Un groupe inter-partis préconise la création de cercles de consommateurs de marijuana pour lutter contre le deal de rue. Des voix s'élèvent pour dénoncer une expérience-pilote dangereuse, en particulier pour les mineurs. Et vous, que pensez-vous de ce projet de fumette légale à Genève?
Faut-il légaliser la consommation de cannabis?
Un groupe inter-partis préconise la création de cercles de consommateurs de marijuana pour lutter contre le deal de rue. Des voix s'élèvent pour dénoncer une expérience-pilote dangereuse, en particulier pour les mineurs. Et vous, que pensez-vous de ce projet de fumette légale à Genève?
La proposition a mis l'UDC en pétard. Autoriser la distribution, la vente et la consommation de cannabis et de ses produits dérivés dans le cadre d'associations contrôlées par l’État: voilà ce que propose un groupe réunissant toutes les forces politiques représentées au parlement (à l'exception de l'extrême gauche), au terme d'un an et demi de réflexion.
Car pour ces élus de tous bords, le constat est sans appel. Le marché ouvert des stupéfiants à Genève est une cause majeure d'insécurité; la politique répressive menée actuellement par les autorités n'atteint pas son but et coûte cher - 200 millions de francs par année en Suisse, estiment-ils. Décriminaliser la vente de haschich permettrait d'assécher le marché illégal et de décharger la police, qui pourrait se concentrer sur le trafic de drogues dures. Les tenants de la régulation assurent que les statistiques montrent qu'il n'y a pas eu d'augmentation de la consommation là où elle est tolérée.
Cotisation et dose maximale
Prévu pour être appliqué sur une période d'essai de trois ans, le modèle s'inspire des cannabis social clubs espagnols ou français. Les consommateurs s'organisent en association sans but lucratif, laquelle coordonne la production du chanvre dans un lieu tenu secret pour éviter les vols. Chaque membre paie une cotisation et a droit à une dose maximale de deux grammes par jour, à consommer sur place ou à domicile. Selon le comité inter-partis, cette solution, combinée à une répression accrue du commerce de rue, vise à «contrôler la teneur du produit en THC, le principe actif du cannabis et à s'assurer que la quantité produite ne dépasse pas les besoins individuels».
Un rapport a été remis aux différents partis politiques qui doivent désormais se prononcer. Seule l'UDC s'y est d'ores et déjà catégoriquement opposée.
Elle avance que ce projet pilote n'empêchera pas le trafic de chanvre de se poursuivre et ne luttera aucunement contre les mafias. Le parti agrarien juge que cette expérience ne vise qu'à une libéralisation généralisée du cannabis, «y compris pour les mineurs et sans fixer le taux de THC». Or le risque d'addiction est corrélé à ce taux, qui a considérablement augmenté ces dernières années. En outre, l'usage régulier du joint mène de nombreux consommateurs à d'autres drogues, beaucoup plus dangereuses.
Pensez-vous que la mise en place de clubs sociaux cannabiques soit une bonne solution pour combattre le marché ouvert de la drogue à Genève? Ou considérez-vous au contraire qu'il faille poursuivre la répression pour protéger au mieux la population?
Votre opinion nous intéresse ! Venez débattre de ce sujet sur notre site. La «Tribune de Genève» publiera des extraits des interventions des internautes dans sa rubrique «débat en ligne» de ses éditions de vendredi.