Il est des pays où les oukases de la police et des juges ont valeur de lois. Il est des pays ou la loi restreint la liberté d’expression et de militantisme. Il est des pays où le chanvre est interdit sous toutes ses formes. La Suisse n’est pas de ces pays mais des responsables du canton de Neuchâtel veulent soumettre leurs concitoyens à une politique d’exception, bien loin de la conception commune de l’Etat de droit. Dans un courrier souvent incohérent et mal renseigné, l’adjoint du commandant de la police cantonale, d’entente avec le Ministère public, a signifié aux propriétaires des magasins du chanvre locaux les multiples interdictions qu’ils doivent observer à partir du 1er janvier 2005. En contradiction flagrante avec de nombreuses législations fédérales et en dépit du bon sens, les autorités répressives neuchâteloises dictent la loi selon leur bon plaisir. Elles prétendent enfermer le chanvre dans un carcan bien plus strict qu’en France ou même aux USA. Intolérable !
Source : chanvre-info.ch
A se conformer à cet abus de pouvoir, il serait interdit de faire commerce de plantes, graines, tisanes indépendamment de leurs taux de THC. D’une, la plante n’est interdite que si un stupéfiant en est extrait (cf. Cannabis, état des lieux en suisse, ISPA, 2004). Deuxièmement, il existe des normes légales fédérales pour les produits alimentaires à base de chanvre, les produits conformes ne peuvent être interdits localement. Enfin, la graine de chanvre ne contient pas de THC et constitue la source d’oméga 3 et 6 la plus équilibrée et la plus facile à produire biologiquement dans notre pays. Quid de l’huile de chènevis ou de l’huile essentielle ? Interdites aussi malgré leurs multiples vertus ? A noter que cette longue liste des produits que l’on pourrait infuser ou fumiger se termine par les engrais et cetera. Qui aurait l’idée de fumer du Wuxall ou du terreau, en vente libre dans toutes les Migros et les Do it ?
Ordre est donné d’ôter des affiches politiques ou artistiques considérées comme une incitation à la consommation. La loi suisse ne comporte pas de restriction de la liberté d’expression politique ou artistique en matière de chanvre. Neuchâtel n’est pas en France. Quant à la vente d’accessoires pour fumeurs, comment interdire ce qu’on peut acheter dans un tabac traditionnel comme les pipes ou le papier à rouler ? Les shilums, les pipes à eau et surtout les vaporisateurs sont des dispositifs destinés à réduire les risques liés à la fumée. Cette interdiction est en totale contradiction avec les recommandation de l’ISPA sur la prévention.
La police et la justice neuchâteloises prétendent faire une interprétation stricte des dispositions de la Lstup. En réalité, ils tentent de transformer des phantasmes sécuritaires en réalité juridique. Un régime politique qui laisse le répressif dicter la loi et l’appliquer à sa guise tend vers le totalitarisme. Nous n’accepterons pas cette restriction à la liberté de commerce, ni le manque à gagner qu’entraînerait l’impossibilité de vendre ces produits alimentaires de grande qualité et absolument légaux. Pas plus que nous n’accepterons la limitation de notre droit à réclamer la modification de la loi en vigueur sur le chanvre. Nous allons donc informer au mieux la population de cette dérive et faire tous les recours possibles pour que cesse cette violation de nos droits fondamentaux.
Il n’y a aucun commentaire à afficher.