80 agriculteurs intéressés
Pour de nombreux agriculteurs, c'est une option pour diversifier les cultures peï. La culture du chanvre est en vogue en métropole, mais la filière est encore peu exploitée à La Réunion.
Sully Chaman, agriculteur à Saint-Paul, est d'abord éleveur de porcs en plein air. Il a une parcelle de chanvre certifiée bio, mais peine à en tirer des revenus. Il a testé la culture de chanvre en 2019, sans trop de succès : "Ce n’était pas terrible, j’ai planté à la volée, en plein champ et ça a surtout nourri les pigeons."
Pour mieux connaître le chanvre et sa culture, il participera à la formation aux côtés de 80 autres agriculteurs.
Sully Chaman a beaucoup de questions, auxquelles s’engagera à répondre Jeremy Gaillard, un des intervenants de la formation, qui cultive du chanvre depuis cinq ans dans la ferme bio de Pigerolles en métropole.
Sully Chaman, s'inquiète aussi de la sécurité de ses champs. Il estime que le chanvre est "tellement associé au zamal, dont la culture est interdite, que la culture du chanvre risque d'attirer les voleurs."
"Plus de 300 utilisations"
Pour réduire le stress, lutter contre l'anxiété ou mieux dormir, le CDB aurait de nombreux bienfaits pour le corps. On l'utilise aussi en cosmétique ou même dans l'industrie pour des biomatériaux. Benjamin Coudriet, président de l’association Chanvre Réunion, estime qu'il y aurait jusqu'à "300 utilisations de la plante". Il était l'invité de la matinale de Philippe Dornier ce lundi matin.
on se detend : le titre est là plus là pour la provoc car le sujet traite plus de maniere generale du sujet s'en le stigmatiser
Source
REPLAY - Cannabis : pourquoi faudrait-il interdire le CBD ? Le débat du Talk de franceinfo
Publié le 15/12/2022 19:30Mis à jour le 19/12/2022 17:37
Depuis sa commercialisation, le CBD, autrement appelé "cannabidiol", fait l'objet de nombreux débats juridiques. Pourquoi ? Qu'est-ce qui concrètement pose problème ? C'est le débat du Talk de Franceinfo.
Le CBD, acronyme du cannabidiol, est trouvable aujourd'hui sous de nombreuses formes : huile, infusion, fleurs. Vanté pour ses bienfaits relaxants, il fait pourtant l'objet de débats juridiques crispants, mettant en scène les professionnels du secteur d'un côté, et les pouvoirs publics de l'autre. Pourquoi ? Qu'est-ce qui concrètement coince ? Sur quoi n'arrivent-ils pas à se mettre d'accord ?
Pour en parler, Ludovic Pauchant reçoit l'addictologue Amine Benyamina, et le président de l'Union des professionnel du CBD, Charles Morel.
Les effets de cette substance mis en question
Le CBD est une molécule essentiellement présente dans les fleurs de Cannabis, et est considérée comme non-psychotrope. C'est-à-dire qu'elle n'agit pas sur le psychisme, ni n'entraîne de sentiment de dépendance de la part de son consommateur. Cependant, on trouve aussi du CBD dans les fleurs de chanvre, également composées de THC, la principale molécule active du Cannabis. Et c'est là que ça coince.
Cannabis au volant et l’effet « aquarium »
Prévention MAAF dévoile le résultat d’une double enquête sur les usages et comportements routiers des 18/24 ans. Parmi les points mis en exergue, la dangerosité de l’inhalation passive de cannabis. C’est ce qu’on appelle l’effet « aquarium ».
Le cannabis est durement sanctionné.
Drogues, alcool, comportements dangereux ou inconscients…
Prévention MAAF vient de mener une double enquête sur les agissements des 18 / 24 ans au volant. 13 % des sondés ont déjà roulé sans permis. 80 % avouent faire des excès de vitesse, 19 % ont déjà roulé sans assurance et 63 % des jeunes ayant le permis ont avoué utiliser leur téléphone au volant (58 % en 2020). Malgré l’évidence des chiffres, les 18 / 24 ans se disent prévoyants quand ils sortent faire la fête. Et pourtant ! Les faits ne reflètent pas les dire. Près d’un jeune sur deux a déjà fumé du cannabis. 45 % des 18 / 24 ans ont consommé du cannabis au moins une fois dans l’année, soit 13 % de plus qu’en 2020. Dans le détail 5 % fument plusieurs fois par semaine, et 6 % fument tous les jours. Y compris au volant ! Quatre jeunes sur dix avouent avoir déjà pris la route après avoir consommé de l’alcool ou de la drogue. Parmi eux, 40 % se déclarent même récidivistes.
L’effet aquarium
Le risque n’est pas uniquement du côté du consommateur de cannabis. Près d’un jeune sur cinq (19 %) laisse leurs ami(e) s fumer des joints dans une pièce fermée en leur présence ou dans l’habitacle de leur voiture alors qu’ils conduisent. Sans avoir conscience du risque encouru par eux-mêmes. Pas besoin de tirer sur un joint, pour être positif à la drogue en cas de contrôle. L’inhalation passive de la fumée suffit. Comme pour le tabagisme passif. C’est ce qu’on appelle l’effet « aquarium ». Un dommage collatéral mis en exergue par des chercheurs du National Institute on Drug Abuse (NIDA). L’expérience fut menée sur deux groupes. Un premier groupe fut enfermé dans une pièce close avec 4 joints allumés pendant une heure. Le résultat fut que les non-fumeurs furent positifs aux tests de détection du cannabis sans toutefois en ressentir les effets. Dans le deuxième groupe, 16 joints furent allumés dans la pièce. Au bout d’une heure le groupe non-fumeurs dit ressentir les effets du cannabis. Et les résultats montrèrent qu’ils avaient autant de THC dans le sang que les fumeurs du même groupe test. Quand on sait que le cannabis ralentit la coordination des mouvements, allonge le temps de réaction et diminue les facultés visuelles et auditives, mieux vaut éviter la présence de fumeurs à ses côtés. Car contrairement au délit d’alcool au volant, qui sanctionne le fait même d’être sous l’emprise de l’alcool, le Code de la route sanctionne la conduite après avoir fait usage de stupéfiants que le conducteur soit encore ou ne soit plus sous influence de la substance inhalée ou ingérée, celle-ci pouvant être détectée plusieurs jours voire plusieurs semaines après sa consommation.
Drogue et comportement routier
15 % des 18 / 24 ans ont déjà essayé les drogues « dures ». Parmi les adeptes l’ecstasy (46 %) arrive en tête devant la cocaïne (44 %), la MDMA (25 %), les champignons hallucinogènes (24 %), le LSD (21 %) ou encore la Kétamine (7 %). Par rapport à 2020 ils sont moins nombreux qu’en 2020 (11 %) à dire avoir essayé ce type de drogues, mais le nombre d’usagers reste important au regard des risques encourus. L’ecstasy favorise les comportements irrationnels au volant. La cocaïne engendre une conduite agressive accompagnée d’erreurs d’attention ou de jugement. Les opiacés réduisent la conscience du danger, des obstacles et la capacité à prendre des décisions rapidement. Quant aux drogues hallucinogènes, elles provoquent la confusion, les illusions délirantes et les troubles de la perception clairement incompatibles avec la conduite.
