ENTRETIEN. Addiction au Cannabis : « Être dépendant, c’est avoir une mémoire faussée »
Spécialiste du cannabis, le psychiatre Éric Guillem donne ses conseils pour diminuer ou stopper sa consommation. Car, comme pour de nombreuses addictoins, « le consommateur est souvent dans le déni du problème posé par sa consommation ».
« La plupart de ceux qui souhaitent arrêter ou limiter leur consommation le font seuls », selon le docteur Éric Guillem. | RAUL ARBOLEDA, AFP
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Ouest-France Recueilli par Philippe RICHARDPublié le 16/05/2022 à 10h00
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Selon les données de l’Observatoire français des drogues, plus de 900 000 Français consomment régulièrement du cannabis.
Quelles sont les spécificités de l’addiction au cannabis ?
Toutes les addictions partagent des mécanismes communs, comme l’hyperstimulation du système de récompense et la dérégulation des circuits émotionnels. Outre les autres risques sur la santé liés à la combustion du produit, l’état émotionnel de base est fragilisé, augmentant les risques de troubles anxieux et de dépression. Une des spécificités du cannabis est que la substance active, le THC, va se fixer de manière chronique dans les tissus graisseux et ne s’éliminer que lentement.
Le docteur Éric Guillem, psychiatre et addictologue. | DR
Le cannabis n’est pas un bon anxiolytique, contrairement aux croyances des consommateurs ?
En clinique, on voit des gens atteint d’épisodes d’anxiété aiguë. Le cannabis anesthésie plus qu’il ne diminue l’anxiété. Il met à distance les idées pénibles, favorise l’errement de la pensée.
Les effets délétères sur la mémoire sont bien connus. Sont-ils réversibles ?
L’altération de la mémoire et de la motivation sont courants. C’est une forme d’état pseudo-dépressif. Après quelques mois sans produit, les patients retrouvent leurs capacités cognitives.
Comme pour la cigarette, la rechute fait partie du processus ?
Il ne faut pas obligatoirement parler tout de suite d’arrêt mais de diminution. La reprise de la consommation n’est pas à exclure. Il ne faut ni en minimiser ni en exagérer la gravité. Il est cliniquement plus facile d’arrêter le cannabis que le tabac, plus addictif. Mais les deux consommations sont souvent liées.
Vous identifiez six stades dans le processus de sevrage. Le premier a ce drôle de nom de précontemplation.
Comme dans beaucoup d’addictions, le consommateur est souvent dans le déni du problème posé par sa consommation. L’alerte vient d’un proche. Il faut alors que la personne l’entende avant de reconnaître sa dépendance et être prête à l’évaluer.
Votre approche, basée sur les thérapies comportementales, a recours à toute une batterie de questionnaires.
Ces échelles et questionnaires sont issus de recherches cliniques internationales. Certains permettent d’évaluer sa propre consommation, l’impact sur la vie quotidienne, les attentes par rapport au produit. Ils permettent de démonter une logique faussée. Ou tout au moins de faire le point.
Pour réussir, faut-il se faire aider par un professionnel ?
Nous ne voyons qu’une infime partie des gens en consultation. La plupart de ceux qui souhaitent arrêter ou limiter leur consommation le font seuls. J’essaie juste de donner quelques outils. Montrer qu’être dépendant, c’est avoir une mémoire sélective et faussée. On surévalue les souvenirs positifs du produit, qui sont souvent anciens. Les souvenirs récents, moins flatteurs, sont mis de côté.
Le cannabidiol (CBD) peut-il être utilisé comme produit de substitution ?
Pas vraiment. En tout cas, aucun de mes patients ne l’envisage comme cela. Cliniquement, il n’y a pas de produit de substitution au cannabis ou de produit, comme le baclofène pour l’alcool, qui diminuerait le craving, l’appétit insatiable de consommation. Des essais ont été menés avec plusieurs médicaments, dont la N-Acétylcystéine mais les données cliniques ne sont pas très probantes. Des exercices de respiration ou de méditation, par contre, peuvent aider à repousser la sensation de besoin impérieux.
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Cannabis médical : vers une légalisation ?
Un monde en docs
ÉMISSION DIFFUSÉE LE 30 OCT 2021
35min
Cannabis médical : vers une légalisation ? - Un monde en docs (30/10/2021)
34:41
En France, des milliers de patients se soignent illégalement avec du cannabis pour soulager les douleurs liées à leurs maladies. Alors qu’il est autorisé dans la plupart des pays européens, et que la culture de chanvre est déjà très développée dans l’hexagone, la France fait figure de retardataire et n’en est qu’au stade de l’expérimentation.
Pourquoi le cannabis thérapeutique n’est-il toujours pas légalisé en France ? Allons-nous assez vite ? Quelles maladies seraient concernées et comment former les médecins ? Passe-t-on à côté d’une manne financière en interdisant le commerce de la fleur de cannabis ? Rebecca Fitoussi et ses invités ouvrent le débat.
Le CBD peut-il réellement atténuer la douleur ?
Par La Rédaction, le 4/10/2021 à 11h40
Effet placebo ou réel impact sur notre système nerveux ? Des chercheurs américains se sont penchés sur cette question et leurs conclusions ne sont pas si évidentes.
La réponse des chercheurs
On vante souvent l’efficacité du CBD dans le soulagement de la douleur, mais il n’y a eu jusqu’à présent que peu de recherches expérimentales sur l’homme.
“Pour la science et le grand public, la question demeure : le soulagement de la douleur que les utilisateurs de CBD prétendent éprouver est-il dû à des effets pharmacologiques ou à des effets placebo ?”, explique Martin De Vita, chercheur au département de psychologie du College of Arts and Sciences (Syracuse University, dans l’État de New York). “C’est une question pertinente car nous savons que le simple fait de dire à quelqu’un qu’une substance a la capacité de soulager sa douleur peut, en fait, provoquer des changements notables dans sa perception de la douleur. C’est ce qu’on appelle les effets d’attente.”
Les chercheurs ont utilisé un équipement qui induit en toute sécurité une douleur thermique aux sujets, ce qui leur permet de mesurer comment le système nerveux du receveur y réagit et y répond. “Ensuite, nous administrons un médicament, comme du CBD pur, ou un placebo, puis nous réévaluons leurs réponses à la douleur et voyons comment elles changent en fonction de la substance administrée”, explique Martin De Vita.
Les chercheurs sont ensuite allés plus loin en manipulant les informations données aux participants sur les substances qu’ils recevaient. Dans certains cas, ils ont dit aux participants qu’ils avaient reçu du CBD alors qu’ils avaient reçu un placebo, ou qu’ils avaient reçu un placebo alors qu’ils avaient reçu du CBD.
“Nous avons émis l’hypothèse que nous détecterions principalement l’analgésie placebo induite par l’attente (soulagement de la douleur), détaille l’équipe de chercheurs. Or, après avoir mesuré plusieurs paramètres de la douleur, nous avons constaté qu’il s’agissait en fait un peu des deux. C’est-à-dire que nous avons trouvé des améliorations dans les mesures de la douleur causées par les effets pharmacologiques du CBD et par les effets psychologiques de la simple attente d’en recevoiravoir reçu dude la CBD. C’était assez remarquable et surprenant.”
Selon Martin De Vita, “les données sont passionnantes mais assez complexes dans la mesure où différentes mesures de la douleur ont répondu différemment à l’effet du médicament, à l’attente, ou à la fois au médicament et à l’attente combinés.”
L’intensité de la douleur reflète une dimension “sensorielle”, le caractère désagréable représente un aspect “affectif”, ou émotionnel. “Si l’on considère la douleur comme le bruit nocif provenant d’une radio, le volume peut représenter l’intensité de la douleur, tandis que la station peut en représenter la qualité”, explique Martin De Vita.
Les résultats d’une précédente étude avaient montré que si les médicaments cannabinoïdes ne réduisaient pas le volume de la douleur, ils “changeaient de chaîne, la rendant un peu moins désagréable, précise le chercheur. Nous avons reproduit ce phénomène dans cette étude et constaté que le CBD et l’attente que l’on peut en avoir ne réduisaient pas de manière significative le volume de la douleur, mais qu’ils la rendent moins désagréable, plus acceptable”.
Du cannabis thérapeutique cultivé en Creuse d’ici 2023 ?
L’Agence nationale de sécurité du médicament réfléchit à la création d’une filière française de culture du cannabis thérapeutique. Le pôle d’excellence Cannapole 23, installé dans la Creuse, aimerait en constituer un maillon.
L’Agence nationale de sécurité du médicament vient de créer un comité scientifique temporaire chargé de la création d'une filière française de culture du cannabis thérapeutique. Photo d'illustration. | ARCHIVES REUTERS
L’Agence nationale de sécurité du médicament a récemment créé un comité scientifique temporaire chargé de la création d’une filière française de culture du cannabis thérapeutique. Dans la Creuse, le pôle d’excellence Cannapole 23 aimerait y être intégré. « Nous travaillons sur ce projet depuis un an et demi. Nous avons réuni une belle équipe composée par onze entreprises venues de plusieurs régions de la France », aexpliqué Bertrand Pélissier, administrateur du pôle, à La Montagne, samedi 2 octobre.
Un feu vert espéré pour début 2022
L’ensemble de ces acteurs couvre l’ensemble de la chaîne de production : ADN du chanvre, reproduction in vitro, extraction, analyse, jusqu’aux produits finis et à la communication. Le tout sur le site de Féniers, dans une ancienne station militaire louée par la Communauté de communes de Haute-Corrèze. « Notre projet est inédit : il est animé par un esprit coopératif et nous disposons déjà d’un lieu », ajoute Bertrand Pélissier au quotidien régional.
La production pourrait être utilisée pour fabriquer des médicaments pour les personnes souffrant par exemple de douleurs neuropathiques ou de spasticité douloureuse de la sclérose en plaques. L’équipe espère obtenir un feu vert début 2022. « Les premières fleurs de qualité sortiraient du bunker pour le premier semestre 2023 », a affirmé Jouany Chatoux, un cultivateur creusois enthousiaste.
