Fermeture des centres Compassion: prêt à se battre pour la cause

Par Invité ,

 

Atteint de sclérose en plaques, Claude Vadeboncoeur, 43 ans, a trouvé dans le cannabis la seule substance capable de le soulager. La fermeture par la police du Centre Compassion de Québec, la semaine dernière, l'oblige maintenant à se tourner vers le marché noir avec les risques que cela encourt. Il dit maintenant être prêt à se battre pour fumer en toute légalité.

 

Source : cyberpresse.ca

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Le diagnostic tombait il y a quatre ans : sclérose en plaques. Depuis deux ans, M. Vadeboncoeur est inapte au travail. Sa posologie consiste en la prise de plusieurs médicaments sur une base quotidienne. Seul hic, aucun ne le soulage vraiment. C'est pourquoi il s'est tourné vers la consommation du cannabis à des fins thérapeutiques.

 

En devenant membre du Club Compassion, le résidant de Saint-Nicolas avait enfin trouvé un baume efficace à ses douleurs. «C'est la seule chose qui me fait du bien. C'est accessible et c'est bien géré. On a toujours la bonne quantité et la bonne variété selon ta maladie et tes symptômes. En plus, la qualité est bonne. Avec la fermeture du centre, c'est comme si on me disait que je n'avais plus le droit de prendre mes médicaments», déplore-t-il.

 

La frappe policière de jeudi dernier, qui a touché tous les centres au Québec qui vendaient du cannabis à des fins thérapeutiques, le forcera les mois prochains à se procurer la drogue dans la rue. «C'est ça [du pot] ou rien. Et rien, c'est inimaginable», justifie celui qui consomme deux grammes par jour.

 

«Il [le gouvernement] m'oblige à retourner sur le marché noir, lance-t-il, visiblement découragé. Je ne saurai pas ce que j'achète. Sans compter que je vais devoir en prendre deux fois plus parce que ce n'est pas la même qualité qu'au centre», s'insurge-t-il, en gardant une pensée pour ceux qui devront arrêter complètement leur consommation parce qu'ils ne seront peut-être pas en mesure de se procurer de la marijuana autrement.

 

Briser les tabous

 

«Je suis prêt à aller au front pour la cause», lance le père de deux adolescents. «Ça prend du monde pour briser les tabous», renchérit France, sa conjointe, qui ne consomme pas. Celle-ci compte soutenir son mari dans sa lutte parce qu'elle voit les bienfaits du cannabis sur lui et la famille. «Plus il a des douleurs et plus il est irritable. Lorsqu'il fume, ça allège ses souffrances et, du coup, la routine familiale», explique-t-elle, sachant fort bien que leur choix est parfois jugé durement.

 

C'est pourquoi M. Vadeboncoeur aimerait pouvoir consommer sans se tracasser avec des questions légales. «Plus on s'approche de la légalité, plus c'est facile à justifier. Que les médecins me donnent quelque chose de comparable et je vais arrêter de fumer. Mais personne n'a encore trouvé.»

 

Il pourrait faire une demande à Santé Canada pour obtenir une carte l'autorisant à consommer le cannabis produit par le gouvernement fédéral. En effet, la sclérose en plaques fait partie des maladies admissibles à ce programme. Cependant, comme plusieurs usagers, il considère qu'Ottawa n'a pas le pouce vert. «J'ai déjà essayé et ça n'atténue pas mes douleurs. Ça me donne juste mal à la tête.»

 

Les centres Compassion, jusqu'ici tolérés malgré le fait qu'ils étaient à cheval sur la loi, lui donnaient ce semblant de légalité, tout en offrant une matière première bien plus efficace.

 

«J'avais une carte de membre avec photographie qu'on me demandait chaque fois que je me rendais au centre. J'avais enfin trouvé un médecin [après en avoir consulté trois] qui acceptait de me prescrire du pot. Le centre avait communiqué avec lui pour certifier que ma prescription était valable. Dans mon livre, le monde qui allait au centre avait le droit d'acheter du cannabis à cet endroit», conclut-il, souhaitant «brasser la machine» pour faire changer les choses.

 

 

 

 

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