Pour Pierre Nègre, responsable prévention au sein de la MAAF « cette étude confirme qu’il reste énormément de travail en termes de sensibilisation ». Et de rappeler que les accidents de la route sont « la première cause de mortalité des 18 / 24 ans ».
Méthodologie de l’étude MAAF Prévention :
Les données proviennent de 2 sondages réalisés via le chatbot JAM sur Messenger entre le 5 et 10 juin 2022 auprès de 3 463 et 2 390 jeunes redressés sur 2 échantillons de 1 000 répondants âgés entre 18 et 24 ans, représentatifs de la population des 18-24 en France selon les quotas de l’INSEE.
Cannabis : la France est « le pays d’Europe où sa consommation baisse le plus »
En matière de sécurité, la lutte contre les trafics de stupéfiants fait partie des priorités affichées par le gouvernement. Mais quelle est la réalité du marché des stupéfiants en France, et notamment du cannabis, principale drogue consommée ? Réponses de la chercheuse Ivana Obradovic qui vient de consacrer un livre à ce sujet.
La lutte contre l’usage de stupéfiants est l’une des principales missions de la police nationale. Ici, un plant de cannabis. | BLAIR GAYLE, REUTERS
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Ouest-France Pierrick BAUDAIS.Modifié le 09/06/2022 à 18h41
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Quelle est l’ampleur du marché des stupéfiants en France ? L’une des dernières études consacrées à ce sujet, l’évaluait à 3,5 milliards d’euros en 2016. Soit un peu plus que le chiffre d’affaires atteint par les ventes de whisky dans l’Hexagone. Et près de la moitié des sommes générées par ces trafics de drogues provient de la vente de cannabis, sous différentes formes (résine, herbe…)
Autre estimation marquante : l’économie souterraine du cannabis emploierait, en France, 240 000 personnes. Cela correspond environ au nombre d’employés d’un groupe tel que La Poste, note Ivana Obradovic, directrice adjointe de l’Observatoire français des drogues et tendances addictives (OFDT), qui vient de publier un livre sur le sujet ( « Cannabis », éditions La Découverte).
Mais la comparaison s’arrête là. Le secteur du cannabis emploie des personnes assignées à des fonctions peu rémunérées […] Cette main-d’œuvre à bas prix forme un prolétariat du cannabis soumis à un fort turnover, du fait de conditions de travail inconfortables, sans garantie, et d’une forte exposition aux risques d’interpellation, de sanctions pénales mais aussi de représailles de concurrents, précise la chercheuse.
Des trafiquants qui s’adaptent au marché
Autre constat : si le marché du cannabis s’est autant diffusé dans l’hexagone – il suffit de constater que les règlements de compte entre trafiquants ne sont plus l’apanage de villes comme Marseille et Paris, mais touche désormais bien d’autres agglomérations – c’est aussi parce que ce commerce a su s’adapter.
Auparavant, la résine de cannabis en provenance du Maghreb et d’Espagne était véhiculée par le biais de go fast : des transports rapides avec une voiture ouvreuse. Les trafiquants ont aussi recours, ces dernières années, au go slow : un transport mené avec une voiture ouvreuse sur les routes secondaires et en respectant les limitations de vitesse.
Et les ventes se sont développées sur la toile : sur le darknet, le web de surface, les réseaux sociaux… avec des livraisons à domicile, promotions du type trois grammes achetés, le quatrième offert ou des opérations spéciales lors de la Saint-Valentin et du Black friday.
Ils expérimentent avant 14 ans
Malgré une législation parmi les plus répressives d’Europe, la consommation de cannabis en France reste supérieure à la moyenne communautaire. En 2021, une personne sur quatre (11-75 ans) en avait déjà consommé, soit 18 millions d’individus.
A 16 ans, 13 % des jeunes ont fumé du cannabis dans le dernier mois (deux fois plus que la moyenne européenne). Plus inquiétant encore, 4,5 % des adolescents interrogés en 2019 ont admis avoir expérimenté ce stupéfiant avant 14 ans. Par rapport à d’autres jeunes d’Europe, les représentations du cannabis des adolescents français minimisent les risques. Certains d’entre eux ne savent même pas que c’est interdit, relève Ivana Obradovic.
La consommation baisse
Dans ce tableau, n’y a-t-il donc aucune bonne nouvelle ? Si la France est le premier pays européen en termes de consommation, il est aussi celui où la consommation de cannabis a le plus baissé. Dès lors, l’écart avec les autres pays de l’UE se réduit, même si la France reste en tête du tableau»,observe la chercheuse de l’OFDT.
Cette tendance à la baisse s’expliquerait en partie par le fait que la consommation de cannabis, et de résine notamment, est associée à la consommation de tabac. Or, la consommation du tabac diminue drastiquement depuis quelques années. Les adolescents d’aujourd’hui sont les premières générations nées avec l’interdiction du tabac dans les lieux publics. Cette génération a vu ses parents essayer d’arrêter, reprendre… Elle a vu des proches malades. S’y ajoutent les hausses successives des prix. Au final, pour ces nouvelles générations, le tabac a une image dégradée qui entraîne avec elle une baisse de l’usage de cannabis.
Les chercheurs notent aussi que le cannabis était majoritairement consommé lors de moments festifs. C’est un produit qu’on utilise beaucoup entre amis. Or, les pratiques de sociabilité des jeunes ont changé. La place prise par les réseaux sociaux, les jeux vidéo est désormais plus grande dans leurs loisirs, laissant moins de place aux occasions de sortie qui étaient autant de circonstances de consommation.
Quelle sera l’évolution de ce marché du cannabis dans les années à venir ? Tout dépendra en partie de l’évolution du débat sur la légalisation ou non du cannabis récréatif, en France. Ce qui est le cas dans dix-neuf états américains, au Canada, en Uruguay. Des projets sont également en cours au Luxembourg et en Allemagne. Quant au gouvernement maltais, il a autorisé la culture à domicile…
Alors qu’Emmanuel Macron a, lors du précédent mandat, défendu la prohibition, des élus locaux, de gauche comme de droite, réclament l’ouverture d’un débat sur la légalisation du cannabis.
Exit le débat sur la légalisation du cannabis ? Il y a cinq ans, lors de sa première campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron avait entrouvert la porte en lâchant sur France Inter : « Je crois que la légalisation a une forme d’efficacité. » Une petite phrase qu’il s’est évertué à faire oublier tout au long de son quinquennat, le président de la République faisant de la lutte contre les trafics une priorité et privilégiant le harcèlement des points de deal et l’usage massif des amendes forfaitaires délictuelles à l’encontre des consommateurs de cannabis.
Cette année, si les candidats de gauche, comme le porte-drapeau d’Europe Ecologie - Les Verts Yannick Jadot, se sont prononcés en faveur d’une forme de légalisation, Emmanuel Macron est resté figé dans sa posture, défendant, à l’instar des candidats de droite et d’extrême droite, Marine Le Pen comprise, une prohibition du cannabis. Quant à Anne Hidalgo (PS) et Fabien Roussel (PC), qui réclamaient un débat sur le sujet, leurs faibles scores (1,7 % pour l’une, 2,3 % pour l’autre) ne leur ont pas permis de véritablement se faire entendre.