Pour en savoir plus : lire l’article de La Montagne.
Bientôt du cannabis pour traiter les tumeurs cérébrales ?
Plusieurs associations de lutte contre le cancer, en collaboration avec le National Health Service (le système de santé publique britannique) se préparent à tester l’efficacité d’un spray buccal à base de cannabis pour traiter les tumeurs cérébrales sévères.
Le glioblastome est une tumeur maligne du cerveau se développant à partir des cellules gliales qui servent normalement à assurer le bon fonctionnement des neurones et de la conduction nerveuse. Les cellules gliales se reproduisent alors de manière anarchique et se propagent à de nombreuses parties du cerveau. Le glioblastome est la tumeur la plus agressive de la famille des gliomes. En moyenne, les patients vivent moins de dix-huit mois après leur diagnostic initial.
Afin de traiter ce cancer agressif, les médecins privilégient l’association d’une radiothérapie à une chimiothérapie, précédée ou non d’une chirurgie. Dans le cadre d’un prochain essai clinique, le premier du genre, des chercheurs testeront une autre approche : celle d’un spray buccal à base de cannabis.
Un spray à base de THC et de CBD
Plusieurs études menées sur des cellules en culture et sur des modèles murins ont en effet déjà suggéré que certains composés cannabinoïdes peuvent empêcher le développement de tumeurs cancéreuses lorsqu’ils étaient administrés en association avec le témozolomide (un médicament chimiothérapeutique). Désormais, l’heure est aux essais cliniques.
Plus tôt cette année, Susan Short et son équipe de l’Université de Leeds ont publié les résultats d’un essai de phase I impliquant 27 patients. Il avait pour objectif de tester l’innocuité d’un spray buccal à base de cannabis connu sous le nom de Sativex. Ce spray, qui contient à la fois du THC et du CBD à des concentrations égales, a déjà été approuvé pour une utilisation comme traitement des spasmes musculaires chez les patients atteints de sclérose en plaques.
Bien que cette petite étude n’ait pas été conçue pour évaluer l’efficacité de cette approche médicamenteuse, les auteurs avaient tout de même souligné que 83 % des participants ayant reçu du Sativex étaient encore en vie après un an, contre 44 % du groupe ayant reçu un placebo.
Crédits : Sativex
Les chercheurs préparent maintenant un essai de phase II. Ce dernier impliquera 232 patients atteints de glioblastome de quinze hôpitaux du Royaume-Uni. Sur cet échantillon, les deux tiers recevront du Sativex en plus du témozolomide, tandis que le tiers restant recevra un placebo. Le recrutement des participants devrait commencer début 2022. La Brain Tumor Charity, qui finance l’étude, recherche actuellement des fonds pour assurer la bonne tenue de cet essai. 450 000 livres Sterling, soit environ 526 000 euros, sont nécessaires.
Une fois cet essai entamé, les participants devront s’autoadministrer jusqu’à douze pulvérisations de Sativex par jour pendant maximum trois ans.
Où en est l'expérimentation du cannabis médical en France métropolitaine et en Outremer
Publié le 02/09/2021 à 17h42
L'expérimentation relative au cannabis à usage médical a débuté en France métropolitaine et en Outremer, en mars dernier. Cinq mois plus tard, environ six cents patients ont été inclus. Le dispositif est opérationnel.
En mars dernier, Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé avait donné le feu vert à l’expérimentation du cannabis médical en France métropolitaine et Outremer, en remettant à un patient, au CHU de Clermont-Ferrand, la toute première prescription.
Cinq mois plus tard, près de six cents patients sur les 3.000 places prévues ont été inclus dans deux cents structures hospitalières. Cette étude vise à recueillir les premières données françaises sur l’efficacité et la sécurité du cannabis à des fins thérapeutiques, ainsi qu’à préparer les circuits de sa mise à disposition.
« Cela se fait progressivement »
« Cela se fait progressivement. Nous avons débuté par la formation des médecins hospitaliers, et nous expérimentons le passage de relais ville-hôpital ainsi que le cadre de prescription. Les médecins généralistes ne sont pas encore formés », souligne le professeur Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie médicale du CHU de Clermont-Ferrand, qui préside le comité scientifique pour le cannabis médical de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
L’expérimentation du cannabis médical lancée ce vendredi, en France, par le ministre Olivier Véran depuis Clermont-Ferrand
Ces traitements comprenant des principes actifs dérivés du cannabis constituent de nouveaux outils thérapeutiques pour des patients non soulagés par les traitements conventionnels ou ne les supportant pas. Administrés sous forme d'huile, depuis août, ils le sont aussi sous forme de fleurs séchées en inhalation.
Satisfactions
Pour l’heure, « nous avons des satisfactions de l’amélioration clinique de certains patients, pas tous, plusieurs dizaines ont arrêté le traitement parce que ce n’était pas efficace ou mal toléré », note le professeur Authier.
« Nous poursuivons l’inclusion et nous allons vite nous rendre compte si le dispositif de parcours de soins de l’hôpital vers la ville est le bon dispositif. En tout cas, il est opérationnel ».
Michèle Gardette
https://www.dna.fr/societe/2021/07/15/le-gouvernement-veut-perenniser-les-salles-de-shoot-apres-2022
(pas vraiment en lien avec le canna mais vu que c'est de la RDR...)
Le gouvernement veut pérenniser les salles de shoot après 2022
Début juin, le ministère de la Santé avait jugé "positif" le bilan des deux structures de ce genre testées à Paris et Strasbourg depuis 2016. Il a annoncé ce jeudi vouloir permettre le développement de ces salles au-delà de 2022.
Une salle de consommation de drogues à moindres risques (SCMR) avait été ouverte à Paris en 2016. Photo archives AFP
Elles avaient fait débat à leur ouverture mais cinq ans plus tard, après un bilan jugé "positif", les "salles de shoot" devraient être pérennisées. Le ministère de la Santé a annoncé ce jeudi vouloir permettre le développement de ces salles de consommation de drogues à moindres risques au-delà de 2022.
Début juin, le cabinet d’Olivier Véran avais mis en avant le bon bilan des deux structures de ce genre testées à Paris et Strasbourg depuis 2016, et avait expliqué vouloir "pérenniser" dans le droit commun ces dispositifs, dont l’expérimentation n’était prévue que jusqu’en 2022.
Ce projet était toutefois suspendu à un arbitrage de Jean Castex, alors que ces "salles de shoot" irritent au sein même du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est publiquement opposé fin juin à la création d’un espace de ce type à Lille, et à Paris le préfet de police Didier Lallement répète régulièrement l’opposition de Beauvau "à des salles où on se drogue". Le Premier ministre a désormais tranché et le dossier "est bien arbitré", explique le ministère de la Santé.
La création de nouvelles salles autorisée au cas par cas par le ministère
Une disposition doit être inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour prolonger l’existence de ces salles de consommation à moindres risques (SCMR). Sa rédaction est en cours et elle "doit faire l’objet d’un vote dans le cadre normal du processus législatif", lors de l’examen du PLFSS par l’Assemblée nationale à partir de septembre, a insisté le ministère. "Dans notre action de réduction des risques liées aux addictions, les dispositifs de consommation supervisée sont un outil dont l’utilité a été confirmée par l’évaluation de l’Inserm» publiée début mai", rappelle-t-il.
L’adoption de cette disposition permettrait aux villes qui le souhaitent de créer de nouvelles structures. "Le nombre de lieux ne sera pas fixé par l’Etat, puisque selon notre ligne c’est un constat local qui préside à la construction d’un projet", précise-t-on rue de Ségur. La création de nouvelles salles serait ainsi autorisée au cas par cas par le ministère, après concertation entre élus locaux, agences régionales de santé, préfectures et parquets.
Des ravages liés au crack à Paris
De quoi faire évoluer la donne à Paris, où les ravages liés au crack ont pris un tour dramatique ces derniers mois. Malgré un plan de lutte coordonné par la mairie et différents services de l’Etat, des centaines de toxicomanes errent dans le nord-est de la capitale, au grand dam des riverains désespérés par les violences et les nuisances. Face à ce dérivé fumable de la cocaïne, la maire Anne Hidalgo refuse de "déplacer" une énième fois les toxicomanes, comme le souhaite la préfecture de police. Elle souhaite plutôt ouvrir plusieurs lieux d’accueil dédiés, avec des espaces de consommation leur permettant de fumer du crack.
La semaine dernière, la maire socialiste a notamment promis l’ouverture d’une structure de ce genre "dès cet été". A terme, la municipalité espère créer quatre ou cinq salles de consommation dans Paris, selon plusieurs élus de sa majorité. Mardi, Olivier Véran a souligné devant l’Assemblée nationale que "la clé du succès dans l’installation de tels dispositifs, c’est d’abord qu’il y ait un consensus". Selon le ministre de la Santé, "le travail (...) de la maire de Paris, c’est de mener la consultation et la concertation avec les concitoyens parisiens."
Cannabis médical : "On est loin du remède miracle"
Après trois mois d'expérimentation encadrée par des médecins, certains patients notent des effets positifs. D'autres, en revanche, ont déjà quitté le programme.
Pour ces quelques patients atteints de douleurs chroniques, la déception est immense. Sélectionnés pour expérimenter du cannabis à des fins thérapeutiques dans le cadre d'un essai démarré il y a trois mois, ils devaient être suivis pendant deux ans. Mais ils ont finalement quitté le programme bien avant la fin. La raison ? Les bénéfices qu'ils tiraient de ce traitement expérimental étaient nuls ou proches de zéro alors que les effets secondaires (augmentation du rythme cardiaque, vomissements, épisodes de panique...) , eux, se manifestaient trop vivement.
