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La Grèce espère doper son économie avec la marijuana médicale.
Par mrpolo,

Les investisseurs dans les projets de cannabis médical se concentrent sur la Grèce, où un climat chaud et ensoleillé et une législation potentiellement favorable pourraient aider le gouvernement à tenir sa promesse de sortir le pays d'une crise économique de sept ans.
 


Des plants de marijuana médicale à maturation proche poussent dans une salle de



culture à température contrôlée.

Photographe: James MacDonald / Bloomberg

 

Les producteurs ont exprimé leur intérêt à injecter plus de 1,5 milliard d'euros dans des projets de construction de serres pour la culture et la fabrication de cannabis, a déclaré Evangelos Apostolou, ministre du Développement rural et de l'Alimentation. Cela donnerait à la Grèce une part du marché mondial qui, selon le gouvernement, pourrait représenter 200 milliards d'euros au cours des 10 prochaines années.
 
Le Premier ministre Alexis Tsipras compte sur l'investissement pour stimuler la reprise économique et permettre au pays de sortir d'un troisième programme de sauvetage. Les prévisions montrent une croissance de près de 2% cette année et de 2,5% en 2018.
 
Un seul campus de 12 à 15 serres de cannabis pourrait créer 400 emplois, selon un groupe de travail préparant un projet de loi pour légaliser le cannabis médical en Grèce. Le taux de chômage dans le pays a dépassé 20% depuis novembre 2011, soit l'un des niveaux les plus élevés de l'Union européenne.
 
Le gouvernement de Tsipras prévoit de présenter un projet de loi sur la légalisation du cannabis médical d'ici la fin de l'année et le passage pourrait permettre de cultiver à temps pour une récolte l'été prochain, selon le groupe de travail qui prépare actuellement la législation.
 
Alors que des pays comme l'Uruguay et plusieurs États américains ont légalisé la possession générale à des degrés divers, la Grèce n'a pas de tels plans. La culture et les ventes seront à des fins médicales seulement, a déclaré Apostolou. "Des milliers de ménages grecs avec des membres de leur famille souffrant de maladies graves comme le cancer et la maladie de Parkinson pourront se procurer des médicaments ici même, conformément aux directives de l'Organisation Mondiale de la Santé."
 
Nausée, Cancer
 
L'OMS cite des études démontrant les effets thérapeutiques des cannabinoïdes sur la nausée et les vomissements dans les stades avancés de maladies telles que le cancer et le SIDA. D'autres utilisations thérapeutiques ont été démontrées par des études contrôlées, y compris le traitement de l'asthme et du glaucome.
 
Le producteur de cannabis médical canadien Tilray a déclaré en septembre qu'il prévoyait d'investir 20 millions d'euros au Portugal alors qu'il parie sur la demande européenne croissante. Le groupe torontois Cronos Group Inc. a conclu un accord avec un grossiste pharmaceutique pour approvisionner le marché allemand de la marijuana médicale et envisage d'étendre son activité ailleurs dans l'Union européenne, a déclaré le directeur général Mike Gorenstein dans une interview.
 
"Nous avons probablement déjà eu des discussions avec 20 pays différents, avec des régulateurs, des entrepreneurs, des sociétés pharmaceutiques", a déclaré M. Gorenstein par téléphone. "Si nous devions choisir un autre pays en Europe pour y produire, ce serait basé sur un historique et un climat fort."
 
By Eleni Chrepa and Antonis Galanopoulos
 
Source: bloomberg.com
Bloomberg LP est un groupe financier américain spécialisé dans les services aux professionnels des marchés financiers et dans l'information économique
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Par mrpolo,
La justice néerlandaise a décidé que les coffee-shops amstellodamois, vendant du cannabis, n’ont plus le droit d’ouvrir avant 18 h quand ils sont situés à côté d’une école. Le Conseil d’État a donné mercredi raison au maire d’Amsterdam qui mène une croisade contre les coffee-shops à proximité des établissements scolaires.
 
 
 


Un coffe-shop d'Amsterdam | Stock Adobe


 
 
 
Le Conseil d’État des Pays-Bas a autorisé mercredi la ville d’Amsterdam à limiter les heures d’ouverture des « coffee-shops », ces cafés spécialisés dans la vente de drogue douce, établis à proximité des écoles de la capitale.
 
« Le tribunal d’Amsterdam avait statué que le maire avait le droit de restreindre les heures d’ouverture des coffee-shops », une « décision qui doit être confirmée », a jugé le Conseil d’État.
À lire aussi : Luxembourg. Vers la légalisation du cannabis à usage thérapeutique
La plus haute juridiction administrative conforte ainsi la mairie de la capitale dans son souhait de « réduire la visibilité de ces établissements pour les élèves ».
Ouverture à partir de 18 h seulement
 
Les cafés qui vendent du cannabis établis dans un rayon de 250 mètres autour des écoles n’ont plus le droit d’ouvrir leurs portes dès 07 h 30 comme auparavant, mais doivent attendre 18 h, soit bien après la sortie des écoles, et fermer à 01 h.
La limitation des heures d’ouverture est un premier pas dans la politique de la municipalité d’Amsterdam, qui souhaite à terme la fermeture totale des « coffee-shops » installés à proximité des cours de récréation, afin de bannir la vente de cannabis sous les yeux de la jeunesse amstellodamoise.
 
Un certain nombre de propriétaires de ces cafés spécialisés prisés par les touristes avaient contesté cette disposition devant les tribunaux.
Mais en confirmant la décision du juge rendue en première instance, le Conseil d’État laisse libre cours à la mairie d’Amsterdam dans sa croisade contre les « coffee-shops » à proximité des établissements scolaires.
Le gouvernement veut autoriser une production légale
 
Cette décision intervient alors que des conseils municipaux néerlandais se pressent au portillon pour participer à une expérience du gouvernement pour cultiver de la marijuana et qui pourrait mener à une production légale aux Pays-Bas.
La nouvelle coalition gouvernementale néerlandaise a l’intention d’introduire dans les six mois un projet de loi sur des « expériences uniformes avec une culture tolérée des plants de cannabis à usage récréatif ».
 
L’objectif est de trouver une façon de dépasser les ambiguïtés de la loi néerlandaise. Dans ce pays, la vente de petites quantités de cannabis - moins de cinq grammes par personne - a été décriminalisée en 1976 et 600 « coffee-shops » vendent légalement de la drogue à travers le pays.
 
Source: Ouest France avec AFP
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Par mrpolo,
Les résultats des consultations sur le cannabis, en trois enjeux.
 
 
 
 
 
Le gouvernement du Québec s’apprêterait à dévoiler cette semaine comment il entend réglementer la consommation et la vente de pot dans la province. Et comme pour mettre la table à son projet de loi, il a dévoilé aujourd’hui le rapport sur les consultations publiques au sujet de l’encadrement du cannabis, un exercice mené à la fin de l’été dans plusieurs régions du Québec.
 
De multiples voix ont été entendues lors de la tournée provinciale, amenant un lot de contradictions sur des enjeux centraux. Aujourd’hui, il est maintenant possible de savoir ce que la majorité des Québécois veut en matière de distribution, de production et de consommation.
Voici ce que l’on retient des avis des 273 citoyens qui se sont prononcés aux consultations, des 139 mémoires qu’ont déposés des organismes et réponses de 12 600 Québécois à un questionnaire en ligne.
Faire pousser sa propre weed
 
Le projet de loi fédéral permettrait qu’on fasse pousser chez soi jusqu’à quatre plants de cannabis.
Or, il semblerait que Québec soit en voie de s’y opposer, selon un reportage de La Presse publié à la mi-septembre. Le gouvernement provincial jugeait les balises d’Ottawa impossibles à respecter. À cette époque, le comité fédéral n’avait pas encore retiré la portion du projet de loi qui limitait la hauteur des plants à un mètre.
Le gouvernement du Québec pourrait-il reconsidérer sa position à la lumière de ces nouvelles informations?
 
Il reste que l’interdiction de cultiver sa propre weed déplairait à une grande majorité de Québécois. Les citoyens qui se sont rendus aux consultations étaient à 84 % favorables à la légalisation de la culture personnelle; au sondage en ligne, ils l’étaient à 61 %.
 
Ce sont plutôt les organisations qui s’opposent à cette culture (68 %). Leurs craintes? La banalisation de la consommation du cannabis et l’accès plus facile pour les enfants et les ados, entre autres.
 
A lire aussi: Prise de contrôle du cannabis par Bayer et Monsanto? Voici ce que vous devez savoir
Public? Privé? Ou les deux?
 
La question de la vente est la plus centrale de toutes. À qui confier la commercialisation de la cocotte de weed?
En conclusion du rapport, on indique que « le monopole d’État est l’avenue privilégiée par la majorité des citoyens et des organisations ». C’est vrai, mais seulement dans le contexte des consultations sur place, où les citoyens (60 %) comme les organismes (54 %) étaient d’accord pour confier la vente de weed au gouvernement.
 
Pour le millier de Québécois sondés en ligne, le monopole de l’État n’est pas l’option préférée de tous. Les résultats sont beaucoup plus nuancés. En fait, la différence entre la préférence pour le modèle public (22 %) et privé (21 %) est très mince. C’est plutôt un système mixte, public et privé, qui serait privilégié par un plus grand nombre d’entre eux (34 %).
 
Que fera Québec? Plusieurs rumeurs ont circulé à propos du modèle de vente retenu par nos élus. Selon La Presse, il y aurait deux clans parmi le conseil des ministres, un penchant pour le privé, et l’autre pour un modèle public chapeauté par la SAQ, mais dans de nouvelles succursales. C’est peut-être la raison pour laquelle plusieurs reportages ont avancé une chose et son contraire, depuis quelques mois.
Aux dernières nouvelles, ce serait finalement le système public qui aurait pris le dessus. Il reste à voir si ce sera confirmé cette semaine par les libéraux.
18 ans, c’est assez vieux
 
La question de l’âge légal pour consommer du cannabis est souvent revenue lors des consultations, certains intervenants arguant pour le fixer à 18, 21 ou même 25 ans.
Entre 60 et 67 % des citoyens sont d’avis qu’il devrait être légal de consommer du weed dès la majorité, un choix harmonisé avec la réglementation sur le tabac et l’alcool. C’est ce que propose le gouvernement canadien et, selon divers reportages, ce serait également l’avenue choisie par Québec.
 
Une grande majorité de gens s’entendent pour dire qu’il devrait être interdit de consommer du cannabis dans les milieux scolaires, ce qui inclurait le cégep et l’université. [À noter que la prohibition n’a jamais rien changé au Cégep de Saint-Laurent et au Cégep du Vieux-Montréal, NDLR].
 
Il y aurait aussi une assez grande ouverture aux produits dérivés du cannabis au sein de la population. Ce sont 80 % des citoyens et 67 % des organismes qui souhaitent que les produits comestibles, crèmes et autres dérivés soient légalisés.
 
Toutefois, ce n’est pas une décision qui revient au gouvernement du Québec, mais plutôt à celui d’Ottawa. Le fédéral entrevoit légaliser les produits comestibles et le haschich un an après la légalisation du cannabis.
 
Justine de l'Église
 
Source: vice.com
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Par mrpolo,
La 8e édition de la Cannafest, un des plus importants festivals au monde consacrés à la promotion du cannabis, s’est tenue à Prague de vendredi à dimanche derniers. Bien que déjà dépénalisé, le cannabis continue d’animer le débat relatif à sa légalisation en République tchèque.
 
 
 
 
 

Les visiteurs étaient nombreux ce weekend à la Cannafest. Si certains n’étaient là que par simple curiosité, les consommateurs de cannabis étaient cependant très majoritaires. Il faut dire que l’occasion s’y prêtait idéalement : l’organisation avait pris soin d’inviter non seulement des dizaines de producteurs, mais aussi des ONG, des spécialistes du produit et même pris soin d’installer une « salle récréative » entièrement dédiée à la consommation. Par ailleurs, la parole a été donnée aux partisans de différents points de vue sur la question : associations de promotion du cannabis et et associations préventives se côtoyaient ainsi sur les stands.
 
Toutefois, le constat est clair : même s’ils ont conscience des risques, la plupart des visiteurs et intervenants estiment qu’il est grand temps de légaliser complètement le cannabis. Autour d’une « cannabière » de leur propre fabrication, Vojta et Pablo, Tchèque et Espagnol, expliquent sur leur stand les raisons de leur soutien à la légalisation :
 




Photo: Štěpánka Budková

 
« Nous sommes favorables à la légalisation de toutes les drogues : c’est un bon moyen de lutter contre les narcotrafiquants. Et puis le cannabis n’est qu’une plante. C’est quelque chose de naturel, comme une tomate ! Nous soutenons pas mal le parti Pirate, nous avons d’ailleurs voté pour eux aux législatives, car ils ont un programme intéressant. »
 
En République tchèque, depuis 1993, seuls la vente, l’achat et la production sont considérés comme de réelles infractions pénales. La loi, relativement souple et libérale, autorise les citoyens à posséder jusqu’à 15 grammes de cannabis, dont la consommation dans sa forme thérapeutique, sans être remboursée par les caisses d’assurance maladie, est même autorisée depuis 2013. Ce statu quo simplifie les choses, estime Jakub, simple visiteur :
 
« Ce n’est pas la question de la légalisation du cannabis qui est importante, car une fois que vous avez légalisé le cannabis, il faut aussi tolérer d’autres drogues. Je ne parle pas de l’héroïne ou de la cocaïne, mais le LSD ou les champignons par exemple. Le vrai problème derrière, c’est comment taxer tout ça ? Sur cette question, il faut se tourner vers les Pirates ou même les Verts. »
 













Photos: Štěpánka Budková


 




Ivan Bartoš, photo: Luboš Vedral, ČRo

 
« C’est une approche pragmatique et même conservatrice de la question du cannabis. Si nous prenons l’exemple de certains Etats américains comme le Colorado, on s’aperçoit que la légalisation a permis non seulement d’éliminer une grande partie du marché noir, mais aussi d’augmenter les recettes fiscales.
 
Cet argent peut ensuite être utilisé pour financer certains services publics. On a aussi constaté que les jeunes ne consomment pas davantage de cannabis, contrairement aux craintes formulées par les opposants à la légalisation. Concernant les mineurs, la loi serait aussi restrictive que par exemple pour la vente d’alcool, et il n’est pas dans l’intérêt des commerçants d’en vendre aux mineurs.
 
Par ailleurs, en République tchèque, une loi autorise son usage thérapeutique, mais dans les faits vous ne trouvez pas de cannabis dans les pharmacies. Il convient donc là aussi de trouver une solution. Plus généralement, nous estimons le montant des recettes fiscales d’une telle dépénalisation à trois milliards de couronnes (près de 120 millions d’euros). »
 




Photo: Štěpánka Budková

 
En attendant une éventuelle future légalisation, la Tchéquie reste l’un pays qui compte un des plus grands nombres de consommateurs de cannabis en Europe, notamment parmi les jeunes, âgés entre 15 et 25 ans. Le cannabis restait encore la drogue la plus saisie dans le pays en 2016, avec plus de 600 kilos, loin devant l’héroïne et la cocaïne (source : Observatoire européen des drogues et des toxicomanies).
 
