L’administration Trump inquiète le marché du cannabis

L’administration Trump inquiète le marché du cannabis
Par mrpolo ,

Depuis la désignation de Jeff Sessions, les partisans de la légalisation du cannabis sont plongés dans l’incertitude. Pour le possible attorney général de Donald Trump, « les gens bien ne fument pas de marijuana »

 

 

 

Le possible attorney général, Jeff Sessions, à la Trump Tower, à New York, le 18 novembre. JEWEL SAMAD/AFP

 

 

Pour les partisans des paradis artificiels, l’avenir s’annonçait sans nuages. La Californie avait légalisé l’« herbe » le 8 novembre, avec une majorité de 56 % des électeurs. Grâce à cette décision, dans l’Etat le plus peuplé de l’union américaine, s’ouvrait un marché estimé à plusieurs milliards de dollars. Dans l’ensemble des Etats-Unis, le mouvement de légalisation paraissait inéluctable. Commencé dans l’Ouest, il progressait vers l’est : le Massachusetts avait mis fin à la prohibition le 8 novembre. Et même la Floride, à 71 %.

 

La victoire de Donald Trump a plongé l’industrie du cannabis dans l’anxiété. Comme les « dreamers », les jeunes sans-papiers régularisés par décret par Barack Obama, comme les défenseurs de l’avortement ou de l’environnement, les « cannapreneurs » – les entrepreneurs qui se sont engouffrés dans ce nouveau secteur économique –, se demandent à quelle sauce ils vont être accommodés par l’administration Trump.

 

Le candidat Trump n’ignore pas que la légalisation est soutenue par une majorité de la population – 58 % des Américains et 63 % des jeunes républicains – mais reste un chiffon rouge pour les conservateurs chrétiens. Sur la marijuana médicale, pas d’ambiguïté. Il s’y est déclaré « à 100 % » favorable. Mais il a beaucoup varié sur la consommation récréative. Dans les années 1990, il était favorable à la vente libre de toutes les drogues pour priver les trafiquants de leur marché. En octobre 2015, il voulait laisser les Etats décider. En février, il n’était plus sûr de rien : « In some ways, it’s good ; in some ways it’s bad. » (« D’un côté, c’est bien, mais d’un autre, c’est mal. »)

 

Mais, le 18 novembre, les partisans de la légalisation ont été horrifiés par le choix du sénateur de l’Alabama, Jeff Sessions, comme possible attorney général de Donald Trump. Ultraconservateur, il est opposé à la régularisation du cannabis. « Les gens bien ne fument pas de marijuana », proclamait-il en avril, lors d’une audition au Sénat. Jeff Sessions reproche à Barack Obama d’avoir banalisé le cannabis en affirmant qu’il n’est pas plus nocif que l’alcool. Pour lui, les pouvoirs publics doivent au contraire persuader l’opinion que la marijuana est une substance « dangereuse ».

 

Réunis à Las Vegas pour leur grande Foire-exposition annuelle, du 16 au 18 novembre, les entrepreneurs du secteur se sont trouvés face à une perspective qu’ils n’envisageaient plus : celle d’un retour en arrière. De fait, en l’absence de codification juridique solide, la légalisation repose essentiellement sur la tolérance manifestée par l’administration fédérale. Légalement, la marijuana continue à être inscrite dans la catégorie 1 des substances contrôlées au même titre que l’héroïne. En 2015, la police a encore procédé à quelque 570 000 arrestations pour faits liés à la marijuana.

La marijuana légale dans huit Etats

 

Dans la pratique, Barack Obama a laissé faire les expériences décidées par référendum dans les Etats, comme le Colorado, qui a été le premier à rendre légale la vente de marijuana le 1er janvier 2013. A condition que les autorités réglementent sévèrement la culture et la vente. La marijuana est maintenant légale dans huit Etats et le district de Columbia (et accessible à des fins médicales dans trente-neuf Etats).

 

Mais le secteur repose sur deux textes qui ne sont pas irréversibles. L’un, adopté par le Congrès, empêche le département de la justice d’engager des fonds pour intervenir contre la marijuana médicale. Il est attaché au budget fédéral et doit être renouvelé en décembre. L’autre est un simple mémorandum du bureau de l’attorney général ordonnant aux procureurs fédéraux de se désintéresser du sujet dans les Etats qui ont réglementé le « pot » (mot familier pour désigner le cannabis en anglais). Il peut être révoqué d’un trait de plume par Donald Trump. Comme les climatosceptiques sur l’environnement ou les « nativistes » sur l’immigration, les militants anti-« pot » attendent des mesures fortes de leur président.

 

Les « cannapreneurs » mettent en avant le poids économique pris par le secteur, les dizaines de milliers d’emplois et les millions de dollars de taxes engrangées par les Etats. Le choix de Jeff Sessions « n’est pas une bonne nouvelle, a réagi Tom Angell, le directeur du groupe Marijuana Majority. Mais je veux espérer que la nouvelle administration va prendre conscience que la répression créerait un problème politique énorme dont elle n’a pas besoin, sur une question qui n’est pas une priorité pour le nouveau président. »

 

Source: lemonde.fr


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Hi!
 C'était malheureusement évident, bien que les américains aient voté majoritairement en faveur du cannabis aux dernières élections, leur choix  en parallèle  pour un gouvernement conservateur est complètement contradictoire.
  Si Jeff Sessions est effectivement promu à la justice, ce sera encore plus chaud, le type pense que la Terre à 3000 ans, et que les pyramides d’Égypte sont des greniers à grains ..... 
  Croisons les doigts pour les potos ricains !
a+

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Bonsoir,

 

Bah c'est pas mieux ici entre droite dure et droite extrême !

On a intérêt a être encore plus discrets.

 

Le centre inexistant. Ou alors trop de droite ou trop de gauche.

Et faut dire qu'on a la gauche la plus bête du monde !

 

Bref la France n'est pas prête de légaliser, et pour au moins 10 ans, on est cuit !

Incroyable quand on voit que tous nos voisins frontaliers ont une approche plus constructive.

 

@+

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