Une étude menée par une équipe américaine révèle que, comme d'autres plantes, le cannabis serait allergène. Les discussions autour de la légalisation de la célèbre Marie-Jeanne aux Etats-Unis, et peut-être un jour en France, permettent de mieux appréhender...
Il est possible d’être mortellement allergique au cannabis
Une étude menée par une équipe américaine révèle que, comme d'autres plantes, le cannabis serait allergène. Les discussions autour de la légalisation de la célèbre Marie-Jeanne aux Etats-Unis, et peut-être un jour en France, permettent de mieux appréhender les effets indésirable de l'herbe.
Atlantico: Une équipe de chercheur américain a étudié le caractère allergène du cannabis, et les réactions allergiques violentes, et parfois mortelles, qui affectent certains consommateurs. Est-ce que le cannabis est allergène quelque soit sa forme? Est-ce que fumer du cannabis peut provoquer des réactions ?
Florence Trébuchon : Respirer le pollen de chanvre en suspension dans l'air peut provoquer une rhinite, une conjonctivite et de l'asthme. Le cannabis est une plante dont le pollen peut être allergisant comme c'est le cas pour d'autres végétaux comme les graminées. Il s'agit d'une allergie saisonnière, la pollinisation du cannabis a lieu en fin d'été et au début de l'automne. Cette allergie respiratoire est actuellement anecdotique car la présence de ce pollen est limitée à quelques zones de culture dans certains pays, comme les USA depuis la légalisation du cannabis dans certains Etats.
Mais l'on pourrait voir fleurir dans le futur des allergies professionnelles qui touchent les personnes chargées de la culture du cannabis.
Fumer du cannabis peut entrainer des symptômes respiratoires, mais ils ne sont pas forcément en rapport avec une allergie au cannabis. Il peut s'agir également d'une allergie aux acariens ou aux moisissures (allergies beaucoup plus fréquentes) qui contaminent la majiruna au moment de son stockage. Enfin, l'inhalation du THC, substance active du cannabis, est irritante pour les voie respiratoires, elle peut entrainer de l'asthme et des rhinites non allergique comme c'est le cas avec d'autres polluants.
Manger des graines de cannabis peut conduire à des réactions allergiques potentiellement sévères, comme toutes les allergies alimentaires, avec quelques cas rapportés de choc anaphylactique.
Y-a-t-il beaucoup de personnes susceptibles d'être allergiques ? Est-ce une prédisposition génétique ou la consommation pourrait-elle le provoquer ?
Le nombre de personnes allergiques est actuellement très limité, il s'agit d'observations médicales isolées. La survenue de toute allergie survient dans un contexte particulier qui associe une prédisposition génétique et un environnement favorable. D'une part, plus il y aura de cultures donc de pollens, plus le risque d'allergie respiratoire sera élevé. D'autre part, l'inhalation de THC induit une inflammation du nez et des bronches qui les rend plus fragiles et donc plus propices a développer secondairement des allergies respiratoires.
Que faut-il faire en cas de crise d'allergie ?
Les réactions allergiques se traitent de la même manière quelque soit l'allergène responsable. En cas de rhinite et d'asthme le traitement repose sur les anti histaminiques et les bronchodilatateurs type Ventoline.
En cas de réaction générale sévère type choc anaphylactique, le traitement repose sur l'injection d'adrénaline. Dans tous les cas dès lors que l'on est allergique, la premier des traitement est l'éviction, c'est à dire la suppression de tout contact avec le cannabis.
Pourrait-on voir à l'avenir un anti-allergène destiné aux fumeurs de cannabis ?
Non, ce n'est pas une priorité pour la recherche, car le contact avec cet allergène est facilement évitable, ce qui n'est pas le cas d'autres allergènes.
Finalement, le cannabis comme les autres plantes, a des effets de santé inattendus mais évidents. Existe-t-il d'autres drogues aux effets allergènes ?
Les drogues comme l'héroine, la cocaine, ou d'autres substance psychoactives sont des substances chimiques qui peuvent déclencher une allergie sévère comme les médicaments. Ce sont des phénomènes rares qui sont difficilement répertoriés pour ces drogues dont la consommation est interdite.
Il faut enfin préciser que selon une etude du Lancet Psychiatrie les adolescents qui fument régulièrement du cannabis ont une probabilité de terminer un parcours scolaire réduite de 60% avec 7 fois plus de risque de suicide. Une étude du New England Journal of Medecine a montré que l' usage fréquent du cannabis à l'adolescence entraîne un déclin du QI, une altération de la mémorisation et de la vigilance. Ces résultats sont plus inquiétants que les manifestations allergiques, et doivent permettre d'éclairer différemment les légalisations en cours dans certains pays.
Source: atlantico.fr
Il n’y a aucun commentaire à afficher.