La marijuana augmente le risque d’accident même si elle ne pousse pas à prendre des risques au volant.
La marijuana et la conduite entretiennent une relation dangereuse. Lors des contrôles salivaires de routine, seuls 1 % des conducteurs se sont révélés positifs à une drogue.
Lors des récents contrôles Bob, cette proportion est montée à un conducteur sur 40. Selon les chiffres de l’INCC, dans presque deux tiers des contrôles drogue positifs, il y a du cannabis (39 % seul, 27 % mélangé à une autre drogue).
Les fumeurs réguliers, (quotidiens voire plus) sont dans un état permanent d’intoxication, peut-on lire dans des récentes études néerlandaises. "Un fumeur régulier ne devrait jamais prendre le volant. Un jour, il se fera attraper", conseille le porte-parole de l’IBSR (Institut Belge pour la Sécurité Routière). Et se faire attraper lui coûtera cher.
Les fumeurs de joints représentent-ils un grand risque en matière de sécurité routière ? Dans l’absolu, la réponse est oui, tout comme dans le cas de l’alcool, mais ces deux drogues ne sont pas traitées de la même manière lorsqu’on les consomme au volant.
Que ce soit en ayant bu ou en ayant fumé, prendre le volant sous influence augmente en effet le risque d’accident.
Johannes Ramaekers, pharmacologue à l’université de Maastricht, a étudié les effets du cannabis et de l’alcool sur la conduite. "Les deux substances nuisent à la performance au volant et aux facultés telles que l’attention, le contrôle moteur et la prise de décision. Mais l’alcool augmente aussi la prise de risque. Je crois que c’est pour cela que les gens prennent le volant même lorsqu’ils sont complètement ivres. Ils sont prêts à prendre ce risque. Ils perdent leurs inhibitions", détaillait-il récemment dans un journal canadien.
Les effets notoires du cannabis sur la conduite sont plutôt, un ralentissement, une altération des réactions et une modification de la perception des distances.
En somme, en conduisant sous influence, le fumeur sera plus prudent mais moins réactif et habile. "C’est vrai qu’ils sont conscients de leur état et qu’ils essaient de compenser mais ils échouent. Ils demeurent intoxiqués."
L’alcool reste le champion toutes catégories pour générer des problèmes au volant. Lors de la dernière enquête de l’IBSR aux urgences, quatre blessés graves sur dix avaient bu. Du reste, 10 % répondaient positif aux tests cannabis.
Dans un accident mortel sur quatre, l’alcool a joué un rôle. De récentes études montrent que la consommation de marijuana n’augmente pas substantiellement le risque d’accident mortel. Mais le mélange cannabis et alcool lors de la conduite va multiplier le risque d’accident d’un facteur allant de 20 à 200…
Le cannabis a mauvaise presse et quoique moins dangereux au volant que l’alcool, il est beaucoup plus violemment réprimé. "Pour le cannabis, la Belgique applique une tolérance zéro, contrairement à l’alcool ou on tolère un verre", précise Benoît Godart, porte-parole de l’IBSR.
Outre cette tolérance, être pris à un crash-test vous renvoie immédiatement devant le tribunal, avec une belle amende et un retrait de permis.
En somme, aux yeux de la loi, celui qui fume un joint trois heures avant de conduire est condamnable comme le conducteur contrôlé à plus 1,5 pour mille, soit huit verres d’alcool.
Source: dhnet.be