L’utilisation du chanvre pour la structure des voitures aurait pu être la norme dans l’histoire, puisque Henry Ford lui-même y avait songé.
L’industrie s’est finalement concentrée sur d’autres matériaux comme l’acier mais le plant de cannabis n’a pas été oublié par tout le monde…
Les blagues ne manqueront sûrement pas de tomber si le projet d’un groupement d’entreprises canadiennes voit effectivement le jour. Elles voudraient en effet mettre sur le marché une voiture électrique… en chanvre.
Cette voiture devrait en effet être dotée d’une carrosserie à base de résine industrielle de chanvre, nom commun du plant de cannabis. La Kestrel, nom de ce prototype hallucinant, sera testée à la fin du mois par Motive Industries Inc., entreprise de Calgary spécialisée dans le développement de véhicules.
Ses premières caractéristiques techniques connues laissent augurer d’honnêtes performances puisque ce modèle compact, qui peut accueillir jusqu’à trois passagers en plus du conducteur, peut atteindre la vitesse de 90 km/h pour une autonomie maximale de 160 kilomètres.
La résine de chanvre, qui sera cultivée à Vegreville dans l’Alberta par l’Alberta Innovates Technology Futures (AITF), est ici utilisée en raison de sa forte résistance aux impacts.
La Kestrel est d’ailleurs partie intégrante d’un projet plus large de cinq véhicules électriques nommé « Project Eve », codirigé par Motive Industries et Toronto Electric, une entreprise de moteurs électriques, qui a pour but de développer l’industrie automobile électrique au Canada. Ce partenariat inclut également un ensemble d’écoles polytechniques du pays, en Alberta, au Québec et à Toronto, qui participeront à la construction de ces prototypes.
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Les vingt premiers devraient normalement sortir d’usine l’année prochaine mais connaissent pourtant déjà leur propriétaire : il s’agira d’EnMax, un entreprise de distribution d’énergie de Calgary qui fait aussi partie du « Project Eve ».
Henry Ford y avait déjà pensé
« Ce n’est pas une idée originale » annonce pourtant Nathan Armstrong, le président de Motive Industries. Henry Ford, au début du siècle dernier, aurait en effet lui-même construit une voiture à base de fibres et de résine de chanvre. Cette idée pas si fumeuse que cela a toutefois été passée sous silence par l’histoire de l’automobile, dont le développement se sera finalement fait avec d’autres matériaux comme l’acier.
Ces derniers s’étaient en effet révélés à la fois résistants et légers mais, rappelle M. Armstrong, consommaient beaucoup d’énergie pour être produits. Un désavantage qui ne s’applique pas au chanvre, très facile à produire au Canada et qui n’a guère besoin que d’un peu de soleil et d’un peu d’eau pour grandir.
« Les matériaux naturels comme le chanvre peuvent offrir une alternative verte et durable aux fibres conventionnelles utilisées jusque là » explique John Wolodko de l’AITF.
« En tant que matériau de structure, le chanvre est probablement le meilleur » se réjouit même M. Armstrong.
Mais il entraîne également une conséquence inattendue, puisque le grand voisin américain interdit la culture du cannabis sur son sol, ce qui confère au Canada un avantage concurrentiel immédiat – d’autant plus que par contre, les Etats-Unis autorisent l’importation de chanvre travaillé.
Une fois les derniers essais du mois d’août réalisés, la Kestrel devrait être officiellement présentée au salon des véhicules électriques de Vancouver, en septembre prochain.
Source : www.zegreenweb.com