgré cette réalité, qui place le pays parmi les champions de la consommation en Europe, cette foire ne pourrait exister en France. En cause, selon Thomas Duchêne, "des tabous", des entraves à l'information sur le cannabis et l'interdiction de la vente de graines de marijuana pour laquelle "il existe pourtant une sorte de vide juridique". D'après plusieurs vendeurs de graines présents, des magasins commenceraient toutefois à apparaître sous couvert de vente à des "collectionneurs", ce qui ne tomberait pas sous le coup de la loi.
 




Visiteurs à la foire Expogrow consacrée aux vendeurs de graines de chanvre, aux équipements pour cultiver sous serre, aux engrais et aux accessoires dédiés aux fumeurs de cannabis à Irun en Espagne, le 11 septembre 2015 © Iroz Gaizka AFP


 
Mais les 50 à 100.000 auto-producteurs estimés sur le territoire national, qui achètent leurs lampes et engrais en toute légalité dans les quelque 300 "growshops", savent qu'internet et une adresse postale suffisent pour recevoir des graines de sociétés basées dans les trois plus gros pays producteurs: États-Unis, Pays-Bas et Espagne.
 
Alain, consommateur français venu de Roanne (Loire), déclare à l'AFP, sans ambages: "C'est tout simplement une politique hypocrite. Ils ont fait un rapport il y a peu, où ils se sont aperçus que s'ils légalisaient ça leur rapporterait au minimum quatre milliards d'euros par an, c'est pas mal quand même, et ils ont déjà calculé le prix de vente: 8,40 euros! Donc dans mon pays, dans deux ans c'est légal j'en suis sûr, je le parie"!
 
- Activistes contre prohibitionnisme -
 
Parmi les activistes pro-cannabis, l'association Chanvre et libertés entend "être une voix qui réunit les savoirs des experts et profanes" pour travailler "à la réforme des politiques prohibitionnistes", notamment en soutenant l'idée, déjà concrétisée en Espagne, de "Cannabis social clubs", des groupes associatifs de 20 personnes maximum qui se déclareraient en préfecture et cultiveraient pour leur consommation personnelle.
 




Visiteurs à la foire Expogrow consacrée aux vendeurs de graines de chanvre, aux équipements pour cultiver sous serre, aux engrais et aux accessoires dédiés aux fumeurs de cannabis à Irun en Espagne, le 11 septembre 2015 © Iroz Gaizka AFP


 
Mais leur message entend également "réduire les dommages liés à l'usage du chanvre", notamment en incitant à l'abandon de l'inhalation du cannabis dans des cigarettes roulées ou dans des pipes, ce qui renforce l'addiction au tabac. Ils militent pour l'usage de vaporisateurs dans lesquels un système de chauffage génère une vapeur riche en cannabinoïdes et en partie débarrassée des produits toxiques nés de la combustion des plantes.
 
"Demain, si on a quatre millions de fumeurs qui consomment mieux ça fera autant de cancer, d'infarctus ou d'AVC en moins" et "moins d'addiction", clame le Dr Olivier Bertrand, médecin généraliste spécialisé en addictologie, responsable de la commission santé et prévention de Chanvre et libertés.
 
Vendus par huit exposants, ces vaporisateurs suscitent l'engouement du public et sont, selon Thomas Duchêne, "la révolution de ces quatre dernières années dans le monde du cannabis".
"Chaque pays évolue à son rythme, celui de la France est plus lent que celui de ses voisins", juge Thomas Duchêne soulignant "qu'il y a des consommateurs dans toutes les classes et catégories sociales".
 
Source: lepoint.fr
 


Reportage videos lexpress.fr

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Par mrpolo,
Un comité multipartite de sénateurs australiens travaille ardemment pour la légalisation du cannabis médical, avec un Projet de Loi pour Réguler le Cannabis Médical devant être mis en place d'ici la fin de l'année.
 
Comme le pays est situé à l'autre bout du monde, nous n'entendons pas souvent parler des débats qui agitent l'Australie, mais avec le climat global d'attention portée à la légalisation du cannabis, l'information selon laquelle l'Australie était plus proche que jamais de sauter le pas a fait des vagues.
 
Le comité de sénateurs responsables de cette initiative est composé de membres de chaque parti représenté au parlement, dont les travaillistes, parti actuellement dans l'opposition. La tâche leur a d'abord été confiée en novembre 2014, quand la proposition pour le cannabis médical a été introduite pour la première fois au parlement. Depuis, le comité a régulièrement débattu du sujet, en menant des auditions publiques et en faisant des déclarations publiques. Il semble qu'après tous ces travaux, le comité va « fortement recommander » que l'Australie légalise le cannabis médical, sous le contrôle du gouvernement pour tout le processus : tout de la graine à la vente.
 
Au point où en sont les choses, plus des deux tiers des Australiens soutiennent la légalisation du cannabis médical et seuls neuf pour cent y sont opposés.
CEUX QUI S'Y OPPOSENT
Un fragment de la société australienne qui s'oppose à cette initiative est le Ministère de la Santé, qui a déclaré que la légalisation du cannabis médical allait créer « de la complexité et des incertitudes », ainsi qu'un conflit avec les lois actuelles et les obligations du pays à l'ONU.
 
Martin Bowles, le secrétaire du Ministère de la Santé, a mis en garde que le projet de loi finirait par « entraîner des risques de fracture réglementaires, des chevauchements de lois et un manque de clarté sur l'exercice de la juridiction par les agences officielles et de possibles incohérences avec d'autres lois existantes. »
 
Les sénateurs impliqués ont montré une compréhension plutôt sarcastique de ces inquiétudes, et le Sénateur Di Natale a déclaré : « Je peux comprendre pourquoi quelqu'un comme Medecines Australia pourrait être opposé. Cela ne se conforme pas au modèle d'une industrie pharmaceutique traditionnelle et certaines personnes pourraient affirmer que c'est une concurrence. »
 
Natale a continué en déclarant que c'était la raison précise pour laquelle il fallait mettre un place une régulation fédérale, car les lois et administrations actuelles s'occupent de la mise sur le marché de produits pharmaceutiques et n’émettent pas d'approbation pour des médicaments à base de plantes.
Heureusement, il semble que le projet de loi sur la réglementation est très soutenu, par le public comme les parlementaires. Même s'il n'est pas sans défauts, il a peu de risques d'être rejeté. Sa mise en application permettra l'accès à ce merveilleux médicament pour les gens qui en ont besoin, tout en générant potentiellement des millions, si ce n'est des milliards, pour l'économie australienne.
 
Source: cannabis-infos.com
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Par mrpolo,
Le mois prochain, les députés britanniques débattront de la légalisation de la production, de la vente et de l’usage du cannabis après qu’une pétition publique ait atteint plus de 200 000 signatures. Le débat a été proposé par le Travailliste Paul Flynn, un militant de longue date de la réforme du cannabis, et se tiendra le 12 octobre à Londres.
 
Le mouvement pour légaliser le cannabis au Royaume-Uni est mieux implanté qu’en France, mais c’est la première fois depuis 2004 que les députés débattront sur la légalisation du cannabis.
James Owen, un étudiant Gallois, avait lancé la pétition en juillet, et s’est confié à Vice sur ses ambitions. L’étudiant en économie a ensuite dit au Guardian qu’il espérait pouvoir être à Londres pour regarder le débat, mais qu’il n’était pas sûr que le débat change la position du gouvernement sur ce sujet.
 
Clear UK, un groupe pro-réforme, a incité l’opinion britannique à contacter leur député pour les encourager à assister au débat le mois prochain.
Via Vice UK
 
Source: newsweed.fr
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Par kyu,
Berne va se pencher sur le cannabis thérapeutique
 
Médicament
Les Pays-Bas, l'Allemagne et le Canada ont déjà autorisé un médicament à base de fleurs de cannabis.

 
Le ministre de la santé Alain Berset s'est montré ouvert à la proposition. Image: Keystone


 
La Suisse pourrait autoriser dans un avenir proche le cannabis naturel à des fins médicales. Le Conseil des Etats a chargé mardi le gouvernement d'étudier la question.
Après le Conseil national, les sénateurs ont adopté tacitement une motion de Margrit Kessler (PVL/SG). Cette préparation serait destinée à soulager des patients souffrant de pathologies lourdes comme la sclérose en plaque, le Parkinson ou le sida.
 
Les caisses maladie ne sont pas obligées de rembourser les préparations à base de cannabis puisqu'elles ne figurent pas sur la liste des remèdes pris en charge, a rappelé Verena Diener Lenz (PVL/ZH) pour la commission. Or un traitement mensuel coûte entre quelques centaines et 2000 francs par mois. Les coûts de santé pourraient ainsi être réduits.
 
Autorisations exceptionnelles
 
Les Pays-Bas, l'Allemagne et le Canada ont déjà autorisé un médicament à base de fleurs de cannabis (Cannabis flos) dont la teneur en THC est standardisée et contrôlée. Les prescriptions de médicaments à base de cannabis sont d'ailleurs déjà autorisées exceptionnellement en Suisse. Une dizaine sont délivrées chaque semaine et la tendance est à la hausse.
 
La réalisation d'un projet pilote fournira de nouvelles connaissances en matière de thérapie de la douleur et créera les conditions pour que le potentiel encore peu étudié du cannabis fasse l'objet d'un examen scientifique.
 