Un sujet tabou
Sur le terrain, pourtant, face à l’impossibilité d’éradiquer les trafics, de plus en plus d’élus jugent nécessaire d’ouvrir le débat. Dans son « Livre blanc », le Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU) titre « Oser réinterroger notre politique de prévention et de lutte contre les drogues » et explique : « Les élus du FFSU constatent que les législations en vigueur ne permettent pas de limiter la consommation et de sécuriser les espaces publics, et qu’une réflexion en profondeur est aujourd’hui indispensable. »
En 2019, la ville de Villeurbanne (152 200 hab., métropole de Lyon) avait lancé une consultation locale, « Cannabis, ouvrons le débat », avec des tables citoyennes et une plateforme en ligne, pour interroger la pertinence de la législation en vigueur et interpeller le gouvernement. Résultat, 50 % des personnes interrogées s’étaient prononcées en faveur de la légalisation et 22 % pour la dépénalisation. Les suggestions des habitants avaient fait l’objet d’un livre blanc, envoyé au président de la République, au Premier ministre ainsi qu’aux parlementaires. « A chaque élection, le sujet ressort, mais aucun gouvernement n’ose s’en emparer. Le cannabis reste un sujet tabou », déplore Didier Vullierme, ex-adjoint (PS) au maire de Villeurbanne, chargé de l’initiative de la consultation.
En mars, à Marseille, où les règlements de compte liés au trafic ont fait plus de 90 morts en 2021, des élus et des associations ont proposé, lors d’une conférence intitulée « Legalize-it ! », en écho à la chanson de Peter Tosh, d’expérimenter la légalisation dans la cité phocéenne. Signataire de l’appel, Michèle Rubirola, la première adjointe (EELV) au maire, médecin de profession, milite depuis des années pour la légalisation qui, selon elle, « permettrait de mettre enfin en place une politique de prévention ».
Pas l’apanage de la gauche
La légalisation, ou la dépénalisation, n’est pas l’apanage des élus de gauche. En mars 2021, à rebours de la tolérance zéro prônée par le gouvernement, plusieurs maires de droite, dont Gil Avérous (LR) à Châteauroux (43 400 hab., Indre), Boris Ravignon (LR) à Charleville-Mézières (46 400 hab., Ardennes) et Arnaud Robinet (ex-LR) à Reims (181 200 hab.), réclamaient eux aussi un débat : « Le trafic de cannabis, nous, les élus de villes petites, grandes ou moyennes, nous y sommes confrontés tous les jours ! En France, sa consommation est interdite. Mais, nous osons le dire, elle est aujourd’hui devenue massive. […] Légaliser le cannabis est le meilleur moyen d’en anéantir le trafic et de ruiner les trafiquants. »
Le maire de Reims avait même proposé de tester la légalisation du cannabis dans sa ville. Il n’a pas été entendu.
Le 20 avril est un jour férié pour les amateurs de marijuana ; il donne lieu à des offres spéciales dans les dispensaires et à des festivals.
Retour sur l'origine absolument inattendue et totalement sauvage du 420
Qu'ont en commun le phare de Point Reyes, le chimiste français Louis Pasteur et le groupe Grateful Dead ? Eh bien, ils font tous partie de l'histoire de l'origine du 420, qui est passé méthodiquement d'un code secret au jargon de l'herbe.
En 1971, cinq étudiants du lycée de San Rafael en avaient assez des matchs de football du vendredi soir et cherchaient à faire la fête. Les cinq étudiants se sont appelés les "Waldos", en référence au mur sur lequel ils s'asseyaient dans leur école. Le mur, situé dans la cour principale devant la cafétéria, était l'endroit idéal pour que les Waldos travaillent sur les impressions de leurs camarades de classe et des enseignants.
Ils ont commencé à occuper leur temps avec des aventures appelées "safaris", après que Steve Capper les ait emmenés dans ce qui est maintenant la Silicon Valley à la recherche d'une ville holographique dont il avait entendu parler dans Rolling Stone. Les safaris étaient un moyen pour les Waldo de se mettre au défi de trouver quelque chose d'original à faire. La plupart ont lieu dans la région de la baie de San Francisco, mais il arrive qu'ils se déplacent plus loin en Californie. Il y avait deux règles aux safaris : Ils devaient aller dans un endroit nouveau, et les participants devaient être défoncés.
Un jour, les Waldo se sont retrouvés à 16 h 20 pour un "safari" et ont fumé toute la Panama Red et l'Acapulco Gold - des variétés de marijuana populaires à l'époque pour leur puissance et leurs qualités énergisantes - qu'ils pouvaient se procurer. La mission de ce safari particulier était de trouver une parcelle d'herbe abandonnée. L'heure de la rencontre est restée dans les mémoires, tout comme le choix de l'herbe et leur bande-son constante composée de New Riders of the Purple Sage, Grateful Dead et Santana. Finalement, "420" est devenu le code secret des Waldo quand ils voulaient fumer.
Le 420, qui n'est plus un secret, est devenu une représentation de la culture du cannabis - qu'on l'aime ou qu'on le déteste - et un jour et une heure observés par les amateurs de cannabis du monde entier. C'était même un récent indice de "Jeopardy !
Les Waldo sont Capper, Dave Reddix, Jeffrey Noel, Larry Schwartz et Mark Gravitch. Ils ont soigneusement documenté les origines du terme avec des lettres portant le cachet de la poste, des coupures de journaux de lycée et des dossiers de l'armée américaine pour corroborer leur premier safari de 16h20.
Dave Reddix
(Alanna Hale / Pour le Times)
En 2002, Capper et Noel ont parlé au Times du rôle qu'ils ont joué dans la création du célèbre argot de la weed, mais ils n'ont pas voulu révéler leurs noms dans la presse en raison de la stigmatisation du cannabis à l'époque. Vingt ans plus tard, les Waldo ne sont plus anonymes dans le Times, alors que la légalisation du cannabis gagne le pays au niveau des États (le cannabis est toujours illégal au niveau fédéral). Capper et Reddix, qui n'ont pas hésité à parler du 420 ces dernières années, se sont entretenus par téléphone pour expliquer comment ils ont vécu le fait de voir le terme prendre une vie propre et leur point de vue sur l'avenir de la weed. Cette conversation a été modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.
Quel était le premier safari de 16h20 ?
Capper : Un jour, on était tous les cinq assis sur le mur et un copain est arrivé et a dit que son frère était dans les garde-côtes, et qu'un groupe de gars des garde-côtes faisait pousser du cannabis sur la péninsule de Point Reyes. Ces gars pensaient que leur commandant était sur leur trace et qu'ils allaient se faire arrêter. Alors, ils ont décidé d'abandonner ce projet de culture d'herbe. Et ils ont dit [à mon ami], "Hé, si toi et tes amis voulez aller la cueillir, voici une carte."