Sébastien Cazabon
 




 
Source: radio.cz/fr
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Par mrpolo,
Christoph Rossner utilise une ancienne base aérienne de l'OTAN dans son projet de devenir le premier producteur allemand de plantes médicinales.
 
 
 

"Je sais que nous prévoyons de cultiver de l'herbe, mais travailler ici ne sera pas une grande fête", dit Christoph Rossner en se dirigeant vers l'entrée d'un bunker nucléaire désert, dans la campagne tranquille de la région du sud de l'Allemagne. d'Allgäu.
 
De 1956 à 2003, le bunker faisait partie de la base militaire de Memmingen, d'où l'OTAN prévoyait de lancer des armes nucléaires au cas où la guerre froide s'intensifierait. Il est abandonné maintenant, mais pas pour longtemps si Christoph Rossner peut l'aider. L'entrepreneur de 47 ans veut transformer le bunker en la plus grande plantation de cannabis d'Allemagne - et il travaillera avec le gouvernement bavarois pour y arriver.
 




 


L'une des nombreuses portes à l'air libre entre les chambres


 

Depuis mars 2017, il est légal d'obtenir du cannabis médicinal en Allemagne sur ordonnance. Rossner veut profiter de la nouvelle loi et devenir le premier producteur légal de weed en Allemagne. Ses ambitions ne sont pas nécessairement basées sur des illusions de grandeur - la légalisation a ouvert un marché potentiellement énorme.
 
L'Observatoire allemand des drogues et des toxicomanies (DBDD) a constaté qu'en 2015 seulement, près de 5 millions d'Allemands avaient fumé du cannabis au moins une fois cette année-là, et ce sont les gens qui sont prêts à l'admettre.
 
Le bunker anti-nucléaire où Rossner espère commencer son empire est une structure intimidante - 50 mètres de long et 15 mètres de haut, avec des puits de ventilation comme une forteresse médiévale. "Je pense que nos plantes seront en sécurité entre ces murs", dit Rossner avec un sourire.
 
 
 





Christoph Rossner traversant les passages du bunker jusqu'à l'atrium principal


 
Lorsque nous passons à travers l'une des énormes portes - 190 tonnes d'acier trempé, 8 mètres de large et 30cm d'épaisseur - il laisse échapper un gémissement bruyant et mécanique. De là, nous passons par une autre porte, avant d'atteindre l'atrium principal. Tous les futurs employés de la société Rossner, Bunker PPD, devront laisser leurs sacs et leurs vêtements lorsqu'ils entrent dans l'établissement, se changer en combinaison et faire scanner leurs empreintes digitales. Le gouvernement allemand a conçu ces mesures de sécurité étendues pour réduire les chances de tout produit quittant illégalement les laboratoires de cannabis.
 
Rossner me conduit devant les anciens quartiers de l'équipage et un centre de contrôle radio. Le plafond au-dessus de nous est fait de béton armé de cinq pieds d'épaisseur. L'espace est tendu et étouffant - vous avez presque l'impression de devoir vous baisser en marchant.
 

La plantation de cannabis prévue fera partie d'une étude visant à étudier les effets de différentes souches de plantes médicinales et à élaborer des normes de qualité pour chaque souche. La recherche sera réalisée en partenariat avec l'Université technique de Munich et l'Université de la Colombie-Britannique à Vancouver, au Canada.
 
Grâce à cette étude, Rossner espère fournir à 150 patients du cannabis cultivé dans son bunker.
Si la recherche et la production nécessaire de marijuana sont approuvées par l'Institut fédéral des médicaments et des services médicaux et l'Office fédéral des stupéfiants en Allemagne, Bunker PPD pourrait commencer à fournir des plantes médicinales à ses clients d'ici mars 2018.
 
 
 





Sur la gauche, Christoph Rossner debout dans sa future ferme de weed. A droite, un ancien centre de contrôle radio


 
Rossner croit fermement aux pouvoirs de guérison du cannabis. À l'âge de 18 ans, son épaule gauche est écrasée par une poutre d'acier lors de son apprentissage dans une entreprise de mécanique industrielle. Il a fumé pour soulager la douleur chronique qu'il éprouvait à la suite de l'accident, et le fait encore aujourd'hui. La seule différence est que maintenant il obtient légalement son cannabis sur prescription. "Au cas où vous vous le demanderiez, je suis high en ce moment", admet-il.
 
En 1994, la Cour constitutionnelle fédérale en Allemagne a rendu légale la détention d'une petite quantité de cannabis, entre cinq et dix grammes, selon la région allemande. À la fin des années 90, Rossner a profité de la demande accrue en mettant en place une «pharmacie illégale de weed.» Sa clientèle a régulièrement augmenté incluant des patients atteints de cancer et d'arthrite. Mais finalement, la police aussi est venue le voir. En 2000, il a été condamné à deux ans et un mois de prison. Il a fini par y passer cinq mois plus quatre mois en thérapie.
 
 
 





Si à un moment quelconque l'alimentation devait être coupée, Rossner peut compter sur quatre générateurs diesel pour fournir à sa plantation de cannabis la lumière nécessaire.


 
Maintenant que le cannabis médical est légal en Allemagne, les autorités estiment que le pays aura besoin de 2200 kilogrammes de weed par an d'ici 2021 pour un approvisionnement adéquat de chaque patient. Rossner pense que les fonctionnaires sous-estiment structurellement le nombre de ceux qui se tourneront vers ce médicament pour les soulager, une fois légalisé. Il estime que l'Allemagne devra produire six fois plus, soit plus de 13 tonnes de cannabis.
 
 
 





Sur la gauche, l'un des couloirs du bunker. Sur la droite, un des nombreux dessins laissés par les soldats sur les murs


 
Nous descendons plus profond dans la crypte. C'est très désolé ici, un sentiment renforcé par des dessins sur les murs, faits il y a des années par des soldats qui s'ennuyaient. Nous passons devant un espace rempli de voûtes de la taille de conteneurs de transport.
.
Ici, il est prévu que les chimistes clonent des souches de cannabis très puissantes. Le four industriel à côté de l'espace était autrefois utilisé pour détruire des matériaux toxiques à des températures de 1600 degrés, mais ces incinérateurs de qualité militaire seront maintenant mis en place pour brûler tout surplus de cannabis - une autre exigence de l'État.
 
 
 




Un espace qui servira à contenir l'une des 80 souches de plantes médicinales à développer dans le bunker


 
Mais Rossner a encore un long chemin à parcourir. Alors que nous sortons du bunker et retournons au soleil, il me dit que ses avocats préparent un procès contre l'Institut Fédéral des Drogues. L'agence demande en effet aux producteurs potentiels de cannabis thérapeutique de prouver qu'ils ont déjà cultivé, traité et livré au moins 50 kilos au cours des trois dernières années.
 
Considérant qu'il était illégal de produire en Allemagne jusqu'à maintenant, Rossner n'arrive pas à comprendre pourquoi le gouvernement s'attendrait à ce que quelqu'un l'ait fait - et encore moins gardé une sorte de trace écrite.
 
 
 





Le bunker nucléaire de l'extérieur


 
Alors qu'il attend l'approbation des autorités allemandes, Rossner garde un œil inquiet sur ses concurrents. Aux États-Unis, un certain nombre d'entreprises achètent systématiquement de plus petits producteurs - une dynamique qui pourrait s'étendre et prendre le contrôle du marché allemand.
Même si son laboratoire n'existe pas encore et qu'il n'y a rien à acheter, Rossner me dit déjà qu'il ne sera pas acheté. Il veut le faire selon ses propres termes, dans son propre bunker nucléaire.
 
Tim Geyer
 
Source: vice.com
This article originally appeared on VICE Germany.
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Par mrpolo,
Au Danemark, l’importation de cannabis à usage médical est interdite. Manu Sareen, qui a pu constater lui-même ses bienfaits thérapeutiques, a porté plainte contre l’Etat pour violation de la législation européenne.

 


Manu Sareen, qui souffrait de stress, a été soigné avec de l’huile de cannabidiol,



l’une des molécules présentes dans le cannabis. JENSEN / SIPA


 

C’était lors d’un conseil des ministres, en 2014. Manu Sareen, 47 ans, alors membre de Gauche radicale, chargé de quatre portefeuilles – l’enfance, l’intégration, l’égalité des chances et les affaires sociales – se met à transpirer à grosses gouttes. Un fonctionnaire lui prend le pouls : il est très élevé, à 150 battements par minute. Son médecin lui prescrit aussitôt une batterie de somnifères. Il ne les prendra jamais : « Ça m’aurait foutu en l’air, je n’avais pas envie de devenir un zombie. »
Il a révélé en début d’année qu’il avait alors commencé, sur les conseils d’un ami, à prendre de l’huile de cannabidiol, l’une des molécules présentes dans le cannabis. « Au bout de quelques jours, je dormais comme un bébé et tous les symptômes liés au stress avaient disparu. » Il regrette de ne pas en avoir parlé publiquement, alors qu’il était encore au gouvernement. « Il y aurait eu un débat public, dont nous avons vraiment besoin aujourd’hui. »
 

« J’ai rencontré des personnes âgées qui avaient vu la police débarquer chez elles pour exiger qu’elles paient une amende de 3 000 couronnes [400 euros]. »


 
L’ancien ministre, désormais auteur de livres pour enfants, est devenu le chef de file pour la légalisation du cannabis médical au Danemark. Vendredi 27 octobre, il a annoncé avoir porté plainte contre l’Etat danois, accusé de violer la législation européenne sur la libre circulation des marchandises, en interdisant et criminalisant l’importation du cannabis médical provenant d’autres Etats membres.
 
Car si, depuis 2011, les médecins danois peuvent prescrire des médicaments à base de cannabis synthétique aux patients atteints notamment de sclérose en plaques, ils sont encore peu nombreux à le faire. Les malades, raconte Manu Sareen, n’ont souvent pas d’autres choix que passer commande par la poste ou trouver un dealeur : « J’ai rencontré des personnes âgées qui avaient vu la police débarquer chez elles pour exiger qu’elles paient une amende de 3 000 couronnes [400 euros]. Elles en étaient toutes retournées. »
 




A partir du 1er janvier 2018, 1 500 patients danois participeront à un essai clinique de traitement à base de cannabis. Un pas vers la dépénalisation ? HENNING BAGGER / SCANPIX / AFP


 
A partir du 1er janvier 2018 et pendant quatre ans, 1 500 patients vont être sélectionnés pour participer à un essai clinique. S’il est concluant, il pourrait déboucher en 2024 sur un projet de loi autorisant l’usage du cannabis médical. Un délai trop long pour Manu Sareen et l’association de patients qu’il préside. Ils ont donc lancé une campagne de crowdfunding, Legalize Nature, pour financer leur action, qu’ils sont prêts à mener jusqu’à la Cour de justice de l’Union européenne.
 
Le directeur de l’Agence du médicament danoise, Thomas Senderovitz, doute des fondements juridiques de la plainte et souligne aussi l’importance de mener des tests avant de légiférer.
Au Danemark, la question est d’autant plus controversée que le pays est fréquemment sujet à des poussées de violence. En cause, une guerre entre des gangs qui se disputent le contrôle du marché de la drogue à Copenhague. Pour certains partis politiques, la légalisation du cannabis permettrait de réduire la criminalité.
Par Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)
 
Source: M le magazine du Monde
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Par terpéne,
Une Cour de justice italienne a acquitté un homme interpellé avec 58 grammes de cannabis en sa possession car il utilisait son « herbe sacrée » pour méditer.
 
Pour expliquer les raisons derrière l’acquittement, la Cour de Bari, petite ville du sud de l’Italie, a expliqué que « les Rastafari suivaient une religion dont les adeptes utilisent du cannabis pour la méditation », ajoutant que la substance n’était qu’à usage personnel.
 

L’homme de 30 ans avait été arrêté en mai 2016 après que la police ait trouvé 8 grammes de cannabis sur lui, et 50 grammes à son domicile.
L’homme avait expliqué qu’il avait installé une pièce pour méditer chez lui, où il écoutait du la musique rasta en fumant du cannabis.
 
Le procureur avait requis 4 mois de prison à son encontre, mais l’avocat de la défense a plaidé que le cannabis était considéré comme une herbe sacrée par la religion rasta.
Les Rastafarians croient en effet aux pouvoirs sacrés du cannabis, et l’utilisent pour méditer et renforcer le sens d’unité et de spiritualité. Une courte prière est traditionnellement récitée avant la consommation.
 
Bien qu’il manque de reconnaissance légale à l’international, le rastafarisme est considéré comme une religion en Jamaïque d’où il est originaire. Avant de dépénaliser le cannabis, la Jamaïque avait d’ailleurs autorisé l’usage sacré de l’herbe.
 
Reste à savoir si cette décision de justice fera jurisprudence, ce qui pourrait pousser bon nombre d’Italiens à se convertir.
 
​source: newsweed.fr
 
Jurisprudence italienne lire aussi: The Independent.co.uk de juillet2008
ou le Courrier International que nous avions relaté à l'époque
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Par mrpolo,
Les membres du potentiel gouvernement de coalition allemand, dont le parti de la Chancelière Angela Markel, se rapprocheraient d’un accord pour légaliser le cannabis.
 
 
 

L’Union Chrétienne Démocrate de Markel et son allié, l’Union Chrétienne Sociale, ont remporté l’élection de septembre, mais ont perdu de nombreux sièges et n’ont pas une majorité claire. Pour commencer son 4è mandat, Merkel a besoin d’une forte coalition pour l’aider à gouverner.
 
Les tractations sont en cours avec les Verts (Grün) et le Parti Démocratique Libre (FDP). Assez cocasse pour que cela soit noté, la coalition est surnommée « Jamaïque », en référence aux couleurs du drapeau du pays et de chacun des partis : vert pour les Verts, jaune pour les libéraux et noir pour les conservateurs.
 
L’alliance devrait officialiser un accord de politique sur le cannabis vers la fin des pourparlers, après que l’ensemble des autres sujets soit parcouru, selon le Stuttgarter-Zeitung. Le cannabis serait notamment distribué en pharmacie.
 
« Nous sommes prêts à faire ça » a d’ailleurs déclaré Fritz Becker, le président de l’Association des Pharmaciens Allemands, sur le sujet.
Les commerces pourraient ainsi « conseiller sur les risques et les effets secondaires, assurer un bon service à la clientèle et s’assurer de la qualité des produits » a-t-il ajouté.
D’autres sujets sont en jeu dans cette potentielle coalition de gouvernement, dont l’immigration et la politique sur le climat.
 
Si les négociations aboutissent à un accord de légalisation du cannabis, l’Allemagne serait le deuxième pays en quelques semaines dans lequel un gouvernement inter-parti pousse à aller vers la fin de la prohibition. La coalition gouvernementale de Nouvelle-Zélande a en effet mené la Première ministre Jacinda Ardern à annoncer un référendum sur la légalisation du cannabis d’ici 2020.
 
Aurélien BERNARD
 
Source: newsweed.fr
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Par mrpolo,
Une nouvelle loi entre en vigueur en Pologne mardi pour autoriser l’accès à une formule plus fortement dosée pour le recours au cannabis médical. Sujet sensible pour son électorat, le gouvernement conservateur avance avec précaution sur cette question et refuse d’autoriser la production, même dans un but médical, dans le pays.
 