Le ministre de la santé Alain Berset s'est montré ouvert à la proposition. Le Conseil fédéral est prêt à examiner quelles conditions doivent être réunies pour que le cannabis soit inscrit dans la liste des médicaments, a-t-il répondu. (ats/Newsnet)
 
Source: 24heures.ch
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Par mrpolo,
Cannabis News Network
 
La révolution du cannabis se déroule partout dans le monde. Un nombre de plus en plus important de pays commence à réaliser l’inutilité de la Guerre Contre les Drogues. Et étrangement, le pays qui fut dans le passé considéré comme le plus tolérant sur le sujet du cannabis, semble pédaler dans la direction inverse. Il s’agit bien entendu des Pays-Bas.
 
L’une des victimes de cette guerre néerlandaise contre le cannabis est Johan van Laarhoven, un propriétaire de coffeeshop à la retraite résidant en Thaïlande. Le gouvernement néerlandais l’accuse de blanchir l’argent gagné en vendant du cannabis aux Pays-Bas, et d’investir les fonds récupérés par ce biais dans son pays d’adoption. Le Ministère Public a également amené les autorités thaïlandaises à mener leur propre enquête sur M. van Laarhoven et sa femme, et tous deux ont été conséquemment emprisonnés en Thaïlande sous des conditions horrifiantes, et ce durant les 13 derniers mois.
 
Toutefois, l’activité menée par les coffeeshops néerlandais est bien tolérée, sous certaines conditions. Acheter le stock utilisé dans le cadre des ventes est illégal, forçant donc ces coffeeshops à opérer dans une sorte de zone non-définie légalement parlant. M. van Laarhoven est-il donc à blâmer ?
Les autorités thaïlandaises ne disposant pas de suffisamment d’information sur la situation aux Pays-Bas, et sur la manière dont les hollandais appréhendent le cannabis, une délégation thaïlandaise a donc été invité en Hollande, dans le but de se familiariser avec l’approche locale.
 
Visionnez une mise à jour sur cette situation, par nos partenaires Cannabis News Network, couvrant les agissements de cette délégation thaïlandaise, ainsi que sa visite des coffeeshops locaux et du Hash Marihuana & Hemp Museum à Amsterdam.
 
Par: Martijn
Source: sensiseeds.com
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Par kyu,
Le paysage cannabique de la Suisse a récemment attiré l’attention sur lui. Depuis janvier 2015, les consommateurs de cannabis résidant en Suisse sont visés par le gouvernement, avec l’aide des douanes et des forces de police.
Des mesures gouvernementales douteuses
Les médias suisses confirment que plusieurs centaines d’enthousiastes du cannabis ont été dénoncés par les douanes au cours de ces derniers mois. Leur point commun ? Ils avaient commandé des graines de cannabis en ligne.
De nombreux consommateurs se tournent vers la culture personnelle pour répondre à leurs besoins personnels. C’est particulièrement vrai pour les consommateurs de cannabis médicinal, qui y voient le moyen le plus rentable et le plus pratique pour se procurer leur médicament. Cela leur permet également d’appliquer des normes de qualité sans comparaisons avec les mesures prises – éventuellement – par les cultivateurs qui alimentent le marché noir des produits du cannabis.
D’un point de vue légal, plusieurs pays de l’Union européenne (y compris la Suisse) permettent à leurs citoyens de posséder, d’acheter ou de vendre des graines de cannabis. Pourtant, depuis le début des années 2000, la tolérance envers les consommateurs de cannabis a commencé à décliner, avec une apothéose au début de 2015, comme l’ont rapporté les médias.
C’est pour cela que les activistes de toute l’Europe ont été prompts à exprimer leur indignation face à cette nouvelle tactique s’attaquant aux cultivateurs de cannabis. Et ils ont raison : tant que les graines sont achetées à une boutique de cannabis autorisée, et tant que leur pays de résidence autorise le commerce de graines, commander en ligne des graines de cannabis est permis par la loi.
Cependant, plusieurs centaines de ces « délinquants » ont été dénoncés par les douanes à la police ou aux autorités judiciaires. Les personnes concernées ont indiqué que, dans la plupart des cas, leur commande a été bloquée à la frontière, ce qui a entraîné une perquisition chez eux. Et, comme on pouvait s’y attendre, une grande partie de ces perquisitions ont révélé de petites installations de culture non professionnelles. Les plantes, les graines et les équipements ont été saisis et détruits.
 


Source: www.ezv.admin.ch



Comme l’a souligné Sven Schendekehl, de l’association Legalize It, non seulement cette « chasse aux sorcières » menée par le gouvernement est à la limite de la légalité, mais elle est aussi ridiculement vaine, sans parler des sommes dépensées pour mobiliser les forces de police qui harcèlent les acheteurs en ligne.
 
La Suisse à reculons depuis 2005
Dans les années 90 et au début du 21e siècle, la Suisse était en quelque sorte un havre de paix pour les consommateurs de cannabis, proposant par exemple de nombreux produits faits à base de chanvre : des vêtements, des produits hygiéniques et mêmes certains produits à base de cannabis, non destinés à la consommation, comme les pots-pourris. Les grandes villes, en particulier, étaient pleines de boutiques vendant ce type d’articles.
 
En 2005, le propriétaire d’un de ces magasins fut arrêté, poursuivi et condamné pour la vente de ces fameux pots-pourris. Ce fut le début d’une nouvelle ère dans ce pays. Depuis, de nombreux autres propriétaires de boutiques de chanvre ont subi le même sort. En 2007 et en 2012, les directives concernant les sanctions liées aux drogues ont été révisées pour prévoir des amendes pour la possession, la consommation et le commerce, et de un à trois ans de prison pour la possession de toute quantité de cannabis dépassant 4 kg.
 
Alors que les activistes suisses et européens ont intensifié leurs efforts pour contrer cette politique, il semble que, d’un autre côté, 2015 marque un virage majeur du comportement de la police envers les consommateurs occasionnels de cannabis.
 
Jusqu’à présent, les citoyens suisses ne soutiennent pas vraiment les actions de leur gouvernement. En février 2015, une enquête menée par 20min.ch a montré que 80 % de leurs lecteurs étaient en faveur de la légalisation du cannabis. Après la débâcle de cette année, une enquête moins formelle est en cours, et elle laisse entrevoir des résultats similaires.
 
Les banques de graines de cannabis soutiennent les consommateurs européens

 
Sensi Seeds est basée aux Pays-Bas. Comme la plupart de nos lecteurs le savent, la vente de graines de cannabis est au centre de notre activité, et nous sommes particulièrement alarmés par cette situation inquiétante. La sécurité et la discrétion ont toujours été notre priorité lorsque nous expédions des graines à nos clients. C’est pourquoi nous avons décidé de ne plus envoyer nos graines de cannabis en Suisse, après avoir étudié la situation. Il n’est pas surprenant que plusieurs autres banques de graines aient pris des mesures identiques.
 
Comme le souligne judicieusement Sven Schendekehl, poursuivre des particuliers en essayant de les associer aux trafiquants est inapproprié, et stérile.
 
Sensi Seeds souhaite voir la situation s’améliorer dans les mois à venir. Malgré les efforts de l’establishment suisse, la culture cannabique y est déchaînée, gardant le pays sous le feu des projecteurs à ce sujet. Et, comme toujours, nous préconisons l’adoption d’une réglementation complète, basée sur les données scientifiques, qui protègera le consommateur lambda et le consommateur médical des foudres de la justice.
 
Source: sensiseeds.com/fr
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Par Atchi,
Une nouvelle initiative afin de re-légaliser la consommation de marijuana pour les adultes en Floride gagne en intérêt. Le 29 Août, 2015, "Floridians for Freedom" a augmenté l'intérêt de sa page Facebook de 54 pour cent depuis que des libertariens, démocrates, républicains et indépendants ont commencé à se porter bénévoles pour la nouvelle organisation.
 
Hier, des bénévoles ont commencé à sortir afin de faire signer des pétitions pour que l'initiative soit portée devant les électeurs d'ici Novembre 2016. C'est une tâche de travail monumentale pour l'une des trois initiatives d'amendement constitutionnel de re-légaliser le cannabis dans une certaine forme en Floride. Selon une enquête réalisée au niveau national, une majorité d'Américains seraient désormais favorables à la légalisation de la marijuana.
 
Jodi James président de "Floridians for Freedom" a dit hier soir:
 
"Après près de vingt ans de travail sur cette question, je suis venu à croire que le seul moyen d'assurer aux gens d'avoir accès au cannabis est de faire sa possession, son utilisation et sa culture, un droit protégé par la Constitution. Une fois légal, les législateurs, les groupes de citoyens, les propriétaires d'entreprises et les lobbyistes pourront discuter sur la réglementation, impôts équitables, et parts de marché. Après avoir vu l'évolution des efforts visant à réglementer le cannabis dans d'autres États, je suis plus convaincu que jamais, la réglementation du cannabis ne doit pas faire partie de notre Constitution ".
 
"Floridians for Freedom" a été créé plus tôt ce mois-ci et aura son événement de lancement officiel, à différents endroits à travers l'état, le 15 Septembre 2015. Le 26 Août, 2015, le Secrétaire des Elections de la Floride a approuvé la pétition de "Floridians for Freedom".
James est aussi le directeur exécutif pour le Cannabis Action Network Floride et opère à partir de Melbourne.
 

 
La pétition "Freedom for Florida" restreint l'usage du cannabis aux adultes de 21 ans et plus et conserverait les droits aux entreprises de décider pour elles-mêmes si elles autorisent ou interdisent à leurs employés l'utilisation du cannabis. Elles permettrait aussi aux adultes de cultiver du cannabis sur leur propriété tout en donnant plus de liberté aux patients qui souhaitent utiliser la plante pour ses bienfaits thérapeutiques.
 