Donc, [mon ami] est venu me voir et m'a dit, "Hey, voici cette carte avec de l'herbe gratuite à cueillir."
Reddix : C'était une évidence. Nous devions le faire, non ?
La Chevy Impala 1966 de Steve Capper.
(Steve Capper)
Capper : Jeff et Larry avaient un entraînement de football après l'école. L'entraînement de football durait environ une heure, juste le temps pour eux de se doucher, de s'habiller et de nous rejoindre. Nous nous sommes rencontrés devant une statue de Louis Pasteur, un chimiste, sur le campus.
Reddix : Nous avons décidé de nous y retrouver à 16h20. Nous nous sommes défoncés devant la statue, puis nous avons sauté dans la Chevy Impala 66 de Steve, et nous sommes partis à la recherche de ce patch, en nous défonçant tout le long du chemin. Et peut-être que c'est la raison pour laquelle nous ne l'avons pas trouvé.
Capper : On se rappelait les uns aux autres dans les couloirs pendant la journée, "420 Louis".
Reddix : Après ça, on a réalisé que c'était un code secret qu'on pouvait utiliser. On a laissé tomber la partie "Louis". On pouvait l'utiliser devant nos parents, nos professeurs, les flics, nos amis, n'importe quoi, et ils ne savaient jamais de quoi on parlait.
Comment avez-vous eu accès à l'herbe à l'époque ?
Reddix : Nos frères en avaient généralement, ou des amis. Et, au début, l'herbe n'était pas aussi bonne que maintenant. C'était de l'herbe brune et sale. Vous achetiez un sac d'herbe à quelqu'un pour 50 dollars. Ils appellent ça un sac de quatre ou cinq doigts. Il n'était même pas pesé. Vous leviez vos doigts pour voir à quelle profondeur il était, et il était généralement rempli de tiges et de graines.
Le bouchon : Les gens sont prompts à oublier cela à cause de l'environnement actuel. La marijuana était certainement illégale. Les conséquences étaient bien réelles. La fumer, la transporter, la vendre, l'acheter, tout était secret et nécessitait beaucoup d'énergie. Vous pouviez aller en prison pendant 10 ans pour un joint. C'était tout simplement ridicule. Mais je pense qu'étant donné ce danger et le fait de s'en sortir ensemble, il y avait comme une fraternité de hors-la-loi du cannabis.
Quand avez-vous réalisé que 420 était plus qu'une blague entre vous ?
Reddix : Nous avons consommé du 420 pendant plusieurs années, et en 1975, lorsque le Grateful Dead a fait une pause dans ses tournées, mon frère était très ami avec Phil Lesh (le bassiste du Grateful Dead) et Phil a demandé à Patrick (le frère de Reddix) s'il voulait gérer quelques uns de ses groupes.
Il m'a engagé comme roadie et nous fumions de l'herbe dans les coulisses avec Phil Lesh, David Crosby, Terry Haggerty, et je consommais du 420. Ça a filtré à travers les gens des coulisses et ça a filtré dans la communauté Grateful Dead. Et c'est comme ça que ça a commencé à entrer dans le lexique de la communauté Dead.
Steve, étiez-vous au courant que le 420 était utilisé par la communauté Grateful Dead ?
Capper : Eh bien, Waldo Mark, son père s'occupait des besoins immobiliers des Grateful Dead. Ils avaient besoin d'endroits pour répéter, d'endroits pour stocker leur matériel. Ils avaient toute une organisation à soutenir, et ils avaient besoin de bureaux. Ils achetaient des maisons dans les collines du comté de Marin. Le père de Mark disait : "Hé, ils partent en tournée. Ils ont besoin de quelqu'un pour garder leur maison et s'occuper de leurs animaux."
Le père de Mark nous mettait sur la liste des invités, on était dans les coulisses avec eux et on utilisait ce terme. On leur passait un joint et on utilisait le terme "420".
High Times Magazine a écrit sur le 420 en 1991. Comment cela s'est-il produit ?
Capper : Les célébrations du 420 ont eu lieu pendant des années à un niveau plus petit ici dans le comté de Marin.
Reddix : Et c'est devenu public parce que l'un des rédacteurs de High Times, en 1991, était à un concert de Grateful Dead, et il a vu un prospectus qui disait, "Retrouvez-nous pour célébrer le 420 le 20 avril au sommet du Mont Tamalpais sur Bolinas Ridge."
Ils ont fait un petit article là-dessus. Et puis ils ont commencé à utiliser 420 dans leurs articles et à y faire référence.
"Les gens sont prompts à oublier cela à cause de l'environnement actuel. La marijuana était certainement illégale. Les conséquences étaient très réelles", se souvient Steve Capper.
(Alanna Hale / Pour le Times)
Comment avez-vous ressenti les célébrations du 420 ?
Capper : [Les célébrations] ont été en quelque sorte le point de départ de la légalisation de la marijuana. C'était le début de l'activisme [de la marijuana] et de la riposte. Les médias ont commencé à rendre compte de ces rassemblements et, soudain, le 20 avril est devenu une sorte de forum dans les médias pour discuter de la suppression des drogues et de la légalisation de la marijuana.
Reddix : Et [un exemple précoce] de légalisation de la marijuana en Californie était le SB 420.
Capper : Donc, à cet égard, 420 a certainement été un catalyseur pour la légalisation et la réforme.
Vous avez écrit une lettre à High Times ?
Reddix : Nous avons contacté Steven Hager de High Times en 1998. Il est venu ici et nous a rendu visite. Nous l'avons emmené dans tous les endroits où nous aimions aller. Et puis il est revenu et a écrit cet article, et puis il est allé à la télévision avec ABC News, et il a dit, "J'ai trouvé les gars qui ont commencé."
Et en [2002], quand le L.A. Times a fait un article sur nous, c'était déjà semi-connu. Mais encore, beaucoup de gens ne savent pas qui a commencé.
Capper : Je lui ai écrit une lettre qui disait, "Hey, tout le monde pense que ce truc de 420 est un code de police. C'est des conneries. Ce n'est pas le moment où Jerry Garcia est mort. Ce n'est pas le nombre de composés chimiques dans la marijuana. Et nous avons des preuves physiques, des preuves, qui remontent aux années 1970."
Reddix : Nous lui avons montré ces lettres. Une lettre que j'ai écrite à Steve au début des années 70, quand il était à San Diego State. Je lui ai raconté comment j'ai eu ce job avec le groupe de Phil Lesh et que je me défonçais avec David Crosby. J'ai roulé un joint et je l'ai écrasé. Je l'ai mis dans l'enveloppe et j'ai dit à la fin de la lettre : "Un petit 420 pour ton week-end."
Une lettre du début des années 70 écrite par Dave Reddix à Steve Capper après que ce dernier ait quitté San Rafael pour l'université d'État de San Diego. La lettre comprenait un joint et un post-scriptum disant : "Un petit 420 ci-joint pour votre week-end."
(Steve Capper)
Comment les gens ont-ils essayé de faire des trous dans votre histoire ?
Capper : Nous n'avions jamais rencontré les gardes-côtes qui cultivaient l'herbe et les gens ont commencé à dire qu'il n'y avait pas de gardes-côtes.