Le kit médical pour les patients autorisés à utiliser

du cannabis pour atténuer leur pathologie | AFP

 

Un petit garçon secoue malgré lui ses mains violemment, en avant et en arrière. Puis ses agitations cessent peu après avoir reçu dans la bouche de la part de sa mère quelques gouttes d’huile couleur ambre : du cannabis médical.
Krzysztof est un garçon polonais de 5 ans, espiègle et souriant, atteint de trisomie 21. Ses parents affirment que l’huile de cannabis médical qu’ils lui donnent depuis deux ans a changé leur vie.
 
« Nous avons essayé la marijuana médicale en dernier ressort, quand tout a échoué à soulager ces crises violentes. Cela a commencé à s’améliorer dès le premier jour », indique Artur Schewe, le père du garçon.
 
Les médicaments conventionnels n’arrivaient alors plus à atténuer les plus de 200 crises d’épilepsie journalières qui épuisaient Krzysztof.
 
À lire aussi : Cannabis. L’efficacité thérapeutique du psychotrope serait limitée
« Nous en avons été ravis parce que quelques jours auparavant nous nous préparions déjà au départ de notre fils », dit ce courtier en assurances de 52 ans.
 
Un accès très limité
 
Comme les Schewe, de nombreuses familles ont recours au cannabis médical et une nouvelle loi entrée en vigueur mardi autorise l’accès à une formule plus fortement dosée mais des voix s’élèvent pour déplorer que cet accès reste très limité.
« Nous avons vu des effets bénéfiques incroyables », raconte la mère du garçon, Dorota, le nombre de crises ayant baissé d’environ 80 %.
 
« Krzysztof est devenu beaucoup plus actif, il a commencé à rire et à pleurer. Il joue, il arrive à se concentrer et son système immunitaire est plus fort, son état de santé est bien meilleur », ajoute-t-elle.
 
Le cannabis administré au garçonnet avait une concentration élevée de Cannabidiol, CBD - un agent anti-inflammatoire qui n’a pas d’effets euphorisants - et des traces infimes du tetrahydrocannabinol (THC), une substance psychoactive.
Le THC est considéré comme plus efficace dans le traitement de douleurs chroniques, de stress post-traumatique et dans les soins palliatifs.
 
Avec la nouvelle loi, un taux plus élevé du THC est désormais permis.
Mais les Schewe, et d’autres partisans de ce produit, estiment que des dispositions de la nouvelle législation rendent le traitement peu accessible.
 
Seulement de la marijuana d’importation
 
« Les patients polonais auront un accès limité à ce traitement parce que nous ne produisons pas la marijuana médicale chez nous », regrette le Dr Marek Bachanski, pédiatre neurologue, qui a ouvert la voie à la marijuana médicale en Pologne pour des traitements d’épilepsie chez les enfants.
 
La loi stipule que les médicaments à base de cannabis avec un taux important de THC peuvent être fabriqués dans des pharmacies polonaises seulement sur ordonnance et à partir de la marijuana importée.
 
Bien que les importations soient plus coûteuses, les députés ont craint que l’autorisation de la culture domestique ouvre la porte à la légalisation de la marijuana pour des fins récréatives.
Or, selon M. Bachanski, il n’y a déjà « pas assez de marijuana médicale importée des Pays-Bas » et les livraisons adéquates « arriveront seulement l’année prochaine. »
 
Manque de savoir-faire
 
Il y a aussi « juste une poignée » de médecins en Pologne sachant appliquer la marijuana médicale et les pharmaciens manquent de savoir-faire et d’équipements nécessaires pour réaliser les prescriptions, ajoute M. Bachanski.
 
Selon les règles européennes, les patients ne pouvant pas réaliser leurs prescriptions en Pologne, peuvent le faire dans un des 13 autres pays membres de l’UE où la marijuana médicale est légale, mais cela augmente le coût du traitement.
 
Les critiques prônent la nécessité d’une nouvelle législation autorisant la culture et la fabrication sur place de la marijuana médicale, ce qui la rendrait meilleur marché et en faciliterait l’accès.
Mais le ministre polonais de la Santé Konstanty Radziwill considère que ces préoccupations sont exagérées, des dizaines de patients, particulièrement des enfants, bénéficiant au cas par cas de financements spéciaux et de permis d’importation de marijuana médicale.
 
Source: Ouest France avec AFP
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Par mrpolo,
Le Conseil de gouvernement a validé ce vendredi une phase-test pour l’utilisation du cannabis médical au Luxembourg.
 


Dans une première phase, les patients atteints de douleurs chroniques pourront



bénéficier de ce traitement. (Photo : AFP)


 

Le Premier ministre, Xavier Bettel, a annoncé lors du briefing à l’issue de la réunion hebdomadaire des ministres que le gouvernement avait validé un accord de principe pour la prescription du cannabis médical au Grand-Duché. «On suit l’exemple de plusieurs autres pays européens», a souligné le chef du gouvernement.
 
Dans une première phase, les patients atteints de douleurs chroniques pourront bénéficier de ce traitement. Il s’agit notamment des gens atteints de multiple-sclérose ou ceux qui souffrent des effets d’une chimiothérapie. «Il ne s’agit pas d’une solution pour tous, mais on va travailler sur un plan adapté», précise Xavier Bettel.
 
Lors de cette phase-test, dont les détails seront encore annoncées par la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, la distribution du cannabis se fera uniquement par les pharmacies des hôpitaux. Il ne sera également pas permis à tous les médecins de prescrire du cannabis médical.
 
David Marques
 
Source: lequotidien.lu
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Par mrpolo,
Un festival du cannabis aura lieu dans le Bas-Saint-Laurent la fin de semaine du 1er juillet 2018, date à laquelle le pot sera légalisé.
 


Crédit photo : iStock


 

Le groupe derrière cette initiative a annoncé ses couleurs en créant une page Facebook, mais sans dévoiler le lieu exact du festival ni la programmation.
 
Chose certaine, il aura lieu dans le Bas-Saint-Laurent.
 
L’organisation veut réserver les dates du 30 juin au 2 juillet 2018 pour offrir le premier festival du cannabis au Québec, qui a pour but de sensibiliser et éduquer la population aux bienfaits de la plante tant pour la santé humaine que celle de la planète.
 
Une des missions du festival sera aussi d’éduquer la population au sujet des propriétés médicinales du cannabis et à sensibiliser sur la consommation responsable du cannabis récréatif.
 
La date prévue pour la légalisation par le gouvernement Trudeau est le 1er juillet 2018. C’est donc dire qu’elle surviendra durant la nuit du samedi à dimanche du festival, dont la programmation sera annoncée au printemps prochain.
 
Éducation surtout
 
Celui qui a cofondé le festival environnemental ÉchoFête de Trois-Pistoles, l’activiste Mikael Rioux est entre autres derrière cette initiative.
«Nous on est là parce que cette plante a des vertus autant thérapeutiques que pour la santé de la planète. On ne parlera même pas de tout ce qui est récréatif. On sait qu’il va y avoir des «poteux» qui vont venir au festival, mais ce n’est vraiment pas ça que l’on veut mettre de l’avant», indique Mikael Rioux.
 
S’il y a des kiosques sur le cannabis récréatif, ils porteront surtout sur la façon responsable de consommer, surtout pour une première fois.
 
Il y aura aussi certains éléments politiques. «On aimerait promouvoir le fait que la façon dont le développement se dessine, avec des mégas serres gigantesques, ce n’est pas la meilleure, on trouve plutôt que le meilleur modèle ce serait celui de coopératives dans les régions du Québec», ajoute Mikael Rioux.
 
Source: journaldequebec.com
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Par mrpolo,
Raphael Mechoulam et Francesca Levi-Schaffer, de l’université hébraïque, vont entreprendre une étude financée par la start-up israélo-britannique CIITECH
 
 
 

Un médecin montre à un petit garçon comment utiliser son inhalateur



pour l'asthme. Illustration. (Crédit : LeventKonuk/iStock by Getty Images)


 

CIITECH, une start-up israélo-britannique de biotechnologie qui cherche à développer et commercialiser des produits cannabiques thérapeutiques, a annoncé qu’elle allait financer un projet avec l’université hébraïque de Jérusalem pour trouver des moyens d’utiliser le cannabis dans le traitement de l’asthme.
 
CIITECH a indiqué que le projet sera mené par le Centre multidisciplinaire de recherche sur le cannabis de l’université hébraïque, et dirigé par le professeur Raphael Mechoulam, pionnier de la recherche dans le domaine du cannabis, et sa collègue, le professeur Francesca Levi-Schaffer, spécialisée dans la recherche sur l’asthme. Le projet a été choisi parmi une dizaine d’autres sur la recherche cannabique, a indiqué Clifton Flack, le fondateur de CIITECH.
« Israël est l’épicentre de la recherche et du développement sur le cannabis, et la plupart de ces travaux se déroulent à l’université hébraïque, a dit Flack, joint par téléphone. L’asthme est un sujet cher à mon cœur puisque j’en souffre. » Il n’a pas précisé le montant du financement alloué par son entreprise au projet.
 
Les deux scientifiques de l’université hébraïque commenceront par chercher si un dérivé du cannabidiol (CBD) a un effet inhibiteur sur l’inflammation des voies aériennes qui cause l’asthme. Le CBC est la molécule qui n’a pas l’effet psychotrope des cannabinoïdes, que l’on retrouve dans les souches classiques de chanvre comme de cannabis. L’année dernière, le Royaume-Uni a reclassifié le cannabis, ce qui permet au CBD d’être à présent légal dans le pays, et disponible à la vente sur le territoire et sur internet, selon un communiqué de CIITECH.
 

 
Le professeur Raphael Mechoulam de l’université hébraïque, à gauche, avec Clifton Flack, fondateur de CIITECH. (Crédit :autorisation)
L’asthme est une maladie inflammatoire des voies aériennes pulmonaires, fréquente chez l’enfant comme chez l’adulte, qui peut avoir des conséquences importantes sur la santé des patients. Entre 1990 et 2015, l’incidence mondiale de l’asthme a doublé. Selon Asthma UK, 5,4 millions de personnes sont soignées pour cette maladie dans le pays, dont 1,1 million d’enfants, l’un des taux les plus élevés d’Europe. En plus de l’asthme, d’autres pathologies inflammatoires, comme la rhinite allergique, la dermatite atopique et les allergies alimentaires, touchent environ 20 % de la population mondiale, et leur incidence continue d’augmenter.
 
« Nous savons que le CBD a des propriétés anti-inflammatoires et nous sommes impatients de découvrir s’il sera efficace dans le traitement de l’asthme et des pathologies respiratoires liées », a déclaré Mechoulam, professeur de l’université hébraïque, dans le communiqué.
L’université hébraïque a récemment ouvert un Centre multidisciplinaire de recherche sur le cannabis, dirigé par le Dr Joseph Tam. Il est l’un des meilleurs instituts mondiaux du domaine. L’environnement régulatoire et l’écosystème de soins collaboratif du pays placent Israël en première ligne des avancées sur le cannabis thérapeutique. Le laboratoire de Levi-Schaffer travaille sur de nouveaux moyens de traiter les allergies, et a récemment commencé une étude concernant les effets des composés cannabinoïdes sur les cellules, dont les éosinophiles, qui jouent un rôle dans les maladies allergiques.
 
« La plupart des symptômes des patients souffrant de pathologies allergiques sont contrôlés par des médicaments symptomatiques ou par des corticoïdes. Cependant, certains patients sont résistants aux corticoïdes et des maladies allergiques, comme l’asthme sévère, ne sont pas traitées correctement », selon la classification de l’Organisation mondiale de la Santé, a dit Levi-Schaffer. « Nous pensons que notre étude fournira une solution nouvelle et efficace pour soigner cette maladie. »
 






Un ingénieur agronome israélien inspecte les plants de marijuana à la BOL (Breath Of Life) Pharma dans la deuxième plus grande plantation de cannabis médical du pays, près de Kfar Pines dans le nord d’Israël, le 9 mars 2016 (Crédit : Jack Guez/AFP)


 
« A notre connaissance, deux études basées sur les cannabinoïdes ont été publiées avec des modèles d’asthme chez le rat et le cobaye, la dernière en 2015, a précisé Levi-Schaffer par e-mail. C’est la première étude qui évalue l’effet du CBD sur les mastocytes et les éosinophiles, et dans un modèle d’asthme souris qui ressemble étroitement à la maladie humaine. »
 
Les mastocytes et les éosinophiles sont des globules blancs qui jouent un rôle dans les allergies.
Israël compte une masse critique de scientifiques et de médecins qui connaissent et sont ouverts à l’usage thérapeutique du cannabis. Il existe une forte industrie de la biotechnologie et il y a également des chercheurs dans des instituts et des universités de pointe qui soutiennent ces travaux. Les chercheurs de l’université hébraïque et d’ailleurs en Israël ont montré que le CBD et les dérivés du CBD avaient un effet sur des maladies comme l’épilepsie, la schizophrénie et d’autres pathologies psychiatriques, la douleur, certains cancers, et le diabète de type I. La plupart des études ont été réalisées sur des animaux, mais pour l’épilepsie, la schizophrénie et l’anxiété, le CBD a été testé avec succès chez des patients, a indiqué Mechoulam.
 
Flack a précisé que les recherches se concentreraient sur la production d’un supplément alimentaire plutôt que sur un médicament, afin d’éviter les millions de dollars d’investissements et le long processus d’approbation qu’un médicament nécessiterait. De plus, pour des raisons évidentes, le produit éventuel ne sera probablement pas un joint à fumer, mais un comprimé ou un inhalateur avec le CBD nécessaire pour apaiser l’inflammation, a-t-il ajouté. Levi-Schaffer pense que la forme de médication la plus probable sera un composé à inhaler dérivé du CBD.
« Nous espérons avoir les résultats préliminaires de l’étude d’ici six mois », a dit Flack. L’entreprise a déjà vendu des produits basés sur le CBD aux Royaume-Uni, a-t-il dit, et cherche à soutenir les produits vendus par des études solides.
 
« Le cannabis pourrait bien devenir le médicament merveilleux du siècle, a dit Flack. Beaucoup des bénéfices et des composés thérapeutiques de la plante n’ont pas encore été exploités, et nous sommes heureux de participer à ce nouveau champ thérapeutique stimulant en extension. »
L’idée, a dit Flack, est de faire la recherche et le développement en Israël et de vendre le produit sous forme de complément alimentaire au Royaume-Uni. CIITECH demandera d’autres études sur le CBD à l’université hébraïque, pour traiter d’autres pathologies, et qui devraient être annoncées dans les prochains mois, a-t-il ajouté
 
Shoshanna Solomon
 
Source: timesofisrael.com
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Par mrpolo,
Les Can­na­bis So­cial Club prônent la ré­gle­men­ta­tion du mar­ché du can­na­bis. Au mé­pris de la loi, ils mu­tua­lisent la pro­duc­tion pour four­nir leurs membres en toute trans­pa­rence. En at­ten­dant leur lé­ga­li­sa­tion…

 
 
 

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Dès la cage d’es­ca­lier d’un petit im­meuble sans charme du centre d’An­vers flotte une odeur dou­ceâtre. Le bu­reau mi­nus­cule que se par­tagent Els Ver­meesch et Manu Mo­reau est en­com­bré d’un fa­tras in­des­crip­tible. Les éta­gères dé­bordent de bou­quins, de codes ju­ri­diques et d’ou­vrages de ré­fé­rence. Au mur, des af­fiches mi­li­tantes ar­borent des feuilles à cinq branches, fixées par­fois avec des au­to­col­lants anti-NVA. Sur le bu­reau, entre des va­po­ri­sa­teurs et la pa­pe­rasse, il y a des ex­traits vé­gé­taux sé­chés. Nous sommes au siège de Trekt uw Plant, l’un des plus an­ciens Can­na­bis So­cial Club de Bel­gique.