Ces quelques échecs étaient attendus. "Les études scientifiques, lorsqu'elles sont bien menées - et il n'en existe pas beaucoup - montrent qu'une partie parfois non négligeable des patients ne tire pas de bénéfice de ce type de traitement. D'ailleurs, si le cannabis était si efficace que cela, on le prescrirait en première intention alors que là, on le teste après d'autres médicaments existants qui sont déjà eux même partiellement performants", rappelle Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Clermont-Ferrand et président du comité scientifique sur le cannabis à usage médical.
Mais ce constat lucide n'empêche pas les médecins de poursuivre l'essai. Car une partie des malades souffrant de certaines formes d'épilepsies, de douleurs neuropathiques, d'effets secondaires de la chimiothérapie ou de sclérose en plaques pourraient voir leur vie sensiblement améliorée. Dans quelle proportion ? Impossible à dire. Pour l'essentiel des 400 malades recrutés jusqu'à présent - sur un objectif total de 3 000 - l'expérimentation continue.
Une médecine exploratoire
"Face au même traitement, la réponse des patients varie. On s'efforce donc de faire la médecine la plus personnalisée possible. On commence avec des posologies très faibles et on augmente très progressivement le dosage pour atteindre un résultat efficace sans effet indésirable ou avec des conséquences bien tolérées. C'est une médecine exploratoire", reconnaît Nicolas Authier.
L'un des enjeux de l'expérimentation consiste à tester plusieurs combinaisons de CBD et de THC, deux substances contenues dans le cannabis. Celles-ci n'ont pas les mêmes effets et peuvent être complémentaires. Le CBD, par exemple, aide à réduire la fréquence des crises dans certaines formes d'épilepsie. Mais quand on cherche à lutter contre la douleur, dans le cas d'un cancer ou d'une sclérose en plaque par exemple, le THC se révèle plus utile car il va agir sur les récepteurs neuronaux transmettant les messages douloureux.
Les médecins s'intéressent à la fois aux effets directs et indirects de cet ingrédient psychotrope. "Quand vous souffrez de douleurs chroniques, vous ne pensez qu'à ça. Toute votre vie tourne autour de ça. Le risque est alors de tomber dans un cercle vicieux qui renforce la douleur et ses complications comme l'anxiété, les troubles du sommeil ou un état dépressif. Dans ce cas, le cannabis peut aider les patients à sortir de cet enchaînement délétère en les aidant à détourner leur attention vers autre chose", assure Nicolas Authier. Bien sûr, l'idée n'est pas d'endormir le patient : "Il y a un dosage à trouver et on ne le maîtrise pas encore suffisamment bien, admet-il. Mais certains patients sentent déjà la différence. "On le devine au travers de leurs témoignages. Certains nous disent qu'ils dorment mieux. D'autres semblent moins préoccupés par leur souffrance, ils deviennent plus mobiles, sortent de chez eux et s'autorisent à penser à autre chose que la douleur. On n'est pas en train de révolutionner la médecine. Le cannabis n'a rien d'un remède miracle. Mais c'est un outil thérapeutique qui permet parfois de changer de trajectoire de soin", assure Nicolas Authier. Reste à savoir si à terme, de nombreux patients y auront accès. En effet, au delà des autorisations nécessaires, le traitement a un coût et tous les médecins n'y sont pas forcément favorables.
Covid-19 : Le cannabis pourrait avoir des effets bénéfiques sur les poumons
Par Florian Guénet
il y a 4 jours
2 mn de lecture
(très populaire)
Le CBD, molécule non-psychoactive du cannabis, pourrait agir positivement chez les personnes les plus gravement touchées par le nouveau coronavirus. Sa prise soulagerait les lésions dans les poumons et permettrait à l’ensemble des personnes touchées par des cas relativement graves, de mieux respirer.
Cette étude a été réalisée par un groupe d’experts du Dental College of Georgia (Etats-Unis) a effectivement découvert que la prise de CBD entraîne une augmentation du niveau d’apeline dans l’organisme. Cette substance est une hormone fabriquée par les cellules du cœur, du cerveau, du sang et des poumons. Elle permet de réguler la tension artérielle et de réduire les douleurs liées aux inflammations.
Le CBD, utile contre le covid-19 ?
Chez les personnes touchées par une forme très grave du covid-19, une tempête de cytokine, hormone responsable de l’inflammation et des douleurs, se déclare causant par la même occasion de graves lésions, notamment aux poumons. Cette « agression » entraîne une hausse des taux d’apeline, entraînant par la même occasion, une augmentation des risques d’inflammations.
Une première étude publiée au mois de mai
La prise de CBD entraînerait selon cette étude, une multiplication par vingt des quantités d’apeline dans l’organisme. Les résultats de cette étude ont été publiés dans le Journal of Cellular and Molecular Medicine. Une annonce qui intervient alors que des scientifiques canadiens ont confirmé, au mois de mai dernier, que la prise de CBD aidait à limiter la prolifération du SARS-CoV-2 dans les poumons.
Les médecins suisses pourraient donc bientôt pouvoir prescrire à leurs patients malades chroniques des médicaments à base de cannabis. Actuellement, l'utilisation de cette plante à usage médical nécessite une autorisation exceptionnelle de l'Office fédéral de la santé publique.
"Le système en vigueur n’est plus adapté"
3 000 autorisations ont été délivrées en 2019, selon une information du Matin. Elles étaient essentiellement destinées à des malades souffrant de cancers, de scléroses en plaque ou de pathologies neurologiques.
"Eu égard au nombre élevé de demandes relatives à ce type d’autorisation, la commission et le Conseil fédéral considèrent que le système en vigueur n’est plus adapté. Il arrive en effet que des patients souffrant de maladies chroniques doivent supporter une longue attente, un point fâcheux que la CSSS-N a déjà déploré dans une motion", précise le communiqué.
Un partage des données
La culture de cannabis à des fins médicales, tout comme sa fabrication, sa préparation et le commerce de médicaments utilisant cette plante sera possible, "moyennant l’autorisation de Swissmedic". Les médecins devront toutefois transmettre leurs données sur cet usage, et notamment sur les potentiels effets secondaires, afin de permettre un contrôle des pratiques. Le remboursement de ces traitements n'a pas été évoqué par la commission de sécurité sociale du conseil national.
En France, si l'usage du cannabis à des fins thérapeutiques est toujours officiellement interdit, un décret, publié ce vendredi au Journal officiel, autorise toutefois une expérimentation de ce traitement sur 3 000 personnes ayant des douleurs réfractaires aux autres thérapies. Celle-ci débutera, au plus tard, le 31 mars prochain.
Ménopause : de plus en plus de femmes consomment du cannabis pour gérer les symptômes
Par Charlotte Arce
Dans une étude présentée à la réunion virtuelle 2020 de la Société nord-américaine de la ménopause (NAMS), près d’une femme sur deux déclare consommer du cannabis pour gérer les symptômes gênants de la ménopause.
PRIMORAC91/ISTOCK
Publié le 29.09.2020 à 12h00
L'ESSENTIEL
Plus d'une femme ménopausée sur quatre (27%) dit avoir consommé ou consommer du cannabis pour gérer les symptômes comme les bouffées de chaleur ou les sueurs nocturnes.
Tournant majeur dans la vie d’une femme, la ménopause s’accompagne généralement de symptômes désagréables dus aux bouleversements hormonaux. Bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles du sommeil, sautes d’humeur, prise de poids sont autant de symptômes avec lesquels il peut être difficile de composer au quotidien.
Selon une nouvelle étude, dont les résultats sont présentés durant la réunion virtuelle 2020 de la Société nord-américaine de la ménopause (NAMS), de plus en plus de femmes consomment ou sont tentées de consommer du cannabis pour supporter les symptômes gênants de la ménopause.
Une femme ménopausée sur quatre consommatrice
Ces travaux ont porté sur 232 femmes (âge moyen de 55,95 ans) résidant en Californie du Nord. Plus de la moitié d’entre elles a déclaré avoir des symptômes gênants dus à l’apparition de la ménopause : des bouffées de chaleur et des suées nocturnes (54%), des insomnies (27%) et des symptômes génito-urinaires (69%).
Parmi les femmes interrogées, 27% ont déclaré avoir consommé ou consommer actuellement du cannabis pour gérer leurs symptômes. Trente-sept pour cent des participantes ont quant à elles déclaré être intéressées par le cannabis pour mieux gérer leurs symptômes à l’avenir. En revanche, seulement 19 % ont déclaré avoir utilisé un type plus traditionnel de gestion des symptômes de la ménopause, comme l'hormonothérapie.
D’après les résultats, le cannabis est principalement utilisé par les femmes qui avaient signalé des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes. Fait intéressant, cette utilisation ne diffère pas selon l'âge, l’ethnicité, le statut socio-économique ou les conditions de santé mentale.
“Ces résultats suggèrent que la consommation de cannabis pour gérer les symptômes de la ménopause peut être relativement courante”, analyse Carolyn Gibson, psychologue et autrice principale des travaux. Toutefois, tempère-t-elle, “nous ne savons pas si la consommation de cannabis est sûre ou efficace pour la gestion des symptômes de la ménopause ou si les femmes discutent de ces décisions avec leurs prestataires de soins de santé”. Il est pourtant nécessaire d’en discuter avec son médecin mais aussi de “poursuivre les recherches dans ce domaine”.
“Cette étude met en évidence une tendance quelque peu alarmante et la nécessité de mener davantage de recherches sur les risques et les avantages potentiels de la consommation de cannabis pour la gestion des symptômes gênants de la ménopause", conclut la docteure Stéphanie Faubion, directrice médicale du NAMS.
Les aléas climatiques n'ont pas eu d'effet sur la récolte : "Nous en sommes à 25 kilogrammes par hectare", précise-t-il. En tout, il espère récolter entre 200 et 300 kilogrammes de fleurs à haute valeur. Le tout pour "la beauté du geste"... Pour l'instant, s'il a le droit de produire, Jouanny Chatoux ne peut ni vendre la fleur, ni la transformer. Il ne peut que l'exporter. Mais ce serait à perte.