Nous avons passé six ans à essayer de trouver [le frère de mon ami qui lui a donné la carte], à essayer de le retrouver. Et après six ans [en 2016], nous l'avons retrouvé. Il vivait sans abri dans les rues de San José. Nous l'avons retrouvé dans un rayon d'environ 5 km. Alors, j'ai engagé cette détective privée pour aller là-bas et voir si elle pouvait le trouver, et elle y est arrivée.
Le Super Bowl se déroulait à [Santa Clara cette année-là], et ils voulaient chasser tous les sans-abri de San Jose pour que la ville ait l'air propre. J'ai trouvé une boîte postale qu'il avait, et nous avons écrit à la boîte postale et dit, "Hey, nous savons que vous n'allez pas avoir un endroit où rester. Ils veulent expulser tous les sans-abri de la ville. Nous pouvons vous loger dans un hôtel pendant une semaine si vous voulez bien nous rencontrer et nous raconter votre version de l'histoire et ce dont vous vous souvenez."
Reddix : Nous avons pris contact avec [lui] et il nous a raconté son histoire. Il a dit qu'à l'époque, il travaillait dans un ranch tout près du phare.
Capper : Il a rejoint la réserve des garde-côtes.
Reddix : Et c'est pourquoi il voulait se débarrasser de cet écusson parce qu'il pensait qu'il serait arrêté ou renvoyé de la réserve.
Capper : L'un des principaux objectifs, parce que les gens doutaient de notre histoire, était d'obtenir ses dossiers de garde-côtes, et il l'a autorisé. Nous avons donc 166 pages de dossiers des garde-côtes américains prouvant qu'il était dans les garde-côtes en 1971 à cet endroit.
Y a-t-il eu un moment où vous avez senti que vous ne vouliez pas être associé au 420 ?
Reddix : Au tout début, aucun d'entre nous ne le voulait. Mais ensuite Steve et moi avons décidé de dire : "Hé, c'est à nous, nous devons le garder. Nous devrions le revendiquer."
Mais les trois autres Waldo, ils avaient des enfants à l'école, et ils ne voulaient pas être stigmatisés comme parents de marijuana. Alors, ils se sont tus jusqu'en 2012.
Qu'avez-vous prévu pour le 420 cette année ?
Capper : Il y a un artiste rock très célèbre. Son nom est Stanley Mouse. Il a fait toutes ces affiches du Fillmore dans les années 60. Il a fait une grande partie du travail artistique de Grateful Dead. C'est un ami de Larry, et il a fait une œuvre d'art que nous allons publier en tant que NFT le 4/20.
Reddix : Lorsque Larry a demandé à [Mouse], "Voulez-vous faire un NFT pour nous ?" Il a répondu : "Bon, d'accord, je pourrais le faire. Mais voici ce que je pense des NFT. Ça veut dire 'rien du tout'."
Capper : De plus, nous avons été occupés à essayer d'entrer en contact avec des cinéastes qui partageraient la vision de notre histoire, l'histoire de fond étendue et ses effets sociologiques.
Fumez-vous encore ?
Reddix : Nous fumons tous, mais pas quotidiennement.
Est-ce que les Waldo se réunissent pour le 420 ?
Reddix : Nous nous réunissons habituellement et parfois nous allons à la brasserie Lagunitas (Lagunitas-Heineken sort une ale spéciale Waldos pour le 4/20). Mais l'année dernière, pendant la pandémie, nous ne pouvions pas nous voir. Waldo, Larry et moi avons virtuellement fumé un joint ensemble sur FaceTime.
Que pensez-vous de la culture du cannabis en Californie en ce moment ?
Reddix : Eh bien, je pense que nous devons l'embrasser, mais ce n'est plus comme avant. Il n'y a pas la même ambiance que lorsque nous le faisions, mais il y a toujours une ambiance de communauté et de camaraderie.
Capper : Habituellement, il y a un bon esprit dans les dispensaires. Mais dans la mesure où il s'agit d'un simple magasin de détail, avec du marketing et des transactions financières, je préférerais que l'ambiance aille dans un de ces endroits qui ont le sentiment de recharge des années 70. La bonne volonté, la convivialité, la gentillesse, la tolérance. J'espère que ce genre d'esprit continuera à animer le secteur.
Vous vous réunissez souvent ?
Reddix : Nous nous parlons tous les jours ou tous les deux jours, et nous partons encore en safari de temps en temps.
Capper : Nous avons assisté aux mariages des uns et des autres, aux remises de diplômes de nos enfants, aux bat mitzvahs. C'est certainement une famille. Toute cette histoire montre que 420 n'est que la partie émergée de l'iceberg de l'histoire et de la culture Waldo.
Dave Reddix, Steve Capper et les autres Waldo restent des amis qui se parlent tous les jours ou tous les deux jours.
(Alanna Hale / Pour le Times)
https://www.ouest-france.fr/politique/francois-hollande/francois-hollande-favorable-a-la-legalisation-du-cannabis-pour-eradiquer-le-trafic-9317fdc6-5831-11ec-a1c3-ccfd47f2face
François Hollande favorable à la légalisation du cannabis pour « éradiquer le trafic »
Dans une interview à Konbini, l’ancien président de la République se dit favorable à la légalisation du cannabis. Selon François Hollande, cela permettrait de « mieux le contrôler » et d’« éradiquer le trafic ».
Ouest-France Publié le 08/12/2021 à 15h30
L’ancien président François Hollande se dit mercredi 8 décembre favorable à la légalisation du cannabis, dans une interview au média Konbini. S’il n’est pas favorable à la consommation de cannabis, l’ancien chef de l’État en est cependant arrivé à la conclusion qu’il faut légaliser ce commerce-là pour mieux le contrôler, pour assurer la santé publique et finalement éradiquer le trafic.
L’ancien chef de l’État (2012-2017) souligne que la consommation de cannabis introduit depuis des années un commerce, un trafic illégal, qui a gangrené des quartiers et largement perturbé la vie des habitants.
La solution peut être policière, essayer de démanteler point de vente par point de vente, (mais) ça ne peut pas être une solution durable, ajoute François Hollande.
Pas une « incitation » à la consommation
Il note qu'en Allemagne la coalition gouvernementale va proposer la légalisation du cannabis. Il est important qu’on puisse en Europe conjuguer nos efforts pour aboutir aux mêmes solutions.
Selon lui, la dépénalisation, sans la légalisation n’a pas beaucoup de sens. Dès lors que c’est légalisé, il n’y a plus de raison de pénaliser, sauf ceux qui pourraient conduire en ayant fumé ou ceux qui nuisent à leur santé et à la santé des autres en surconsommant, précise-t-il.
L’ancien président ne veut surtout pas […] qu’il y ait un encouragement, une incitation à cette consommation, mais il juge qu'il vaut mieux régler la question du besoin plutôt que de bâtir une situation qui a tous les défauts d’aujourd’hui.
Si Emmanuel Macron a proposé mi-avril de lancer un grand débat sur la consommation de drogue, l’exécutif se montre opposé à toute légalisation.
