En entretenant des relations d'affaires avec les "coffeeshops", les banques et les sociétés immobilières, notamment, écoulent en toute légalité l’argent du commerce de la drogue.
Au total, 171 des 570 coffeeshops que compte le royaume
figurent dans le portefeuille des banques, pour un montant
d'emprunt de 1,1 milliard d'euros - Shutterstock
Toléré dans le royaume depuis plus de quarante ans, le commerce du cannabis se révèle aujourd'hui un rouage de l'économie néerlandaise à part entière. Parce que la vente de haschisch et de marijuana, même en petites quantités, est particulièrement lucrative, nombre d'entreprises ayant pignon sur rue entretiennent des relations d'affaires avec les propriétaires de "coffeeshops", comme s'appellent ces commerces.
Pour avoir consenti à ces établissements des prêts immobiliers qui leur rapportent, les ténors bancaires ABN Amro, ING et Rabobank écoulent ainsi en toute légalité l'argent du commerce de la drogue. Au total, 171 coffeeshops, sur les 570 que compte le royaume, figurent dans leur portefeuille pour un montant d'emprunt de 1,1 milliard d'euros, selon une enquête du quotidien "Het Financieele Dagblad".Plus de 500 millions par an perçus par le fisc
Dans l'agroalimentaire, les brasseurs Heineken ou AB InBev sont impliqués, la plupart des fois, pour des prêts accordés à des coffeeshops autorisés à vendre des boissons alcoolisées. Dans le secteur semi-public, les sociétés de gestion immobilière, dont des offices de HLM, leur consentent, elles, des baux commerciaux. Quant au fisc, il ponctionnerait plus de 500 millions d'euros par an dans les caisses des coffeeshops
Cette banalisation de l'économie de la drogue a de quoi inquiéter, sachant que la production à grande échelle de cannabis aux Pays-Bas est aux mains du crime organisé qui en exporte entre 60% et 80%.
Source: lesechos.fr
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