Malgré deux ans d'investissement matériel et humain, il stocke, et ne voit rien venir du côté de la législation. Une mission d'information sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis a rendu, mi-septembre, un rapport d'étape concernant l’usage thérapeutique. Un des volets concerne la filière de production : "les conditions de développement d'une filière française".
Un bon accueil à l'Assemblée mais pas d'action
Co-présenté mercredi dernier par le chanvrier et le président de l'agglomération du Grand Guéret, Eric Corréia, ce projet de filière française bien-être et thérapeutique a reçu à l'Assemblée un accueil très favorable.
"L'audience à l'Assemblée s'est très bien passée car nous étions devant des députés qui défendent l'idée du cannabis thérapeutique", revient l'élu local avant de déplorer l'immobilisme parlementaire : "Malgré la force de ces députés, rien ne bouge. On peut se poser des questions. Même le président de la République a dit, il y a un an, être en faveur de l'usage médical mais également pour ouvrir des filières de production locales à la Réunion et en Creuse."
Sept emplois potentiels
Avec Jouanny Chantoux, il veut agir vite pour développer une filière 100 % locale. La crainte est de voir cette manne, comme aux Etats-Unis, récupérée par l'industrie et échapper aux agriculteurs.
Le chanvrier espère créer 7 emplois à temps plein et plus d'une quinzaine sur les 3 mois de récolte, si une filière française était autorisée. Mais, aujourd'hui, il en est à craindre pour l'avenir de son exploitation.
Antoine Belhassen
Parmi les axes de travail figurent l'amélioration des conditions du bien vivre en Creuse mais aussi le soutien aux "entreprises innovantes, créer, développer et conforter les activités productrices de valeur ajoutée et d’emploi sur le territoire".
Il était supposément évident d'évoquer la culture du cannabis CBD. Plusieurs acteurs locaux espèrent l'autorisation d'une filière de production 100% locale de cannabis dit "thérapeutique". La Creuse veut aller vite sur le sujet et ne pas laisser ce nouveau marché potentiel aux seuls industriels.
À ce sujet, la rédaction vous recommande
Cannabis thérapeutique : la mission d'information rappelle la nécessité d'une filière de production française
Une mission d'information parlementaire sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis a rendu, mi-septembre, un rapport d'étape concernant l’usage thérapeutique. Un des volets concerne la filière de production.
La ministre de la Cohésion des Territoires a même été plus franche que cela, au micro de France 3 Limousin : "Le député n'a pas permis que je vienne en Creuse sans faire un petit tour sur un certain nombre de dossiers concernant le plan particulier pour la Creuse. J'ai découvert la station thermale d'Evaux-lès-Bains que je connaissais pas, mais je viens d'abord pour remettre la Légion d'honneur à la présidente du département."
La ministre a tout de même annoncé l'implantation d’un centre de préparation aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 dans la discipline du VTT à Guéret. Si l'on en croit le PPC (plan particulier pour la Creuse), l'État devrait aider à la réalisation de ce centre avec un financement pouvant aller jusqu’à 1,45 millions d’euros, dont 75 000 euros pour la création de la piste de VTT. Il s'agit de la concrétisation d'un projet déjà évoqué par Jacqueline Gourault le 5 avril 2019.
La ministre est en déplacement jusqu'à demain, 3 octobre. Au programme de ce samedi : la visite du Château de Vauchaussade, le dévoilement d’une plaque commémorative au tombeau du Comte de Durat, et effectivement, la remise des insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur à Valérie Simonet.
Antoine Belhassen / Hélène Abalo
Dans une tribune que nous dévoilons, médecins, sociétés savantes, associations demandent au gouvernement de tenir ses engagements en mettant en place dès janvier l’expérimentation du cannabis à usage médical.
Prévu pour janvier 2021, le début de l’expérimentation du cannabis thérapeutique a déjà été repoussé à plusieurs reprises. ISTOCK
Par Florence Méréo
Le cri d'alerte est porté par 51 des principaux acteurs de la mise en place de l'expérimentation du cannabis à usage médical en France. Ceux qui y travaillent depuis deux ans. Les membres du comité scientifique dédié à l'Agence du médicament, parmi lesquels des neurologues, des oncologues, des pharmacologues. Les sociétés savantes (soins palliatifs, traitement de la douleur…), mais aussi les associations de patients, dont la plus puissante, France Asso Santé.
Craignant un nouveau report de la mesure et « face à la souffrance des patients », écrivent-ils, ils interpellent le gouvernement. « Nous attendons des décisions politiques fortes et rapides, des engagements tenus. »
Cannabis médical, ne vois-tu rien venir ?
« Deux ans déjà, pas même un décret en conseil d’État ni de financement qui verdoie, aurait pu écrire Charles Perrault.
Deux ans déjà que la réflexion a officiellement commencé au sein de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à la demande de la précédente ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Depuis septembre 2018, des travaux ont alors été initiés au sein d’un comité scientifique pluridisciplinaire de l’ANSM. Ils ont évalué la pertinence scientifique de donner accès à des produits aux standards pharmaceutiques à base de cannabis pour des malades chroniques peu ou pas soulagés de leurs souffrances par leurs traitements.
En octobre, cela fera un an déjà, que le député, et actuel ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, présentait devant l’Assemblée nationale ce qui est devenu l’article 43 de la loi N°2019-1446 du 24 décembre 2019 de financement de la Sécurité sociale pour 2020. Un article donnant la possibilité à l’Etat d’autoriser, dans le cadre d’une expérimentation de politique publique, l’usage médical du cannabis sous la forme de produits répondant aux standards pharmaceutiques. Cela concernera a minima 3000 patients souffrant de douleurs chroniques neuropathiques, de contractions musculaires douloureuses chez des patients atteints de sclérose en plaques ou avec des lésions médullaires, d’épilepsies résistantes, de complications liées aux cancers et aux chimiothérapies et de patients en situation palliative.
Mais pour cela, encore faudrait-il que l’expérimentation puisse avoir lieu ! Le décret d’application de cet article 43 est attendu depuis plusieurs mois. Sans ce décret, il est impossible de mettre en œuvre cette expérimentation, car l’étape cruciale de la sélection et de l’autorisation de ces médicaments qui seront prescrits aux patients ne peut être réalisée.
Par ailleurs, nous ne pouvons que regretter un arbitrage à zéro euro concernant le financement de cette expérimentation qui doit mobiliser pendant deux années sur tout le territoire français plusieurs milliers de professionnels de santé volontaires. Cela met aussi la France en situation de dépendance face à des acteurs privés étrangers et de leur bon vouloir de fournir gracieusement leurs produits et dispositifs médicaux.
Nous rappelons que l’accès à ces médicaments a été jugé scientifiquement pertinent dès décembre 2018 par le premier comité scientifique de l’ANSM.
L’objectif principal de cette expérimentation n’est autre que de valider le circuit de prescription et de dispensation de ces médicaments. Rien d’exceptionnel pour des professionnels de santé qui manient d’autres médicaments stupéfiants au quotidien, dont certains plus à risque de dépendance, voire de surdose. Mais ce serait aussi l’occasion, avant une possible généralisation, de former à ces traitements un grand nombre de médecins et pharmaciens, même hors expérimentation, et d’en avoir une évaluation scientifique complémentaire.
Le report répété du début de cette expérimentation, faute de décret d’application, suscite actuellement un questionnement sur la volonté politique de le mettre réellement en place. Cela crée de l’anxiété voire de la colère chez des patients déjà en souffrance physique et psychique et en attente de solutions complémentaires. Cela met aussi les professionnels de santé en difficulté dans la gestion des demandes grandissantes et légitimes des patients et de leur entourage, suite à l’annonce de cette expérimentation qui ne vient pas.