La ferme bio de Pigerolles : l’agriculture libertaire
Par La Rédaction, le 4/10/2021 à 14h27
Alors que la culture de la plante pour sa fleur et son extraction sont toujours interdites en France, des agriculteurs français persévèrent à faire reconnaître, sur le terrain, que la fleur de chanvre peut être cultivée sur notre territoire et dans les règles de l’art. Rencontre avec des paysans engagés.
La ferme de Pigerolles, implantée au cœur de la Creuse, est une exploitation tournée historiquement vers l’élevage de bétail et la culture de céréales. Tenue depuis plusieurs générations, c’est Jouany Chatoux qui en est aujourd’hui le gérant, et il mène, avec son coéquipier Jérémy Gaillard, l’ensemble de cette entreprise “bio haut de gamme” résolument tournée vers les circuits courts et le développement durable.
Un enjeu économique énorme
C’est en répondant à l’appel d’Eric Correia, président de la Communauté d’Agglomération du Grand Guéret, qui défend corps et âme la filière chanvre sur son territoire, que ces agriculteurs ont décidé, il y a quelques années maintenant, d’élargir leurs compétences et de se lancer dans l’expérimentation de cette nouvelle culture. Loin de ses itinéraires industriels habituels et en dehors des sentiers réglementaires, le chanvre bien-être représente pourtant un enjeu économique énorme pour la région. Il demande aussi une certaine audace que tous ne sont pas encore prêts à avoir.
Prouver que la France peut s’engager dans une filière vertueuse, montrer que l’agriculture de notre pays saura répondre aux besoins du marché, si tant est que celui-ci veuille bien se structurer légalement, ce sont ces idées fortes qui animent encore aujourd’hui les deux exploitants. Mais quand on évoque avec eux ce nouveau pan de leur activité, l’enthousiasme se transforme parfois en agacement. Déjà, en juin 2019, leurs élus locaux présentaient la filière creusoise à l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) avec pour objectif de présenter l’intérêt et la pertinence de la culture du cannabis thérapeutique en Creuse. Mais les chemins politiques sont sinueux et le sujet n’est pas très attractif pour les politiques, sans doute encore trop proche, dans les représentations sociales, du cannabis récréatif. Depuis, c’est une attente interminable qui les ronge.
L’expérimentation de ce cannabis thérapeutique a bien démarré (timidement) en France, mais les agriculteurs de la Creuse n’ont pas été sollicités. Les produits au CBD commercialisés aujourd’hui sur le territoire ne sont pas non plus issus de notre agriculture, “alors que l’on a tout pour le faire, on marche sur la tête”, se lamente Jérémy Gaillard. Ce désarroi n’arrête pas pour autant les deux agriculteurs creusois, qui ont tout de même décidé de n’en faire qu’à leur tête et de continuer cette culture, un peu rebelle il faut bien le dire, sur le plateau de Millevaches.
“Nous avons mis en place des structures qui nous permettent de démarrer une sélection en intérieur”, explique Jérémy Gaillard, qui conduit ensuite le reste de la culture directement en plein champ, de mai à septembre. La ferme de Pigerolles développe également son activité avec un laboratoire de transformation, initialement utilisé pour la viande, et qui a été réhabilité pour la transformation de produits à base de chanvre. Au final, c’est tout un circuit qui est en train d’être mis en place, le tout dans un flou juridique qui en devient presque artistique.
À la trentaine de revendeurs qui font d’ores et déjà partie du portefeuille client sur le territoire, vient s’ajouter une clientèle qui se déplace directement à la ferme, “même si cela reste encore marginal, précise l’agriculteur. Nos revendeurs viennent nous chercher, car ils en ont marre d’acheter des produits étrangers de très mauvaise qualité, et veulent désormais des produits bio, français, avec une traçabilité complète comme nous le proposons.”
Une centaine de cultivateurs déjà regroupés dans une nouvelle association
Le mouvement Pigerolles, s’il fallait le nommer ainsi, inspire aussi d’autres agriculteurs qui se sont regroupés dans une association, l’AFPC, pour Association Française des Producteurs de Cannabinoïdes en mai 2020. “Nous avons déjà 130 adhérents, aux profils différents. Alors que certains se lancent pour la première fois cette année sur de petites surfaces, d’autres sont plus aguerris, et nous avons même des anciens cultivateurs de tabac qui se reconvertissent”, précise Jérémy Gaillard.
Cet engouement pour la fleur de chanvre n’a pas attendu l’affaire Kanavape. “En France, il y a eu une explosion pour le CBD dès 2017, l’État français a essayé de la ralentir comme elle le pouvait, mais ils n’y sont pas arrivés. Le jugement européen sur le cas Kanavape a finalement donné aux plus frileux l’élan nécessaire pour se lancer.”
Le problème reste une absence totale de reconnaissance de cette filière qui avance de force dans l’ombre, voire dans la crainte. Positivant, l’association entend constituer d’elle-même un savoir réel sur la plante, ses itinéraires culturaux et proposer un accompagnement à la création d’entreprises spécialisées. “Les chambres d’agriculture ne s’étant pas encore penchées sur le CBD du fait de son cadre juridique, aucune mise en contact avec les dérivés actuels de chanvre n’est possible pour eux”, explique l’organisme, dont les membres se voient contraints, pour les plus disciplinés d’entre eux, de produire à perte, puisque l’exploitation de la fleur reste interdite. “Le problème aujourd’hui, c’est que l’on préfère interdire la filière, plutôt que de la réglementer et de la structurer. La législation est complètement absurde, on ne nous laisse pas travailler”, déplore Jérémy Gaillard.
En attendant que le gouvernement se penche sérieusement sur la question, des pays limitrophes s’en donnent à cœur joie en inondant le marché français, “avec des produits parfois douteux”, alerte le Creusois, qui rêve d’un feu vert gouvernemental pour officialiser une production française plus qualitative. L’agriculteur met en garde les consommateurs sur certaines fleurs provenant de l’étranger : “Les taux de THC sont plus élevés dans certaines productions étrangères, par conséquent les producteurs n’hésitent pas à utiliser des techniques pour faire baisser artificiellement ce taux à 0,2 %, notamment à l’aide de solvants, avant d’exporter en France, dont on retrouve des traces dans les produits finis, ce qui détériore par la même occasion la qualité de la fleur, privée de ses autres cannabinoïdes et des saveurs naturellement présents. Certains producteurs étrangers n’hésitent pas à pulvériser ensuite sur cette fleur de l’isolat de CBD, du CBD synthétique ou des terpènes dont on n’a aucune traçabilité. Le consommateur final n’a aucune idée de la manière dont ces produits ont été travaillés.”
“Nous défendons une filière de petits producteurs, des produits de qualité qui ne soient pas de l’isolat, mais bel et bien full spectrum, avec tous les bénéfices que comporte la plante.”
Cette maman fume de l’herbe après que les enfants se soient endormis, remet en question l’humiliation du cannabis
Une Américaine a révélé sur Instagram qu’elle fumait de la marijuana après que ses enfants se soient endormis. La mère de deux enfants basée en Floride a déclaré que c’était sa façon de se détendre après une longue journée difficile, ajoutant que c’était un choix individuel. Contrecarrant les critiques, Nicole a déclaré que les gens sont d’accord avec la «culture du vin de maman» mais qu’ils ont honte de la consommation de cannabis. « Quand quelqu’un fait la promotion de la culture du vin de maman mais fait honte à la consommation de cannabis », a-t-elle déclaré dans une vidéo Instagram.
