-Cannabis : quand ses pieds montent à la tête - Dossier #10 - L'Esprit Sorcier
-L'esprit Sorcier : Faut il légaliser le Cannabis ? (2016) Débat C'est pas Sorcier 2.0 (Émission #10)
image : Germania de Philipp Veit 1848 – La branche de cannabis représente la paix
Comme probable lieu d’origine du cannabis, trois zones ont été proposées par les chercheurs :la Chine,l'Asie Centrale et l'Asie Méridional. Quoi qu’il en soit, il est évident que malgré la difficulté à localiser avec exactitude l’origine du cannabis, il provient probablement d’Asie et que c’est depuis cette région qu’il s’est étendu jusqu’au reste du monde, principalement grâce aux différentes routes commerciales et aux nombreuses invasions. Les preuves paraissent également indiquer que c’est en Chine et en Inde qu’a commencé la culture de cannabis par l’homme.
De quand date le cannabis ?
Il existe différentes preuves paléobotaniques concernant le chanvre trouvé dans des contextes archéologiques datés : graines de cannabis, grains de pollen, fibres, impressions, etc. Il n’est pas difficile de trouver des preuves des différentes utilisations qui lui ont été données en Chine depuis 6 000-8 000 ans av. J-C. Les recherches suggèrent que le cannabis fût l’une des premières espèces végétales à être cultivée et contrôlée par l’homme, une activité qui a commencé vers 10 000 – 12 000 av. J-C.
Nous pouvons trouver des preuves de l’utilisation de graines et d’huile de cannabis comme nourriture en 6 000 av. J-C, mais également de son utilisation comme fibres pour confectionner des produits textiles en 4 000 av. J-C.
Il semble que l’empereur chinois Fu Hsi (2 900 av. J-C) avait déjà mentionné le Ma (mot chinois utilisé pour le cannabis) comme médicament, même si ce n’est qu’en 2 737 av. J-C qu’est réalisé le premier registre écrit sur l’utilisation médicinale du cannabis au sein de la pharmacopée de Shen Nung, l’un des pères de la médecine chinoise.
Des chercheurs ont démontré que l’usage d’une huile à base d’un extrait du cannabis, nommé Kaneh-bosem était employée lors des premiers jours de l’Église Chrétienne. Le mot Christ est d’ailleurs la traduction grecque de l’hébreu « Messiah » signifiant celui qui a été plongé dans l’huile.
La recette de cette huile est décrite dans l’Exode (30 :22-23) et contiendrait du Kaneh-bosem, substance que différents étymologistes, linguistes, anthropologistes et botanistes parmi d’autres chercheurs ont identifié comme étant du cannabis.
Cette huile aurait aidée Jésus et ses apôtres de soigner « miraculeusement » des personnes atteintes de maladies mentales et physiques (« Et ils chassèrent plusieurs démons, et oignirent d’huile plusieurs malades, et ils les guérirent » (Marc 6 :13). Les disciples de Jésus étaient littéralement plongés dans cette huile puissante, puis il les incitait à répandre cette pratique vers les autres fidèles afin de guérir les maladies oculaires, les problèmes de menstruation et les maladies dermatologiques. Jésus semble donc avoir été un grand militant pour le cannabis médical ! : https://www.chanvre-info.ch/info/fT/L-histoire-occulte-du-cannabis.html
Shiva est considéré comme le « Dieu du cannabis », selon la légende, Shiva se promenait dans un champ de cannabis après une dispute avec un proche. Fatigué par le soleil et cette dispute, il fît la sieste au pied d’une plante. Quand il se réveilla, sa curiosité le poussa à déguster les feuilles de la plante. Instantanément revigoré, Shiva fît de cette plante sa nourriture favorite et devint ainsi le Seigneur du Bhang.
Aujourd’hui il existe encore des tribus nord-américaines, au Mexique en particulier, avec notamment les indiens de la région d’Hidalgo, de Puebla et de Veracruz, qui utilisent une plante qu’ils nomment Rosa Maria ou Santa Rosa (identifiée comme étant du Cannabis) et qu’ils considèrent comme un intermédiaire pour communiquer avec la Vierge et une partie du cœur de Dieu. Les cérémonies sont centrées sur des éléments chrétiens mais considèrent la plante de cannabis comme une divinité vivante terrestre.
Il existe de nombreux autres cultes ou religions qui ont utilisé le cannabis dans leurs rituels comme le Shintoïsme au Japon qui s’en servait pour unir les couples et chasser les mauvais esprits, les Soufis au sein de la religion Musulmane qui utilisaient également le cannabis pour sa capacité à unir le croyant avec le Divin, sans oublier les différentes tribus d’Afrique comme la tribu Baluka au Congo, les Bashilenge ou encore la secte Senusi provenant de la région centrale du Sahara qui ont tous utilisé la plante de cannabis dans un but thérapeutique justifié par une utilisation religieuse.
L’Europe n’est pas en reste puisque dans l’ancienne mythologie germanique, le cannabis était associé à la déesse scandinave de l’amour, Freyja, il en va de même pour les Celtes qui auraient vraisemblablement consommé du cannabis si l’on se réfère aux traces de haschisch retrouvées sur le site de Hallstatt.