Face à la souffrance des patients, nous attendons des décisions politiques fortes et rapides, des engagements tenus, un financement adapté aux objectifs, en commençant par la publication du décret dans les plus brefs délais pour proposer aux patients ces traitements dès le premier trimestre 2021. »
Liste des 51 signataires :
Nicolas Authier, professeur des universités, médecin psychiatre et pharmacologue, CETD, Inserm 1107, université Clermont-Auvergne, CHU, Clermont-Ferrand ; Mado Gilanton, patiente experte, présidente Apaiser S&C ; Bechir Jarraya, neurochirurgien, hôpital Foch, Suresnes ; Philippe Andrieux, patient expert, association Principes actifs ; Nadine Attal, professeure des universités, médecin neurologue, Inserm U 987, CETD, CHU Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt ; Carole Demulatier, patiente experte, UniSEP ; Laure Copel, médecin oncologue et soins palliatifs, groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, Paris ; Yannick Frelat, représentant territorial d’Epilepsie France ; Antoine Dupuy, Société française de pharmacie clinique, pharmacien hospitalier, professeur des universités, CHU, Poitiers ; Catherine Sebire, représentante de l’Association francophone pour vaincre la douleur (AFVD) ; René Maarek, pharmacien d’officine, Paris ; Bertrand Rambaud, représentant du pôle « patients », Union francophone des cannabinoïdes en médecine ; Samira Djezzar, médecin pharmacologue, Centre addictovigilance, Paris ; Serge Perrot, professeur de thérapeutique, centre de la douleur, hôpital Cochin, université de Paris, ancien président de la SFETD (Société française d’étude et de traitement de la douleur) ; Alexandre Maciuk, enseignant-chercheur, faculté de pharmacie, université Paris-Saclay ; Vera Dinkelacker, médecin neurologue, CHU, Strasbourg ; Marie Lanta, chargée de mission information des personnes malades et des proches, Ligue nationale contre le cancer ; Françoise Durand-Dubief, neurologue, présidente du CLUD groupement hospitalier Est, CHU de Lyon ; Marie Jauffret-Roustide, sociologue, Inserm, Paris ; Georges Brousse, professeur des universités, psychiatre, addictologue, université Clermont-Auvergne, service d’addictologie et pathologies duelles, CHU Clermont-Ferrand ; Pascal Douek, médecin, patient et représentant de patients, Unisep ; Gilles Edan, professeur des universités, médecin neurologue, Inserm, CHU, Rennes ; Rachida Badaoui, patiente experte en oncologie ; Pierre Champy, professeur de pharmacognosie, université Paris-Saclay, Association francophone pour l’enseignement et la recherche en pharmacognosie (AFERP) ; Annie Le Palec, anthropologue, membre du TRT-5 CHV (interassociatif Traitement recherche VIH, hépatites virales) ; Sophie Crozier, médecin neurologue, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris ; Mariannick Le Bot, présidente du Conseil national professionnel de pharmacie officinale et hospitalière ; Raymond Souqui, président de CSC - connaître les syndromes cérébelleux ; Catherine Mallevaës, présidente de l’association Aramise (atrophie multisystématisée) ; Jean Benard, président de l’ASL-HSP France (Association Strümpel Lorrain) ; Martine Libany, présidente association CMT-France (Charcot-Marie-Tooth) ; Juliette Dieusaert, présidente AFAF (Association française de l’ataxie de Friedreich) ; Jean-Philippe Plançon, président Association française contre les neuropathies périphériques ; Françoise Tissot, vice-présidente AMMi, Association contre les maladies mitochondriales ; Coralie Marjollet, Sandrine Taourirt et Anne Draeger, association IMAGYN, Paris ; Edwige Ponseel, présidente AMADYS et vice-présidente Dystonia Europe ; Cécile Foujols, présidente de l’Association française du syndrome de Klippel-Feil ; Sophie Lecommandoux, présidente de l’APASC - Association des personnes atteintes du syndrome de Currarino ; Fabienne Lopez, présidente de l’Association Principes actifs ; Ivan Krakowski, oncologue médical, professeur des universités, médecin de la douleur, président de l’Association francophone pour les soins oncologiques de support (AFSOS) ; Frédéric Aubrun, médecin anesthésiste-réanimateur, professeur des universités, président de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) ; Eric Thouvenot, médecin neurologue, professeur des universités, président de la Société francophone de la sclérose en plaques ; Béatrice Clairaz-Mahiou, pharmacienne d’officine, présidente de la Société francophone des sciences pharmaceutiques officinales (SFSPO) ; Sophie Dupont, médecin neurologue, professeure des universités, présidente de la Ligue française contre l’épilepsie (LFCE) ; Paul Frappé, médecin généraliste, professeur des universités, président du collège de la médecine générale ; Claire Fourcade, médecin, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) ; Frédéric Guirimand, médecin, professeur associé de médecine palliative, université de Versailles Saint-Quentin, maison médicale Jean-Garnier, Paris ; Gérard Raymond, président de France Asso Santé ; Axel Kahn, médecin généticien, directeur de recherche à l’Inserm et président de la Ligue nationale contre le cancer.
https://www.magicmaman.com/cannabis-medical-bientot-utilise-pour-soigner-les-enfants,3662422.asp
Cannabis médical : bientôt utilisé pour soigner les enfants ?
Par Isabelle Blin
Mis à jour le 26/08/2020 à 17:28
Associer les mots « cannabis » et « enfants » a de quoi surprendre ! Et pourtant, cette plante pourrait prochainement soulager des centaines d’enfants, atteints de troubles sévères. Explications.
Tout le monde a entendu parler du cannabis récréatif, peu de personnes savent en revanche que le chanvre est une plante aux vertus médicinales. Les fleurs de cannabis sativa renferment en effet deux molécules intéressantes pour la santé : le THC (delta-9-tétrahydrocannabinol), antalgique et antinauséeux, et le CBD (cannabidiol), relaxant. Selon la variété de la plante, ces deux molécules sont présentes en quantité plus ou moins importante, donc leur action diffère.
Cannabis médical, quelle est la situation en France ?
Trois médicaments à base de cannabis ont déjà une autorisation de mise sur le marché (AMM). Le seul destiné aux enfants est l’Epidyolex®, un extrait végétal concentré de CBD pur, indiqué pour diminuer le nombre et l’intensité des crises dans deux formes sévères d’épilepsie, à partir de l’âge de 2 ans. « Toutes les études réalisées dans le cadre du développement de ce médicament ont démontré une diminution significative du nombre de crises », souligne Pascal Douek, médecin et patient expert du Comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) sur le cannabis thérapeutique. En dehors de ces médicaments, le cannabis médical qui utilise l’ensemble des actifs de la plante (près de 500) pourra bientôt être prescrit dans des indications précises, avec l’espoir d’une meilleure efficacité.
Bientôt une expérimentation
Plusieurs pays comme le Canada, l‘Angleterre, les Pays-Bas, l’Allemagne ou certains états américains autorisent déjà le cannabis médical dans le traitement de diverses pathologies. La France est donc en retard mais dès janvier prochain, une expérimentation débutera auprès de 3 000 personnes souffrant de troubles précis. Toutes se verront proposer un traitement à base de cannabis (sous forme de fleurs séchées, d’huile ou de capsules) par des médecins volontaires et formés à cette prescription. « Des enfants pourront y être intégrés, si leur médecin estime que le bénéfice sera supérieur aux effets indésirables », précise le Dr Douek. Chez les enfants, le cannabis médical pourra ainsi être prescrit pour soulager les effets secondaires importants d’une chimiothérapie (nausées, vomissements, perte d’appétit) et pour réduire le nombre de crises (sortes de court-circuit cérébral) dans certaines formes sévères d’épilepsie actuellement résistantes à tout traitement médicamenteux.
Des résultats prometteurs aux USA
« Le syndrome de Dravet qui se manifeste en général avant l’âge de 12 mois et le syndrome de Lennox-Gastaut qui survient entre l’âge de 2 et 6 ans sont des épilepsies rares mais graves, très invalidantes qui ralentissent le développement cérébral des enfants », souligne le Dr Douek. Il cite ainsi le cas de Charlotte, petite Américaine tombée malade à l’âge de 3 mois et qui a fait jusqu’à 300 crises hebdomadaires. La prescription de cannabis médical a permis de réduire ses crises à 2 ou 3 par semaine et la fillette a pu recommencer à parler, marcher… D’ailleurs, la variété de cannabis qui l’a améliorée (fort pourcentage de CBD et très peu de THC) porte désormais son nom (Charlotte’s web).
A l’issue de cette expérimentation française qui durera un an, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) remettra un rapport au Parlement qui se prononcera alors sur l’intérêt du cannabis médical en complément ou comme alternative quand les autres traitements existants sont inefficaces.
https://www.lejdd.fr/Societe/pourquoi-le-cannabis-medical-prend-du-retard-3988428
Pourquoi le cannabis médical prend du retard
Pierre Bafoil
Il y a 3 heures
Plusieurs acteurs de l'expérimentation du cannabis médical craignent un énième report dans sa mise en œuvre.
L'expérimentation du cannabis thérapeutique en France serait-elle en train de virer à l'arlésienne? C'est la crainte de nombreux acteurs de cet ambitieux projet qui devrait durer dix-huit mois et concerner 3.000 patients, avant une éventuelle généralisation à visée médicale d'un produit aujourd'hui prohibé. Lancé en grande pompe il y a deux ans et autorisé par l'Assemblée nationale en décembre dernier, il est sans cesse retardé depuis. En juin dernier, à cause de l'épidémie, les autorités sanitaires ont repoussé son démarrage à janvier 2021.
Mais seul un décret d'application permettra à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et au comité scientifique temporaire (CST) de débuter l'expérimentation. La direction générale de la santé a fait savoir qu'il devrait être publié en septembre, sans plus de précision. Sollicitée, elle n'a pas donné suite.
Le projet n'a reçu aucune dotation budgétaire
Si l'ANSM concède que "le calendrier est serré", elle reste optimiste. C'est bien la seule. "Ça n'engage que moi, mais je pense que janvier n'est pas tenable", soupire le président du CST, Nicolas Authier. Le cadre de l'expérimentation et le cahier des charges ont beau être prêts, même si le décret était publié en septembre, procéder en quatre mois à la formation des médecins, à la sélection des fournisseurs et au contrôle des produits, relève de la gageure. "Il reste encore quelques détails qu'il ne faut pas bâcler", confirme le docteur Authier.
Autre inquiétude : le projet n'a reçu aucune dotation budgétaire. Comme le révélait le JDD il y a quelques mois, les fournisseurs sélectionnés délivreront donc gracieusement le cannabis. Ce qui pourrait poser des questions juridiques. "Un concurrent débouté risque d'obtenir la caducité du contrat du fait de l'absence de contrepartie financière", s'alarme Bechir Saket, porte-parole du collectif ACT, qui réunit une centaine patients concernés. Car l'ANSM l'assure, il n'y aura aucune compensation de la part de l'État. Beaucoup d'observateurs craignent ainsi que la France soit dans une "situation délicate". "Les fournisseurs étrangers pourraient avoir certaines demandes pour rester sur le marché français s'il y a une généralisation post-expérimentation", estime Nicolas Authier.
Ce qui amène à un autre frein, politique cette fois : la volonté des agriculteurs français, creusois en tête, de concourir à l'expérimentation et donc de pouvoir cultiver la plante interdite. Ce dernier point devrait, lui aussi, être éclairci par un décret visant à délivrer ou non cette autorisation. Et peut-être, encore, retarder l'expérimentation.
Imaginez une production de cannabis made in Creuse dans un ancien bâtiment militaire… Et si cette idée devenait possible ? A Féniers, au cœur du Plateau de Millevaches, un ancien centre informatique de l’armée de Terre est sur le point de connaître une seconde vie. Les promoteurs du projet de cannabis thérapeutique Cannapôle23 s’apprêtent à signer dans quelques semaines un bail avec la communauté de communes « Haute Corrèze communauté », le propriétaire des lieux. Entre les murs de ce bunker, pour l’instant abandonné, des plantes seraient cultivées en intérieur et proposées uniquement à des personnes malades. Au-delà de la production, Jouany Chatoux, agriculteur creusois et Président de Cannapôle23 souhaite aller encore plus loin : “C’est ce site là qu’on a choisi pour monter le futur pôle d’excellence autour du cannabis thérapeutique […] Les bâtiments seront utilisés pour faire de la formation, de la recherche et développement et une pépinière d’entreprises.”