Un Can­na­bis So­cial Club? Ne vous at­ten­dez pas à trou­ver, sous ce vo­cable, un salon aux fau­teuils pro­fonds, ni un lieu bai­gné de mu­sique la­tino. Ces as­so­cia­tions mi­litent pour la lé­ga­li­sa­tion ou en tout cas la dé­pé­na­li­sa­tion de l’usage du can­na­bis. Au mur, der­rière Els Ver­meesch qui di­rige l’ASBL, un gi­gan­tesque por­trait de Joep Oomen. Dé­cédé en mars 2016, Oomen a lutté pen­dant plus de 25 ans pour la li­bé­ra­li­sa­tion du can­na­bis. "Il a mi­lité pen­dant des an­nées pour la dé­pé­na­li­sa­tion du can­na­bis et pour une po­li­tique de drogues plus hu­maine. En fon­dant les Can­na­bis So­cial Club en Bel­gique dès 2006, il est passé à l’acte, au-delà du mi­li­tan­tisme", es­time Ver­meesch.

Le nombre de fu­meurs de can­na­bis ne cesse d’aug­men­ter en Bel­gique. Entre 2001 et 2013, le nombre de per­sonnes ayant fumé du can­na­bis au moins une fois dans leur vie est passé de 10 à 14% en Flandre, de 8,6 à 14,8% en Wal­lo­nie et de 17 à 22% à Bruxelles. On es­time entre 400 et 500.000 le nombre de consom­ma­teurs ré­gu­liers en Bel­gique.
 







Bien­tôt un Can­na­bis So­cial Club à Liège?


 


Selon les chiffres de la Com­mis­sion eu­ro­péenne, 59% des jeunes Belges af­firment pou­voir se pro­cu­rer fa­ci­le­ment du can­na­bis. Et pour­tant l’ar­se­nal ré­pres­sif, lé­gis­la­tif et ju­di­ciaire n’a ja­mais été aussi dur pour contrer le tra­fic de drogues sous toutes ses formes. Sur le plan ju­di­ciaire, près 70% des in­frac­tions en ma­tière de drogues sont liées au can­na­bis, avec plus de 30.000 in­frac­tions no­tées en 2013, un re­cord.

"C’est un constat d’échec de la po­li­tique ré­pres­sive", es­time Ju­lien Uyt­ten­dael dé­puté ré­gio­nal bruxel­lois et ré­dac­teur de la pro­po­si­tion de loi fé­dé­rale dé­po­sée par le PS, vi­sant à ré­gle­men­ter le mar­ché du can­na­bis. "Cette ré­pres­sion coûte pour­tant très cher. Cet ar­gent pour­rait être uti­lisé plus ef­fi­ca­ce­ment dans une po­li­tique d’ac­com­pa­gne­ment d’un mar­ché ré­gulé et dé­cri­mi­na­lisé".

"Le mar­ché du can­na­bis montre un pa­ra­doxe fon­da­men­tal", ex­prime Paul De Grauwe, éco­no­miste de la Lon­don Eco­no­mics School et co­au­teur d’un livre sur le sujet (1). "Plus la ré­pres­sion aug­mente, plus le prix pour le consom­ma­teur aug­mente par un mé­ca­nisme éco­no­mique de base. Ce qui a pour consé­quence une ren­ta­bi­lité ac­crue de la pro­duc­tion de drogue et une in­ten­si­fi­ca­tion du com­merce de can­na­bis. Pour ré­su­mer, plus on le ré­prime, plus le tra­fic de can­na­bis est flo­ris­sant…"
Est-on dès lors face à un cercle vi­cieux? "Non, pour­suit Paul De Grauwe qui met en pa­ral­lèle la pro­hi­bi­tion de l’al­cool aux Etats-Unis. La ré­pres­sion très dure a fait ap­pa­raître une cri­mi­na­lité qui a to­ta­le­ment dis­paru lors son abo­li­tion." Dans ce cas de fi­gure, la li­bé­ra­li­sa­tion du can­na­bis fa­vo­ri­se­rait donc sa dé­cri­mi­na­li­sa­tion. "L’ex­pé­rience de ré­gle­men­ta­tion menée au Por­tu­gal le montre, cer­tains quar­tiers de Lis­bonne sont re­de­ve­nus beau­coup plus sûrs au­jour­d’hui, sans que la consom­ma­tion aug­mente."

Ré­gle­men­ta­tion plu­tôt que li­bé­ra­li­sa­tion

Les Can­na­bis So­cial Clubs (CSC), qui re­groupent un petit mil­lier de membres en Bel­gique, se placent dans le débat pour une li­bé­ra­li­sa­tion, mais sur­tout une ré­gle­men­ta­tion du com­merce. Leur fonc­tion­ne­ment se base sur une charte très pré­cise mise au point par Joep Oomen, qui prône la trans­pa­rence to­tale, du plant de can­na­bis au consom­ma­teur.

De­puis 1930, les drogues, toutes les drogues, sont in­ter­dites en Bel­gique. Le can­na­bis bé­né­fice d’une to­lé­rance, for­ma­li­sée dans une di­rec­tive mi­nis­té­rielle de 2005 qui "ferme les yeux" sur sa dé­ten­tion pour un usage per­son­nel, soit 3 grammes ou un plant par per­sonne. Les Clubs pro­fitent de cette to­lé­rance. "La di­rec­tive ne dit pas qu’on ne peut pas re­grou­per ces plants en un seul lieu", fait re­marque Xa­vier Cop­pens, res­pon­sable de Trekt uw Plant Bruxelles. Les clubs pro­posent donc à leurs membres de mu­tua­li­ser la pro­duc­tion et la dis­tri­bu­tion.

Chaque plant de can­na­bis, ex­ploité par un culti­va­teur ex­terne, est no­mi­na­tif et chaque membre du club signe une dé­cla­ra­tion de pro­priété. La pro­duc­tion, mu­tua­li­sée, sera re­dis­tri­buée no­mi­na­ti­ve­ment à tous les membres dans le cadre de bourses d’échange. "On ne vend pas le can­na­bis! Les membres paient un dé­fraie­ment pour le ser­vice qui a été fourni", mar­tèle Xa­vier Cop­pens pour des rai­sons ju­di­ciaires évi­dentes.
 

"Nous obli­geons nos culti­va­teurs dé­cla­rer les re­ve­nus que nous leur ver­sons."
 

Sur le pa­pier, cela semble lim­pide. Dans les faits, les par­quets ne l’en­tendent pas de la même oreille. En mai der­nier, le Col­lège des pro­cu­reurs gé­né­raux a rap­pelé que, pour peu qu’elle existe en­core, la to­lé­rance de la consom­ma­tion per­son­nelle doit être ap­pli­quée au sens le plus strict. Pas de mu­tua­li­sa­tion ou de par­tage de pro­duc­tion donc. Et de rap­pe­ler les peines en­cou­rues: trois mois à cinq ans pour les culti­va­teurs ou les re­ven­deurs. Dans le cadre d’une as­so­cia­tion, la peine peut être por­tée à 10 à 15 ans de ré­clu­sion, 15 à 20 ans dans le chef des di­ri­geants de ces as­so­cia­tions.

Ce com­mu­ni­qué pé­remp­toire pré­cé­dait d’une se­maine à peine une im­por­tante opé­ra­tion de po­lice qui vi­sait les CSC. Au terme de plu­sieurs mois d’en­quête, la po­lice a ef­fec­tué plus d’une di­zaine de per­qui­si­tions ci­blées et saisi plus d’un mil­lier de plants. Els Ver­meesch et Manu Mo­reau, de même que des culti­va­teurs, se sont re­trou­vés du­rant trois se­maines der­rière les bar­reaux. "Fi­na­le­ment cette opé­ra­tion très mé­dia­ti­sée nous a servi de tri­bune. Nous avons pu faire pas­ser notre mes­sage et aussi nous dis­cul­per de la plu­part des ac­cu­sa­tions qui étaient di­ri­gées contre nous", fait re­mar­quer Ver­meesch.

Trans­pa­rence

On l’a dit, la trans­pa­rence est le maître mot de ces clubs. "C’est le seul moyen d’évi­ter d’être une cible ju­di­ciaire pour d’autres mo­tifs…", constate Els Ver­meesch. Cela com­mence par l’ad­mis­sion des membres au sein de l’ASBL, à la suite d’un en­tre­tien qui per­met de dé­ter­mi­ner la consom­ma­tion du can­di­dat, et les pro­blèmes éven­tuels qui peuvent y être liés. "Nous ne fai­sons pas de pro­sé­ly­tisme.

Pas ques­tion d’ac­cueillir un membre trop jeune ou un nou­veau consom­ma­teur en­core oc­ca­sion­nel. C’est le pre­mier tra­vail de pré­ven­tion", pour­suit Ver­meesch dont les membres af­fichent une moyenne d’âge de 37 ans. Chaque membre signe un en­ga­ge­ment à res­pec­ter la charte: fumer uni­que­ment dans une sphère pri­vée, ne pas faire de pub, ne pas trou­bler l’ordre pu­blic, ne pas être membre de plu­sieurs clubs… "Au moindre man­que­ment, c’est l’ex­clu­sion."
 




Els Vermeesch de "Trekt uw Plant: Cannabis Social Club". Association qui milite pour la dépénalisation du cannabis et la culture "domestique" de cannabis © Tim Dirven

 
Le culti­va­teur fait aussi l’ob­jet d’une at­ten­tion par­ti­cu­lière. "C’est le maillon le plus fra­gile, c’est lui qui prend le plus de risques", pour­suit Mo­reau.

Entre le Club et le culti­va­teur, un contrat de 12 pages pré­cise les condi­tions de qua­lité et d’hy­giène de la plan­ta­tion, la lo­ca­li­sa­tion en Bel­gique (sinon cela de­vient du tra­fic in­ter­na­tio­nal), la sé­cu­rité d’ac­cès aux ins­tal­la­tions, l’ab­sence de nui­sance pour le voi­si­nage, la lé­ga­lité des four­ni­tures (no­tam­ment l’élec­tri­cité dont les plan­ta­tions sont très gour­mandes pour hâter la crois­sance)… "Il doit y avoir entre nous une grande re­la­tion de confiance. On in­ter­dit par ailleurs qu’il four­nisse sa pro­duc­tion à d’autres fi­lières", pré­cise en­core Mo­reau.

Les clubs éri­gés en ASBL s’as­treignent à une comp­ta­bi­lité aussi pré­cise que pos­sible. "Nous obli­geons par exemple nos culti­va­teurs à dé­cla­rer les re­ve­nus que nous leur ver­sons pour évi­ter toute forme de blan­chi­ment d’ar­gent. En plus du risque ju­di­ciaire, cela en a dé­cou­ragé plus d’un…", constate Cop­pens. Trekt uw Plant Bruxelles n’a d’ailleurs plus de culture pour l’ins­tant faute de trou­ver un culti­va­teur qui veuille bien res­pec­ter ces règles.

Sé­cu­rité et qua­lité

L’ob­jec­tif des clubs n’est pas que de mu­tua­li­ser la pro­duc­tion de leur herbe fé­tiche. C’est aussi une ma­nière de contrô­ler la qua­lité du pro­duit final et de ga­ran­tir la sé­cu­rité de l’ap­pro­vi­sion­ne­ment. "Enfin, je ne me sens plus un cri­mi­nel en al­lant ache­ter un pac­son au coin d’une rue glauque", ra­conte un consom­ma­teur af­fi­lié.


Le prix de vente du gramme lé­ga­lisé pour­rait éga­le­ment com­prendre des ac­cises, comme pour le tabac ou l’al­cool.

 
En de­man­dant une contri­bu­tion de 7 euros par gramme à ses membres, les clubs se placent très en des­sous des prix pra­ti­qués dans la rue. "Dans les cof­fee-shops hol­lan­dais, c’est 12 euros en­vi­ron, mais ils sont main­te­nant in­ter­dits aux Belges. En rue, cela va de 12 à 15 euros le gramme. Mais on ne sait pas tou­jours ce qu’on a", pré­cise Ju­lien Van Cal­ster, qui gère l’ASBL Peace à Liège.

Le mar­ché noir est peu fiable en termes de qua­lité. Les ex­traits de can­na­bis sont mé­lan­gés à du sucre, du verre pilé ou d’autres sub­stances en­core pour les alour­dir. "Lors­qu’on achète de l’al­cool, on sait ce qu’on a dans la bou­teille. Pour le can­na­bis acheté en rue, c’est l’in­con­nue. Et les sub­stances ajou­tées peuvent être par­ti­cu­liè­re­ment no­cives pour la santé", fait re­mar­quer Paul De Grauwe.

Mar­ché sans but lu­cra­tif

Même si cela semble uto­pique, les can­na­bis clubs visent à créer un mar­ché sans but lu­cra­tif. La pro­po­si­tion de loi vi­sant à ré­gle­men­ter le mar­ché du can­na­bis en Bel­gique, dé­po­sée par les so­cia­listes De Meyer, Di Rupo et On­ke­linx, par­tage cette vi­sion. Elle se base très lar­ge­ment sur les prin­cipes de la charte de Oomen. "Si l’on veut lut­ter contre les fi­lières cri­mi­nelles qui tiennent le mar­ché, il faut ap­por­ter de meilleurs ar­gu­ments. Le prix en est un, de même que la qua­lité du pro­duit et la sé­cu­rité d’ap­pro­vi­sion­ne­ment", pré­cise Ju­lien Uyt­ten­dael, ré­dac­teur de la pro­po­si­tion.

La pro­po­si­tion ne re­con­naît que deux types de cultures: la culture propre et les CSC, su­per­vi­sés par un or­gane de contrôle in­dé­pen­dant pour suivre la pro­duc­tion de la graine à la vente. "Les culti­va­teurs sont payés 5 euros le gramme, mais ce prix com­prend la prime de risque. Dès le mo­ment où la pro­duc­tion est lé­ga­li­sée, cette prime dis­pa­raît pour abais­ser le prix de re­vient à 1 ou 2 euros. La marge doit ser­vir à fi­nan­cer les ASBL et cet ‘Af­sca’ du can­na­bis", ana­lyse Uyt­ten­dael. Ac­tuel­le­ment, chaque test de qua­lité que pra­tique ré­gu­liè­re­ment Trekt uw Plant coûte 500 euros. Le prix de vente pour­rait éga­le­ment com­prendre des ac­cises, comme pour le tabac ou l’al­cool, évoque Paul De Grauwe.