Le cannabis peut être consommé légalement dans divers États des États-Unis, bien qu’il y ait eu de plus en plus de demandes pour une approbation à l’échelle nationale de son utilisation. En Inde, le cannabis continue d’être une drogue réglementée et est interdit dans tout le pays à des fins récréatives. Cependant, certains États autorisent la culture du chanvre à des fins médicinales et industrielles.
Dans son récent article, Nicole a déclaré que trop peu de mères sur les réseaux sociaux normalisaient la consommation de cannabis. Son message a suscité un débat avec de nombreux utilisateurs la défendant dans la section commentaires. « Je suis une maman sur les réseaux sociaux qui normalise la consommation de cannabis », a déclaré un utilisateur. Un autre a ajouté: «Je viens de commencer cette année. Aide avec mon insomnie, mon anxiété et mon TDAH.
« La maman dont le monde a besoin mais ne la mérite pas », a déclaré une troisième.
La mère d’Instagram a également affirmé qu’il était presque impossible de faire une overdose de marijuana. Elle a déclaré que des études montrent que la dose mortelle de THC (tétrahydrocannabinol) se situe entre 15 et 70 grammes, ajoutant qu’il faudrait « fumer entre 238 et 1 113 joints par jour pour faire une overdose de marijuana ».
« Je ne sais pas pour vous, mais je n’ai jamais entendu parler d’une overdose de cannabis », a-t-elle déclaré.
Nicole a déclaré que les femmes sont déjà suffisamment jugées pour chaque décision qu’elles prennent en tant que mères, et a demandé la fin du dénigrement de quelque chose qui est « légalisé dans plus de la moitié du pays ».
Nicole compte plus de 28 000 abonnés sur Instagram où elle fait la promotion d’une parentalité positive, d’aliments biologiques, d’un mode de vie sain, entre autres.
Ces derniers mois, le nombre de points de vente de cannabidiol (CBD), une substance issue du cannabis, a connu une croissance exponentielle. On est passé de 400 boutiques en France avant l'été à environ 1 700 aujourd'hui et de nouvelles enseignes continuent d'ouvrir un peu partout dans l'Hexagone.
Que ce soit de l'herbe à fumer, des huiles, des tisanes ou encore du chocolat, les produits à base de CBD connaissent un franc succès en France. La preuve avec l'explosion du nombre de boutiques dédiées à cette substance présente dans le cannabis. Il est passé de 400 avant l'été à environ 1 700 actuellement, rapporte BFMTV.
La vente de CBD autorisée par la justice
Ce chiffre impressionnant va continuer de croître dans les prochaines semaines et cela ne concerne que les points de vente physiques. La vente en ligne de ces différents produits n'est pas prise en compte ici.
Un flou juridique a longtemps entouré ce commerce. Mais, le 23 juin dernier, la Cour de cassation a confirmé la légalité de la vente du cannabidiol, à condition qu'il ne présente pas plus de 0,2% de THC et qu’il vienne de chanvre légal.
Pas considéré comme une drogue
Cette décision de justice explique en grande partie l'augmentation significative du nombre de boutiques au cours de ces trois derniers mois.
Pour rappel, le CBD n'est pas considéré comme une drogue mais il ne fait pas non plus partie de la liste officielle des médicaments. Les consommateurs de ce produit vantent ses vertus anti-inflammatoires, anti-vomitif, anti-douleur, ou encore antidépresseur. Toutefois, il y a encore assez peu d'études sur le sujet.
Gironde : le cannabis dédié au « bien-être »est-il une culture d'avenir ?
Le nombre de boutiques dédiées à la vente de produits à base de CBD explose. Et depuis juin dernier, celles-ci ont les coudées franches d’un point de vue législatif pour avoir pignon sur rue. En conséquence, ce sont donc de nombreux commerces qu’il va falloir approvisionner.
Publié le 30/09/2021 à 18h35
Gironde Bordeaux
Si la culture du chanvre est en train de se structurer en ex-Aquitaine, la filière dédiée à la production pour en faire des produits à base de CBD est encore peu étoffée sur le territoire. Mais les lignes bougent vite. La législation aussi. Alors, y-a-t-il une place à prendre en terme de production de CBD ?
En Gironde, une exploitation a vu le jour il y a un an. La récolte vient de s’achever : 30 000 pieds ont ainsi été ramassés sur les 6 hectares cultivés. Ces plantes n’ont aucun effet psychotrope. « Ce qui change, cela va être le taux de CBD, et le taux de THC », explique Alex Mak, le responsable communication de l’exploitation devenue une véritable entreprise.
https://www.geo.fr/environnement/le-cannabis-aurait-ete-domestique-pour-la-premiere-fois-il-y-a-12000-ans-en-chine-205550
Le cannabis aurait été domestiqué pour la première fois il y a 12000 ans en Chine
Drogue : un addictologue propose de retirer l'argent du trafic du PIB pour que l'Etat "ne soit plus complice"
Emmanuel Macron a estimé depuis Marseille que "les consommateurs de drogue sont des complices" des trafiquants. L'addictologue William Lowenstein estime que l'État devrait montrer l'exemple "pour éviter complicité et cynisme".
D'après William Lowenstein, l'état déclare 2,7 milliards d'euros issus du trafic de drogue dans son PIB chaque année. (LIONEL VADAM / MAXPPP)
Emmanuel Macron a affiché à Marseille sa fermeté contre le trafic de drogues et dénoncé les consommateurs qu'il accuse d'être des "complices" des trafiquants. William Lowenstein, addictologue et président de l’association SOS Addictions, a pointé ce jeudi sur franceinfo l'hypocrisie de l'État qui inclut chaque année depuis 2018 dans son PIB les profits réalisés par l'argent de la drogue. "Sortons un peu du bal des hypocrites", dit-il avant de proposer que l'État montre l'exemple "pour éviter complicité et cynisme".
franceinfo : Le consommateur est-il complice des trafiquants de drogues ?
William Lowenstein : Par définition, selon la politique des drogues qui est retenue par tel ou tel pays, cela devient un délit. Bien évidemment, Emmanuel Macron a raison en disant que les consommateurs sont des complices, mais ce sont des complices, forcément à cause du système de prohibition qui a été retenu et, comme chacun sait, est un échec aussi cruel que coûteux depuis 50 ans. Sortons un peu du bal des hypocrites ! Pour éviter complicité et cynisme, nous pourrions commencer en France par retirer de notre PIB le chiffre de 2,7 milliards d'euros que nous déclarons via l'Insee très officiellement et discrètement chaque année sur le trafic de drogue [Depuis 2018, l'Insee intègre l'activité générée par la production et la consommation de stupéfiants à la croissance]. Comment montrer l'exemple ? Ça serait déjà de ne plus inclure dans notre PIB le chiffre du trafic de drogue pour ne pas être complice.
Cette opposition dealer du quartier pauvre contre consommateur du quartier chic, c'est un cliché ?
