MONDE - Les pays européens ont des traitements assez différents et la France se présente comme le modèle le plus répressif...
Alors que les Pays-Bas s’apprêtent à durcir leur législation en matière de vente de cannabis aux étrangers, leurs voisins européens restent, de manière générale,toujours plus stricts pour leurs nationaux. Si la consommation est sanctionnée par des lois plus ou moins dures, le trafic, lui, est pénalement réprimé dans la totalité des pays.
Parmi les pays de l’Union européenne (UE), c’est tout de même le Portugal qui est le plus libéral depuis sa dépénalisation, en 2000, de la consommation et de l’acquisition pour un usage personnel de stupéfiants. L’Italie connaît également une dépénalisation totale de la consommation personnelle de cannabis.
Quatre catégories de sévérité
Pour les autres, l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies classe en quatre catégories les pays de l’UE et leur législation quant à la consommation de cannabis. La première recense des pays dans lesquels l’usage ne requiert pas une réponse pénale maximum comme c’est le cas pour d’autres drogues. On y retrouve ainsi Chypre, le Royaume-Uni ou encore les Pays-Bas où la possession, la consommation et la vente au détail de moins de cinq grammes de cannabis dans les coffee shops sont tolérées.
>> La législation, pays par pays, est à retrouver par ici
Dans une deuxième catégorie, le cannabis est une drogue comme une autre, mais les réponses pénales sont spécifiques et plus clémentes. C’est le cas pour l’Irlande, la Belgique, le Luxembourg, la Grèce, l’Espagne et la Pologne. La troisième catégorie, qui concerne le Danemark et l’Allemagne – où l’application dépend aussi de chaque Länder-, est quasiment similaire. La loi voudrait que l’usage du cannabis soit réprimandé de la même manière qu’une autre drogue, mais c’est la jurisprudence qui impose un traitement plus indulgent.
La France, modèle le plus répressif
Dans les pays de ces trois catégories, les premières infractions ou le peu de quantités possédées (quelques grammes sont tolérés) permettent en général d’échapper à toute sanction. C’est la récidive qui provoque des sanctions plus ou moins lourdes.
La dernière catégorie, dont font partie la France, la République Tchèque ou encore l’Estonie, s'appuie sur le modèle le plus répressif: Aucun traitement de faveur pour les consommateurs de cannabis. En France, jusqu’à un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende sont ainsi requis pour l'usage illicite de cannabis.
Corentin Chauvel