Dé­po­sée en sep­tembre der­nier, la pro­po­si­tion a ce­pen­dant peu de chance de trou­ver une ma­jo­rité sous cette lé­gis­la­ture, même si les ac­teurs des CSC per­çoivent un chan­ge­ment dans cer­tains par­tis, sui­vant les exemples in­ter­na­tio­naux.
Mais des ini­tia­tives lo­cales pour­raient voir le jour à Liège et Mons, villes de deux des si­gna­taires de la pro­po­si­tion. À Mons, Elio Di Rupo a an­noncé sa vo­lonté de créer un Can­na­bis So­cial Club à des fins scien­ti­fiques et mé­di­cales. Les dis­cus­sions sont en cours, no­tam­ment avec le mi­nis­tère de la Santé pour fixer le cadre de cette ex­pé­rience en col­la­bo­ra­tion avec l’Hô­pi­tal Am­broise Paré.

 
"Le mar­ché du can­na­bis montre un pa­ra­doxe fon­da­men­tal: plus on le ré­prime, plus le tra­fic de can­na­bis est flo­ris­sant."


À Liège, l’ini­tia­tive vient de la base. Le pro­jet de CSC dé­fendu par l’ASBL Peace a reçu l’as­sen­ti­ment de Willy De Meyer, le bourg­mestre, du com­mis­saire de Po­lice local, mais il achoppe au ni­veau du par­quet, qui af­fiche pour l’ins­tant une fin de non-re­ce­voir. À noter que, jus­qu’à pré­sent, les pré­cé­dentes ini­tia­tives de CSC en Wal­lo­nie, à Namur ou Tour­nai no­tam­ment se sont toutes ter­mi­nées de­vant les tri­bu­naux. Le pro­jet de l’ASBL Peace pré­voit en outre de la créa­tion d’em­plois d’en­ca­dre­ment, mais aussi via la va­lo­ri­sa­tion des pro­duits dé­ri­vés, comme c’est le cas pour le chanvre agri­cole.
 
Pré­ven­tion
On l’a dit, les CSC se targuent aussi d’un rôle de pré­ven­tion et d’in­for­ma­tion. "On est bien conscient que le can­na­bis peut être dan­ge­reux pour la santé. Comme l’al­cool ou le tabac si la consom­ma­tion n’est pas maî­tri­sée. Ou comme les jeux d’ar­gent d’ailleurs. Je fume de­puis l’âge de 13 ans, mais je suis père de 2 en­fants et j’ai un em­ploi stable. Tout va très bien merci!", ra­conte Ju­lien Van Cal­ster, ini­tia­teur du pro­jet lié­geois via l’ASBL Peace.
Ce n’est pas tou­jours le cas. Entre 2006 et 2011, le nombre de prise en charge pour des pro­blèmes liés à une consom­ma­tion ex­ces­sive de can­na­bis par les centres psy­chia­triques a dou­blé, tri­plé même pour les pro­blèmes de dé­pen­dance.
Les clubs dis­pensent donc de l’in­for­ma­tion sur les pro­prié­tés des dif­fé­rentes es­pèces ou sur la ma­nière de consom­mer. "On pri­vi­lé­gie main­te­nant les va­po­ri­sa­teurs, qui chauffent la graine de can­na­bis sans la brû­ler. Cela li­bère les bonnes sub­stances et on évite la no­ci­vité et l’ac­cou­tu­mance du tabac", fait re­mar­quer Mo­reau.
Les CSC s’ef­forcent aussi de dé­pis­ter les membres en sur­con­som­ma­tion et de les orien­ter vers les ser­vices res­sources en mi­lieu hos­pi­ta­lier. "La dé­cri­mi­na­li­sa­tion de l’usage du can­na­bis per­met­trait d’en faire des pa­tients plu­tôt que des cri­mi­nels", conclut Paul De Grauwe.
(1) "Le Can­na­bis sous contrôle. Com­ment?" Tom De­corte, Paul De Grauwe et Jan Tyt­gat, Lanoo Cam­pus, 150 p.
 
par Laurent Fabri

Source: lecho.be
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Par mrpolo,
(Ottawa) Alors qu'il compte légaliser la consommation de la marijuana dans moins de 10 mois, le gouvernement fédéral ne dispose toujours pas de données scientifiques fiables sur la quantité de cannabis qu'un individu peut consommer avant que cela ne nuise à sa capacité de conduire un véhicule.
 





 

Le ministère fédéral de la Justice recommande à ceux qui choisiront de consommer du cannabis,



une fois que la vente de cette drogue sera légalisée, de ne pas prendre le volant.



PHOTO ARCHIVES THE NEW YORK TIMES


 
 
 
Ottawa ne dispose pas non plus d'étude sur le temps qu'une personne devrait attendre après avoir fumé de la marijuana avant de conduire sa voiture.
Résultat : le ministère fédéral de la Justice recommande tout simplement à ceux qui choisiront de consommer du cannabis, une fois que la vente de cette drogue sera légalisée aux quatre coins du pays à compter du 1er juillet 2018, de ne pas prendre le volant.
 
C'est du moins ce que propose le gouvernement Trudeau dans son projet de règlement sur la concentration de drogue dans le sang publié vendredi dernier dans la Gazette du Canada.
«Il est à signaler que le THC est une molécule plus complexe que l'alcool et l'état de la science ne permet pas de donner aux conducteurs des indications générales sur la quantité de cannabis qu'il est possible de consommer avant qu'il ne soit plus sécuritaire de conduire ou avant que les niveaux proposés ne soient dépassés», peut-on lire dans ce projet de règlement.
 
«Il est tout aussi difficile de fournir des conseils généraux sur le temps à attendre avant de prendre le volant après avoir consommé du cannabis», indique-t-on.
«Dans ce contexte, l'approche la plus sûre pour une personne qui choisit de consommer du cannabis est de ne pas prendre le volant.»
 
Toutefois, dans le projet de loi C-46 visant à légaliser la consommation récréative du cannabis, le ministère de la Justice fixe tout de même une limite, même s'il n'a pas d'études scientifiques à l'appui. Toute personne conduisant un véhicule qui aurait une concentration de tétrahydrocannabinol (THC) de plus de 2 nanogrammes par millilitre de sang serait coupable d'une infraction et pourrait être déclarée coupable par procédure sommaire.
Quant aux individus qui consommeraient de l'alcool et du cannabis, la limite légale serait établie à 50 milligrammes d'alcool par 100 millilitres de sang et la concentration de THC dans le sang serait établie à 2,5 nanogrammes par millilitre de sang.
 
Le projet de loi à l'étude par la Chambre des communes permettrait d'ailleurs à un policier de demander un échantillon de sang à un conducteur s'il a des motifs raisonnables de croire que l'automobiliste conduit son véhicule avec les facultés affaiblies par la drogue.
 
«Il y a du travail à faire»
 
Pour le docteur Gary Kay, qui a fondé l'Institut neuropsychologique de Washington et qui est considéré comme un expert international en ce qui concerne les effets des drogues sur les facultés des individus, le gouvernement Trudeau fait fausse route en légalisant la marijuana sans avoir obtenu de données scientifiques fiables sur les effets du cannabis sur la capacité de conduire un véhicule. Cette façon de faire est d'autant plus étonnante que les libéraux de Justin Trudeau ont promis de prendre des décisions fondées sur des preuves et des faits.
«Tout le monde essaie de bien faire les choses là où on veut légaliser la marijuana.
 
Le problème, c'est qu'il y a encore beaucoup d'inconnues», a affirmé M. Kay à La Presse.
«On tente d'adopter des politiques sans avoir en main les informations dont on a véritablement besoin, en particulier des données scientifiques fiables sur les effets qu'a le cannabis sur la capacité de conduire un véhicule.»
 
Il a ajouté qu'il travaille actuellement avec la US National Highway Transportation Safety Administration afin d'élaborer une méthodologie qui serait utilisée à l'échelle des États-Unis pour évaluer la conduite avec les facultés affaiblies par les médicaments prescrits et des drogues illégales, dont le cannabis.
 
«Nous avons de très bonnes données concernant les effets de l'alcool sur la conduite d'une automobile. Mais nous n'avons pas de telles données pour le cannabis. Il y a du travail à faire à cet égard. Plusieurs des études qui ont été faites jusqu'ici ont un nombre limité de cas. Ce n'est pas suffisant», a dit le Dr Kay.
 
Une firme de Montréal propose de faire l'étude
 
Durant les consultations publiques menées par le gouvernement du Québec sur la légalisation de la marijuana, la firme Altasciences Recherche Clinique de Montréal a fortement suggéré de mener des recherches sur cette question afin d'établir une réglementation pour le cannabis au volant «défendable sur le plan scientifique».
 
Dans un mémoire déposé le 23 août, les dirigeants d'Altasciences ont fait valoir qu'il faut absolument évaluer le niveau de THC dans le sang qui mène aux facultés affaiblies, l'interaction entre le cannabis et l'alcool et l'éducation publique nécessaire pour établir des normes de consommation responsable.
 
«Aucune juridiction dans laquelle le cannabis est légal n'a entrepris de légiférer sur des bases scientifiques quant au cannabis au volant. Elles ont plutôt opté pour une politique de tolérance zéro ou un niveau arbitraire», a-t-on fait valoir dans le mémoire.
 
Joël-Denis Bellavance
 
Source: lapresse.ca
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Par mrpolo,
Le ministre de la Justice Koen Geens a justifié mercredi par des nécessités légistiques le fait, pour le gouvernement fédéral, d’avoir légiféré sur la détention du cannabis dans un arrêté royal du 6 septembre dernier sur les psychotropes.
 


Minister van Justitie, Koen Geens (CD&V) © .


 

La Cour d’arbitrage a annulé en 2004 les dispositions légales de la loi de 2003 dépénalisant partiellement la possession de cannabis pour usage personnel, deux arrêtés royaux pris dans la foulée étant devenus depuis largement obsolètes. Le gouvernement a souhaité clarifier les choses en restaurant l’esprit de la réforme de 2003, partiellement traduite depuis dans une directive du collège des procureurs généraux accordant la priorité la plus basse en matière de poursuites à la détention de cannabis pour usage personnel, sans circonstances aggravantes.
 
Le nouvel arrêté royal « n’a pas de nouvelle interprétation légale », a indiqué en commission de la Chambre le ministre Koen Geens interrogé par le député PS André Frédéric. « Il s’agit donc de restaurer l’esprit de la réforme de 2003, mais dans un texte de meilleure qualité et suffisamment précis pour que chacun sache ce qui est permis ou pas ». Et, a assuré M. Geens, « ceci n’entraîne pas de modification fondamentale de la politique en vigueur en matière de drogues, qui est reprise depuis 2015 dans la nouvelle directive. »
 
Alors que l’accord de gouvernement fédéral prévoit une politique de tolérance zéro à l’égard des drogues, le ministre a rappelé que cette directive prévoit déjà d’agir « plus sévèrement » face aux constats de possession du cannabis pour usage personnel, étant donné que « le produit illégal sera toujours confisqué par le service de police ayant fait le constat. »
 
Mais a aussi rappelé le ministre, la même directive énonce que, pour un usage personnel, « la possession d’une quantité de cannabis inférieure à 3 grammes, ou d’un seul plan de cannabis, sans indication de vente, sans circonstances aggravantes ou trouble de l’ordre public, continue de faire l’objet de la priorité la moins élevée aux poursuites et donnera lieu à un procès-verbal simplifié ». En fonction d’impératifs locaux, cette tolérance peut toutefois être suspendue. Car, a insisté le ministre, « conformément à l’accord de gouvernement, la Belgique n’applique effectivement pas de politique de tolérance vis-à-vis des drogues illégales. »
 
Source: metrotime.be
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Par mrpolo,
Une proposition de loi autorisant l’exportation du cannabis pour l’usage médical devrait générer des rentrées d’argent inattendues pour les producteurs. Mais ne s’agit-il pas simplement d’une chimère ?
 
 
 

Des plants de cannabis dans une structure de production



du nord d'Israël, en 2010. (Crédit: Abir Sultan/Flash 90)


 

Lorsque CNBC a demandé à l’investisseur en capital-risque Kevin O’Leary pourquoi il voulait investir dans le marché de la marijuana, il a répondu que la vente de cette substance, qui vient récemment d’être légalisée dans huit états des Etats-Unis, équivalait à « obtenir l’opportunité de faire entrer de l’alcool juste à la fin de la prohibition ».
 
Les entrepreneurs israéliens ne sont pas en reste. Ils ont également remarqué l’opportunité croissante que représenterait ce marché et au moins 700 d’entre eux se sont fait connaître au ministère israélien de la Santé, désireux de faire pousser du cannabis ou de vendre ses produits dérivés en amont de l’approbation attendue d’une loi qui autoriserait l’exportation du cannabis médical.
 
Ce qui était autrefois considéré comme un narcotique dangereux est maintenant salué comme un traitement-miracle dans de nombreuses maladies et comme une drogue récréative relativement peu préjudiciable, si elle est utilisée de manière responsable. Permettre les exportations pourrait également renforcer l’économie. Mais les responsables en charge de l’application de la loi craignent malgré tout que la présence de plus de marijuana sur le marché légal ne s’infiltre également davantage dans la rue, ce qui peut finir par venir soutenir les organisations criminelles et nuire aux mineurs.
 
Lors d’une récente visite de la structure de son entreprise située aux abords de Beit Shemesh, le soleil inondant ses 9,5 hectares de plantation, Tamir Gedo, directeur de Breath of Life Pharma, a expliqué aux journalistes qu’Israël présente un climat parfait pour la culture du cannabis.
« Israël bénéficie de 340 jours de soleil et les fleurs de cannabis s’épanouissent dans un climat chaud », a-t-il expliqué. « Cela ne coûte qu’une fraction de ce qu’il faudrait investir au Canada pour cultiver un gramme de cannabis ».
 






Breath of Life Pharma à Kfar Pinès, en Israël (Autorisation)


 
Breath of Life est l’une des huit entreprises qui font pousser du cannabis opérant actuellement en Israël et vend ses produits sur le marché du cannabis médical local. Breath of Life a fait construire une usine de production à la pointe de l’innovation aux côtés de larges serres qui peuvent fournir jusqu’à 80 tonnes de cannabis par an (ce qui représente environ 800 millions de dollars au cours actuel de la rue).
 






Tamir Gedo, directeur-général de Life Pharma, parle aux journalistes le 7 septembre 2017 (Crédit : Simona Weinglass/Times of Israel)


 
Le cannabis est la toute dernière culture de rapport et un grand nombre de kibbutzim aimeraient également en cultiver pour le vendre à l’usine de Breath of Life qui, selon Gedo, est la plus importante en Israël et peut-être même dans le monde. Son entreprise prévoit de produire du cannabis médical sous cinq formes différentes, notamment en pilule, inhalateur et petits gâteaux, et il espère pouvoir fournir également du cannabis au marché du loisir.
« Il y a un intérêt immense porté par les investisseurs et les acheteurs à l’étranger », dit-il, « mais je ne peux pas révéler trop de détails ».
 
