Le MR de Mons a déposé une motion visant à soutenir la création d’un cannabis social club. Le texte sera débattu lors du prochain conseil communal, le 25 avril.
Des projets de cannabis social club ont avorté, notamment à Tournai, Namur et Charleroi. - © Flickr
Un cannabis social club est un cercle fermé où s’organise la production et la distribution de cannabis pour un usage individuel.
"Nous voyons que l’interdiction ne fonctionne pas. Il faut trouver une autre voie. Celle de la régulation. La régulation de ce qui existe déjà en fait", explique le chef de file MR Georges-Louis Bouchez. "Le projet doit se faire en dialogue avec la ville et la justice, à l’extérieur de la ville, et en associant médecins et psychologues. Je propose donc de tenter l’expérience. Et si cela ne fonctionne pas, tant pis, nous reviendrons en arrière."
Le bourgmestre Elio Di Rupo (PS) se dit "favorable" à une telle structure. "Il est scandaleux de laisser les consommateurs de cannabis et en particulier les jeunes dans les bras d’organisations criminelles pour consommer quelques grammes de cannabis. Il est aussi scandaleux de fermer les yeux sur la qualité des produits mis sur le marché noir."
Jean-Luc Manouvrier, porteur d’un projet de social cannabis club à Mons, acquiesce. "Une bonne partie du cannabis que l’on retrouve sur le marché est coupée avec des produits chimiques, des pesticides, alors que la plante peut se cultiver de manière biologique. Un cannabis social club devrait aussi permettre d’enrayer le trafic des dealers et des bandes organisées."
Elio Di Rupo se dit prêt à solliciter le fédéral et le procureur du roi "pour permettre une expérimentation", mais il n’a pas encore reçu de demande officielle.
Il semble toutefois que le projet de social cannabis club ait peu de chance d’aboutir. Si une telle structure existe – est toléré – à Anvers, des initiatives à Namur, Charleroi ou encore Tournai ont avorté.
"La règle est la même à Tournai qu’à Mons", souligne le procureur du roi de Mons-Tournai Christian Henry. "Si je m’en réfère simplement à la loi, elle punit déjà la simple détention de cannabis. Il y a bien eu une directive ministérielle en 2003 disant aux parquets que la détention d’une quantité minime de cannabis pour assurer sa propre consommation quotidienne, soit un maximum de trois grammes par jour, ou la possession d’un plant devaient recevoir le traitement de poursuite le plus faible. Mais cela reste punissable d’une peine d’amende par le tribunal correctionnel. C’est reste bien une infraction."
Laurent Dupuis
Source: rtbf.be
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