Adrian Wyllie président de "Libertarian Party of Florida" (LPF), a commenté hier sur Facebook, déclarant:
 
«Nous devrions toujours être extrêmement prudent de modifier la Constitution de la Floride, et cette question ne fait pas exception. Idéalement, cela est une question qui devrait être traitée par voie législative. Malheureusement, parce que nos législateurs ont ignoré la volonté du peuple sur cette question et ont échoué à agir, ils nous ont laissé peu de choix. Sans aucun doute, l'amendement des "Floridians for Freedom" est le plus compatible avec la plate-forme LPF.[...] La seule question est de savoir si 60% des Floridiens ont suffisamment avancés sur la position libertaire sur le cannabis afin que ça passe. Je l'espère bien ".
 
"Floridians for Freedom" est l'une des trois pétitions qui aujourd'hui font le tour de l'État, et comme mentionné précédemment, il est une tâche herculéenne pour recueillir suffisamment de signatures pour que les mesures soient imprimées sur le bulletin de vote de Novembre 2016. Chacune des trois initiatives nécessiteront 683,149 signatures vérifiées. Toutefois, l'objectif de chaque organisation est d'atteindre un million de signatures, car beaucoup seront annulés parce que les signataires ne sont pas des électeurs enregistrés ou pour d'autres raisons. Les trois organisations ont jusqu'au 1er Février, 2016, pour présenter suffisamment de signatures pour être inscrit sur le bulletin de vote pour les Floridiens, afin qu'ils puissent voter «oui» ou «non». Même alors, plus de 60 pour cent des Floridiens doivent de voter pour la mesure pour qu'elle celle-ci intègre la Constitution de la Floride.
 
Les deux autres initiatives mettant un accent sur la légalisation du cannabis sont, l'une à des fins médicales et l'autre qui réglementerait le cannabis de façon similaire à la façon, dont la Floride réglemente l'industrie. Ces deux pétitions on été approvées par le bureau des élections de l'Etat.
 
Bill Wohlsifer qui a écrit avec Michael Minardi "Regulate Florida initiative", a déclaré vendredi: "Malgré la loi sur le CBD du 1er 2015 de (FS 381,986), le département de la santé de Floride, DOH (Florida Department of Health), n'a pas encore délivré de licence. Nous avons délibérément écrit la pétition de "Sensible Florida" (pour réglementer le cannabis comme l'alcool) de manière globale afin d'éviter délais et confusion que les patients et de leurs familles sont actuellement entrain de vivre. Notre pétition ne contient pas de limitation sur le texte. Ainsi, elle ne crée ni n'abroge les droits de licence ou de toute forme de taxation sur la production et la consommation de cannabis. Selon l'amendement, si l’État ne respecte pas son obligation de créer en temps opportun des règlements ou de délivrer des licences, les comtés et les municipalités pourront commencer à délivrer des licences qui seront valables dès Janvier 2018. "
 
Les libertariens ont débattu la question récemment sur les médias sociaux quant à soutenir la mesure et si le Parti Libertarien du Florida officiellement entérine une ou toutes les initiatives. L'activiste "South Florida Libertarian" Ronald Rollins dit: «Cela ne me dérange pas si vous traitez le cannabis comme l'alcool, ça a été ma position durant plusieurs décennies. Taxer de façon similaire. Mais je voudrais le voir ouvert de sorte que «toute personne» puisse cultiver pour eux-mêmes ou pour les marchés locaux; et, je suppose, que l'État prendrait sa part de taxes sur les transactions. J'imagine, que comme pour tout autre type de produits, il y aurait une sorte de sceau d'approbation du gouvernement pour certifier que le produit "répond à un standard de qualité".
 
Ken Willey, candidat du Parti libertarien au 18e district de Floride à Clay County, a son avis sur la mesure de régulation en Floride:
 
"1. Cet amendement met en place un cadre pour beaucoup trop de réglementation. Avec des réglementations excessives viennent des intérêts particuliers, le copinage, favoritisme et la capture réglementaire.
 
2. Si cela devait être un tremplin pour une plus grande déréglementation alors cet amendement devra être abrogé. Une fois que le copinage est retranché, il sera pratiquement impossible d'abroger cet amendement.
 
3. Si cet amendement est l'objectif final d'un mouvement de légalisation alors je dois m'y opposer par principe. En tant que libertaire, je ne peux pas plaider en faveur de l'établissement de réglementations restrictives telles que décrites dans le présent amendement».
 
Adrian Wyllie a ajouté, "Je crois que la LPF devrait promouvoir les trois initiatives, sans spécifiquement endosser ou engager financièrement à tout à ce point. Une fois que nous connaîtrons quel(s) amendement(s) sera sur le bulletin de vote, alors seulement, nous pourrons décider lequel que nous allons officiellement soutenir. Dans l'intervalle, nous devrions également continuer tous les efforts dans la législature de l'État, afin de faire légaliser complètement le cannabis. C'est un combat qui doit se poursuivre sur plusieurs fronts, y compris la bataille pour l'opinion publique. Nous devons continuer à travailler en étroite collaboration avec tous nos alliés ".
 
L'industrie du cannabis en Floride sera rapidement se transformer en une industrie rapportant des millions de dollars de recettes fiscales, tout en réduisant la charge des contribuables de Floride sur les dépenses utilisées pou arrêter et l'incarcérer d'individus. Ces individus n'ont rien d'autre que de participer à une industrie qui repose sur la loi de l'offre et de la demande. Re-légaliser cette industrie souterraine de plusieurs milliards pourrait la faire sortir de l'ombre et la démystifier. D'autres États qui ont fait la même chose ont pu observer les grands avantages à le faire.
 
Source: 420 Magazine - Jacob Redmond
Article complet: New marijuana legalization initiative gaining steam in Florida - West Palm Beach Libertarian | Examiner.com
Auteur: Karl Dickey
Photo: The Associated Press
Website: Welcome to Examiner.com | Examiner.com
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Par Indi-Punky,
Embarqués dans un «Cannabis Tour» à travers un Etat qui a légalisé la vente de marijuana récréative depuis 2014, notre reporter rencontre ceux qui ont renoncé à des situations confortables pour se lancer dans le «cannabusiness».
 

Jordan Stanley dans sa ferme à Wray (Colorado), en septembre 2014. Les frères Stanley ont développé une technique permettant de cultiver une marijuana haute en CBD (cannabidiol) et basse en THC. (Photo Matt Nager)


 
Le bus-limousine customisé a à peine démarré que les premiers pétards s’allument. Le Colorado Cannabis Tour se lance, ce samedi midi, à Denver. A bord, 26 touristes américains, tous âges, tous styles : de 20 à 60 ans (et plus), seul ou en couple, allure passe-partout ou cheveux orange. «On a même eu des policiers» , rigole Scottie, le guide californien et blond, en shorts et tongues, tout en tirant sur son joint. Rapidement, l’intérieur du bus, qui ressemble à une boîte de nuit, est totalement enfumé, à la grande joie des participants, qui ont payé 99 dollars (91 euros) pour les quatre heures de balade et visites. Premier arrêt : chez Medicine Man, un des plus gros producteurs de marijuana légale du Colorado - et donc du monde. Trop défoncée, la rousse Mara ne va pas tarder à se coucher dans l’herbe (le gazon, s’entend), pâle comme une morte. «Ça arrive», commente, blasé, le patron du tour, Michael Eymer, un barbu en chapeau qui, dans une vie antérieure, vendait des arbres de Noël en Floride.
 
A Medicine Man, de l’herbe, on va en voir «des milliers de pieds dans l’entrepôt», prévient le cofondateur, Pete Williams, qui attend la troupe à l’entrée. Avant, ce quadra affable et allumé installait des salles de bains. Il y a dix ans, avec la crise, il s’est mis à cultiver de l’herbe dans sa cave quand le Colorado a toléré le cannabis thérapeutique. Comme il s’est fait 100 000 dollars dans l’année, son frangin, Andy, lui a tapé sur l’épaule pour lui dire : «Y a un filon, là.» Avec leur mère, ils ont monté Medicine Man : 40 % pour chaque fiston, 20 % pour maman. Désormais millionnaires, ces «ganjapreneurs» se veulent leaders du secteur dans cet Etat qui a légalisé la vente de marijuana récréative aux plus de 21 ans depuis le 1er janvier 2014.
 
Leur boîte vend chaque année pour 15 millions de dollars (13,8 millions d’euros) de cannabis récréatif - le thérapeutique est en chute libre (1 million l’an dernier, contre 5 en 2013). «Des investisseurs très riches arrivent dans le business. Faut des millions maintenant pour démarrer», explique Pete, qui a dépensé 3,5 millions de dollars (3,2 millions d’euros) pour rénover leur entrepôt.
 
Dès l’entrée, gardée par une entreprise de sécurité, on est pris par l’odeur de l’herbe. Devant les 26 paires de pupilles dilatées, Williams prévient : «Ne touchez pas aux plants !» L’herbe s’épanouit sous les lampes dans un environnement hypersophistiqué pour atteindre pleine maturité en cinquante à soixante-cinq jours environ, ce qui permet six récoltes par an. Medicine Man produit 12 kilos par jour. «Au début, c’était très profitable. Maintenant, moins», affirme Pete Williams, qui revendique 25 % de marge, voire plus : il faut, selon lui, dépenser 2,5 dollars pour faire pousser un gramme, vendu ensuite 10 à 20 dollars. «Les grosses compagnies style Marlboro - mais chut, je n’ai pas dit de nom - regardent le marché. Bientôt, elles vont arriver sur le secteur», assure le pionnier qui emploie 80 personnes, dont 8 membres de sa famille : son fils, sa fille, son beau-frère, sa sœur qui tempère les deux frangins… Williams a déjà des allures de vétéran : «Il y a cinq ans, c’était vraiment risqué de s’y mettre. Aujourd’hui, on est comme quand Henry Ford a créé la voiture et que cinq ans après, la commercialisation a vraiment démarré. Ce genre de bouleversement n’arrive qu’une fois dans une vie. Et nous, on va y prendre part.»
 