S’exprimant devant les journalistes dans sa grande structure claire et spacieuse – qui sent l’encaustique plus que l’herbe – Gedo a expliqué qu’Israël est devenu un centre de recherche et développement pour la marijuana médicale en raison des restrictions qui existent dans d’autres pays concernant l’obtention d’échantillons et la recherche. Le cannabis médical est légal en Israël tandis que son usage récréatif est sanctionné par la loi. Des études conduites en Israël sont prometteuses en termes de traitement des cas d’autisme sévère chez les enfants et chez les adultes atteints de diabète.
 
« Nous avons mené des études d’observation d’enfants atteints de formes sévères d’autisme et nous avons vu ces enfants commencer à parler ou qui ont appelé leur mère pour la première fois », a relaté le docteur Adi Aran, 47 ans, directeur de l’unité de neuro-pédiatrie à l’hôpital Shaare Zedek, qui s’est également exprimé lors de la conférence de presse organisée par BOL Pharma.
 
Breath of Life, ainsi que les 700 autres start-ups ou aspirantes start-ups israéliennes en liaison avec le cannabis, attend impatiemment qu’une proposition de loi permettant l’exportation du cannabis médical soit adoptée par la Knesset. Cette législation attend pour le moment de passer devant le Parlement pour une première lecture.
 
“ »Nous pensons que nous aurons l’autorisation d’exporter à la fin de l’année », a estimé Gedo.
Il est difficile de trouver quelqu’un en Israël, dans la rue ou dans l’arène politique, qui ne croit pas avec ferveur dans les pouvoirs et dans le potentiel du cannabis, à l’exception peut-être de Gilad Erdan, ministre de la Sécurité intérieure, qui supervise la police.
 






Gilad Erdan, ministre de la Sécurité intérieure, pendant la cérémonie de Yom HaAtsmaout de la police, à Jérusalem, le 26 avril 2017. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)


 
Dans une lettre adressée le mois dernier au ministre des Finances Moshe Kahlon et au ministre de la Santé Yaakov Litzman qui tous deux soutiennent la proposition de loi sur l’exportation du cannabis médical, Erdan a écrit que les profits économiques engendrés par l’exportation du cannabis ne justifiaient pas « le mal entraîné par la transformation d’Israël en vaisseau-amiral des exportations de cannabis », selon le site Ynet.
 
L’une des plus grandes inquiétudes nourries par Erdan est que la police n’ait pas la main-d’oeuvre nécessaire ou le budget pour garantir qu’il n’y aura pas de fuites substantielles du cannabis depuis les producteurs légaux (qui doivent avoir un casier judiciaire vierge et sont tenus de mettre en place des mesures de sécurité strictes autour de leurs structures agricoles) vers les criminels qui, presque certainement, vendront du cannabis aux mineurs.
 






Des pharmaciennes approvisionnent les malades en marijuana – produit prescrit par ordonnance – au dispensaire de ‘Tikun Olam’ de Tel Aviv. Il fonctionne avec une autorisation délivrée par le ministère de la Santé depuis 2007. Photo du 10 avril 2016 (Crédit : Hadas Parush/Flash90)


 
Si l’industrie de cette culture s’élargit pour inclure des exportateurs, cela augmentera le risque que de la marijuana arrive dans les rues, selon la commission légale du ministère dont les propos ont été repris par Ynet.
 
La police estime que le potentiel d’activité criminelle augmente proportionnellement à la quantité de cannabis cultivée dans le pays, que ce soit légalement ou illégalement, selon la commission qui s’est également inquiétée des activités des organisations criminelles. Erdan lui-même a déclaré craindre des « fuites massives » du cannabis à travers tout le pays.
 
Les attitudes changent
 
La vente et le commerce du cannabis ont été restreints à l’international sous les termes de la convention internationale de l’opium signée à Genève le 19 février 1925 et qui a été depuis révisée.
 
La convention restreignait les commerces mondiaux de l’opium, de la coke (cocaïne) et du cannabis en raison de ce qui était considéré comme leur nature dangereuse et addictive. Le cannabis n’était pas, à l’origine, sur la liste des substances interdites mais il a été rajouté suite à un discours passionné d’un délégué égyptien qui avait supplié les autres représentants présents d’aider l’Egypte et la Turquie à éliminer leur « fléau du haschish ».
 
« Pris occasionnellement et à petite dose », avait expliqué le délégué égyptien, M. El Guindy cette année-là, « le haschisch ne présente pas beaucoup de danger mais il y a toujours le risque qu’une fois qu’une personne commence à en consommer, elle continue. Elle en prend l’habitude et devient accro à la substance et, une fois que c’est arrivé, il est très difficile d’y échapper. Indépendamment des humiliations et des sanctions infligées aux toxicomanes en Egypte, ils reviennent toujours à leur vice. On les connaît sous le nom de ‘haschischiens’, ce qui est un terme de reproche dans notre pays, et ils sont considérés comme des épaves inutiles ».
 
Et, à propos, le mot d’argot en hébreu désignant un divertissement insouciant – « kef » – provient du mot arabe pour « cannabis ».
 






Un employé travaille dans ses plants de cannabis à la structure de production de Tikun Olam, à proximité de Safed (Crédit : Abir Sultan/Flash 90)


 
Peu d’Américains, d’Israéliens ou de résidents de pays signataires du traité international sur les stupéfiants peuvent se souvenir de l’époque où le cannabis n’était pas limité par la loi. Mais les attitudes – et avec elles les lois – commencent à changer.
 
Un sondage réalisé par Gallup en octobre 2016 a établi que 60 % des Américains sont dorénavant favorables à la légalisation de la marijuana (ils étaient 12 % en 1969). Le soutien est plus élevé chez les jeunes adultes âgés de 18 à 34 ans. Dans un deuxième sondage du même institut, 45 % des adultes américains affirment avoir essayé la marijuana.
 
La légalisation et la dépénalisation ont suivi l’acceptation sociale. Le cannabis est dorénavant légal dans huit états américains et l’utilisation médicale de la marijuana dans 30. Le Canada a légalisé le cannabis médical en 2001 et son Premier ministre actuel Justin Trudeau a promis de le légaliser pour l’usage récréatif durant sa campagne électorale. La législation devrait prendre effet au milieu de l’année 2018.
En Israël, la police a indiqué soutenir un processus de dépénalisation même si les militants affirment qu’il doit encore montrer ses effets dans la rue.
 






Un patient achète du cannabis médical à Tel Aviv (Crédit: Abir Sultan/Flash90)


 
Un historien spécialisé dans les drogues, David Courtwright, suggère dans son livre en anglais « Forces of Habit: Drugs and the Making of the Modern World » [La force de l’habitude : les stupéfiants et la réalisation du monde moderne], qu’il ne fait aucun doute que le cannabis sera bon pour l’économie. Les substances addictives, qu’il s’agisse du sucre, du tabac, de l’alcool ou des stupéfiants comme le cannabis, la cocaïne et l’opium, ont toujours stimulé l’économie à travers leurs ventes à des consommateurs qui ne peuvent plus s’en passer ou à travers les effets secondaires qu’elles génèrent comme l’obésité, le cancer et l’addiction.
 
« Les profits problématiques sont une caractéristique qui définit le capitalisme mature, qui ne peut plus soutenir la croissance simplement en livrant en série des produits inoffensifs ou durables », écrit Courtwright. « Le soja et les sèche-linges génèrent beaucoup d’activité économique. Les drogues, qui irradient en externalités, en produisent beaucoup plus. Elles sont une sorte de machine en mouvement perpétuel, offrant un travail stable à tous, depuis les agriculteurs aux avocats et aux historiens qui les étudient ».
Quelles externalités – ou coûts pour la société – une légalisation élargie du cannabis apportera n’a pas encore été défini. Mais il est indubitable que sa légalisation pour l’usage médical aidera également de nombreuses personnes.
 
Au dispensaire de Tikun Olam qui se situe rue Ibn Gavirol à Tel Aviv, ce journaliste a récemment approché un gardien qui vérifiait les prescriptions des visiteurs avant de les autoriser à entrer dans le bâtiment. Un homme âgé, le visage blême, en est sorti tenant un petit sac en plastique, suivi par un jeune homme appuyé sur une béquille.
 
« Quel genre de personnes fréquentent votre dispensaire ? », ai-je demandé au gardien.
« Oh », a-t-il répondu, « il y a de nombreux cas malheureux. Vous avez des gens atteints d’un cancer en phase terminale, des gens blessés dans des accidents. Je ne peux pas vous dire combien le cannabis leur vient en aide. Cela apporte un peu de soulagement à leurs douleurs ».
 

Simona Weinglass journaliste d'investigation au Times of Israël
 
Source: timesofisrael.com
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Par mrpolo,
Les membres du Parti National Ecossais (SNP) ont voté une motion pour donner le pouvoir légal à l’Ecosse de dépénaliser l’usage de drogues.
 
 
 

La politique publique des drogues est aujourd’hui guidée par le Royaume-Uni et le Misuse of Drugs Act.
 
La motion est davantage un appel au Royaume-Uni de concéder au Parlement écossais le droit de créer ses propres lois relatives aux drogues, afin que le pays considère potentiellement « toutes les options pour la réduction des dommages, dont la déclassification de certaines drogues, la dépénalisation et la régulation. »
 
Cette motion n’a aucun effet immédiat sur les politiques publiques des drogues du pays, mais demande aux députés écossais de mener une revue des politiques publiques en cours, en se concentrant sur le mésusage de substances comme un problème de santé publique plutôt qu’un sujet criminel.
 
Le but est d’amener le législateur à « lever les stigmates associés à l’addiction, supprimer les barrières entre la police et les communautés et permettre aux politiques de refléter les valeurs de notre société progressive ».
« Nous devons réformer notre politique publique des drogues car des dizaines d’années de « Guerre à la drogue » ont failli » a déclaré Josh Mennie, membre du Conseil National et représentant de la motion.
« Tout ce que le gouvernement a réussi à faire avec cette Guerre à la drogue est de criminaliser une génération de gens qui ont choisi de consommer du cannabis et peut-être d’autres substances. Nous méritons une politique publique des drogues qui reflète plus précisément nos valeurs progressives et qui nous permette d’avoir le choix. »
 
La motion n’est pour l’instant pas soutenue par le Gouvernement Écossais mais son adoption en tant que thème politique du parti pourrait ouvrir la voie à la réforme des lois sur la drogue et orienter les discussions à l’avenir.
 
Aurélien BERNARD
 
Source: newsweed.fr
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Par mrpolo,
Le gigantesque incendie qui touche la Californie depuis dimanche, a détruit plus de 14 000 hectares, pourrait impacter fortement l'industrie locale de cannabis.
 

L'incendie qui touche la Californie est pour le moment
le troisième plus meurtrier de la région.
REUTERS/Jim Urquhart
 

Sérieux coup dur pour l'industrie du cannabis. En pleine croissance en Californie depuis le vote de sa légalisation totale en novembre 2016, l'incendie qui ravage tout le "Golden state" pourrait lui être fatal. Sur la zone concernée par l'avancée des flammes, qui s'étend sur 78 000 hectares, 10 à 15 000 fermes de marijuana sont implantées d'après les données de la California Cannabis Industry Association.
 
Pour l'instant, seules 6 fermes de ce type ont été touchées par cet incendie selon les informations du New York Post. Mais ce bilan pourrait s'alourdir dans les prochaines heures.
Producteurs menacés
 
Pour les producteurs locaux, l'incendie de leur ferme pourrait signifier la fin de leur commerce. Aucun d'entre eux ne bénéficie d'assurance pour leur affaire. Les compagnies d'assurances n'en fournissent pas, la culture du cannabis n'étant pas légale sur tout l'Etat fédéral.
"Aujourd'hui personne n'a d'assurance, explique Nikki Lastreto, représentant de l'association de l'industrie du cannabis à usage récréatif, à Newsweek. Ils ont des assurances pour leurs logements mais pas pour leur commerce. Ils n'auront aucune possibilité de retrouver ce qu'ils auront perdu, c'est dramatique."
 
Selon les estimations d'économistes américains cités par le New York Post, plus de 6 000 tonnes de cannabis sont produites en Californie. Seulement un peu plus de 1 000 tonnes sont consommées sur le territoire, le reste étant distribué dans tout le pays sur le marché au noir. Les flammes pourraient donc provoquer une flambée des prix dans tout le pays. Que la consommation de cannabis soit légale ou pas sur les autres territoires. Comme le remarque cet internaute américain.
Les vignobles touchés
 
Avant la marijuana, la première victime économique de cet incendie, c'est avant tout le secteur du vin. Plusieurs exploitations de ce territoire viticole ont été totalement ou partiellement détruites. Certaines d'entre elles étaient même centenaires. Le vignoble Signorello Estate et l'exploitation de vins biologiques Frey ont notamment été dévorés par les flammes.
 
Vendredi, les flammes continuaient de dévorer les habitations et les terres de l'Etat californien. Au total, 21 foyers se sont déclarés et ont détruit 3 500 bâtiments et fait 31 victimes et plus de 400 disparus selon le bilan actuel de la police locale. Pour faire face à cette catastrophe, 8 000 pompiers ont été mobilisés. Ils sont freinés dans leur combat face aux flammes par les très puissantes rafales de vent.
 
"Des vents secs soufflant en rafales et une humidité basse vont continuer à gêner les efforts des pompiers, en particulier entre vendredi soir et la nuit de samedi. Cela veut dire que nos incendies vont continuer à brûler de façon erratique, ils peuvent potentiellement changer de direction à n'importe quel moment", a prévenu Ken Pimlott en conférence de presse. Cet incendie est, pour le moment, le troisième incendie le plus meurtrier de l'histoire de la Californie.
 
Source: lexpress.fr
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Par mrpolo,
Du thé et des "scones" au cannabis devant le palais de Westminster: des défenseurs du cannabis thérapeutique ont offert une "tea party" un peu particulière mardi à Londres pour promouvoir la légalisation du cannabis à usage médical, soutenus par des parlementaires.
 

 


Des partisans de l'usage du cannabis comme médicament organisent à Londres un "tea party" avec des boissons et gâteaux à base de marijuana, le 10 octobre 2017-AFP/Daniel LEAL-OLIVAS


 

Les députés travaillistes Paul Flynn and Tonia Antoniazzi et des militants du Parti libéral démocrate, favorables à la légalisation du cannabis, ont participé à l'événement, organisé par l'Alliance des patients unis (UPA), dont les membres souffrent de maladies comme l'épilepsie, la maladie de Crohn, la sclérose en plaques ou la dépression.
 
Paul Flynn a ensuite défendu une proposition de loi de légalisation qu'il a introduite devant la Chambre des Communes, faisant appel à la "compassion" de ses collègues parlementaires envers les malades. Le texte, qui a peu de chances d'aboutir sans un soutien du gouvernement, doit à nouveau être examiné au mois de février.
 
Cette loi "permettrait d'utiliser le cannabis, d'arrêter les poursuites et rendrait plus facile la recherche sur le cannabis", a expliqué à la presse M. Flynn. Sans être lui-même consommateur, le député s'est dit convaincu que "l'interdiction ne fonctionne pas" et que les "effets indésirables (de cette drogue) sont légers et les bénéfices énormes" pour les malades.
 