Alors que nos ancêtres n’avaient pas d’explications sur les bienfaits apportés par la plante de cannabis et qu’ils ont du justifier son utilisation grâce à la religion, nous sommes à présent plus que jamais informés sur les vertus de cette plante par des études scientifiques.
Sa consommation reste pourtant encore bien souvent interdite et parfois lourde de conséquences légales dans de nombreux pays. Ne serait-il pas temps de redonner à la plante de cannabis la place qu’elle mérite dans notre société ?
- Fred et l'équipe de C'est pas Sorcier 2.0 nous expliquent tout sur le cannabis : effets sur le cerveau, risques de dépendance, législation dans le monde... Dossier #10 de L'Esprit Sorcier : https://www.lespritsorcier.org/dossier...
- C'est pas Sorcier 2.0, animé par Fred Courant.
Émission #10 : Où en est la réglementation du cannabis en France ? Faut-il le légaliser ?
Invités du débat :
* Dr Bertrand Lebeau, addictologue, expert scientifique à SOS addiction
* Anne Coppel, sociologue, Présidente d'honneur de l'Association Française pour la Réduction des risques (AFR)
* Daniel Vaillant, Député (PS) de la ville de Paris, ancien Ministre de l'Intérieur (2000-2002)
Cela faisait très longtemps qu'on avait pas vu un débat d'aussi bonne qualité sur la situation du cannabis en France, bravo à Fred et à toute l'équipe de l'Esprit Sorcier !
Origine : L'esprit Sorcier
Pays : France
Date de diffusion : 17 Février 2016
L'esprit de "C'est pas Sorcier" version 2.0. Venez découvrir et partager la science sous toutes ses formes avec Fred et l'équipage de l'Esprit Sorcier !
https://www.lespritsorcier.org/
Durant des décennies, les mêmes rumeurs et légendes ont servi à s’opposer à la légalisation du cannabis. Au Colorado, où le cannabis est légal, ces légendes sont dissipées une à une, avec un nouveau regard sur la légalisation du cannabis.
Le monde est toujours en perpétuel changement. Une chose est sûre, c’est que le changement et le mouvement nous entourent, surtout quand il s’agit du cannabis et de la façon dont il est perçu. Autrefois considéré et étiqueté comme la substance « passerelle » officielle, le cannabis jouit d’une toute nouvelle image, surtout aux États-Unis et en particulier avec la légalisation au Colorado. Un des principaux arguments utilisés dans le passé contre la légalisation est que « la légalisation entraîne la consommation des adolescents ». Des rapports récents montrent que cette idée et cet argument sont non seulement faux, et que c’est plutôt le contraire qui se produit.
LA RECHERCHE
Dans une étude appelée The Healthy Kids Colorado survey, 17.000 collégiens et lycéens issus de 157 écoles sélectionnées aléatoirement dans le Colorado ont été interrogés sur leur consommation de cannabis. Il a été découvert qu’en 2013 « 54 pour cent des adolescents de l’état pensaient que le cannabis était risqué », en baisse en comparaison des 58 pour cent en 2011. Si on se met à enseigner aux adolescents que le cannabis n’est pas aussi risqué que ce qu’ils croyaient, leur éducation peut alors se concentrer sur de vrais problèmes et dangers, comme les drogues dures et les médicaments. Si les écoles et les parents se concentrent plus sur d’autres problèmes, les adolescents seront plus au courant des réels dangers pour leur sécurité, ce que n’est pas le cannabis.
Dans une autre étude, le Centre for Disease Control and Prevention a mené une enquête en 2015, le Youth Risk Behaviour Survey. Les données du CDC indiquent « le pourcentage de lycéens rapportant avoir consommé du cannabis a chuté d’une estimation de 43 pour cent en 1995 à juste moins de 39 pour cent en 2015. » Alors même si la légalisation a été adoptée au Colorado, la consommation chez les adolescents est en baisse et non en augmentation.
En 2009, le cannabis médical a surgi partout dans l’état du Colorado et la consommation chez les adolescents a été rapportée à environ 24,8 pour cent. Après l’adoption de l’amendement 64 quelques années plus tard, la consommation chez les adolescents a baissé à 22 pour cent, ce qui montre que la légalisation a contribué à un déclin graduel dans le temps.
Dans d’autres parties de l’étude, il semble que la consommation au cours de la vie a également chuté. Avec 42,6 pour cent d’adolescents ayant consommé en 2009 et 38 pour cent en 2015. La consommation au Colorado, en comparaison avec la moyenne nationale aux États-Unis, était aussi plus basse.
QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE ?
Ces études récentes montrent non seulement que l’opinion sur le cannabis change, comme le grand public devient plus informé au sujet du cannabis, mais qu’en plus la légalisation provoque moins de consommation chez les adolescents. Cette étude montre aussi aux autres états américains et aux pays du monde entier que les excuses utilisées dans le passé par les législateurs contre la légalisation pourraient être fausses.
QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LE FUTUR ?
Si cette tendance actuelle continue et que les préjugés infondés sur le cannabis continuent à être dissipés, il y aura de moins en moins d’excuses pour les autres états et pays pour s’opposer à la légalisation. Le train de la légalisation avance à grande vitesse et ces études récentes montrent clairement que la légalisation ne fait pas que changer les attitudes autour du cannabis, mais qu’elle aide aussi à réduire la consommation chez les adolescents
par flolenigo
Source: agoravox.tv