Depuis deux à trois semaines, la police fait pression sur les magasins de chanvre de suisse romande en particulier dans le canton de Vaud, mais aussi au Valais et à Genève.
Source : Chanvre-Info
La loi sur la culture et le commerce du chanvre n’a pas encore été votée par le parlement vaudois, mais anticipant celle-ci, la police des stupéfiants a rendu visite à la plupart des magasins pour leur dire que les règles allaient changer comme le prévoit la motion du député Payot.
Le hic, c’est que cette motion si elle a été votée par le grand conseil, n’a pas encore été transformée en texte de loi et doit encore repasser devant le parlement cantonal, mais la police fait comme si elle l’était déjà : beau respect des règles démocratique. A Genève et au Valais aussi des descentes de police ont eu lieu chez des chanvriers : on interdit à un boutureur établi depuis 10 ans de continuer son métier. Perquisition à domicile, saisie d’argent servant au commerce légal, procès avec des années de prisons et des dizaines de milliers de francs d’amende à la clef, tel est le lot de certains chanvriers ces temps (qu’on croyait révolus).
Nous rappelons que les magasins de chanvre romands affiliés à la CSC respectent tous la légalité et des règles d’éthique. Ils ne vendent pas d’herbe à fumer, vendent par contre des boutures de chanvre et des graines, mais seulement à des clients ayant plus de 18 ans et distribuent gratuitement les brochures de prévention de l’ISPA (Institut de prévention de l’alcoolisme et autre toxicomanies).
Cela ne plait pas au conseiller d’Etat vaudois Rochat voulant améliorer son bilan avant de partir et à ses collègues de parti libéraux en pleine campagne électorale. Dans leur politique de l’autruche, interdire de vendre des boutures de chanvre, rime avec diminution de la consommation, mais la réalité est autre : plus ils feront de répression, plus le marché du chanvre passera au marché noir hors de tout contrôle (sauf celui de groupes maffieux).
Les dealers n’auront aucun scrupule à vendre directement de l’herbe à des mineurs si ce n’est de la cocaïne et la consommation problématique de certains d’entre eux ne baissera pas. Les magasins de chanvre ne sont pas la cause de la consommation de cannabis, car la consommation de cannabis existait déjà bien avant les premiers magasins dans les années 90. L’effet ne peut précéder la cause.
Par contre les magasins de chanvre et les emplois qu’ils ont créés seront menacés, des familles entières verront leur revenus menacés alors qu’ils ont joué carte sur table dès le début et viendront peut-être grossir les rangs des personnes dépendantes... de l’Etat social.
La coordination romande du chanvre s’insurge contre cette tentative de criminaliser des gens qui soutiennent la réglementation du marché du cannabis et l’initiative « pour une politique raisonnable en matière de chanvre et protégeant efficacement la jeunesse ». On criminalise des acteurs responsable du marché du chanvre légal alors que les dealeurs illégaux ne sont pas inquiétés.
Il est facile de prendre les page jaunes sous la rubrique chanvre et de faire une descente dans les magasins. On donne l’impression à ses électeurs qu’on mène une politique ferme. Mais dans la pratique, cette politique pousse les consommateurs vers le marché noir. Nous protestons fermement contre cette politique irresponsable, populiste et préélectorale.
Halte à la répression contre les magasins de chanvre responsables.
Les consommateurs de chanvre ne sont pas des criminels.
Pour une politique raisonnable en matière de chanvre et protégeant efficacement la jeunesse.
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