Des produits dont les principes actifs sont dérivés du cannabis sont déjà autorisés au Royaume-uni pour soulager certaines pathologies mais les militants plaident pour que des traitements contenant du THC (tétrahydrocannabinol, la principale substance à effets psychotropes de la marijuana) puissent aussi être utilisés.
 
Un des membres de l'UPA, Alex Fraser, 26 ans, qui souffre de la maladie de Crohn, a expliqué à l'AFP avoir d'abord utilisé le cannabis pour son plaisir et a "immédiatement constaté que ça m'aidait à dormir, à manger, réduisait mes nausées et diminuait ma douleur". Depuis, il en prend régulièrement mais doit se fournir illégalement et "aimerait ne pas se cacher pour se soigner".
Le cannabis est la drogue la plus consommée au Royaume-uni et, selon une étude de 2017 de l'Observatoire européen des drogues et de la toxicomanie, 11,3% des jeunes adultes en avaient consommé l'année précédant l'enquête.
 
Posséder du cannabis est passible de cinq ans de prison et produire ou fournir du cannabis à quelqu'un peut valoir jusqu'à 14 ans de prison.
 

Par AFP
 
Source:sciencesetavenir.fr
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Par mrpolo,
Le gouvernement néerlandais s’apprête à mettre en place, à titre expérimental, une culture du cannabis supervisée par les autorités pour approvisionner des coffee-shops. Il était temps de prendre une telle décision, estime De Volkskrant.
 
 
 

Un plant de cannabis dans le sous-sol de The Cannabis Company à Amsterdam,



le 21 février 2017. PHOTO / EVERT ELZINGA / ANP / AFP


 
 
 
“Rutte III commence une expérience pour cultiver du ‘cannabis d’État’”, titre De Volkskrant. Le nouveau gouvernement de Mark Rutte, qui sera présenté le 10 octobre, devrait installer des plantations de cannabis qui seront sous surveillance de l’État. Des collectivités locales, dix au maximum, seront autorisées à acheter auprès de ces productions étatiques pour approvisionner des coffee-shops.
 
L’expérience, qui devrait durer quatre ans, est un premier pas pour mettre fin à l’ambiguïté du système néerlandais. En effet, “la culture de cannabis et l’approvisionnement de coffee-shops sont illégaux aux Pays-Bas, mais la vente par les coffee-shops [et la consommation] est tolérée”, rappelle le journal. Par conséquent, “la culture à grande échelle est entre les mains de criminels”.

 

À lire aussi Enquête. Pays-Bas : les coffee-shops, où banquiers et criminels se côtoient
Le système actuel “ne bénéficie qu’à la pègre”, selon De Volkskrant. Dans un éditorial, le journal rappelle que les maires en ont, eux aussi, fait les frais. “Un quart des maires disent avoir déjà été menacés par des criminels”, selon un rapport cité par le quotidien. “Comme les coffee-shops sont de plus en plus nombreux à être approvisionnés et exploités par des criminels, la réponse [de certaines collectivités locales] était de les fermer”, au grand mécontentement des malfaiteurs qui en dépendent. Ces derniers ont régulièrement recours à des menaces et à des intimidations à l’encontre des maires responsables des fermetures.

Le journal rappelle que l’expérience n’est pas unique dans son genre. En Uruguay et dans certains États américains, la culture et le commerce sont déjà légalisés. 
De Volkskrant
Amsterdam
www.volkskrant.nl
 
Source: courrierinternational.com
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Par mrpolo,
Les adultes eux-mêmes auraient parfois du mal à faire la différence…
 
 
 

(© Lisa Wiltse/Getty Images)


 

Afin de limiter le nombre d’hospitalisation d’enfants qui ont ingéré du cannabis, l’État du Colorado vient de faire passer une nouvelle loi qui interdit la vente de tous produits contenant de la marijuana qui risquent d’être confondus avec des friandises ordinaires.
 
Depuis 2014, date de la légalisation du cannabis à des fins récréatives dans le Colorado, le taux d’enfants exposés par inadvertance à la marijuana a augmenté de 34 % selon une étude. Les produits responsables de cette augmentation sont les "Space Brownies", les "Space Cookies", les bonbons et le pop-corn. Une vidéo de 2014 montrait déjà les dangers :
 




 
Face à ce constat, l’État du Colorado avait déjà tenté de trouver une solution à ce problème à l’automne dernier en légiférant sur l’emballage de ces produits, qui devaient mentionner de manière visible la présence de THC.
Contraints par cette disposition et son coût financier, les entreprises locales avaient alors protesté en avançant que les enfants ne sont généralement pas capables d’identifier les mentions et logos en question.
 
La nouvelle loi qui vient de passer a donc pour but de réparer cette erreur. Selon ABC News, la décision d’interdire les produits ayant une forme d’animal, de fruits ou de bonhomme a été prise suite à un test durant lequel il s’est avéré que les adultes eux-mêmes ne sont pas toujours capables de distinguer les bonbons normaux de ceux contenant de la THC.
 
Mike Hartman, directeur du département des finances du Colorado, commente :

 
Entrée en vigueur le 1er octobre, la nouvelle loi oblige également les fabricants à afficher clairement la quantité de THC dans leurs produits. Les confiseries de formes géométriques continueront à être vendues, et pourront encore être aromatisées aux fruits, tant qu’elles n’en ont pas l’aspect.
 
L’État de Californie va suivre l’exemple du Colorado avec une loi identique, tandis que l’État de Washington avait déjà adopté dès 2014 une loi qui interdit la présence de cannabis dans les bonbons, sucettes, et autres aliments qui pourraient plaire aux enfants. Les "space brownies" et cookies, eux, sont encore autorisés.
 
par Justina Bakutyte
 
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet
 
Source: konbini.com
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Par mrpolo,
Oui aux produits comestibles cuisinés à base de marijuana et au haschisch — un an après la légalisation du cannabis séché — et non à une limite fédérale de 100 centimètres de hauteur pour les plants cultivés à domicile.
 
 
 


Getty Images/iStockphoto


 

Ce sont les deux principaux amendements qui ont été adoptés mardi par le comité permanent de la santé, qui a bouclé son étude du projet de loi C-45 sur la légalisation du cannabis, que le gouvernement Trudeau veut faire passer à toute vapeur.
 
La mesure législative a été modifiée de façon à ce que les produits dérivés comme les aliments cuisinés avec du cannabis et la résine de cannabis (haschisch) soient disponibles sur le marché licite dans les 12 mois suivant la légalisation de la substance au Canada.
 
Plusieurs témoins qui avaient comparu devant le comité, dont la présidente du groupe de travail sur la légalisation et la réglementation de la marijuana, Anne McLellan, avaient prévenu qu'il fallait agir rapidement sur ce front pour éviter de laisser le champ libre au marché noir.
 
En plus de cet argument, celui de la santé avait été mis de l'avant par plusieurs: il est logique, alors qu'on poursuit les efforts pour enrayer le tabagisme, que l'on rende disponibles sur le marché légal ces produits qui sont une solution de rechange au «joint de pot».
Le comité a cependant été averti par plusieurs experts qu'il fallait rigoureusement encadrer les produits comestibles, entre autres en exigeant qu'ils soient vendus dans des emballages à l'épreuve des enfants et en s'assurant d'encadrer la puissance des muffins, brownies et autres aliments.
 
Dans l'État du Colorado, où les produits dérivés ont été commercialisés en même temps que le cannabis séché, nombre de surdoses accidentelles ont été constatées. Les autorités se sont ajustées en serrant la vis aux commerçants et en déployant des campagnes de sensibilisation.
Le nombre de ces incidents a par la suite enregistré une diminution, selon ce qu'avait expliqué aux élus du comité Daniel Vigil, du département de la Santé publique et de l'environnement de l'État du Colorado.
 
Les trois conservateurs qui siègent au comité ont voté contre l'amendement libéral. Le député néo-démocrate Don Davies l'a appuyé, mais un peu à contrecoeur, ses collègues ayant refusé sa proposition de rendre ces produits disponibles dès l'entrée en vigueur de la loi.
«Pourquoi les libéraux préfèrent-ils laisser le marché noir continuer à contrôler des produits non réglementés, non sécuritaires, un an après l'adoption du projet de loi? Cela n'a aucun sens», a déploré M. Davies en entrevue téléphonique.
Dans sa mouture actuelle, C-45 permet la concoction de produits à base de cannabis à domicile, mais il ne prévoit pas la légalisation des aliments contenant du cannabis. Le gouvernement a pour objectif de le faire adopter d'ici le 1er juillet 2018.
 
Pas de limite de hauteur
 
Les élus du comité ont décidé de maintenir à quatre la limite de plants que l'on peut faire pousser à domicile, mais ils ont biffé le passage du texte qui fixait à 100 centimètres la hauteur limite des plants de cannabis.
 
«Le raisonnement derrière la décision est que cet aspect serait mieux géré et contrôlé par les provinces et les municipalités, qui ont déjà les pouvoirs réglementaires», a expliqué mercredi Yves Comeau, directeur des communications de la ministre de la Santé, Ginette Petitpas Taylor.
Cette disposition du projet de loi avait été jugée injustifiée et arbitraire par des témoins, en plus de susciter des interrogations sur le plan de l'applicabilité — faudrait-il embaucher des inspecteurs munis de rubans à mesurer pour s'assurer que la plante ne dépasse pas un mètre?
Son retrait n'est pas une façon de se débarrasser du problème et de l'envoyer dans la cour des autres ordres de gouvernement, a assuré mercredi le député libéral Ramez Ayoub, qui siège au comité parlementaire de la santé.
 
«On ne veut pas trop contraindre les provinces et municipalités. C'est un projet de loi qui est déjà assez contraignant au départ», a-t-il soutenu en entrevue téléphonique.
L'autre amendement adopté au comité stipule que le projet de loi doit faire l'objet d'une révision dans les trois années suivant la légalisation du cannabis plutôt que cinq, comme il était initialement prévu.
 

Mélanie Marquis La Presse canadienne
 
Source: quebec.huffingtonpost.ca
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Par mrpolo,
Le 1er juillet 2018, le Canada va légaliser le cannabis. Justin Trudeau, Premier ministre, voudrait partager, à "50/50", les recettes fiscales entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux. Mais les provinces sont plus gourmandes.
 


Le 1er juillet 2018, le Canada va légaliser le cannabis. - Lrs Hagberg - AFP


 
 
 

Le partage des recettes fiscales tirées de la libre commercialisation du cannabis au Canada crée des désaccords entre le gouvernement fédéral et les dix provinces et trois territoires.
La légalisation du cannabis au 1er juillet prochain doit être précédée d'une mise en place d'un réseau structuré de commercialisation par chaque province et territoire mais le budget fédéral entend en tirer des recettes.
 
Justin Trudeau, Premier ministre, a proposé à ses homologues des provinces de collecter un droit d'accise d'un dollar canadien (0,68 euro) par gramme de cannabis vendu à un prix inférieur ou égal à 10 dollars. Si le prix de vente devait être de plus de 10 dollars, la taxe prélevée serait alors de 10%, a annoncé le Premier ministre. "La proposition est de partager cette somme 50/50 entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux", a déclaré Justin Trudeau.
Éviter le maintien d'un marché parallèle
 
Cependant, a-t-il ajouté, "mes amis des provinces me disent qu'ils vont avoir de nombreux coûts (de commercialisation) qu'ils vont devoir supporter et qu'en conséquence, les provinces devraient avoir besoin de plus d'argent". L'idée est de garder un prix suffisamment bas pour éviter le maintien d'un marché parallèle du cannabis contrôlé par le crime organisé, a expliqué en substance le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse.
 
"Cela me rappelle deux vendeurs qui discutent du partage d'une commission sur une vente qu'ils n'ont pas encore conclue", a déclaré le Premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, sur le ton de la plaisanterie. Pourquoi parler de partage de recettes fiscales "quand on ne connaît pas ce que sera le gain net", s'est interrogé Brian Pallister en proposant plutôt de partager les coûts.
Justin Trudeau a convenu qu'il restait "encore beaucoup de discussions avec les provinces sur les niveaux du droit d'accise et sur le partage des revenus". "De nouveaux coûts importants seront associés à la mise en place d'un cadre et d'un régime légalisé" du cannabis, a-t-il mentionné. L'objectif de la légalisation du cannabis n'est "ni de générer des bénéfices, ni de générer des recettes fiscales", a-t-il dit.
 
D. L. avec AFP
 
Sourc: bfmbusiness.bfmtv.com
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Par mrpolo,
Si, durant votre voyage aux Etats-Unis, vous souhaitez fumer du cannabis, sachez que la législation n'autorise pas cette pratique partout. En effet, le cannabis récréatif n'est autorisé que dans 8 Etats du pays.
 
 
 

Le Colorado, l'Oregon, l'Alaska, l'Etat de Washington, la Californie, le Nevada et le Massachussets, tels sont les Etats où l'on peut acheter de l'herbe et fumer du cannabis aux Etats-Unis de manière récréative. Faisons un focus sur trois de ces Etats.
 
Le Nevada
 
Le Nevada est un Etat des Etats-Unis qui se trouve à l'ouest du pays. Il est connu mondialement pour ses casinos et abrite la ville de Las Vegas. Cette que l'on nomme "Sin City" (la ville du pêché) est un lieu où les touristes viennent du monde entier pour découvrir un monde de démesure et aller jouer quelques jetons dans les plus grands casinos du pays. Et la ville du pêché porte particulièrement bien son nom puisqu'il est tout à fait possible de fumer du cannabis à Las Vegas.
 
En effet, la législation sur la cannabis au Nevada a évolué récemment, le cannabis est légalisé depuis juillet 2017. Des dispensaires sont mis à disposition des consommateurs qui souhaitent fumer du cannabis à Las Vegas et dans les autres villes du Nevada. Attention toutefois, fumer du cannabis est autorisé à partir de 21 ans. Les adultes peuvent acheter 28 grammes de cannabis par jour ou 3,5 grammes de concentré. Si vous partez en vacances à Las Vegas, sachez qu'il est interdit de fumer du cannabis dans la rue et de conduire avec un joint.
 
Le Colorado
 
Vous souhaitez fumer du cannabis dans le Colorado ? Bonne nouvelle, ceci est légalisé depuis janvier 2014. Bien sûr, nous imaginons que ce n'est pas le but premier de votre voyage dans ce magnifique Etat qui abrite des petites merveilles naturelles. Le parc national de Mesa Verde, le parc national de Black Canyon ou encore le Red Rocks Amphitheatre, il y a de nombreux lieux à visiter avant de vous poser pour fumer du cannabis au Etats-Unis et plus précisément dans le Colorado. Nous ne pouvons également que vous conseiller d'aller à la découverte des Maroon Bells dans la région d'Aspen, un espace naturel magnifique à découvrir le temps d'une randonnée.
 
Si, le soir, vous souhaitez succomber à la tentation de fumer du cannabis dans le Colorado, sachez qu'il existe environ 350 magasins accrédités qui vous vendront de l'herbe. Bien sûr, fumer du cannabis est interdit en dessous de 21 ans. Comme au Nevada, la législation sur le cannabis est très stricte, il est interdit de posséder plus de 28 grammes d'herbe. Attention, cette quantité s'adresse aux résidents du Colorado. Les visiteurs ne peuvent détenir que 7 grammes. Et notez que fumer du cannabis aux Etats-Unis et plus particulièrement dans la Colorado n'est autorisé que dans des lieux privés.
 
