Du 8 au 12 mars 2010, la Commission des Stupéfiants de l’ONU tiendra sa réunion annuelle à Vienne, afin d’évaluer les résultats de l’actuelle stratégie de contrôle des drogues. L’objectif déclaré de cette stratégie est de réduire la production, le trafic et la demande de drogues illégales. La vérité est qu’il n’existe absolument aucun résultat positif de cette stratégie .
Le 23 février 2010, pendant [l’Audition publique sur la politique des drogues de l’UE] co-organisée par Encod dans le Parlement Européen, Carel Edwards, le Chef de l’Unité de Coordination Anti-drogues de la Commission Européenne a déclaré que : « La répression ne fonctionne pas. Nous en savons maintenant suffisamment pour faire cette conclusion. »
Source: encod.org
Depuis mars 2009, la Commission Européenne a eu dans sa possession un rapport sur l’impact des politiques des drogues sur le Marché Global des Drogues Illégales entre 1998 et 2007. Ce rapport arrive à la conclusion suivante : les actuelles politiques de drogues, basées sur l’interdiction, ne réussissent pas à diminuer l’offre et la demande de drogues et causent des dommages à des personnes et à la société en général.
Une délégation d’ENCOD sera aussi présente à la prochaine réunion de Vienne, pour rappeler aux délégués gouvernementaux qu’ils sont là pour protéger leurs citoyens contre les dangers, non pas pour les augmenter .
Le 4 mars, les partenaires d’Encod organiseront des manifestations en face des ambassades de Malaysie tant à Paris comme London. Le même jour on publiera une lettre ouverte au gouvernement de Malaysie dans la presse de ce pays afin de demander l’abolition immédiate de la peine de mort pour ceux qui violent les lois antidrogues.
La vérité du discours que nous avons maintenu pendant des années, que la prohibition est la véritable menace pour la société, se présente comme une évidence aussi grande que le fait que le soleil apparaît chaque jour. De la prohibition des drogues résulte des profits illégaux énormes, qui perturbent l’économie, corrompent des autorités et alimentent à des groupes armés. Elle produit et augmente l’exclusion sociale et le stress individuel.
Les dépenses publiques globales qui sont nécessaires pour maintenir la prohibition des drogues seulement dans l’UE sont estimés (selon une estimation) à 40 milliards d’euros, soit de 80 euros par citoyen et par an. En des temps de crise économique, nous ne pouvons plus nous permettre le gaspillage d’une telle somme dans une politique qui clairement n’a clairement aucun effet bénéfique, et qui en même temps produit des problèmes et des dommages pour des millions de personnes.
Le rapport Reuter Trautmann expose aussi ces vérités. Ceux qui reconnaissent les preuves scientifiques ne peuvent plus nier que la prohibition des drogues a prouvé être une fausse théorie. Un cadre légal pour la production et la distribution des drogues est la seule manière raisonnable et efficace pour réduire les problèmes en rapport aux drogues, de réduire la criminalité organisée et de recueillir des impôts à la fin d’investir dans la santé, dans l’éducation et dans des programmes sociaux.
La question n’est pas si, mais quand. Pour accélérer la fin de la prohibition, nous devons continuer avec détermination à suivre deux objectifs : déconsidérer le régime prohibitionniste, en s’assurant qu’il n’a pas possibilité de rajeunir, et d’encourager des personnes qui souhaitent une autre politique à exprimer et exiger des changements.
Quand est-ce-que le bon-sens commencera à régir le monde de la politique des drogues, et le monde en général ?
A lire dans le prochain bulletin d’Encod.
Par Joep Oomen