Medecine Man à Denver, un des plus gros producteurs de marijuana du Colorado (12 kg par jour), en mars 2013.

 
L’offre est alléchante
 
Les «barons de l’herbe», comme la chaîne de télé MSNBC a baptisé les Williams Brothers, ont brisé un tabou, et ils comptent en récolter les fruits. Mais la ruée vers l’or vert n’est pas un long fleuve tranquille. Car le secteur bancaire ne suit pas, par crainte de représailles s’il s’investit dans un business toujours illégal au niveau fédéral : «Pendant des années, on était à la banque Wells Fargo, jusqu’à ce que le top management l’apprenne et nous jette, raconte Pete Williams. Maintenant, on est avec une banque principale et une de secours, sur le principe de "surtout ne le dites pas". En espérant que leur management ne l’apprendra pas.» Sinon, tout se règle en liquide, des salaires aux taxes, et cela représente du pognon à trimballer : le secteur au Colorado a pesé 700 millions de dollars (645 millions d’euros) en 2014 (386 millions pour le cannabis thérapeutique, 313 pour le récréatif), générant 76 millions de dollars de taxes. Il compte entre 15 000 et 20 000 employés. Selon le gouvernement, le chiffre d’affaires atteindra, en 2016, 1 milliard de dollars.
 
Quand le bus repart, les touristes goûtent derechef les produits achetés, et Scottie s’extasie : «Medicine Man a le meilleur système d’industrialisation. Ils établissent la norme pour les années à venir.»
 
Mais de quoi cet avenir sera-t-il fait ? Si le Colorado a plutôt réussi sa légalisation, rien n’indique qu’elle est ancrée dans la durée. C’est ce qu’espère Bob Doyle, qui anime SAM (Smart Approaches to Marijuana) - et ne mettra jamais les pieds dans un bus où tournent les cigarettes qui font rigoler. Après s’être battu vingt ans contre l’industrie du tabac, Bob a embrayé contre celle de l’herbe. On le rencontre chez Sprouts Farmers Market où, dopé au muffin et au jus de fraise, il débite ses arguments : pour lui, la légalisation du cannabis thérapeutique (effective dans 23 des 50 Etats américains) a servi de cheval de Troie au big business de l’herbe. «Le seul objectif, c’est la commercialisation de masse du produit. Le secteur affirme : "On se bat pour la liberté, on ne va pas cibler les enfants"… J’ai déjà vu ce film : c’étaient les arguments de l’industrie du tabac pendant des décennies. Et elle n’est pas encore entrée dans le jeu. Quand elle y arrivera, ça sera pire.»
 
Sa certitude :«Quand on commercialise une drogue, on crée plus de problèmes, pas moins. Les entreprises gagnent beaucoup d’argent, mais le coût social est supérieur.» Et ça le gonfle prodigieusement : «Vous donnez le marché de la marijuana à Philips Morris et ça sera bénéfique pour la santé publique ? Non ! Ils vont, comme avec le tabac, manipuler le produit pour accroître l’addiction, cibler les jeunes et les classes modestes. On va leur faire la guerre mais ils auront les meilleurs avocats, les meilleurs publicitaires.»
 
Tout le monde sait que le cannabis thérapeutique est souvent détourné. Il suffit d’arguer d’un mal de dos persistant ou d’insomnies chroniques auprès d’un médecin complaisant pour dégoter une ordonnance qui, pendant un an, permettra d’obtenir la «red card» autorisant l’achat de cannabis sans taxes (111 000 bénéficiaires au Colorado). Hélas pour lui, Boyle n’était pas actif quand les pro-cannabis ont fait campagne pour l’initiative locale dite «amendement 64», adoptée par référendum à 55 % en novembre 2012. «On n’était pas organisés. Aujourd’hui, il y a un mouvement qui grossit.» Mais il reste balbutiant, alors que le business a pris de l’avance : «Des oursons en guimauve, des sodas, des chocolats, des cupcakes à la marijuana… c’est de la médecine, ça ?» s’étrangle Boyle.
 

Tablettes de crunch à la marijuana et à la fraise, début 2013. Photo Matt Nager

 
Taxé plein pot
 
Il est vrai que l’offre est alléchante. Nous voici en plein centre de Denver, sur la 16e Rue, voie piétonne. Euflora est une boutique discrète, en sous-sol. Ambiance cool et clean, Dr. Dre en fond musical, on se croirait chez l’opticien. Yeux bleus et cheveux orange, tatouages et piercings, Jenny, une jeune employée, Crocs aux pieds, nous fait la visite. Quelques tables avec les différentes sortes d’herbe, 20 dollars le gramme, puis la multitude de vitrines : ici des patchs contre la douleur (18 dollars), d’autres pour se relaxer. Là, les comestibles, produits en vogue : cela va des bonbons infusés au THC (effet modeste et maîtrisable, «pour les débutants») aux gommes (ananas-limonade, cherry), en passant par les cookies ou brownies dont il faut se méfier, car certains impatients ont fait de mauvais trips : «Prendre 10 mgr, attendre deux heures que ça fasse effet, ne jamais dépasser 20 mgr.»
 
Tout est prévu, même des produits pour vegan, et «tout est fabriqué au Colorado», dit fièrement Jenny. Il y a une variante en capsules «si on ne veut pas fumer ou manger», des gouttes à mettre sous la langue, et des sels de bain - «ça fait effet par les pores, très agréable». On peut acheter des boissons au cannabis (thé à la pêche, «Cannapunch») - moins fatigant que mâcher son cookie. Le top du top : les concentrés, «à 87 % de THC» , sont réservés aux pros.
 

Medecine Man à Denver.

 
Le plus subtil : les vaporettes, «clean et discret, sans odeur ni fumée, personne ne peut savoir ce que vous consommez». Ah ! Encore une vitrine : les ustensiles pour planquer sa dope - une fausse canette de soda, un faux spray de peinture : «Je l’utilise quand mon frère vient à la maison. Il a l’habitude de me piquer mon herbe», rigole Jenny.
 
Rien de tout cela ne peut être consommé sur place : Denver n’a pas, contrairement à Amsterdam, d’accueillants coffee-shops où on se défonce légalement. Il est également interdit, sous peine d’amende, de consommer dans sa chambre d’hôtel ou sa voiture de location. Du coup, les groupes de pression qui ont gagné la légalisation ont lancé une proposition pour autoriser la fumette dans les bars qui le désirent. Il leur faut 4 700 signatures pour la faire passer en référendum en novembre, ce qui révolte l’opposant Bob Doyle : «Tout ça, c’est pour pouvoir vendre encore plus.»
 
Propriétaire de cinq établissements qui ont fait 10 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2014, Bruce Nassau, 62 ans, ne va pas le contredire : après trente années dans la télé par câble, il s’est lancé voici cinq ans dans le cannabis thérapeutique, flairant la bonne affaire. «Dans le câble, le rendement baissait, explique-t-il. Je me suis dit que l’industrie du cannabis, ce serait comme l’alcool et le tabac. Les gens aiment boire et fumer, non ?» Il fallait être là au début : «C’est comme ça qu’on gagne le plus.»
 
Il ne s’est pas trompé et espère faire entre 12 millions et 13 millions cette année. «On gagne bien notre vie», rigole-t-il. Son taux de profit ? Motus. 25 % ? «Plus.» Mais il se plaint : à cause d’une obscure législation sur les impôts, la «280.E», ciblant à l’origine les dealers pour leur interdire de déduire leurs frais (salaires, loyers…), le secteur est taxé plein pot. «J’ai réglé à titre personnel presque 500 000 dollars d’impôts l’an dernier, grince Bruce Nassau. On nous traite comme Pablo Escobar !» Il cultive environ 2 tonnes par an, et achètera bientôt un sixième établissement pour agrandir sa chaîne, Tru Cannabis, qui emploie 100 personnes. Nassau investit aussi dans le cannabis thérapeutique en Illinois et au Nevada. «Si je suis venu dans ce business, c’est pour les concentrations futures. Il faudra être assez grand pour que les géants de la pharmacie, du tabac ou de l’alcool aient envie de nous acheter.» Et Bruce Nassau en est sûr : un jour, ces géants contrôleront le secteur. «Dès que les banques seront OK pour y travailler, ils arriveront.»
 
Pour l’instant, les fonds d’investissement restent attentifs, à part Founders Fund, la société californienne de capital-risque de Peter Thiel (le fondateur de Paypal), qui a placé quelques millions dans un site internet dédié au cannabis, Leaflet. Bruce Nassau, lui, a déjà été contacté par des investisseurs mais a décliné : «Ce n’étaient pas les gros joueurs.» Cela dit, certains font monter les enchères : dans la station de ski d’Aspen, un dispensaire, le Green Dragon, doit être racheté pour 8 millions de dollars. «Ridicule !» bondit Nassau, pour qui ça ne vaut pas la moitié.
 

