Un texte de loi visant à légaliser la consommation et la vente de cannabis fait son chemin au parlement. Le projet s’accompagne d’un contrôle strict du marché par l’État, qui espère ainsi juguler, au moins en partie, la violence générée par le trafic de drogue dans le pays.
Lors d’une manifestation en faveur de la légalisation du cannabis, à Mexico, en novembre 2015. PHOTO / REUTERS / Edgard Garrido
Légaliser le cannabis. L’idée était en germe depuis des années au Mexique, où le trafic de drogue provoque chaque année, des milliers de morts ou de disparitions dans les affrontements entre cartels, ou entre ces mafias et les autorités. Le gouvernement pourrait ainsi espérer rayer d’un trait de plume une partie au moins de ces violences, tout en ramenant à lui “le juteux marché qui lui file entre les doigts chaque jour faute d’un cadre légal de commercialisation du cannabis”, rapporte El País.
Un texte dit de “régulation et de contrôle du cannabis”, élaboré en novembre 2018, quelques semaines avant la prise de fonctions du président López Obrador, est actuellement présenté à la chambre des députés, poursuit le journal.
Dans ce projet soutenu par le parti Morena du président López Obrador, l’achat et la vente du cannabis seraient administrées par l’entreprise publique Cannsalud (Santé cannabis), qui vendrait la production aux entreprises agréées par cet organisme. “L’État s’implique au titre de superviseur permanent et de contrôleur de l’activité dans son cadre légal”, indique le texte remis aux députés et cité par El País.
La culture à usage personnel autorisée
Cannsalud aurait la haute main sur la commercialisation du cannabis, et les consommateurs auraient le droit de fumer librement leur joint, mais en privé. Les amateurs pourraient aussi cultiver leur carré de marihuana à usage personnel.
Cannsalud aura également un rôle prospectif afin d’“identifier et de gérer les risques potentiels d’un nouveau marché“, cette phrase évoquant par exemple la forte demande qui pourrait émaner d’acheteurs internationaux trop gourmands, sans considérations sanitaires, ou de groupes industriels désireux de concentrer l’offre du produit entre leurs mains.
Il appartiendra au Sénat de trancher la question, mais le vote en faveur du texte ne fait guère de doute compte tenu de la majorité dont dispose Morena dans les deux chambres du parlement.
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