Hier après-midi, des agents de la Police Municipale de Bilbao sont intervenus au siège de l’association Pannagh et ont procédé à l’arrestation de son président Martin Barriuso et à celle de deux membres collaborateurs accusés d’un présumé délit de trafic de drogues.Vers 17 heures plusieurs patrouilles de la police de Bilbao se sont présentées au siège de l’association Pannagh à Deusto et, sans donner plus d’explications, ont procédé à la fouille du local et à l’arrestation de toutes les personnes présentes. Dès lors les prévenus n’auront aucune possibilité de communiquer jusqu’à leurs déclarations. Ils ne sortiront des locaux de la police, qu’accompagnés d’un greffier, pour la fouille du local de Pannagh durant laquelle seront saisis différents matériels.
Cette procédure semble liée à une opération de plus grande ampleur dans laquelle d’autres associations, à caractère moins social et moins transparent, ont aussi été concernées. Depuis longtemps, à Pannagh, nous nous démarquons et dénonçons des façons d’agir confuses qui n’ont que peu de chose à voir avec la finalité sociale que nous poursuivons. C’est pour cela qu’une fois de plus, nous nous voyons impliqués dans des situations dans lesquelles nous n’avons rien à voir. Quand la police ou une institution quelle qu’elle soit a eu besoin d’information ou d’investigation quant à notre activité, notre association a toujours fait preuve d’une totale collaboration. Il n’est en aucun cas nécessaire de procéder à des arrestations ou à des actions de cette nature.
Outre les préjudices évidents que cette intervention policière fait subir au fonctionnement normal de la vie associative et de ses membres, la détention de Martin Barriuso l’empêche d’intervenir au Parlement Britannique, ce jeudi, où il devait présenter le modèle des clubs tel que celui de Pannagh à la commission des drogues de ce pays.
Devant cette nouvelle agression envers les intérêts et les droits de notre association, nous le Comité Directeur, voulons dénoncer cette enquête absurde et la maladresse répétée de la Police Municipale. Il semblerait que la progression publique continuelle de notre groupe ne soit pas prise en compte par des corps de sécurité qui ne font que gêner de nouveau le bon déroulement de la justice qui de toute façon ne leur donnera pas raison. À Pannagh nous avons toujours fait preuve de transparence, de participation et de travail de conscientisation dans les réunions avec les institutions et les différentes administrations publiques. Cela est nécessaire si l’on veut démontrer qu’en aucun cas ni l’association, ni ses membres ne se livrent au narco-trafic, ni à la vente au d’aucun stupéfiant ni drogue. Nous sommes un mouvement social qui revendique comme alternative, une régulation du cannabis pour en finir avec le marché noir et avec les bénéfices démesurés que certains perçoivent grâce à l’actuelle politique des drogues.
Pannagh est une alternative concrète pour près de 300 usagers de cannabis qui ont décidé de se détacher totalement du marché noir et c’est une nécessité vitale pour 120 personnes qui utilisent le cannabis, certificat médical à l’appui, comme palliatif à différentes pathologies. Et pour certaines d’entre elles, selon l’IACM, comme médicament de première nécessité.Pour l’instant, et jusqu’à ce que nos avocats nous donnent plus de détails sur la suite des évènements, nous exigeons la remise en liberté immédiate des personnes arrêtées et nous remercions en même temps les nombreuses manifestations de soutien.
Comité Directeur de Pannagh ( avec le soutien des CD de la FAC et EUSFAC et ENCOD)
Source: Encod