Produits à base de marijuana à Denver, en novembre 2013. Photo Matt Nager

 
Les banques attendent
 
Ainsi va le secteur : certains y font fortune, d’autres se cassent la figure. «Certains se sont dits "on va juste vendre de l’herbe, ce sera sympa et simple". Non, il n’y a rien de simple et sympa là-dedans», indique l’avocat Mike Elliott, directeur exécutif du Marijuana Industry Group. «C’est une industrie très instable, explique Taylor West de National Cannabis Industry Association. Les règles changent souvent. Et certains n’ont pas anticipé toute la bureaucratie, la sécurité à payer, les problèmes bancaires.» Particulièrement épineux, dit-elle : «Certains ont eu 15 ou 20 comptes fermés ! Un membre voulait acheter des emballages en Chine mais il fallait une garantie de paiement. Il m’a dit : "Je ne peux tout de même pas leur envoyer une photo de mon paquet de liquide !"»
 
Les banques attendent l’assentiment du pouvoir fédéral pour se lancer et celui-ci a jusqu’ici refusé : donner son feu vert, c’est accepter la légalisation à l’échelle de la nation. Cette incertitude en recouvre une autre : si l’administration Obama tolère le système actuel, quid du futur président élu en 2016 ? S’il/elle ne peut remettre en cause la légalité de la consommation, prérogative des Etats, il/elle pourrait supprimer la vente légale, ce qui impliquerait d’envoyer la police fédérale dans les boutiques. Rude travail : le Colorado compte environ 500 points de vente. Il y avait, fin mai, 361 licences pour des dispensaires récréatifs et 511 pour des thérapeutiques - un même établissement fait souvent les deux.
 
«Avec tout l’argent qu’on génère, les taxes et les emplois, le fait que la légalisation n’a pas créé de problèmes majeurs du style de gens défoncés se jetant des balcons, je ne vois pas comment on pourrait revenir en arrière», tempère Bruce Nassau. Et il prédit que, après l’Oregon, le Colorado, l’Etat de Washington et l’Alaska, d’autres Etats, dont la Californie, vont autoriser la vente en 2016. «Après, ce sera gagné, dans tout le pays, d’ici dix ans peut-être.» Nassau aura alors revendu son affaire et sera assis sur son tas de pognon : «Quand je suis sorti du câble, mes interlocuteurs m’ont traité de fou. Maintenant, ils me demandent comment entrer dans le secteur. Trop tard, je leur dis !»
 
C’est dans le modeste bureau du «directeur de la coordination de la marijuana», qu’on mesure le mieux le chemin parcouru vers la légalité. Andrew Freeman supervise les dix agences de l’Etat où une centaine de fonctionnaires gèrent ce nouveau secteur basé sur une règle simple : chacun des 350 villes et comtés a le pouvoir d’autoriser ou non des points de vente sur son territoire. La marijuana est rattachée à «l’industrie du péché» (casinos, jeux, alcool, tabac, paris, courses, loteries) et l’Etat surveille les licences, écrit les règles, vérifie l’origine des fonds investis, teste les produits et assure leur traçabilité. Mais il ne se mêle pas des prix : ici, on est en pays libéral. Grâce aux taxes, 20 à 40 millions de dollars bénéficient chaque année aux écoles, le reste allant à la prévention et aux traitements des abus de consommation. Tout en grignotant des noisettes, Freeman, 31 ans, «agnostique» sur le cannabis - ni pour ni contre -, tire un premier bilan positif : «Sur le court terme, ce n’est pas le désastre que beaucoup craignaient : le ciel ne nous est pas tombé sur la tête.» Difficile de savoir si la consommation a augmenté : «12,9 % des plus de 21 ans consomment, ce qui ne représente pas une variation significative. Ceux qui fumaient avant fument après. Mais est-ce qu’ils fument plus ? On ne sait pas. Chez les ados, c’est l’équivalent d’avant.»
 

Fraises recouvertes de chocolat à la Marie-Jeanne, lors d’une réception à Denver en juillet 2014. Photo Matt Nager

 
Dans le cornet
 
Il tempère le succès économique : «Ce n’est pas le boum que certains espéraient. Cela représente moins de 1 % de l’économie : une industrie mineure. Ce n’est pas le pétrole ou le gaz.» Freeman voit l’avenir «avec optimisme et prudence» : «On ne connaîtra pas l’impact complet avant un certain temps. Quel sera l’effet de la commercialisation ? Est-ce que ce sera comme l’industrie du tabac dans les années 70 et les enfants commenceront à fumer ? Ou est-ce que l’industrie sera plus responsable ?»
 
«Bien sûr, reconnaît Mike Elliot, du Marijuana Industry Group, il y a des questions de sécurité : il faut protéger les enfants, réduire la conduite sous emprise du cannabis, éduquer les consommateurs. Mais notre système, c’est mieux que de donner à Al Capone la gestion des drogues : dans ce cas, il y a des crimes et la marijuana est quand même vendue, et sans taxe qui entre. »
 
L’expérience du Colorado change la donne, estime Louis Bouchaud-Ayral, un jeune juriste français qui travaille au cabinet d’avocats Vicente-Sederberg, moteur dans la légalisation : «La question n’est plus : "Faut-il légaliser ou pas ?" Mais : "La production et la distribution de cannabis doivent-elles être contrôlées par l’Etat ou les trafiquants ?" Les habitants du Colorado ont choisi la régulation légale et jusqu’ici les résultats sont très positifs.»
 
Retour au bus. Tim, un type rondouillard en short et chemise à carreaux venu spécialement de Philadelphie, est content : avec tout ce qu’il s’est mis dans le cornet, il a ricané comme un bossu. «Ils sont malins, ces types, au Colorado, dit-il, ils sont les premiers à prendre tous les millions.» Le tourisme a d’ailleurs connu une année record à Denver en 2014 (15,4 millions de nuitées, + 10 %), mais les autorités refusent d’y mesurer l’impact de la marijuana. Arguant que ce secteur reste illégal, l’office de tourisme ne fait aucune promotion pour cette clientèle. «On s’en fiche : les gens nous trouvent quand même», balance Michael Eymer, le patron des tours en bus. Pour lui, les beaux jours du tourisme auront une fin : «Ça va devenir légal dans d’autres Etats, et Denver sera de moins en moins une attraction. Mais on va avoir quand même cinq à dix ans de bonne activité.»
 
 
Source: https://www.liberation.fr/monde/2015/08/07/le-colorado-a-qui-mieux-beuh_1360316
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Par mrpolo,
Pour ou contre la légalisation du cannabis?
 
 
 

Image: Dessin Herrmann


 
 
Légalisons enfin le cannabis!
Guillaume Saouli, co-président du Parti pirate suisse, candidat au Conseil national
 
Nous vivons une fuite en avant dans le tout sécuritaire. La volonté de surveiller assidûment chaque habitant n’est plus une simple option politique, mais une réalité. L’heure est venue de tirer un bilan, de se poser les questions qui dérangent et notamment à propos de la politique menée dans le domaine des stupéfiants.
 
 





Le 6 août, le Parti pirate suisse (PPS) a lancé une pétition demandant aux Chambres fédérales la légalisation du cannabis et de ses dérivés. Guillaume Saouli, co-président du Parti pirate suisse, candidat au Conseil national défend le projet. (Image: DR)


 
Le cannabis n’est pas seulement un enjeu de santé publique, il est aujourd’hui au cœur d’une problématique géopolitique complexe, dont les impacts sur notre société ne doivent plus être occultés, en se berçant de l’illusions – largement démenties par les faits – qu’une politique prohibitionniste réglera les manifestations symptomatiques de l’usage de cette drogue. Avec un chiffre d’affaires de presque un demi-milliard de francs, le marché noir du cannabis en Suisse n’a rien à envier à ceux des alcools. Par comparaison, les brasseurs ont, quant à eux, réalisé tout juste 1 milliard de chiffre d’affaires en 2013.
 
Une grande part du bénéfice de ce commerce illégal sort du pays, et par diverses filières, se retrouve dans les poches d’organisations criminelles, mafieuses voire terroristes, permettant à ces dernières de financer des conflits meurtriers, qui arrachent des populations entières à leurs terres et les jettent sur les routes de l’exil.
 
La Suisse est confrontée aux problématiques de la sécurité urbaine, des flux migratoires, de la toxico-dépendance, mais la seule réponse envisagée jusqu’ici est un durcissement de la démarche sécuritaire, dont les échecs sont pourtant patents. Voulons-nous financer le terrorisme? Voulons-nous contribuer à augmenter les flux migratoires? Voulons-nous laisser nos adolescents exposés à des produits nocifs? Voulons-nous continuer à brader nos droits fondamentaux pour des politiques sécuritaires inefficaces?
 
Voulons-nous laisser nos adolescents exposés à des produits nocifs?"
 
Non? Alors il faut traiter le mal à la racine! Légalisons le cannabis, de façon à ce que l’État puisse pleinement jouer son rôle régulateur, et que les organismes de santé publique ne soient plus contraints de mener des actions de prévention dans une semi-clandestinité pour atteindre les consommateurs. Prendre en main le marché du cannabis, c’est éliminer une grande partie du deal de rue et permettre la réaffectation d’une partie conséquente des effectifs de police vers des missions réellement efficaces. C’est aussi permettre la mise en place d’une protection efficace de notre jeunesse, et non plus la laisser dans une zone grise, où elle est livrée à elle-même et confrontée à des acteurs mafieux.
La politique ce n’est pas appliquer des dogmes, ni réciter des mantras. C’est regarder les problèmes dans leur globalité et les aborder frontalement.
 