La Californie
 
Cet Etat emblématique de l'ouest américain séduit encore et toujours les touristes venus visiter des villes incroyables et toujours en mouvement telles que Los Angeles, Beverly Hills ou San Francisco et plus précisément certains quartiers incontournables à l'image d'Hollywood. La Californie, ce sont également des plages d'exception, de Natural Bridge State Beach à Santa Monica State Beach en passant par Gold Bluffs Beach.
 
Mais la Californie est aussi une terre de liberté où fumer du cannabis de manière récréative est autorisé depuis le 8 novembre 2016 suite à un référendum. Si vous souhaitez fumer du cannabis à Los Angeles ou partout en Californie, sachez que la législation sur le cannabis reste stricte. Si acheter de l'herbe à Los Angeles est autorisé, vous devrez avoir plus de 21 ans et posséder au maximum 28 grammes de fleurs de cannabis ou 8 grammes de concentré. Et, que vous souhaitiez fumer du cannabis au Colorado, au Nevada, en Californie ou dans les autres Etats ayant assoupli la législation sur le cannabis, vous ne pourrez le faire que dans des lieux possédant une licence ou dans la sphère privée.
 

Par Fabienne Cornillon
L’usage des drogues n’est jamais sans risque. Cet article n’est pas une incitation à la consommation. Les informations contenues dans cet article sont exactes au 27 septembre 2017
 
Source: skyscanner.fr
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Par mrpolo,
À l’heure où l’Italie hésite à franchir le pas de la légalisation, la ville de Bologne semble avoir d’ores et déjà préparé le terrain pour la floraison du cannabis. Magasins d’herbe légère, étudiants un peu trop tendus, vendeurs à la sauvette... tous semblent profiter de l’herbe dont le business donne parfois des sueurs froides. Reportage.
 


Paume de la jungle. |
Johan Giraud.

 
 
 
Lundi matin, 9h, le ciel est bleu sur via Zamboni - une rue de Bologne où se trouve la plupart des départements de l'Université de la ville - et ses alentours. Francesca* est en retard pour son premier cours mais elle aurait bien fumé un peu avant de débuter sa journée. Problème, elle a fini sa réserve d'herbe hier et pas une âme en vue Piazza Verdi. Tant pis, elle demandera à un des ses potes de la fac, en général Marco* a toujours de quoi la dépanner. Au pire, elle en trouvera bien plus tard.
Le chanvre des partisans
 
Trouver du cannabis à Bologne n'est pas bien compliqué. Malgré un centre ville de taille plutôt réduite, les endroits bien connus pour se fournir se repartissent en trois points : le quartier du Pratello à l'ouest de la ville, le parc de la Montagnola situé près de la gare et la Piazza Verdi, à l’est, où se trouve le coeur de l’activité universitaire. Non loin de là, via Indipendenza, une inscription orne le plafond d'une des nombreuses arcades de la ville : « Panis vita, cannabis protectio, vinum latetita » (« Le pain est la vie, le cannabis est la protection, le vin est la joie », ndlr). Inscrite en référence aux activités passées de production et de commerce de chanvre dans la région, la phrase pourrait bien redevenir l’un des slogans du chef-lieu de l’Émilie-Romagne.
 
Depuis le 16 mai dernier, il est possible de consommer légalement de l'herbe « légère » à Bologne. À la faveur du magasin Qui Canapa (« Ici chanvre » en VF), ouvert depuis février 2016 et vendant de la marijuana légale depuis mai 2017, une clientèle de curieux et de nouveaux habitués se rend chaque semaine dans le premier magasin du genre en Italie. Dans l’échoppe aux allures de supermarché bio, la weed se retrouve sous de nombreuses formes : séchée, liquide, en huile... La confection de huit grammes coûte 17 euros et de nombreux produits dérivés attendent sagement sur les étagères et présentoirs. Montée par Easyjoint, entreprise originaire de la région, la boutique a ouvert ses portes suite au grand salon du cannabis de Bologne où près de 15 000 personnes se sont pressées en mai dernier. L'objectif de Qui Canapa ?
 
Devenir la référence en matière de cannabis en Italie. L'entreprise décrit d'ailleurs le magasin comme « un vrai espace informatif ». En témoigne les grands posters explicatifs accrochés au murs mauves, informations que l'on retrouve également sur leur site internet et qui s'attardent sur les différents usages du chanvre : cosmétique, alimentaire, textile etc. Le même site internet propose aux plus motivés d'ouvrir leur propre magasin Qui Canapa. Les associés mettent en avant le sérieux et la connaissance (15 ans de compétences dans ce secteur, nda) de l'entreprise et se targuent d'avoir reçu presque 2 000 commandes suite à la présentation des produits au salon de mai dernier. Depuis, plusieurs magasins du même type – concurrents ou pas - ont fleuri dans la Ville Rouge mais aussi dans d'autres métropoles de la Botte, comme Milan et Naples.
 
Mais qu’entend-t-on par herbe « légère » ? Il s'agit de l'Eletta Campana, une variété de chanvre qui a longtemps été utilisée en Italie, et notamment en Émilie-Romagne dans l'industrie du textile, et dont le taux de THC (le Tétrahydrocannabinol, présent en plus ou moins grande quantité selon la variété du chanvre et qui possède des propriétés psychotropes, nda) est inférieur à 0,6 %, limite consentie par la loi. Cela signifie qu’au contraire du chanvre indien, l'herbe « légère » ne possède pas d'effets psychotropes mais davantage de propriétés relaxantes, tranquillisantes et sédatives. L'entreprise Easyjoint espère que la commercialisation de ce type d'herbe contribuera au bon processus de légalisation de la vente et consommation du cannabis dans la péninsule.
« Je m’éteins le cerveau »
 
Francesca pourrait bien faire la queue devant Qui Canapa pour remplir sa réserve. Seulement, l’étudiante de 25 ans ne fait pas grand cas de cette herbe légale. « J'ai toujours été fascinée par les hallucinogènes en général, indique-t-elle, donc cet aspect [psychotrope] est fondamental, sinon autant prendre une cigarette. » Comme la plupart des jeunes en ville, elle préfère aller chercher de l’herbe, de la vraie, dans les rues sinueuses de la Ville Rouge où en général le gramme se trouve pour 10 euros.
 
Souvent des centaines, parfois des milliers d'étudiants viennent chaque mois dépenser quelques euros pour satisfaire leur besoin de fumer. La vente de cannabis se faisant sous le manteau, difficile de poser un chiffre précis sur le marché qu’engendre ce trafic. Toutefois, la consommation de cannabis à Bologne est estimée à plus de 60 doses journalières pour 1000 habitants, la situant bien au-dessus de la moyenne du pays. Francesca, quant à elle, « fume pour passer le temps ». Sa consommation « a toujours été un plaisir », de sorte qu’elle ne « devienne pas trop dépendante ».
 
Leonardo*, lui, fumait tous les jours, ou presque. Trop de stress, trop peur de rater son année. Quand il repense à ses années de fac, le jeune apulien de 23 ans se souvient avoir recraché beaucoup de fumée sur ses cours de techniques du son. « Fumer me permet un instant de ne plus penser à ce qui m’obsède, confie Leonardo. Ça permet un break. À la fac, il y a certains moments où tu risques de t’écrouler psychologiquement. Ainsi, prendre du cannabis me donne un moment de paix, de sérénité et de relaxation. En gros, je m’éteins le cerveau ».
Leonardo n’a pas vraiment le physique de l’étudiant paniqué. Boucles courtes et foncées, le jeune homme a le regard doux et le sourire aux lèvres.
 
Si l’ancien étudiant avait des sueurs froides à l’approche des exams, c’est que la pression se faisait ressentir au quotidien. Selon un rapport PISA publié en avril 2017, les élèves italiens figurent parmi les plus stressés au monde. 86% des jeunes italiens sont anxieux à l’idée de ne pas avoir de bonnes notes contre 66% pour la moyenne des pays faisant partir de l’OSCE (Organisation de coopération et de développement économique, ndlr). 56% se déclarent nerveux lorsqu’ils doivent préparer un examen et 70% se disent « très anxieux » au moment de le passer.
 
Bien au-dessus de la moyenne de ceux de leurs voisins européens, ces chiffres, qui portent sur les élèves de 15 ans, pourraient tout à fait se retrouver chez les étudiants universitaires vu la situation du marché de l’emploi italien. En effet, le taux de chômage chez les jeunes italiens est de 37 % et, même diplômés, plus de 16 % d'entre eux se retrouvent au chômage au sortir de leurs études. Avec ses quelque 385 000 d’habitants, Bologne est loin d’être la ville la plus peuplée du pays. Pourtant, elle comprend l’un des plus grands ratios d’étudiants de toute l’Italie. Selon les chiffres du ministère italien de l’Éducation, de l’Université et de la Recherche (MIUR), 78 026 étudiants se sont inscrits à l’Université de Bologne pour l’année 2015/2016 contre 60 134 pour Milan ou 64 886 pour Turin.
 
La concentration estudiantine ferait-elle de la Ville Rouge une boule de stress ? Quoi qu’il en soit, des gens sont là pour former des sas de décompression, selon Leonardo. « Bologne est une réalité étrange. S’il est 22h, tu vas via Zamboni, à Piazza Verdi ou via Petroni, il est fort probable qu’on te demande au moins trois fois si tu veux fumer quelque chose. Si tu veux de l’herbe, il y aura quelqu’un tous les 100 mètres pour t’en vendre. » Si vous déambulez sur la place de jour vous ne remarquerez peut-être pas ces petit groupes de revendeurs qui se fondent plus ou moins parmi le reste des habitants de Piazza Verdi. Le soir cependant, c'est une autre histoire, Via Petroni s'éveille avec l'ouverture des bars et les étudiants se bousculent pour quelques shots de vodka et des spritz à deux euros. Au son des « birra, birra » des vendeurs à la sauvette, les dealers se font plus nombreux et prêts à fournir les étudiants fêtards à l'abri de l'obscurité des arcades de la place.
« On parle ici d’une question grave »
 
Les gens qui achètent dans ces espaces à ciel ouvert sont surtout des fumeurs d'une nuit, des Erasmus, des premières années ou des touristes de passage. Des clients d’une première fois qui attirent les dealers les moins scrupuleux et jettent sur Piazza Verdi une mauvaise réputation : la weed y serait infumable. C'est d'ailleurs en partie pour cela que Francesca n'aime pas acheter aux revendeurs, elle obtient son herbe généralement grâce à des amis ou des connaissances. « J'ai toujours cherché à éviter ce genre d'endroits.
 
L’herbe est coupée avec des produits nocifs, la qualité est vraiment pourrie », souffle-t-elle. Plus grave, les endroits bolognais désormais bien connus pour vendre de l’herbe de piètre qualité alimente un écosystème qui draine quant à lui une quantité de plus en plus importante de stupéfiants. Selon l’Agence européenne des drogues, environ un Italien sur cinq âgé entre 15 et 34 ans consomme du cannabis, ce qui place le pays sur la deuxième marche du podium, juste en dessous de la France. Mais à Bologne, le terrain – propice à la vente de cannabis – l’est aussi pour d’autres formes de drogues : héroïne, kétamine, amphétamines... Le 18 juillet dernier, une organisation criminelle principalement composée de Pakistanais a été arrêtée en possession de 3,3 kg d’héroïne. Chaque gramme étant destiné aux places fortes du deal à Bologne.
 
La pression d’un trafic de plus en plus dangereux et de plus en plus volumineux inquiète aussi les riverains. Née en 2007 dans le viccolo de' Facchini, à quelques mètres de Piazza Verdi, l’association Serendippo a vocation à engager le dialogue entre les habitants. La fondatrice, Etta Polico, connaît bien les problèmes liés aux poches de trafics. La rue dans laquelle son association travaille est considérée comme étant « à haut risque de dégradations ». Dealers, receleurs, toxicomanes ont peu à peu abîmé l’image du quartier auparavant tranquille. « Bologne est l'exemple d'une ville où tu peux trouver de la drogue partout, tout le temps, explique Etta Polico. Tout le monde s'y retrouve un jour mêlé de près ou de loin : des étudiants aux professeurs d'université, en passant par les médecins. »
 
L’année dernière, dans le cadre d’une réunion de travail sur la récupération de l’espace public, Etta rencontre une lycéenne de 17 ans, intéressée par la cause. Au détour d’une conversation, la jeune femme lui confie sagement qu’elle se fait de l'argent de poche en vendant de la kétamine et de l'herbe tous les vendredis et samedi soirs. « Elle a ajouté le plus simplement du monde, que nombre de ses copines faisaient comme elle, continue Etta Polico. Il s’agit là d’une histoire comme il y a tant liée à des mineurs et à l’impact de la drogue illégale à Bologne. »
« On parle ici d’une question grave qui est trop souvent et trop rapidement liée à l’immigration », poursuit la fondatrice de Serendippo. « Ceux qui sont pointés du doigt sont souvent les plus faibles, les derniers maillons de la chaîne comme les Maghrébins qui dealent via del Guasto et à Piazza Verdi. Mais en réalité, ils ne sont pas les vrais responsables dans l’histoire. »
 
Qui alors ? Etta est incapable de l’affirmer avec précision mais elle sait ce que la ville ne fait pas. Avec son association, cela fait 10 ans qu’elle est en pourparlers avec les pouvoirs publics. « Bologne fait peu. Ici, on trouve des personnes intelligentes dans l’administration mais la plupart des gens qui y travaillent ont le défaut de ne jamais descendre dans la rue. Si tu restes dans ton coin à théoriser des choses mais que tu ne t’approches pas des gens, tu n’obtiendras jamais de grands résultats », détaille-t-elle. La police, elle, semble fermer les yeux. « Cela me fait rire, glisse Leonardo. Il y au moins une patrouille par semaine à Piazza Verdi, à côté du théâtre. Leur mission est de surveiller le bâtiment et rien que le bâtiment, peu importe si deux gars sont en train de s’entre-tuer à 50 mètres. De temps en temps, ils font chier des mecs mais c’est seulement pour donner l’illusion d’un contrôle. »
 
Et si l’inaction bolognaise reflétait le début d’un changement politique au niveau national ? Depuis longtemps déjà, l’Italie semble à deux doigts de basculer vers la légalisation du cannabis, sans jamais franchir le pas. La faute à l’église pour certains, à la mafia pour les autres, au manque d’ambition du gouvernement pour beaucoup. Une chose est sûre : pour de nombreux Bolognais, légaliser le cannabis ferait l’effet d’une bouffée d’oxygène. « Je pense que si on légalisait le cannabis, la délinquance se réduirait énormément », affirme Etta Polico. Gianluca, éducateur, pense même que « bientôt, le cannabis ne sera même plus considéré comme une drogue ». Cela redonnerait peut-être à Bologne ce qui lui appartenait jadis : le titre de la capitale européenne du chanvre où « le cannabis est la protection ».
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* Le prénom a été modifié
 
Par Adèle Saingenest Chrabanski
 
Source: cafebabel.fr
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