Luxembourg - «Il faut arrêter l’hypocrisie liée au cannabis»

Luxembourg - «Il faut arrêter l’hypocrisie liée au cannabis»
Par mrpolo ,

LUXEMBOURG - Un débat public a été organisé, jeudi matin, à la Chambre des députés, sur la légalisation du cannabis à usage récréatif.

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Les pétitionnaires Guy Munhowen (à gauche), Joé Schmit (au centre) et Christopher Zimmer s'engagent en faveur d'un cadre légal pour la consommation du cannabis à usage récréatif.

 

Avec 7 471 signataires, la pétition publique réclamant une légalisation du cannabis à usage récréatif et l’ouverture de coffee-shops, a connu un succès certain. Assez pour susciter un débat public au cours duquel une somme de questions pratiques, mais aussi de principes, ont été abordées jeudi à la Chambre des députés.

 

Sur le fond, les différents partis ont campé sur leurs positions dans les différents discours. Le maître mot pour les défenseurs de la dépénalisation? «Arrêter avec l’hypocrisie», a lancé Josée Lorsché (Déi Gréng) alors que la consommation de cannabis est relativement répandue malgré l’interdiction. «Ce qu’il faut, c’est protéger les mineurs ou encore contrôler la qualité», a poursuivi la député écologiste. «L’alcool est autorisé et pas le cannabis, ce n’est pas logique», a rebondi David Wagner (déi Lénk).

 

«Le coût de la répression est très important, indique pour sa part Guy Munhoven, l'un des trois pétitionnaires. Légaliser le cannabis permettrait de porter un coup au marché noir». «Il serait intéressant de connaître le potentiel économique d’une légalisation, estime de son côté Max Hahn (DP). Mais il serait aussi nécessaire d’encadrer tout cela avec des contrôles».

 

«Cette pétition arrive à point nommé»

 

Le débat sur les coffee-shops a forcément découlé sur la question du tourisme du cannabis, «avec le risque de voir des milliers de personnes passer la frontière et venir au Luxembourg juste pour consommer», craint Gast Gibéryen (ADR). Son parti préconise une solution européenne sur le sujet de la légalisation. Du côté du CSV, on se dit «ouvert aux discussions», mais contre la légalisation pour l’instant. Martine Mergen souhaite le lancement «d’études pharmaceutiques» sur le sujet.

 

En termes de santé publique, la présidente de la commission de la Santé, Cécile Hemmen (LSAP) n’a pas manqué de rappeler la dépendance «aussi bien psychique que physique à une drogue comme le cannabis. Ce sujet ne doit pas être négligé. Tout comme la prévention et la sensibilisation». Des arguments appuyés par la ministre de la Santé, Lydia Mutsch (LSAP) qui a tenu à préciser que «ni le modèle répressif de la France, ni l’approche libérale de la République tchèque n’ont eu d’impact sur le niveau de consommation. Les deux pays restent parmi les plus grands consommateurs de cannabis en Europe». «Même si la loi luxembourgeoise a évolué, cette pétition arrive à point nommé. C’est un sujet qui préoccupe largement la société», a-t-elle conclu.

 

Source: lessentiel.lu

 

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