Interrogée ce mardi matin, sur l'antenne de BFMTV, Cécile Duflot a renouvelé son appel en faveur de la dépénalisation du cannabis. La nouvelle ministre du Logement a toutefois précisé qu'elle le faisait en tant que secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et non en tant que membre du gouvernement Ayrault. François Hollande s'est jusqu'à présent opposé à cette mesure.
"Il faut considérer le cannabis comme l'alcool ou le tabac", défend Cécile Duflot, qui, au nom d'Europe Ecologie-Les Verts, dont elle est encore la secrétaire nationale, continue de défendre la dépénalisation du cannabis.
Selon elle, il s'agit là de santé publique, considérant qu'une bonne politique de prévention ne passera que par cette dépénalisation. "C'est une position très pragmatique".
Cette position défendue par Cécile Duflot et son parti n'est actuellement pas partagée par le président Hollande. Suite à une proposition faite en avril par le sénateur-maire PS de Dijon François Rebsamen, il avait déclaré que "consommer du cannabis devait rester un délit".
Ayrault : "le gouvernement n'a rien dit sur ce sujet"
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, interpellé par la presse dans les couloirs du Sénat sur la dépénalisation du cannabis prônée par Cécile Duflot, a pris ses distances avec sa ministre en affirmant que "le gouvernement n'a(vait) rien dit".
Ciotti (UMP) dénonce "le double langage de la gauche"
Cécile Duflot a une position inverse de celle du gouvernement, notamment du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Du coup, Eric Ciotti, député UMP, a fustigé, dans un communiqué intitulé "Le double langage de la gauche", des propos "irresponsables et démagogiques".
"Déjà pendant la campagne présidentielle, des proches de M. Hollande, tels que M. Rebsamen ou encore sa partenaire Mme Joly, s'étaient prononcés en faveur d'une dépénalisation du cannabis, lançant un signal destructeur pour l'autorité morale de l'Etat".
"Aujourd'hui, l'angélisme qui explique que le cannabis est une substance sympathique qui ne comporte aucun danger est de retour au gouvernement".
Source: Le Télégramme