Le défenseur du droit de consommer de la marijuana, Marc Emery, se prépare à passer cinq ans fermes en prison au Canada pour éviter d'être extradé aux États-Unis.
Source : Radio-Canada.ca
Marc Emery est accusé de conspiration pour avoir vendu des semences de marijuana par Internet à des Américains. Les autorités américaines réclament son extradition depuis août 2005, et cela, même si Emery et ses deux complices n'ont pas franchi les frontières pour vendre leur marchandise. Il serait passible d'une peine minimum de 10 ans d'emprisonnement aux États-Unis.
Selon Marc Emery, son avocat s'est entendu avec les procureurs américains pour éviter l'extradition en échange d'une peine de prison de 10 ans au Canada, sans possibilité de libération conditionnelle avant cinq ans. Si le gouvernement fédéral et les autorités américaines acceptent la proposition, Marc Emery dit qu'il pourrait se retrouver en prison d'ici deux mois. L'entente prévoirait aussi que ses co-accusés, Greg Williams et Michelle Rainey, échapperaient à une peine de prison.
Son avenir
Toujours pince-sans-rire, Marc Emery affirme qu'en cinq ans, il pourra apprendre le français et l'espagnol et écrire son autobiographie. Il espère aussi que cette peine d'emprisonnement aidera sa cause, la légalisation de la marijuana.
Emery croit par contre que la sévérité de cette peine de prison n'est pas justifiée. Il estime que le Canada s'en remet aux États-Unis pour le juger, car les lois ne sont pas assez sévères ici et il n'y pas selon lui de volonté politique de sévir contre le commerce de marijuana.
Au Canada, Marc Emery a été reconnu coupable de trafic de semences de marijuana en 1998. Il avait été condamné à une amende de 2000 $. De 1998 jusqu'à son arrestation en 2005, Marc Emery dit avoir versé 600 000 $ en taxes de vente fédérales et provinciales à titre de vendeur de semences de marijuana.
Une audition de demande d'extradition était prévue le 21 janvier. Le ministère canadien de la Justice ne peut confirmer qu'une entente a été conclue avec les autorités américaines pour éviter l'extradition de Marc Emery. Un porte-parole du ministère a précisé que toute entente devra d'abord être entérinée par les tribunaux.