Canada - Culture de cannabis: la loi d'Ottawa «la bonne»

Canada - Culture de cannabis: la loi d'Ottawa «la bonne»
Par mrpolo ,
OTTAWA — Les Québécois pourront faire pousser jusqu’à quatre plants de cannabis à domicile lorsque la substance sera légale au pays, a tranché jeudi Justin Trudeau.

 

photo: Justin Tang / La Presse Canadienne

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«L’approche qu’on a préconisée et qu’on met de l’avant dans la loi fédérale, c’est la bonne, et c’est celle-ci qu’on va s’attendre à ce que les gens suivent», a dit le premier ministre en conférence de presse avec le premier ministre portugais Antonio Costa, en visite au Canada.

«Soyons très clairs: notre décision de permettre un nombre limité de plants de marijuana à domicile est basée sur les faits, sur les données, sur les recommandations d’experts», a-t-il plaidé, disant continuer à travailler «avec les provinces sur leurs responsabilités».

L’autorisation de culture à la maison est l’un des moyens qui permettra d’en arriver aux fins visées par la légalisation du cannabis, soit de «créer un système qui va remplacer les aspects criminels qui font des profits (avec) cette vente de marijuana», a noté le premier ministre.

 

C’est ainsi qu’il a défendu l’approche de son gouvernement, après que le gouvernement du Québec eut effectué des représentations pour défendre sa propre approche — celle de prohiber la pratique, comme il le prévoit dans son projet de loi 157.

Le comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles a d’ailleurs été convaincu par un plaidoyer livré la semaine dernière à ce sujet par le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-Marc Fournier.

Le comité a ainsi recommandé unanimement dans un rapport déposé mardi de clarifier, dans le projet de loi fédéral C-45, que les provinces qui veulent interdire de faire pousser du cannabis à la maison peuvent le faire.

Le premier ministre n’a pas commenté directement cette suggestion, jeudi, mais il a signalé assez clairement que la loi d’Ottawa aurait préséance sur celles des provinces, comme l’avait déjà soutenu sa ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould.

Trudeau «devrait respecter nos compétences»

 

La mise en garde servie par de Justin Trudeau a mal passé à Québec.

«Je tiens à dire que la légalisation du cannabis, ce n’était pas notre choix de gouvernement mais celui de monsieur Trudeau. Maintenant, nous respectons le fait que c’est sa prérogative et de sa compétence», a réagi la ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois.

«Une fois que cela est dit: monsieur Trudeau devrait respecter nos compétences à nous et les choix qui en découlent et respecter son propre Sénat qui a entrepris un travail important sur cette question», a-t-elle ajouté dans une déclaration écrite transmise par son bureau.

 

L’avertissement du premier ministre n’a été guère mieux accueilli par l’opposition à Ottawa.

Même si, à son avis, l’autorisation de faire pousser du cannabis à domicile est cohérente à partir du moment où l’on légalise la substance, le député néo-démocrate Alexandre Boulerice se désole que le gouvernement Trudeau bouscule ainsi les provinces.

«Les provinces ont raison de dire: « Nous, on a notre mot à dire là-dessus, c’est pas vrai que le fédéral va décider de tout tout seul »», a-t-il exposé en point de presse dans le foyer de la Chambre des communes.

Le député conservateur Gérard Deltell a lui aussi sermonné le premier ministre. «Les provinces ont de très grandes réserves quant à l’application de cette loi-là, et ce sont les provinces qui sont pognées avec les problèmes, c’est pas lui, là», a-t-il lâché en mêlée de presse.

 

«Ça veut dire qu’il n’y a pas d’écoute de la part du gouvernement fédéral, ça veut dire que le gouvernement fédéral impose sa vision au gouvernement du Québec», a pour sa part dénoncé l’élu bloquiste Xavier Barsalou-Duval.

Une confrontation Ottawa-Québec sur la question de la culture à domicile semble se dessiner alors que la légalisation du cannabis est à nos portes.

 

Le projet de loi C-45 est actuellement à l’étape de l’étude en comité au Sénat, et l’objectif est de tenir le vote final le 7 juin. Justin Trudeau a maintenu jeudi qu’il gardait le cap sur l’objectif de légaliser la substance d’ici les prochaines semaines.

Il l’a réitéré alors qu’on l’interrogeait sur la recommandation d’un autre comité sénatorial qui étudie la mesure législative, celui des peuples autochtones, de repousser «d’au plus un an» la légalisation pour consulter davantage les Premières Nations, les Inuits et les Métis.

 

Source: journalmetro.com


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