5 à 6 récoltes par an
A l’intérieur du bâtiment militaire, dont une partie est enterrée sous terre, la stabilité thermique devrait engranger 5 à 6 récoltes par an. “L’été, on aura moins à rafraîchir les pièces puisque les lampes chauffent énormément.” explique Jérémy Gaillard, Responsable production de Cannapôle23 “L’hiver, on aura beaucoup moins de chauffage à utiliser. Et en plus de cela, on est vraiment sécurisé.” La filière française de cannabis thérapeutique a également pour ambition de produire des plantes sans THC. Par conséquent, elles ne pourront pas être assimilées à une drogue, contrairement au cannabis dit récréatif.
Où en est la culture du cannabis dans la Creuse ?
En 2019, le principe de la filière du cannabis thérapeutique avait été acté dans le Plan particulier pour la Creuse, un projet resté pour l’instant au point mort. Face à cette situation, Jouany Chatoux, Président de Cannapôle23 demande au Chef d’Etat de tenir ses promesses. “Je pense que ça serait à lui si on veut accélérer les choses de donner le feu vert.” avance l’agriculteur creusois “A un moment donné, il faut qu’il y ait un patron qui prenne une décision. Actuellement, personne ne prend de décision.” Pour Pierre Chevalier, Président de Haute Corrèze Communauté, la France a déjà perdu trop de temps : “C’est un appel du pied pour dire : décidez-vous vite ! La France ne peut pas être à la traîne sur ce type de production.” Selon lui, la France doit se mettre en conformité législative avec l’Europe. A ses côtés, Eric Correia, Président de la Communauté d’Agglomération du Grand Guéret se bat également pour la création d’une filière de cannabis thérapeutique en Creuse. “ça suffit ! Il faut maintenant avancer sur ce dossier là, qui est à la fois un dossier sanitaire pour qu’un certain nombre de gens ne souffrent plus et un dossier économique” s’agace le conseiller régional DVG.
A Féniers, le projet de cannabis thérapeutique devrait développer une centaine d’emplois. Une commission parlementaire présidée par Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse, doit rendre son rapport mi-septembre.
Des tests en laboratoire menés à l’Université de Newcastle et au Hunter Medical Research Institute ont montré qu’une forme modifiée de cannabis médicinal peut tuer ou inhiber les cellules cancéreuses sans affecter les cellules normales, révélant son potentiel en tant que traitement plutôt que simplement comme médicament de soulagement. Il est bien connu que les composés chimiques présents dans le cannabis, en particulier le cannabidiol (CBD), sont efficaces pour traiter les symptômes de nombreuses formes de cancer. Il est maintenant prouvé qu’il pourrait potentiellement guérir la maladie en attaquant les cellules cancéreuses.
Le chercheur en cancérologie Matt Dun, de l’université de Newcastle en Australie, a récemment terminé une étude de trois ans indiquant qu’une souche modifiée spécifique de cannabis est destructrice pour certains types de cellules cancéreuses tout en restant inoffensive pour les propres cellules du corps humain.
Selon un communiqué de presse de l’Université de Newcastle :
Les tests de laboratoire menés à l’Université de Newcastle et à l’Institut de recherche médicale Hunter ont montré qu’une forme modifiée de cannabis médicinal peut tuer ou inhiber les cellules cancéreuses sans avoir d’impact sur les cellules normales, révélant ainsi son potentiel en tant que traitement plutôt que simple médicament de secours.
La souche en question, nommée Eve, a été modifiée pour contenir moins de 1% de la quantité attendue de THC , tout en ayant une quantité très élevée de CBD.
Dun et son équipe ont travaillé avec l’Australian Natural Therapies Group (ANTG) pour développer la souche et effectuer les tests nécessaires afin de déterminer son potentiel en tant qu’intervention contre le cancer. Selon Dun :
Nous avons alors réalisé qu’un mécanisme de sélection du cancer était en jeu, et nous avons passé les deux dernières années à essayer de trouver la réponse.
Les prochaines étapes consisteront à tester la souche sur d’autres types de cellules cancéreuses et, espérons-le, à convaincre les organismes de réglementation du monde entier de prendre au sérieux les tests sur le cannabis. Des études telles que celle menée par Dun sont difficiles à mener dans des endroits où le cannabis est toujours considéré comme une drogue dangereuse et illégale, comme aux États-Unis où il reste classé comme substance du tableau 1, à côté de l’héroïne.
Nous savons depuis longtemps que le cannabis est efficace pour traiter de nombreux symptômes du cancer, mais c’est l’une des premières preuves irréfutables que le CBD peut tuer les cellules cancéreuses. Si cette recherche s’avère concluante, nous pourrions envisager une intervention pour certaines formes de cancer dans quelques décennies.
Mieux encore, le cannabis à faible teneur en THC présente très peu de risques d’effets secondaires par rapport à presque toutes les autres interventions prometteuses actuelles ou expérimentales contre le cancer.
Une étude de trois ans ne suffit pas pour déclarer que la guerre contre le cancer est gagnée. Il faudra un examen par les pairs et une myriade d’études futures pour confirmer les résultats et déterminer exactement pourquoi la souche Eve est efficace.
EVE CANNABIS
Eve est notre souche dominante de CBD, exclusive à l’ANTG. CBD 11-17% THC <0,1
Dans un récent article intitulé « Can Hemp Help », publié par la revue internationale Cancers, le Dr Dun et son équipe ont également entrepris une analyse documentaire de plus de 150 articles universitaires qui examinent les avantages pour la santé, les effets secondaires et les éventuels avantages anticancéreux du CBD et du THC.
« La variété CBD semble avoir une plus grande efficacité, une faible toxicité et moins d’effets secondaires, ce qui en fait potentiellement une thérapie complémentaire idéale à combiner avec d’autres composés anticancéreux ».
La prochaine phase de l’étude consiste à étudier ce qui rend les cellules cancéreuses sensibles et les cellules normales non sensibles, si cela est cliniquement pertinent et si divers cancers réagissent.
« Nous devons comprendre le mécanisme afin de trouver des moyens d’ajouter d’autres médicaments qui amplifient l’effet, et de semaine en semaine, nous obtenons de plus en plus d’indices. C’est vraiment passionnant et important si nous voulons passer à un usage thérapeutique », ajoute le Dr Dun, en soulignant que le cannabis enrichi en CBD n’est pas encore prêt à être utilisé cliniquement comme agent anticancéreux.
« Nous espérons que notre travail contribuera à réduire la stigmatisation liée à la prescription de cannabis, en particulier les variétés qui ont des effets secondaires minimes, surtout si elles sont utilisées en combinaison avec les thérapies standard actuelles et la radiothérapie. D’ici là, cependant, les gens devraient continuer à consulter leur médecin traitant habituel ».
L’étude a été financée par l’ANTG et l’HMRI par l’intermédiaire de la Fondation Sandi Rose.
Le Dr Matt Dun est de l’Université de Newcastle, et effectue ses recherches en collaboration avec le programme de lutte contre le cancer du Hunter Medical Research Institute (HMRI). L’HMRI est un partenariat entre l’Université de Newcastle, Hunter New England Health et la communauté.
Source : https://www.blog-cannabis.com/souche-cbd-pour-tuer-les-cellules-cancereuses/
Publié le 24 juillet 2020 par Mélanie R.
Mike Tyson, impression 3D et cannabis : c’est à priori une drôle d’association et pourtant c’est une nouvelle qui a fait pas mal de bruit sur le marché de la fabrication additive. En réalité, ce n’est pas vraiment ce qu’on pense – l’ancien boxeur Mike Tyson ne va pas imprimer en 3D du cannabis. Son entreprise, The Ranch Companies, a en fait obtenu une licence mondiale pour imprimer en 3D des produits comestibles à base de cannabis, permettant ainsi un meilleur dosage de la plante utilisée dans de nombreux médicaments. Elle travaille main dans la main avec Smart Cups, une société américaine qui propose des boissons aromatisés conçues en partie grâce aux technologies 3D.
Basée en Californie, Smart Cups propose différents arômes enfermés dans de petites capsules imprimées en 3D qui se placent dans n’importe quel récipient – elle utilise elle, des gobelets en plastique. Placées au fond du verre, les capsules s’éclatent au contact d’un liquide (eau, soda, salive) et les arômes sont alors “libérés”, permettant d’obtenir une boisson à son goût, plus ou moins sucrée. Pour la startup, c’est une façon de réduire les coûts de stockage, les flux de transport mais aussi de proposer des goûts originaux et sur-mesure. Jusqu’ici la startup se concentrait sur le développement de poudres de protéines à faible teneur en matières grasses et enrichies en caféine. Avec ce partenariat avec The Ranch Companies, elle se penche désormais sur des produits à base de cannabis.
Les arômes sont placés dans des capsules imprimées en 3D (crédits photo : Smart Cups)
Pour Mike Tyson, l’objectif est de mieux contrôler le dosage médicamenteux aujourd’hui réalisé par l’industrie pharmaceutique, un point de vue partagé par Smart Cups. Son CEO, Chris Kanik, explique : “Pour l’instant, l’industrie manque de cohérence. Lorsqu’un individu consomme 100 mg d’aspirine, où qu’il soit dans le monde, il est sûr de consommer la bonne dose. La technologie de Smart Cups peut apporter cette même confiance aux consommateurs. Dans le cadre du partenariat avec The Ranch, nous utilisons des cannabinoïdes solubles dans l’eau et sommes capables de les imprimer avec précision sur pratiquement n’importe quelle surface. Les actifs et les arômes imprimés sont libérés lorsqu’ils entrent en contact avec un liquide.”
