Joan Martins, l'auteur du coup de fusil qui a tué Guillaume Aubrun vendredi soir à Bassac (voir notre édition d'hier), a été incarcéré à Angoulême, hier à 18 heures, pour homicide volontaire.
Source: Sud Ouest
Après avoir été cueilli par les gendarmes à Biarritz, samedi matin, alors qu'il tentait de fuir vers le Portugal, le suspect numéro un a livré ce week-end sa version des faits, lors de sa garde à vue. Confrontée aux autres témoignages clés, elle a permis aux enquêteurs de reconstituer le fil des événements qui ont mené au drame. Une soirée d'orage qui gardait jusqu'alors bien des mystères.
Pour trois pieds de cannabis
D'après les déclarations glanées ce week-end, un vol de trois ou quatre pieds de cannabis est à l'origine de l'altercation mortelle.
Aux dires des enquêteurs, Joan Martins était suspecté par Boris Compagnon, le cousin de la victime, de lui avoir dérobé mercredi trois pieds de cannabis, plantés entre les haies de son jardin.
Vendredi après-midi, Boris Compagnon, accompagné de Guillaume Aubrun, se rend au domicile de Joan Martins pour régler ce différend, muni d'une barre de fer.
Mais, sur place, pas de Martins. Seule sa concubine est présente. Des menaces de mort sont proférées à l'encontre du couple.
Mis au courant de cette expédition, Joan Martins, 37 ans, qui avouera aux enquêteurs être « très impulsif », se dirige à son tour, vers 22 heures, vers le domicile de Boris Compagnon. Il a préalablement déposé un fusil de chasse, calibre 12, dans sa fourgonette.
Joan Martins laisse le soin à son amie de sonner à la porte. Il reste en retrait, dans la pénombre, son arme à la main. Après des explications musclées, il remise le fusil dans son véhicule. Or, entre-temps, la concubine de Boris Compagnon a appelé en renfort deux proches, dont Guillaume Aubrun.
Le premier arrive muni d'une barre de fer. L'ambiance est électrique devant la maisonnette. L'orage tonne. La pluie tombe drue.
Surgit alors Guillaume Aubrun, venu défendre son cousin. Il est muni d'une hache. Selon les déclarations des protagonistes, c'est à ce moment-là que Joan Martins récupère son fusil et tire sur Guillaume Aubrun, situé à moins d'un mètre de lui.
La reconstitution attendue
Outre Joan Martins, qui a passé la nuit derrière les verrous, trois autres personnages clés de l'affaire ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.
Sa compagne, pour complicité de violences avec préméditation, Boris Compagnon, pour menaces de mort réitérées avec arme, ainsi que l'autre ami de la famille, pour violences avec arme.
Selon les enquêteurs, qui se félicitaient hier de la bonne coordination des unités, la reconstitution des faits pourrait apporter d'ultimes explications sur le moment précis où Joan Martins pressa sur la gâchette, face à sa victime
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