En 1851, le poète Charles Baudelaire rédigeait un texte en prose intitulé Du vin et du haschisch, comparés comme moyens de multiplication de l’individualité*. Cette évocation parallèle du vin et du haschisch (consommé alors sous forme de pâte : le dawamesk) est pour lui justifié par « le développement poétique excessif de l’homme » qui résulte de leurs consommation.
130 ans plus tard, les chemins du vin et du haschisch (ou cannabis, ou marijuana) se sont croisés dans les caves de certaines wineries californiennes. Dans les années 1980, des jus de raisin ont ainsi été mis à fermenter avec des feuilles de cannabis. Dans un article paru dans The Daily Beast, le journaliste Michael Steinberger avance que le cabernet sauvignon serait le cépage de choix pour ces cuvées particulières. Michael Steinberger rapporte les propos d’un vigneron produisant du vin au haschisch, qui « pense que ce type de vin est très important, car c’est réellement le seul style de vin qui ait été créé dans le Nouveau Monde viticole. »
L'alcool issu de la fermentation alcoolique permettrait d'extraire des feuilles de cannabis le Tétrahydrocannabinol (THC), la matière active psychotrope des drogues dérivées du cannabis. La production de tels vins reste confidentielle, le marché de niches lié demeurant illégal. En Californie, l'usage de cannabis est dépénalisé, mais sa consommation n'est pas légalisée.
Dans son texte, Charles Baudelaire restait ambivalent à propos du vin, qui est tour à tour fléau de l’alcoolisme ou source de la sensualité poétique : « ses crimes sont égaux à ses vertus ». Mais il condamnait fermement le haschisch, car si « le vin exalte la volonté, le haschich l’annihile. Le vin est un support physique, le haschisch est une arme pour le suicide. »
* : Ce court texte accompagne les diverses éditions des Paradis Artificiels de Charles Baudelaire.
Source: Vitisphere.com
En anglais: helablog.com
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