Cannabis : fini la tolérance zéro

Par Invité ,

 

Pour faire face au problème de la consommation de cannabis chez les élèves, les écoles de la Commission scolaire de Montréal tournent le dos à la méthode dure, jugée inefficace. La tolérance zéro en matière de cannabis, en vertu de laquelle un élève pris à consommer à l'école était renvoyé chez lui, est chose du passé.

 

Source : Cyberpresse

En 2001, une nouvelle politique a remplacé la tolérance zéro, en vigueur dans les écoles québécoises depuis le début des années 90. La CSDM encourage les écoles secondaires à mettre sur pied un plan d'action, combinant prévention et intervention. L'école Joseph-François-Perreault est de celles qui ont modifié leur façon d'aborder le problème depuis deux ans.

 

«Les élèves sont gardés à l'école, parce que s'ils se retrouvent chez eux, ils vont consommer», explique Annie Lamarre, directrice adjointe à JFP. «ça n'est pas une démarche répressive. C'est une approche d'accompagnement. On veut que le jeune apprenne à gérer sa consommation.» Ce qui ne veut pas dire que l'école baisse les bras. Dès qu'ils se doutent qu'un élève a consommé, les enseignants sont incités à le référer à la direction. Il quitte immédiatement la classe et un programme d'intervention s'enclenche, qui s'articule autour du choix d'un «parrain», intervenant ou professeur, qui a reçu une formation spéciale sur le cannabis.

 

Des informations peuvent aussi être données par l'enseignant de biologie sur les impacts du cannabis sur la santé. Et si l'élève poursuit sa consommation, il peut être contraint de quitter l'école et est envoyé non pas chez lui, mais dans un programme spécial géré par le YMCA. «Mais les jeunes en arrivent très rarement là», dit Annie Lamarre. Depuis deux ans, une soixantaine d'élèves, sur 1200 inscrits à la polyvalente, ont, volontairement ou sous la contrainte, fait partie de ce programme. Un seul a dû quitter l'école.

 

Cesser de banaliser le pot

 

L'étude d'un chercheur de l'Université de Montréal, dont les grandes lignes ont été publiées hier dans nos pages, a suscité beaucoup de réactions. Le chercheur Serge Brochu a établi que 15% des élèves montréalais fumaient quotidiennement leur petit joint, et que 10% se disaient dépendants de la mari. Ces données ont fait frémir la ministre déléguée à la Protection de la jeunesse et à la Réadaptation physique, Margaret Delisle. «Les gens pensent que le pot, c'est moins dommageable. C'est faux», a-t-elle lancé au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse, hier. «C'est tellement triste d'entendre un jeune dire qu'il a commencé à fumer du cannabis avec son père, dans le salon, à l'âge de 7 ans. C'est épouvantable.»

 

La ministre se dit «très préoccupée» par les conclusions de l'étude. Néanmoins, selon elle, «le gouvernement a pris ses responsabilités» face à cette problématique. Le printemps dernier, Québec a rendu public un plan d'action sur la toxicomanie axé sur la sensibilisation et la prévention, notamment en milieu scolaire. Mais, estime Mme Delisle, «il faut aussi que les parents soient aux aguets.»

 


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