«Comment fumer en toute sécurité». Tel aurait pu être le titre de cette vidéo dont le but est d’apprendre à déjouer la vigilance policière lorsque l’on est en possession de drogues.
Source : Drogues news
Tout cela pourrait n’être qu’une lubie adolescente tout droit sortie d’une soirée trop enfumée si son auteur n’était autre qu'un... ex-agent des stupéfiants du Texas. Et pas n’importe lequel. Selon son ancien supérieur hiérarchique, Barry Cooper «était probablement le meilleur agent des stupéfiants de tout l’Etat, voire de tout le pays».
Le DVD Never get busted again («Ne te fais plus jamais arrêter») doit sortir aujourd’hui et s’accompagner de la mise en ligne d’un site web (adresse inconnue à cette heure). On y apprend comment réussir une cachette parfaite, éviter d’attirer l’attention de la police ou encore tromper les chiens.
Partisan de la légalisation de la marijuana (mais pas des autres drogues illicites), Barry Cooper justifie sa démarche par les dégâts liés à la guerre à la drogue américaine, qui détruit des familles et remplit les prisons de condamnés non-violents : «Ma principale motivation est d’apprendre aux Américains à faire respecter leurs libertés civiques. C’est l’injustice de notre système qui me pousse. J’apprends juste aux gens comment ne pas détruire leur vie en étant enfermé dans une cage», a-t-il déclaré mercredi dernier au Tyler Morning Telegraph. «Je sais que ça ne sera pas accepté par mes pairs, ici au Texas, mais dans d’autres endroits du pays, je serais félicité. Quand je perquisitionnais des maisons et détruisais des familles, ma conscience me disait que j’avais tort, mais mon appétit de pouvoir, de gloire et de reconnaissance professionnelle l’emportait sur ma bonne conscience.» Avant de conclure: «Les milliards de dollars que nous dépensons pour la guerre à la drogue devraient l’être pour protéger nos enfants. Ils sont molestés tous les jours alors que tout le monde sait que nous avons déjà perdu cette guerre.»
Autant d'arguments régulièrement mis en avant par les membres de l’association américaine Leap (Law enforcement against prohibition), qui regroupe d’anciens policiers, magistrats, directeurs de prison luttant contre la guerre à la drogue.
Mais bien sûr, tous ses anciens collègues ne voient pas tout cela d’un bon oeil. «Je suis choqué, comme tous les officiers qui ont fait le serment de défendre les lois de cet Etat et de cette nation, a déclaré Richard Sanders, responsable de la DEA (les stups américains) à Tyler (Texas), où réside Cooper. Il est clair que toute cette affaire a pour unique but de se faire de l’argent.» Et ce dernier de menacer d’une enquête sur la légalité de cette entreprise.
«Je mets quiconque n’est pas d’accord avec moi au défi de venir débattre en public pour entendre ce que j’ai à dire et je parie que certains changeront alors d’avis, s’est enfin défendu Cooper. Mais je suis sûr que d’autres me verront comme le diable.»