Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés samedi à Paris, quelques dizaines à Lyon et une poignée à Lille pour réclamer la dépénalisation de la consommation de cannabis, la régulation de sa production et sa prescription dans un cadre thérapeutique.
"Nous sommes là pour que cesse la guerre à la drogue dans ce pays. La gauche est passée et on espère qu'elle fasse un peu plus de choses que la droite", a déclaré à l'AFP place de la Bastille (Paris XIe arrondissement) Jean-Pierre Galland, cofondateur du Collectif d'information et de recherche cannabique (Circ).
Selon les organisateurs, les manifestants étaient "plus d'un millier" à Paris. Une journaliste de l'AFP en a compté plusieurs centaines.
Cette "Marche mondiale du cannabis" -à Paris, Lyon, Marseille, Nancy, Toulouse, Lille, Bordeaux et La Réunion- était organisée à l'appel de nombreuses associations, dont Act Up, Aides, le Circ, Cannabis sans frontières, les Jeunes écologistes, le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) ou la Ligue des droits de l'Homme (LDH).
Le cortège parisien, d'où s'échappaient des effluves de cannabis, a marché de la Bastille à la Bibliothèque nationale de France François-Mitterrand. "C'est avant tout symbolique mais il y a une urgence à ce que la question du cannabis soit abordée dans notre société car, jusque là, elle est tabou", a insisté Damien Hensens, responsable des Jeunes écologistes d'Ile-de-France.
Venue en famille, Nora Rezzag, infirmière durant 12 ans, estime qu'"il faut que le cannabis soit légalisé sur le plan thérapeutique en France, comme dans d'autres pays". "Pour atténuer le trafic, endiguer les réseaux d'économie souterraine, il faut absolument que la France rattrape son retard et légalise", a-t-elle martelé.
A Lyon, 80 personnes selon les organisateurs, 40 selon la police, ont marché derrière une banderole indiquant "Marche mondiale pour la libéralisation du cannabis". "Légalisez le cannabis! Libérez Marie-Jeanne! Enfermez Jean-Marie!" ont scandé les manifestants.
"Nous demandons la dépénalisation immédiate du cannabis, la fin des poursuites contre les consommateurs et la libération des personnes emprisonnées pour du cannabis", a déclaré un membre du Circ local. "Aujourd'hui, on réduit le cannabis à une plante qui se fume, alors nous appelons aussi à la reconnaissance de ses applications agricoles, écologiques et surtout thérapeutiques", a-t-il ajouté.
A Lille, ils n'étaient qu'une demi-douzaine sur la Grand Place pour réclamer une "dépénalisation et une régularisation" du cannabis, et pour plaider pour une taxe sur les ventes, comme pour l'alcool et le tabac, selon Dimitri Zawadzki, organisateur du rassemblement.
Photo:Le rassemblement parisien a relié la place de la Bastille à la BNF. © Radio France Nathanaël Charbonnier
Source: Le nouvel Obs