Concrètement, au lieu d’avoir des arômes à base de citron, de framboise ou de thé vert, certaines capsules imprimées en 3D contiendront un dosage très précis de cannabis, une alternative peut-être plus intelligente pour les consommateurs. Rob Hickman, PDG de The Ranch Companies, ajoute : “Nous nous sommes associés avec les meilleures universités de recherche pour collecter des données cliniques essentielles à l’appui de la CBD à des fins médicales et pour le soulagement de la douleur. La technologie des « Smart Cups » est un nouveau système d’administration qui, nous le pensons, établira de nouvelles normes dans cette industrie.” Pour l’instant, ils attendent l’autorisation de commercialisation de leurs produits dans les Etats où le cannabis pour un usage thérapeutique est légal. Cela pourrait peut-être faire réfléchir certains dirigeants, au moins dans un but médical. Vous pouvez retrouver davantage d’informations ICI.
Que pensez-vous du nouveau partenariat entre Mike Tyson et Smart Cups ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !
Par Jean-Guillaume Bayard
Le cannabis apparaît comme un traitement efficace pour soulager la douleur chronique des personnes atteintes de drépanocytose.
Yarygin/iStock
La drépanocytose est peu connue, bien qu'elle soit la première maladie génétique en France. Elle concerne 400 000 naissances par an dans le monde et 400 nouveaux-nés dans notre territoire. Cette maladie génétique héréditaire du sang se matérialise par une mutation dans notre ADN conduisant notre organisme à fabriquer une hémoglobine anormale qui déforme les globules rouges, les rendant “plus rigides et plus fragiles”, a précisé Jacques Elion à Pourquoi docteur à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre cette pathologie. Pour l’heure, il n’existe aucun traitement capable de la soigner, bien que des greffes de moelle osseuse et la thérapie génique apportent leurs lots d’espoir.
L’efficacité du cannabis pour réduire les douleurs augmente avec le temps
Des chercheurs américains ont découvert que le cannabis peut soulager les patients des douleurs chroniques qu’entraîne la drépanocytose. “Ces résultats d'essai montrent que le cannabis vaporisé semble être généralement sans danger, se réjouit Kalpna Gupta, professeur à l’université de Californie à San Francisco, qui a codirigé l’étude. Ils suggèrent également que les patients drépanocytaires peuvent être en mesure d'atténuer leur douleur avec le cannabis.” Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Jama Network Open. Actuellement, les traitements principaux pour atténuer les douleurs des patients sont à base d’opioïdes. L’augmentation des décès liés à une surconsommation des opioïdes a conduit les médecins à les prescrire moins fréquemment, laissant les patients drépanocytaires avec moins d’options. “Le cannabis pourrait aider la société à faire face à la crise de santé publique liée aux opioïdes”, appuie Kalpna Gupta.
Les résultats ont montré que l’efficacité du cannabis augmente avec le temps pour réduire les douleurs des volontaires souffrant de drépanocytose. Ces derniers ont décrit moins souffrir pendant qu’ils marchent et mieux dormir. Il y a également eu une baisse statistiquement significative de l'ampleur de la douleur affectant leur humeur. Pour cela, les chercheurs ont réalisé par un essai randomisé en double aveugle, avec l’utilisation d’un placebo. Il s’agit du premier essai à utiliser cette méthode de référence pour évaluer le potentiel de soulagement de la douleur du cannabis chez les personnes atteintes de drépanocytose. Le cannabis utilisé pour l’expérience contenait, à parts égales, du THC et du CBD, deux principes actifs de la plante. Vingt-trois patients souffrant de douleurs liées à la drépanocytose ont inhalé du cannabis vaporisé, ou son placebo, pendant deux séances d'hospitalisation de cinq jours, séparées d'au moins 30 jours pendant lesquels les chercheurs ont évalué les niveaux de douleur des participants.
Une alternative aux opioïdes
Cette étude offre une option supplémentaire aux médecins pour soigner les douleurs chroniques. “Nous avons encore besoin d'études plus large avec plus de participants pour nous donner une meilleure image de la façon dont le cannabis pourrait bénéficier aux personnes souffrant de douleur chronique”, tempère le chercheur. Les résultats ont montré les effets du cannabis pris sous forme vaporisée sans identifier les autres manières de consommer cette plante comme efficaces. “La douleur pousse de nombreuses personnes à se tourner vers le cannabis et est, en fait, la principale raison invoquée par les gens pour chercher du cannabis dans les dispensaires. Nous ne savons pas si toutes les formes de produits à base de cannabis auront un effet similaire sur la douleur chronique. Le cannabis vaporisé, que nous avons utilisé, peut être plus sûr que d'autres formes car de plus faibles quantités atteignent la circulation du corps. Cet essai ouvre la porte pour tester différentes formes de cannabis médical pour traiter la douleur chronique”, a conclu Kalpna Gupta.
Cannabis et sociabilité : le métabolisme du glucose mis en cause
Publié le 10 juillet 2020
ParAurélien BERNARD
Une récente étude de l’Inserm en collaboration avec l’Université espagnole de Salamanque montre que l’exposition au cannabis altère le métabolisme du glucose dans le cerveau, ce qui entraînerait des changements de comportement liés à la sociabilité. Des récepteurs cannabinoïdes spécifiques, situés dans des cellules en forme d’étoile du système nerveux central appelées astrocytes, seraient notamment à l’origine de cette relation.
L’étude publiée dans la revue Nature fait suite à la découverte, en 2012, de récepteurs endocannabinoïdes situés sur la membrane des mitochondries, les organites intracellulaires dont le rôle est de fournir aux cellules l’énergie dont elles ont besoin.
Entre autres fonctions, ces cellules jouent un rôle très important dans le métabolisme énergétique du cerveau.
« Etant donné l’importance des astrocytes et de l’utilisation de l’énergie pour le fonctionnement cérébral, nous avons voulu comprendre le rôle de ces récepteurs cannabinoïdes bien particuliers, et les conséquences sur le cerveau et sur le comportement lorsqu’ils sont exposés au cannabis », explique Giovanni Marsicano.
Les chercheurs ont ensuite donné du THC à des souris, puis observé que l’activation persistante des récepteurs cannabinoïdes mitochondriaux situés dans les astrocytes entraînait une cascade de processus moléculaires conduisant à un dysfonctionnement du métabolisme du glucose dans les astrocytes.
ELa capacité des astrocytes à transformer le glucose en « nourriture » pour les neurones était alors réduite. En l’absence d’apport énergétique supplémentaire, le fonctionnement des neurones a été compromis chez les animaux, avec un impact néfaste sur le comportement. En particulier, les interactions sociales ont diminué jusqu’à 24 heures après l’exposition au THC.
« Notre étude est la première à montrer que la baisse de la sociabilité parfois associée à la consommation de cannabis est le résultat d’une altération du métabolisme du glucose dans le cerveau. Elle ouvre également de nouvelles voies de recherche pour trouver des solutions thérapeutiques pour atténuer certains des problèmes de comportement résultant de l’exposition au cannabis. En outre, elle révèle l’impact direct du métabolisme énergétique des astrocytes sur le comportement « , explique Marsicano.
https://trustmyscience.com/cannabis-pendant-grossesse-dommages-confirmes-pour-bebe/
Cannabis pendant la grossesse : des dommages confirmés pour le bébé
Fleur Brosseau
19 juin 2020
Médecine & Bio
Il est aujourd’hui prouvé et admis que le tabac et l’alcool consommés pendant la grossesse nuisent au développement de l’enfant. Peu d’études ont en revanche établi avec précision les conséquences de la consommation de cannabis ; certaines ont néanmoins déjà montré que l’exposition du fœtus au cannabis pouvait entraîner un poids plus faible à la naissance et des séquelles plus tardives durant l’enfance ou l’adolescence, liées à l’action de cette substance psychoactive sur le cerveau. Des chercheurs australiens se sont penchés sur la question et ont étudié les effets délétères du cannabis pendant la grossesse.
Une enquête menée en Australie en 2016 révélait que 10 à 20% des femmes en âge de procréer avaient consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois. De plus, une étude publiée en 2019 dans le Journal of the American Medical Association rapportait que le nombre de femmes enceintes consommant du cannabis avait doublé entre 2002 et 2017. Il était donc essentiel de mener une étude sur le sujet, afin de mieux informer la population sur les risques encourus.
Une substance qui nuit à la croissance du bébé
Pourquoi une telle augmentation de la consommation ? Car depuis quelques années, plusieurs pays ont assoupli la législation concernant le cannabis. Les Pays-Bas, le Canada, quelques États américains (Californie, Colorado…) et l’Afrique du Sud autorisent complètement sa consommation (que ce soit dans un cadre récréatif ou thérapeutique). D’autres pays comme l’Australie, le Royaume-Uni, la Pologne ou l’Allemagne autorisent son usage à des fins thérapeutiques uniquement.
Prévalence ajustée de la consommation de cannabis chez les femmes de 12 à 44 ans, d’après les données de l’Enquête nationale sur la consommation de drogues et la santé, menée aux États-Unis en 2002-2017. Crédits : JAMA/N. Volkow et al.
Le fait que le cannabis donne de bons résultats lorsqu’il est utilisé dans un cadre médical – pour soulager les douleurs réfractaires aux médicaments traditionnels, inhérentes aux maladies chroniques comme le cancer – contribue à une perception globale plus « positive » de cette substance. Certains considèrent ainsi que le cannabis est une drogue sûre et sans danger. Dans les régions où sa consommation est légale, les dispensaires lui prêtent même des vertus anti-nauséeuses pendant la grossesse. Mais aucune étude scientifique n’a confirmé, ni infirmé, son efficacité dans ce contexte.
Conséquence de cette bonne réputation : une étude parue dans le Journal of addiction medicine en 2017 a montré qu’une femme enceinte sur trois ne pensait pas que le cannabis pouvait nuire à son bébé. 35 % des 306 femmes interrogées ont déclaré consommer du cannabis au moment du diagnostic de grossesse et 34 % d’entre elles ont continué à en consommer. En outre, 10 % ont déclaré qu’elles consommeraient plus de cannabis pendant la grossesse s’il était légalisé.
