Par un décret fiscal relié à la loi de stabilité 2018 (et adopté au pas de course avant la dissolution des deux Chambres puisque les élections législatives doivent avoir lieu début mars), le gouvernement italien a inscrit la gratuité du cannabis utilisé dans les thérapies antidouleur.
Le cannabis médical sera pris en charge à 100 % par la sécurité sociale italienne (Mutua) et cela dans toute l’Italie, afin d’uniformiser le système. En l’état actuel, seulement onze régions sur vingt ont déjà introduit la gratuité des thérapies antidouleur à base de cannabis.
Garantir la demande nationale
Pour couvrir les besoins des 12 millions de patients italiens concernés, dont une majorité de femmes, recensés par le ministère de la Santé, le gouvernement a décidé de débloquer une enveloppe de 2,3 millions d'euros. Ce fonds servira à renforcer la production dans les établissements pharmaceutiques militaires de Florence. Ceux-ci, depuis l’adoption de la loi légalisant l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques, ont le monopole de la culture et des procédés de transformation.
« Notre objectif est de garantir la demande nationale, estimée à 350 kg par an, sans devoir importer les quantités manquantes produites par d’autres pays de l’Union européenne », a déclaré Beatrice Lorenzin, ministre de la Santé italienne. C’est dans l’optique du renforcement des quotas de production que le gouvernement vient aussi d’autoriser le ministère de la Santé d'accorder des licences pour la culture légale et les procédures de transformation à d’autres entreprises et instituts italiens.
Ces structures devront observer le protocole rédigé par le ministère de la Santé et suivre les directives établies par le laboratoire pharmaceutique militaire florentin. Le ministère veut également développer le réseau des préparations pharmaceutiques à base de cannabis vendues en officine sur présentation d’une ordonnance portant la mention « délivrance en une seule fois ».
Le décret fiscal prévoit aussi la mise en place de cycles de formation professionnelle sur les thérapies antidouleur à base de cannabis pour le personnel médical et sociosanitaire.
De notre correspondante Ariel F. Dumont
Source: lequotidiendumedecin.fr