La marijuana est légalisée, mais les licences tardent: idéal pour un Far West de la weed.
Le 30 mars 2021, New York est devenu le quinzième État des États-Unis à autoriser l'achat, la possession et la culture du cannabis pour l'ensemble des citoyens de plus de 21 ans. Pourtant, près d'un an plus tard, les autorités n'ont pas attribué une seule licence autorisant officiellement le commerce récréatif de la plante.
Bien entendu, cela n'a pas empêché certains entrepreneurs de démarrer leur business, créant de fait un immense «marché gris». Des dizaines de dispensaires vendent leur produit dans un flou juridique complet alors que les autorités menacent de sanctions, mais que la police n'intervient pas.
Pour nombre d'entre eux, le jeu en vaut la chandelle. Le marché new-yorkais pourrait peser jusqu'à 4,2 milliards de dollars (3,71 milliards d'euros) d'ici cinq ans, estime Forbes.
Et, pour l'instant, la semi-légalité de l'industrie locale garde les géants du secteur comme Curaleaf et Green Thumb (respectivement 889 et 650 millions d'euros de revenus lors des trois premiers trimestres 2021) dans l'expectative.
«On a vu, État après État, où les gros poissons arrivent et accaparent tout le marché et où les petits se font avoir à chaque fois», argumente Lenore Elfland, qui tient Empire Cannabis Club, un dispensaire situé à Manhattan. Mieux vaut occuper le terrain dès maintenant, quitte à prendre de sérieux risques.
Techniques de vente créatives
En théorie, la vente de cannabis sans licence n'est pas légale. «Les contrevenants doivent arrêter leurs activités immédiatement ou faire face aux conséquences», insiste Tremaine Wright, le directeur du Cannabis Control Board.
Afin d'éviter la fermeture, certains dispensaires se montrent créatifs. Chez Empire, la clientèle doit acheter une carte de membre d'une durée de 24 heures, qui leur offre l'accès à un catalogue de marijuana. Chez Uncle Budd, il est possible d'effectuer un don et de recevoir, en échange, du cannabis en cadeau.
Le Cannabis Control Board ne l'entend pas de cette oreille. En février, il a distribué les mises en demeure prévenant que les contrevenants risquaient au mieux de se voir interdits de licence lorsqu'elles seront distribuées et, au pire, de s'exposer à des poursuites pénales. Mais les dealers semi-légaux ne comptent pas se laisser faire, et prendre leur part du space cake.
Source: korii.slate.fr
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