Dans le cadre de cette nouvelle étude, une équipe de l’Université d’Adélaïde, menée par le Dr Luke Grzeskowiak, a recruté 5610 femmes nullipares (en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Irlande et au Royaume-Uni), présentant des grossesses à faible risque, entre 2004 et 2011. À 14-16 semaines de grossesse, les participantes ont été classées en 4 groupes distincts selon leur consommation de cannabis autodéclarée : jamais consommé, consommé mais arrêté avant la grossesse, consommé mais arrêté en début de grossesse (avant 15 semaines), toujours consommé à 15 semaines de grossesse.
Puis, les scientifiques ont analysé plusieurs paramètres néonatals pour établir un éventuel lien de cause à effet : le poids à la naissance des nourrissons, leur tour de tête, leur taille, l’âge gestationnel (le nombre de semaines d’aménorrhée), et le taux de morbidité ou mortalité néonatale.
Parmi la cohorte étudiée, 314 femmes (5,6%) ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours des 3 mois précédant ou pendant leur grossesse. 19 % consommaient encore du cannabis à 15 semaines de grossesse : leurs bébés présentaient un poids de naissance plus faible que celui des bébés de mères qui n’avaient jamais consommé de cannabis (-127 g en moyenne), ainsi qu’un tour de tête réduit (-0,5 cm en moyenne) et ils étaient plus petits (-0,8 cm en moyenne). Des résultats plutôt inquiétants, sachant qu’il est désormais prouvé que les nourrissons de faible poids à la naissance présentent une morbidité et une mortalité relativement élevées.
Par ailleurs, leur naissance s’est faite plus précoce : l’âge gestationnel était abrégé de 8,1 jours en moyenne. Un résultat qui n’est guère surprenant: une étude antérieure menée au Canada en 2019 avait déjà mis le doigt sur le fait que consommer du cannabis pendant la grossesse favorisait – jusqu’à doubler le risque – une naissance prématurée (avant 37 semaines de gestation).
L’équipe de Grzeskowiak précise que les écarts observés étaient encore plus importants lorsque les femmes concernées consommaient du cannabis plus d’une fois par semaine (sauf dans le cas de l’âge gestationnel, qui n’était a priori pas impacté par la fréquence de consommation). À noter que les effets recensés par les chercheurs sont ici indépendants de la consommation de tabac (contrairement à de nombreuses études passées). Conclusion : oui, consommer du cannabis pendant la grossesse a bel et bien des conséquences sur le développement du bébé.
Deux fois plus de risques de complications postnatales
L’impact de la consommation de cannabis pendant la grossesse ne s’arrête pas là : les chercheurs ont également observé des complications graves postnatales, telles que des problèmes respiratoires ou autres complications nécessitant une admission en unité néonatale spécialisée. Ces complications étaient deux fois plus susceptibles de survenir chez les bébés dont la mère consommait encore du cannabis à 15 semaines (par rapport aux bébés dont la mère n’était pas consommatrice). Des résultats qui viennent corroborer une étude antérieure réalisée aux États-Unis en 2017, qui faisait part d’un risque accru de morbidité néonatale lié à la consommation de cannabis.
Autre constat important : l’équipe n’a pas relevé de différences significatives dans les résultats néonatals entre les bébés dont les mères avaient arrêté de consommer du cannabis juste avant ou au tout début de leur grossesse, et les bébés dont les mères n’étaient pas consommatrices. Conclusion : il est recommandé aux futures mamans de stopper leur consommation dès qu’elles envisagent d’avoir un enfant ou qu’elles constatent être enceintes.
Comment le cannabis agit-il concrètement sur le développement du fœtus ? Ceci n’est pas encore clairement défini, mais les composés toxiques qu’il produit lorsqu’il est fumé, comme le monoxyde de carbone – que l’on retrouve également dans le cas du tabac – pourraient expliquer la réduction globale des paramètres néonatals : le futur bébé reçoit moins d’oxygène, pourtant essentiel à sa croissance. L’explication peut également provenir directement des composés contenus dans le cannabis et qui peuvent traverser le placenta. En effet, le THC (tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol) influencent les fonctions corporelles, y compris dans le cerveau (sinon personne ne l’utiliserait de façon récréative…). Si ces substances atteignent le fœtus, quid de son développement cérébral et de ses facultés cognitives à venir ?
À noter que les chercheurs avouent que leurs résultats sont toutefois à prendre avec des pincettes. Bien qu’ils aient veillé à écarter de leurs analyses tout autre facteur pouvant nuire au développement du fœtus (tabac, alcool ou autres substances psychoactives), ils soulignent que leur étude à ses limites. Pour commencer, la consommation de cannabis était autoévaluée par les participantes et le nombre de femmes qui ont déclaré continuer à en consommer pendant leur grossesse était, en fin de compte, relativement faible. Ensuite, ils n’ont pas tenu compte de la nature du cannabis consommé (quantité, teneur en THC).
Cependant, étant donné le nombre croissant de preuves suggérant des dommages potentiels sur le futur bébé, les scientifiques jugent plus sûr d’éviter de consommer du cannabis pendant la grossesse, et même dès qu’une grossesse est envisagée.
CANNABIS MÉDICAL : C'est moins de prescriptions et moins d'hospitalisations
Les consommateurs de cannabis médical utilisent moins de ressources médicales, prennent moins de médicaments et déclarent une meilleure qualité de vie, conclut cette analyse de la John Hopkins. Par ailleurs l’étude, présentée dans la revue confirme les bénéfices attendus de cet usage thérapeutique soit une diminution de la douleur, une meilleure qualité de sommeil et une anxiété réduite.
Aux Etats-Unis, à ce jour, plus de 2 millions de personnes sont enregistrées dans les programmes de cannabis médical pour des indications approuvées par l’Agence américaine, la Food and Drug Administration (FDA) dont, principalement, l'épilepsie pédiatrique, l'anorexie chez les patients atteints du sida et les nausées et vomissements chez les patients atteints de cancer. L’équipe de Baltimore qui a interrogé un échantillon d’utilisateurs rapporte des avantages médicaux collatéraux et appelle à d’autres essais cliniques pour préciser et évaluer ces avantages.
Moins de médicaments sur prescription, moins d’hospitalisations, moins de visites aux Urgences
En effet, au-delà des bénéfices attendus de réduction de la douleur et de l’anxiété et d’amélioration de la qualité de sommeil, les utilisateurs de cannabis médical ont un moindre besoin des ressources de santé, explique l’auteur principal, Ryan Vandrey, professeur agrégé de psychiatrie à l'Université Johns Hopkins :
L’enquête menée auprès de 800 consommateurs de cannabis médical et de plus de 460 témoins non-utilisateurs constate :
un score de qualité de vie supérieur de 8% chez les utilisateurs,
une réduction d'environ 9% des scores de douleur,
une réduction de 12% des scores d'anxiété ;
une consommation de médicaments sur prescription est réduite de 14% ;
un taux de visites aux Urgences réduit de 39%,
un taux d’admission à l’hôpital dans les 30 derniers jours réduit de 46%.
En synthèse, le cannabis médical pourrait permettre une économie en ressources et en soins de santé, à la fois bénéfique au patient et au système de santé.
Source: Cannabis and Cannabinoid Research June 8, 2020 DOI : 10.1089/can.2019.0096 A Cross-Sectional and Prospective Comparison of Medicinal Cannabis Users and Controls on Self-Reported Health
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Cette actualité a été publiée le 20/06/2020 par Équipe de rédaction Santélog
CANNABIS : Effet d’entourage contre douleur neuropathique
Cette huile de cannabidiol est efficace contre la douleur neuropathique chronique, conclut cette étude pré-clinique de l’University of New Mexico (UNM). L’étude présentée dans la revue Life suggère que l’huile permet de diviser par 10 la sensibilité à la douleur mécanique et pendant plusieurs heures. Ici chez la souris modèle de douleur neuropathique postopératoire chronique. Ces données présentées dans la revue Life illustrent ce que les experts nomment l’effet d’entourage ou l’action synergique de différents composés du cannabis qui apporte cet effet thérapeutique.
Dans cette expérience, il s’agit d’une huile de cannabis contenant moins de 0,3% de tétrahydrocannabinol (THC), autorisée dans la plupart des régions des États-Unis (États-Unis). Les auteurs suggèrent que ce produit constitue une option alternative naturelle, efficace et relativement sûre pour traiter la douleur chronique. Une option précieuse en regard des opioïdes, dont « l’abus » est aujourd’hui la 3è cause de décès évitables aux États-Unis.
Cannabidiol, terpènes et flavonoïdes agissent de concert contre la douleur
Il, s’agit de la première étude évaluant le potentiel thérapeutique de l'huile de cannabis avec de faibles niveaux de THC. « Un cannabis à faible teneur en THC toujours psychoactifs, mais moins psychédélique et apportant un soulagement profond et souvent immédiat de symptômes tels que la douleur, l'anxiété et la dépression », explique l’auteur principal, le Dr Jacob Miguel Vigil, professeur agrégé de psychologie de l'UNM.
L’équipe montre sur la souris, modèle de douleur neuropathique chronique que plusieurs heures après sa consommation, les souris présentent un soulagement efficace de la douleur. L’huile permet même d’inverser les comportements caactéristiques de la douleur chez l’animal.
L’effet d’entourage : les plantes de cannabis contiennent de nombreux constituants thérapeutiques qui contribuent aux réponses analgésiques, dont le cannabidiol bien sûr, mais aussi les les terpènes et les flavonoïdes, qui agissent ensemble « comme des musiciens qui jouent une symphonie ». C’est l’effet d’entourage.
Plusieurs enquêtes cliniques ont montré que les médicaments à base d'analogues synthétiques du cannabis et de composés isolés tendent à offrir un soulagement des symptômes plus faible et un plus grand nombre d'effets secondaires par rapport à la plante dans son ensemble.
edit/nota
cet effet d'entourage avec le spectre complet des plantes était déjà évoqué il y a quelque années par des chercheurs israéliens , vu lors d'un colloque de l' UFCM