Une pétition au message affligeant
Céline Amaudruz, conseillère nationale, présidente UDC Genève
 
Nous avons tous des projets d’avenir sur le plan personnel, familial ou professionnel. Il est bien triste de constater que certains ont fait de la libéralisation d’une drogue leur projet d’avenir. Peut-être, faute du recul nécessaire, n’ont-ils pas à l’esprit les ravages causés par la consommation de drogues? A moins que ce funeste projet ait émergé entre deux joints? A en croire les partisans de la légalisation du cannabis, la consommation de cette substance psychotrope serait entrée dans les mœurs. On tente de nous persuader que l’on fumerait un joint comme l’on s’offrirait une friandise.
 
 





Céline Amaudruz, conseillère nationale UDC et présidente du parti à Genève. (Image: Sieber Archives)


 
Pour minimiser les conséquences résultant de la consommation de cette drogue, des distinctions sont opérées entre les drogues «dures» et les autres drogues qualifiées arbitrairement de «drogues douces». Une distinction inacceptable pour de nombreux professionnels de la santé. Un article paru dans la "Revue médicale suisse" du 2 avril 2014 estimait que le cannabis ne doit plus être considéré comme une drogue douce, tout en relevant que la consommation de cannabis entraîne des troubles de l’attention, de la mémoire et des fonctions exécutives. Le mythe d’une drogue «sans dangers, sans conséquences» s’estompe de jour en jour.
 
"Le risque que des adultes cèdent du cannabis légal à des adolescents n’est pas à négliger"
 
Légaliser le cannabis à des fins récréatives enverrait un mauvais signal, notamment aux jeunes, et renforcerait la perception erronée selon laquelle la substance ne serait pas une drogue, puisqu’elle serait légalement vendue aux adultes. Le risque que des adultes cèdent du cannabis légal à des adolescents n’est pas à négliger, à un âge où le cerveau de ces derniers est en pleine évolution. Par ailleurs, des études ont démontré l’effet porte d’entrée du cannabis vers d’autres drogues comme les opiacés notamment.
 
Aujourd’hui, le suivi des personnes toxico-dépendantes se fait sans que cela implique de légaliser l’usage du cannabis. La maîtrise de la criminalité passe par la réintroduction des contrôles frontaliers et l’expulsion des criminels étrangers, pas par la légalisation d’une substance addictive. Une légalisation engendrerait plus de problèmes qu’elle en résoudrait. Le Colorado a légalisé la vente de marijuana. Sa police et ses hôpitaux doivent désormais composer avec un afflux d’empoisonnements, y compris chez les enfants. Il y a une hausse des délits liés à la consommation du cannabis, de même qu’une hausse des conducteurs de véhicules arrêtés sous influence de la drogue. Les Pays-Bas, avec leur expérience des dégâts sociaux du cannabis et suite aux problèmes générés par les coffee-shops, ont décidé en 2011 d’en réduire drastiquement le nombre.
On ne peut que déplorer le message affligeant envoyé par cette pétition.
 
Source: tdg.ch
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Par phyldafghan,
Avec la marque « Ganja Farm », Pilar Sánchez produit des médicaments qui ont soulagé les douleurs de plus de 400 patients atteints de sclérose et de diabète.




Tout bien considéré -et malgré le fait que sa création ait nécessité plus de 40 millions de pesos, l'aspect rustique du laboratoire de Ganja Farm est une allégorie du stade expérimental dans lequel se trouve l'usage médicinal de la marijuana en Colombie.
Et bien que la loi 30 de 1986 autorise à cultiver jusqu'à 19 plantes à des fins médicinales, presque 30 ans après son abrogation il n'existe toujours pas de règles claires qui indiquent comment mettre ce principe en pratique.
 
Au milieu de l'an dernier, le sénateur Juan Manuel Galán a présenté au Congrès un projet de loi ayant pour objectif de créer des méthodes, afin de réguler la production et la commercialisation de produits à base de marijuana à des fins médicinales et thérapeutiques.
La démarche s'est toutefois retrouvée reléguée au second plan des débats, et les entreprises comme Ganja Farm doivent toujours faire face à de nombreux obstacles pour pouvoir travailler normalement.
« Bien que nous ayons un certificat de la Chambre de Commerce, nous n'avons toujours pas pu nous inscrire au registre de l'Invima (Ndt : Institut de Veille Sanitaire colombien) car ils n'ont même pas encore envisagé que l'on puisse produire ce type de médicaments », nous explique Pilar.
 
Pourtant, des médecins comme José Nel Carreño prescrivent à certains de leur patients des produits de chez Ganja Farm.
Carreño est un neurochirurgien spécialisé dans le traitement des douleurs chroniques, et qui accorde du temps à la recherche sur les propriétés médicinales du cannabis. Ceci l'a conduit à prescrire des huiles de marijuana à deux femmes atteintes de sclérose et de diabète, dont les douleurs étaient si fortes qu'aucun traitement conventionnel ne pouvaient les soulager.
« Bien que les douleurs n'aient pas totalement disparu, leur intensité s'est considérablement réduite depuis qu'elles ont commencé à utiliser ces médicaments », nous dit le médecin.
 
Le docteur Carreño reconnaît que chez Ganja Farm : on travaille très sérieusement ; que ce soit sur les aspects techniques et scientifiques relatifs aux extractions de résine, ou au niveau de la commercialisation -uniquement réservée aux patients bénéficiant d'une ordonnance et d'un suivi médical.
«En ce sens, je pense qu'ils sont sur la bonne route », affirme t’il.
Cependant, il déplore que les obstacles rencontrés pour élargir ce type de projets ne soient pas uniquement dus à l'aspect législatif, mais également à la profonde ignorance de la société vis à vis des propriétés de ce type de plantes.
 
« L'échec de la guerre contre le narcotrafic a eu des effets si pervers, que j'ai pu entendre des collègues dire -sur le ton de la plaisanterie- à leurs patients, souffrant de douleurs chroniques, que j'étais le Jivaro qui allait leur administrer la drogue qui allait les défoncer», nous raconte le docteur Carreño, avec une certaine indignation. Puis de conclure : « si c'est ce que pensent les gens qui sont sensés en savoir le plus sur ce sujet, alors imaginez la confusion qui règne chez les patients et les personnes à leur chevet. »
 
Au cœur de ce panorama, la question que beaucoup se posent est de savoir si l'ouverture concernant les usages alternatifs de plantes comme la coca ou la marijuana pourrait devenir le premier pas vers la mise en œuvre d'une politique envers les drogues qui transcenderait le prohibitionnisme dominant.
David Curtidor est le représentant légal de Coca Nasa, une entreprise qui a 18 ans d'expérience dans l'élaboration de dizaines de produits à base de feuilles de coca.
Interrogé à ce sujet, il affirme que l'industrialisation légale de ce type de plantes pourrait permettre de tirer profit d'une grande partie des presque 70 milles hectares de coca actuellement cultivées dans le pays.
“A travers notre travail, nous avons tenté d'inverser les préjugés qui se sont construits à propos de la feuille de coca, pour lui rendre sa signification ainsi que son pouvoir curatif et alimentaire », explique Curtidor.
Il croit qu'un développement du marché pour les produits dérivés de cette plante serait un levier très efficace pour combattre le narcotrafic. Curtidor est toutefois conscient que ceci ne serait pas suffisant et que des stratégies additionnelles seraient nécessaires afin d'en finir avec ce fléau.
 
En revanche, le chef de la police José Diaz pense qu'il est pour l'instant prématuré de parler d'alternatives à la politique antidrogue qui est en vigueur dans le pays.
Diaz, qui en tant que membre du Centre d’Études Stratégiques contre le Narcotrafic, a accompagné le processus de Ganja Farm, base son argumentation sur le fait que les graines que cette entreprise utilise sont importées des Pays Bas, ce qui signifie que la marijuana colombienne n'est pas utilisée pour produire les médicaments. Et c'est en ce sens qu'il n'est pas possible de parler d'une utilisation différente des près de 600 hectares de marijuana qui sont cultivés en Colombie.
 
Pilar Sanchez admet que les souches proviennent de l'extérieur mais justifie cette situation par la grande instabilité génétique qu'a causé la monoculture de marijuana à base de graines créoles. « Il y a eu tellement de mélanges et de croisements entre elles qu'il est très difficile de savoir lesquelles sont le plus appropriées pour le type de travail que nous faisons », explique-telle.
Et ceci appelle la seconde question que se pose le directeur Diaz : « a l'heure actuelle, nous avons trouvé des études sérieuse sur les souches colombiennes et leurs potentielles propriétés médicinales. Sans dénigrer les avancées que représentent des projets comme Ganja Farm, il n'en reste pas moins que cela ne représente qu'une très petite solution alternative au problème des cultures illicites. »
 
Cependant, cette constatation ne doit pas occulter le fait que le débat est à présent ouvert, ce qui reste un premier pas. Comme le dit le docteur Careño, « on ne peut pas prétendre régler un problème vieux de plus de 30 ans d'un coup de cuillère à pot ». Il est confiant dans le fait que tôt ou tard, la perspective va changer et qu'une nouvelle approche pour endiguer le phénomène du narcotrafic verra le jour.
D'ici-là, ses deux patientes et Marta Beatriz Torrado continueront à avoir recours à la marijuana médicinale pour soulager les intenses douleurs qu'aucune autre alternative n'arrive à apaiser.
 
