Boîtes de conserve, piano, citerne à propane... Les trafiquants canadiens rivalisent d'imagination pour dissimuler la drogue qu'ils importent, révèle une enquête de la Direction des renseignements criminels de la GRC.
En septembre 2002, les autorités de l'aéroport de Dorval ont saisi quelque 86 kilos de cocäne dissimulés dans des pare-chocs caoutchoutés pour bateaux. Les pare-chocs étaient destinés à une compagnie québécoise, contre laquelle aucune accusation n'a été portée.
"L'examen des données sur les importations similaires donne à penser que 1700 kilogrammes de cocäne pourraient avoir été importés de cette manière au cours des deux dernières années", note la GRC dans son rapport sur la situation des drogues illicites au Canada en 2002.
Toujours en 2002, les autorités canadiennes ont saisi de la cocäne dans des boîtes de conserve contenant de l'igname (plante grimpante des régions chaudes), dans un piano, dans une citerne à propane et dans la structure d'un aéronef.
Les trafiquants de haschisch semblent eux aussi de plus en plus imaginatifs. En février 2002, la GRC a intercepté à Vancouver quelque 50 kilos de haschisch indien dans un chargement de meubles. En mars, les autorités pakistanaises ont saisi pas moins de 1000 kilos de haschisch, dissimulés dans une cargaison de ballons de football en partance pour l'aéroport Lester B. Pearson de Toronto.
En juin, un passeur d'héroäne a été intercepté à Vancouver avec deux kilos de drogue cachés dans la semelle de ses chaussures plate-forme. Les autorités ont également arrêté trois ressortissants japonais qui avaient dissimulé 15 kilos d'héroäne dans des boîtes de thé vert.
Enfin, des capsules contenant une vingtaine de kilos d'opium plongés dans des pots de cornichons ont été saisies en juillet par la Section de la marine d'Halifax. Deux oursons en porcelaine remplis d'opium ont également été trouvés au terminal du courrier international de la région du Grand Toronto.
Bateaux de pêche
Le rapport de la GRC révèle par ailleurs que les conteneurs maritimes ne sont plus le mode de contrebande préféré des trafiquants de cocäne.
"On a saisi très peu de cocäne dans des conteneurs maritimes en 2002, une situation qui s'explique par différents facteurs : le renforcement des mesures de sécurité aux points d'entrée un peu partout dans le monde, la mise en oeuvre, au cours des deux dernières années, de nouvelles mesures d'inspection dans tous les ports à conteneurs de Colombie, et deux grandes opérations policières qui ont perturbé les activités des réseaux bénéficiant de solides complicités internes dans les ports de Halifax et de Montréal", écrit la GRC.
Selon elle, les bateaux de plaisance et de pêche seraient désormais les moyens de transport de choix des trafiquants de cocäne. En juin 2002, la GRC a déjoué les tentatives d'un groupe de Canadiens lié aux Hells Angels, qui planifiaient d'importer 600 kilos de cocäne des Antilles. La drogue devait être acheminée par voilier jusqu'aux côtes de la Nouvelle-Écosse.
"Même si nous étions plus nombreux à surveiller les ports et les marinas, ça ne changerait pas grand-chose, observe Paul Marsh, porte-parole de la GRC à Ottawa. Nous ne pouvons pas monter sur un bateau comme ça et se mettre à fouiller sans avoir préalablement obtenu un mandat de perquisition. Et pour obtenir un mandat, il faut avoir des motifs raisonnables de croire qu'il y a de la drogue à bord du bateau. D'où l'importance pour la Direction des renseignements criminels de travailler en collaboration avec la population, les douaniers, la Garde côtière et les différentes autorités à travers le monde."
Sources : Elisabeth FLEURY CIRC Paris
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