Au Tessin, les offices du travail ont placé ou autorisé 51 chômeurs à travailler chez des chanvriers.
Les placements dans ce secteur ont depuis été suspendus. Le parquet n'est pas en mesure de dire combien de personnes ont été inquiétées par la justice.
Source : 20min.ch
C'est ce qui ressort d'une réponse transmise jeudi par le Conseil d'Etat tessinois à une question soumise le 1er septembre par les députés Umberto Marra (UDC) et Lorenzo Quadri (Lega). «Aucun chômeur n'a été contraint par l'Office du travail à accepter un emploi dans une plantation ou un commerce de chanvre et personne n'a été pénalisé en cas de refus», a précisé le gouvernement.
La plupart des chômeurs qui ont décroché un emploi dans cette branche, durant le boom du commerce du chanvre démantelé dès 2003 par le procureur Antonio Perugini, ont trouvé ce travail par leurs propres moyens. Les autres ont été placés.
Travail au noir
Le Conseil d'Etat ajoute qu'il ne dispose d'aucune donnée précise quant au nombre de personnes «inquiétées par la justice pour avoir travaillé dans ce secteur avec l'autorisation des offices régionaux de placement.» Il souligne enfin que la plupart des engagements se faisaient au noir.
Au début des années 2000, les chanvriers foisonnaient du nord au sud du Tessin. Jusqu'au coup d'envoi de l'opération «Indoor» qui luttait contre cette culture, les commerces de cannabis étaient florissants.
Arrestations et saisies
De 2001 à 2003, la police a passé les menottes aux poignets de 129 personnes. Elle a saisi 4,3 tonnes de cannabis et détruit d'innombrables plantations. Plusieurs procès ont eu lieu à Lugano, Chiasso, Mendrisio, Locarno et Bellinzone.
A Mendrisio, un conseiller communal de la Lega, a réussi à écouler sur le marché local, environ 600 kilos de drogue pour un chiffre d'affaires de quelque quatre millions de francs. Arrêté au printemps 2003, il a été condamné en janvier 2004 à trois ans de réclusion.
Le conseiller communal a recouru contre le verdict au Tribunal fédéral. La Cour suprême lui a donné en grande partie raison. Dans une sentence publiée le 15 juin et que les députés de l'UDC citent dans leur question, le TF a vertement critiqué les autorités tessinoises.
Attitude «passive»
Les juges de Mon Repos ont accusé le gouvernement tessinois d'avoir «facilité le pas vers la délinquance», par son attitude «passive». Le Tessin a toléré ce genre de commerce pendant des années, désorientant ainsi la société, a estimé le Tribunal fédéral. L'ex-politicien de la Lega devra donc être rejugé.
Dans sa réponse aux parlementaires de l'UDC, l'Exécutif tessinois indique que, pendant longtemps, il avait été favorable à une dépénalisation de la consommation de cannabis. La lutte contre ce genre de commerce n'était pas considérée comme une priorité.
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