Info Ganja Farm
 
https://www.youtube.com/watch?v=1d8cIBupKCc
 
Source: https://www.las2orillas.co/la-mujer-volvio-la-marihuana-negocio-legal-en-colombia/
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Par kyu,
Old Harbour, paroisse Sainte-Catherine, une bourgade poussiéreuse à une heure à l’ouest de la capitale, Kingston. Jerry et son frère Steve, deux trentenaires minces et noueux, sont des paysans sans terre. Ils louent des petits lopins aux propriétaires de la région et font pousser des fruits et des légumes qu’ils vendent sur les marchés. Ils cultivent aussi la ganja, le nom local du cannabis – une activité très répandue car la ganja est consommée par la majorité de la population, mais qui, jusqu’en avril dernier, était strictement interdite.
 
Jerry parle de son travail avec fierté : « Je cultive la ganja depuis que j’ai 14 ans. J’en fais cadeau à mes amis et j’en vends, elle m’aide à nourrir ma famille. » Elle l’aide aussi à prier et à communier, car c’est un rastafari : sa religion exige qu’il fume de la ganja lors de chaque cérémonie.
 
Le champ se trouve à l’écart du village, loin des regards, au bout d’un sentier forestier : des centaines de plantes éparpillées sur le versant ensoleillé d’une colline. Un peu plus loin, dans une ravine, les deux frères cultivent plus de cinq mille jeunes pousses, qu’ils replanteront ailleurs dans quelques semaines. Pour la prochaine récolte, ils vont se faire aider par des voisins, qu’ils paieront en nature. D’ici là, Steve va rester près du champ en permanence. Il dort à la belle étoile et cuisine sur un feu de bois dans de vieilles gamelles : « Je n’ai pas le choix. Il faut surveiller sans arrêt, pour faire fuir les voleurs, et aussi pour donner l’alerte en cas de raid de la police. L’année dernière, des policiers locaux et des Américains blancs ont fait irruption dans un champ proche d’ici. Ils ont tout brûlé et arrêté les cultivateurs. Certains sont encore en prison. »
 
Récemment, les deux frères ont entendu dire que leur vie allait changer, mais ils demandent à voir. En avril 2015, le gouvernement, dominé par le Parti national du peuple (centre gauche), a promulgué une « loi ganja » en rupture avec le passé répressif du pays, mais assez compliquée. Pour les citoyens ordinaires, la ganja est en partie dépénalisée : chacun peut cultiver chez soi jusqu’à cinq pieds, stocker sa récolte et la consommer à son domicile, seul ou avec son entourage. En revanche, le transport reste interdit : si on a sur soi moins de 2 onces (à peu près 56 grammes), on est passible d’une simple amende de 500 dollars jamaïcains (environ 4 euros), sans suites judiciaires. Au-delà, on risque, comme naguère, d’être inculpé de trafic de drogue.
 
Vertus curatives
Autre innovation révolutionnaire : la nouvelle loi fait une exception pour les rastafaris, qui auront le droit de cultiver et de transporter leur ganja sans limite de quantité, à condition de ne pas en faire commerce et de la consommer dans leurs lieux de culte. Pour les festivals ou les concerts, ils devront demander des autorisations temporaires.
 
Par ailleurs, le gouvernement veut favoriser la création d’une industrie de produits médicinaux à base de cannabis (pilules, huiles, inhalations, crèmes, aliments) avec l’espoir de les exporter dans les pays où ses vertus curatives sont reconnues, comme le Canada, Israël ou l’Europe du Nord… Il a créé une agence d’Etat chargée d’attribuer des licences de culture à des entreprises privées, avec un plafond d’une acre (environ 4 000 m2) par licence. En juillet, il y avait déjà de nombreux candidats, locaux et étrangers, mais l’agence n’avait pas commencé sa sélection. Seules les universités locales ont obtenu des licences, pour mener des recherches pharmacologiques.
 
Pourtant, des hommes d’affaires ont décidé d’aller de l’avant sans attendre. En ce matin torride, les deux frères reçoivent dans leur champ deux visiteurs venus de la ville. L’un est le directeur technique de la société jamaïcaine Medicanja, qui va produire des médicaments à base de cannabis pour diverses maladies, de l’épilepsie au glaucome. L’autre est un businessman célèbre, également responsable politique, qui a fait fortune dans les centres d’appels. Leur idée est simple : transformer a posteriori les champs illégaux de ganja récréative en champs légaux de cannabis médicinal. Les deux hommes examinent les plantes en connaisseurs, et donnent déjà des conseils, car la ganja médicale devra être cultivée selon des normes strictes.
 
L’entrevue a été arrangée par Rupert Walters, travailleur social à Old Harbour et président de la toute nouvelle « association des cultivateurs et producteurs de ganja ». M. Walters espère ardemment que cette industrie profitera en priorité aux cultivateurs locaux et ne sera pas confisquée par des sociétés étrangères. L’après-midi, les deux hommes d’affaires expliquent leur projet à un second groupe de cultivateurs, dans une salle communale d’Ewarton, une autre bourgade de la paroisse. Les paysans semblent intéressés et se disent capables de produire des grosses quantités. Mais le chef du groupe, un vieux rasta malicieux qui arbore sur sa poitrine un portrait du roi Hailé Sélassié, est très clair : « Nous allons demander une licence collective pour cultiver de la ganja médicale, mais pas question d’arrêter de produire notre ganja à fumer. Nous continuerons nos cultures traditionnelles dans les collines. »
 
Ce scénario se répète dans tout le pays. Dans la paroisse de Saint-Thomas, à l’est de Kingston, un autre paysan sans terre, Dudley, producteur de patates douces, a pris la tête d’une « association de futurs cultivateurs » regroupant déjà près de 400 paysans. Pour obtenir une licence, il s’est associé à un vieux propriétaire qui fait pousser de la ganja à fumer dans son verger, entre les bananes et les mangues, et veut se lancer dans la culture de ganja médicale dans les collines à côté de ses champs de canne à sucre. D’autres habitants de Saint-Thomas espèrent que la ganja va attirer les touristes, encore rares dans cette partie de l’île. Une amie de Dudley, qui gagne sa vie en faisant des gâteaux aux amandes, a prévu de se diversifier dans le « cannabis cookie » – aussi efficace qu’un joint, moins mauvais pour les poumons.
 
Dans les campagnes, la nouvelle loi est bienvenue, mais pas toujours bien comprise. Beaucoup ont du mal à saisir la nuance entre dépénalisation et légalisation, ou s’interrogent sur la pertinence des limites imposées – 5 plantes, 2 onces, 1 acre… Tous continuent à redouter la police : « Certains policiers n’arrivent pas à accepter la nouvelle situation, affirme Rupert Walters, surtout face aux rastafaris et aux jeunes des quartiers pauvres. Avant de s’avouer vaincus, ils pourraient lancer des actions brutales. »
 
A Kingston, les responsables politiques assurent que ces problèmes sont transitoires. En ce jour d’été orageux, Mark Golding, ministre de la justice, a invité deux artistes de la communauté rastafarie dans son bureau, pour discuter de la mise en place de la « légalisation religieuse » : « La loi met fin à une oppression injustifiable, affirme le ministre. Il était anormal de traiter les rastas comme des criminels, alors que la ganja fait partie intégrante de la culture populaire. Ils vont enfin devenir des citoyens à part entière. » Le ministère va établir une liste des habitations communautaires et des lieux de culte où la culture et le stockage seront autorisés.
 
Par ailleurs, le ministre affirme que la nouvelle loi a déjà désengorgé les tribunaux et les prisons : « Auparavant, la police arrêtait près de 15 000 personnes par an pour possession de ganja, surtout des hommes jeunes et pauvres. Cela représentait entre 40 % et 50 % de toutes les arrestations. Ces garçons étaient envoyés en détention pour un an et demi. Ensuite, leur vie durant, ils traînent un casier judiciaire qui les empêche de décrocher un travail ou d’obtenir un visa pour aller à l’étranger. Cette folie a cessé. »
 
Discours très permissif
De son côté, le ministre de la sécurité nationale, Peter Bunting, tient un discours très permissif : « J’ai donné des instructions pour que la police ne fasse pas de zèle, qu’elle n’aille pas compter le nombre de plantes dans les jardins ni peser les réserves dans les armoires. Par ailleurs, les tickets de contravention pour transport de moins de 2 onces n’ont pas été imprimés. Les policiers ne peuvent pas verbaliser. » Erreur bureaucratique ou décision délibérée ? « Disons, explique le ministre en souriant, que la fabrication de ces tickets n’est pas une priorité pour mon ministère. »
 
Selon lui, la loi de 2015 est une première étape avant la légalisation complète, soutenue par la majorité de la classe politique jamaïcaine, de droite comme de gauche. Alors pourquoi s’être contenté d’une demi-mesure ?
Comme tous les Jamaïcains, Peter Bunting répond avec fatalisme que la solution ne se trouve pas en Jamaïque. Depuis des décennies, les Etats-Unis font pression sur les pays des Caraïbes pour les empêcher de légaliser le cannabis et surveillent les polices locales pour s’assurer qu’elles restent mobilisées dans la « guerre contre la drogue » décrétée par Washington : « Nous sommes un petit pays, pauvre et vulnérable, nous avons besoin de l’aide et des prêts octroyés par les Etats-Unis. Nous ne pouvons pas leur tenir tête. » Cela dit, il sait que le temps travaille pour la Jamaïque. Depuis 2012, cinq Etats des Etats-Unis ont légalisé le cannabis et d’autres s’apprêtent à le faire : « Le gouvernement fédéral est devenu schizophrène, mais tôt ou tard, cela devra cesser. » A noter que, dans cette affaire, les Américains sont des deux côtés de la barrière : des militants pro-cannabis, des pharmacologues et des médecins américains viennent aider les Jamaïcains à monter leur industrie de cannabis médicinal. Côté récréatif, une société financière de Seattle a passé un contrat avec les héritiers de Bob Marley pour la commercialisation internationale d’une variété locale de ganja, sous la marque « Marley Natural ».
 
A court terme, il faudra ruser. Le ministre Peter Bunting souhaite le développement du « tourisme ganja » légal. Il s’agira de jouer sur l’effacement progressif de la distinction entre « récréatif » et « thérapeutique » – l’idée étant que les gens bien portants peuvent aussi profiter des bienfaits apportés par la plante. Il a tout prévu : « A leur arrivée à l’aéroport, les étrangers pourront acheter, pour quelques dollars, un permis de consommer. S’ils sont malades et s’ils viennent d’un pays où le cannabis est reconnu comme médicament, ils présenteront une ordonnance de leur médecin. Sinon, une déclaration sur l’honneur suffira. » Munis de leur permis, les touristes iront acheter la ganja dans des boutiques spécialisées, ou directement chez les cultivateurs comme Jerry, Steve et les autres. Les Jamaïcains comptent en priorité sur les touristes américains.
 
Des liens avec la communauté noire américaine
Les liens entre les militants des droits de l’homme jamaïcains et la communauté noire américaine ont joué un rôle important dans le passage de la « loi ganja ». L’un des leaders de la communauté rastafarie de Kingston, Michael Lorne, est un avocat célèbre, dont le cabinet, installé dans un quartier pauvre du centre-ville, est aussi une librairie militante de la cause des Noirs et un atelier d’imprimerie. Il représente la famille de Mario Deane, un ouvrier du bâtiment de 31 ans, arrêté le 3 août 2014 par la police, qui avait trouvé un joint dans son sac de sport. Au commissariat, l’homme est tué dans des circonstances non élucidées. Aussitôt, sa mort provoque une vague de protestations dans le pays : Mario Deane n’était pas un voyou, juste un fumeur occasionnel, comme la majorité des hommes dans le pays.
 
Quelques jours plus tard, Michael Brown, un Noir de 18 ans, est tué par la police à Ferguson, dans le Missouri, aux Etats-Unis. Les Jamaïcains, qui regardent la télévision américaine plus que leurs chaînes nationales, font le lien entre les deux affaires, et la contestation s’amplifie. Michael Lorne décide alors d’exploiter la situation :
« Pour m’aider dans l’affaire Mario Deane, j’ai fait appel au cabinet d’avocats américain Parks & Crump, qui représente la famille de Michael Brown, et aussi celle de Trayvon Martin », un Noir de 17 ans noir tué par un vigile blanc en Floride en 2012. « Pour l’autopsie de Mario Deane, nous avons fait venir le médecin légiste qui avait fait celle de Michael Brown à Ferguson. Il a accepté de travailler gratuitement, nous lui avons juste payé le voyage. » Selon M. Lorne, le scandale de la mort de Mario Deane et la campagne médiatique déclenchée par la présence des Américains auraient incité des politiciens hésitants à soutenir la loi de dépénalisation.
 
Source: lemonde.fr
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Par mrpolo,
Coincé entre l'Argentine et le Brésil, l'Uruguay devenait fin 2013 le premier pays à légaliser l'usage récréatif du cannabis. toujours interdit à la vente en pharmacie, un marché de niche est cependant apparu : la culture chez les particuliers.
 
En Uruguay, la marijuana a le vente en poupe. Les ouvriers travaillent d'arrache-pied pour ouvrir au plus vite la boutique "Ton jardin" sur une artère commerçante de la capitale Montevideo : cette échoppe est la dernière-née de la vingtaine de commerces consacrés à la culture du cannabis qui ont éclos dans la capitale uruguayenne depuis 18 mois.
 
Avec la légalisation de la production du cannabis, et à terme de la vente, votée en décembre 2013, l'ancien président José Mujica a semé la graine d'un marché aujourd'hui en pleine croissance, aux mains de jeunes entrepreneurs pour qui la marijuana est un mode de vie.
>> À voir sur France 24 : "L'héritage du président Mujica en Uruguay"
 
"Nous savons que cela débute à peine et il y a de la place pour tout le monde", assure Marcelo Cabrera, 34 ans, l'un des associés de cette petite entreprise, née en 2012 sur internet. M. Cabrera, comme les autres propriétaires de "grow shops" (les "boutiques de la pousse") du premier pays au monde à légaliser la culture de cannabis à usage récréatif et médicinal, se refuse à communiquer son chiffre d'affaires ou ses bénéfices. "Tout se fait petit à petit, avec beaucoup d'efforts, parce que les marges sont faibles", concède-t-il seulement.
 
Herbe de l'année
 
"Les affaires ont augmenté. Les touristes cherchent des souvenirs et les locaux, tout ce dont ils ont besoin pour cultiver et fumer", renchérit Enrique Tubino, 29 ans, l'un des frères fondateurs de Yuyo Brothers, boutique pionnière dans l'utilisation de la feuille de cannabis pour son logo, ouverte en 2002.
 
Graines, substrat, engrais, éclairage... "Avec la légalisation, nous sommes devenus agriculteurs, et maintenant, on achète même des microscopes !", plaisante un humoriste lors de la Copa Cannabis, un concours récompensant la meilleure herbe de l'année. Pour sa quatrième édition en Uruguay la compétition a réuni le 19 juillet 1 200 participants, selon les organisateurs.
Si des sites, des boutiques, ou des concours existaient dans ce petit pays d'Amérique du Sud avant cette loi, c'est que la détention et la consommation de drogues étaient déjà autorisées. On cultivait, donc, mais illégalement.
 
Le texte autorise désormais la culture privée ou en club, dans la limite de 40 grammes par mois et par foyer. À terme, la production et la vente en pharmacie sous autorité de l'État sont également prévues. Le tout réservé aux résidents uruguayens.
 
Les industriels en embuscade
 
L'Association d'études sur le cannabis (AECU) estime que l'Uruguay, pays de 3,3 millions d'habitants, compte 20 000 autocultivateurs et une quinzaine de "clubs cannabiques" (qui réunissent un maximum de 45 membres souhaitant produire en commun). Tous ces usagers doivent s'inscrire sur un registre national. Sollicitées à plusieurs reprises par l'AFP, les autorités ont refusé de communiquer le nombre d'inscrits.
 
Le gouvernement a lancé les appels d'offres pour la production devant alimenter les ventes en pharmacie, mais le nouveau président Tabaré Vazquez, cancérologue, ne cache pas son hostilité à ce volet de la loi, laissant planer le doute sur sa mise en œuvre.
Au-delà du petit commerce de détail, des investisseurs plus ambitieux ont également fait leur apparition, notamment sur le marché du cannabis non psychoactif destiné à un usage médical ou industriel (biocarburants, textile, cosmétiques, alimentation...).
 
Attendue pour janvier 2016, la première récolte de Fabio Bastos, entrepreneur brésilien qui a planté 40 hectares de ce cannabis (20 ha pour produire du textile, 20 pour la recherche médicale), est déjà vendue.
 
Créée il y a un an avec un capital de 150.000 dollars, son entreprise, Sediña, vaut déjà cinq millions, affirme-t-il, persuadé que le marché va bientôt s'étendre aux pays voisins, notamment aux géants brésilien et argentin.
 
Source: France24 Avec AFP
 


Reportage sur boursorama.com

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Par mrpolo,
Alors que la légalisation du cannabis se multiplie dans les états américains, les Universités suivent la tendance et mettent en place des cours sur ce business pas comme les autres.
 
 
Si le sujet reste quasiment tabou en France (un comble alors que les jeunes français sont les plus gros consommateurs de marijuana en Europe), plusieurs états du Colorado et de Washington ont rendu la vente de cannabis légale, alors que le cannabis synthétique est la nouvelle mode des étudiants. Et les bienfaits économiques de cette réforme se font déjà sentir. Au Canada, le pétard n'est autorisé qu'à des fins médicales pour le moment.
 
Mais cela n'empêche pas le pays de s'intéresser de près aux spécificités de ce marché. Au point qu'une Université lance un cours sur le sujet. Si vous réfléchissez à vous lancer dans la pousse et la vente de cannabis, la Kwantlen Polytechnic University vous aidera peut-être avec son cours d' «Introduction au management professionnel de marijuana à usage médical au Canada ».
Entrepreneur dans le cannabis ? Nancy Botwin l'a fait dans la série Weeds mais de manière illégale.
Sachez tout de même que ce cours est très sérieux et n'est pas donné du tout. Il vous en coûtera pas moins de 1300 $ (soit 1200 € environ) pour le suivre et il ne dure que six petites semaines ! Il abordera des thèmes comme « la production végétale», « les aspects juridiques et réglementaires », « le marketing », ainsi que la vente et les conditions médicales qui sont pour le moment associées à ce marché.
 
Le professeur, Tegan Adams, a expliqué au site cbc le but de son cours : «Si vous voulez faire pousser de la weed illégalement, je suis sûr qu'il existe plein de moyens de le faire, mais si vous souhaitez être dans la légalité fédérale et faire partie d'une industrie en plein essor, alors vous venez dans le bon cours.». Ce n'est pas une première pour une université d'enseigner le business du cannabis. D'autres établissements se sont lancés comme l’Université de Denver et son cours de «Représentation du client de Marijuana». Au Canada, 25 serres ont été licenciées officiellement.
 
Crédit : Showtime, dhnet.be
Source: meltycampus.fr
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