Emmanuel Macron a remis au goût du jour l'extraordinaire sketch de Coluche où fumer du "hakik" n'était pas patriotique. On était un peu "droite-Ricard"=bons citoyens et "gauche-pétard"=traîtres à la patrie. On est dans la com et on est très, très loin du sérieux sur une politique nationale de santé sur les addictions. On est déjà en période électorale et j'espère qu'on pourra travailler sérieusement ces sujets pénibles, à la fois sur le plan de la santé publique, mais aussi de la sécurité publique. Parce que de Medellín à Marseille, 50 ans d'échec et d'enrichissement des mafias sans frontières, on voit bien à quel point on s'est trompé de voie pour protéger l'individu et la société.
Il ne faut rien attendre de cette campagne électorale sur le sujet ?
Hélas, alors qu'on adispose d'n certain nombre de travaux. Il n'y a évidemment aucun système parfait, il nous faut parfois choisir entre le gris et le gris, mais on va partir dans une période électorale où les punchlines vont caricaturer le choix entre le blanc et le noir. Je trouve que le débat est hélas, déjà, dans l'impasse pour des raisons sécuritaires. La droite et l'extrême droite accusant le président de laxisme dans la lutte contre l'insécurité, il répond à nos jeunes médecins et addictologues politiquement et non pas de façon pragmatique et protectrice pour notre société.
Dans les pays qui ont légalisé la distribution, on observe une plus forte consommation ?
Globalement, non, même s'il faut rester prudent et c'est pour cela qu'on se dirigerait, nous, vers la demande d'un moratoire sur la régulation de trois à cinq ans pour pouvoir évaluer. Parce qu'il y a tellement de différences d'un pays à l'autre ! Mais globalement, ce qu'on voit bien, c'est qu'on gagne non seulement en sécurité publique –le cannabis, c'est 60% du trafic–, mais que l'on gagne aussi en messages de prévention, en régulation, en pureté des produits.
Encore une fois, on a tous ce souvenir de cette période de Chicago et de la prohibition de l'alcool qui a installé la mafia aux États-Unis pendant un siècle. On est en train de continuer les mêmes bêtises et ce ne sont pas 200 gendarmes à Saint-Tropez ou à Marseille qui feront trembler les descendants d'El Chapo ou Pablo Escobar.
Ce n'est pas la légalisation qui endigue le trafic ?
Non, cela sera insuffisant, mais c'est vraiment beaucoup de travail et de questions précises, que ce soit sur la prévention, ou la réduction des risques. Tout est horriblement complexe. Cela ne sera pas du noir ou blanc. Mais la seule certitude qu'on ait, hélas, sauf pour faire de la com politique, c'est que ce système de prohibition depuis un demi-siècle a totalement échoué. On parle de guerre à la drogue, mais en fait, la plupart des guerres ont une fin. Si on continue comme ça, cela ne sera même pas une guerre parce qu'elle sera sans fin.
Duel : pour ou contre une légalisation du cannabis ?
Publié le 01/09/2021 17:01
Vers une légalisation du cannabis ? On a posé la question à Caroline Janvier, députée de la majorité et co-autrice d'un rapport sur le cannabis, et Samia Ghali, maire-adjointe de Marseille. L'une est pour, l'autre est contre. Voici leurs arguments.
Pour la députée Caroline Janvier (LREM), la France fait partie des pays les plus prohibitifs face à la consommation de cannabis. "On a des peines de prison, un an de prison, si vous consommez du cannabis. Et qu'est-ce qu'on voit ? Eh bien, on a le résultat inverse de celui recherché puisque les Français sont les plus gros consommateurs d'Europe de cannabis et cette consommation continue d'augmenter année après année", pointe-t-elle.
À ce constat, Samia Ghali répond que si la consommation est autant élevée, "c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas". Elle prône ainsi d'aller plus loin, notamment en cherchant directement la cause. "Peut-être au niveau des soins, des médecins de ville, au niveau des médecins, ne serait-ce que pour aider les gens à se désintoxiquer", propose-t-elle.
Une façon de limiter les trafics ?
Selon Caroline Janvier, la légalisation encadrée du cannabis serait un moyen "d'assécher une partie des trafics" et ainsi d'encadrer dans un cadre légal ce qui, aujourd'hui, fait l'objet d'un "marché noir avec des réseaux criminels". Elle se base notamment sur les États américains ayant légalisé le cannabis, comme la Californie, le Colorado ou encore l'État de Washington : "Ils ont constaté une baisse de la criminalité, des violences, des viols, et donc ça, un certain nombre d'études le montrent de façon évidente."
Face à ce raisonnement, Samia Ghali rétorque qu'il faudrait, dans ce cas, "tout légaliser pour qu'il n'y ait plus de trafic du tout", laquelle ajoute que ce n'est pas la seule légalisation du cannabis qui viendrait endiguer l'insécurité dans les quartiers.
Qu'en est-il de la santé et de la prévention ?
Caroline Janvier pointe l'absence de prévention et d'accompagnement thérapeutique des dealers vis-à-vis des consommateurs. "En légalisant, l'État pourrait faire ce qu'il fait avec le tabac et l'alcool, mettre en place une politique de santé publique", estime la députée.
ddictions/cannabis/video-duel-pour-ou-contre-une-legalisation-du-cannabis_4756275.html
Désintox. Non, les pays ayant légalisé le cannabis ne sont pas revenus sur leur décision
Publié le 01/09/2021 13:04
Interrogé au sujet de la légalisation du cannabis sur BFMTV, Gérald Darmanin s’est emporté. Pas question d’y songer, encore moins de l’évoquer
Interrogé au sujet de la légalisation du cannabis sur BFMTV, Gérald Darmanin s’est emporté. Pas question d’y songer, encore moins de l’évoquer. « Ça décourage les policiers, ça ruine l’éducation des enfants » s’exclame-t-il. S’ensuit un ping pong entre le journaliste et le ministre : « - Mais des états l’ont fait ! » - « C’est un échec ! » - « Si c’était un échec il seraient revenus dessus » - « Mais une grande partie de ces états et de l’opinion publique revient sur ces légalisations ».
Des pays qui ont légalisé la consommation du cannabis puis ont fait machine arrière ? Vérification faite, il n’y en a en fait aucun, selon plusieurs sources spécialisées dans la législation sur la drogue. « Il faudrait remonter à la décolonisation de pays comme le Maroc, s’amuse Yann Bisiou, maître de conférence en droit privé. Ou alors aux années 70 aux États-Unis, où la consommation était relativement tolérée, sans être légale, avant que Reagan, devenu président, ne s’y oppose. »
Une autre source complète : « Des pays ont du mal à légaliser, malgré les promesses, mais personne n’est revenu sur une telle loi une fois en vigueur ». Le cabinet de Darmanin n’a jamais précisé à Désintox à quels pays faisait référence le ministre.
Ce qui est vrai, c’est que quelques pays ont hésité dans leur politique de dépénalisation : certains ont ainsi atténué les peines infligées aux consommateurs et vendeurs de cannabis, avant de durcir le ton. « C'est le cas du Royaume-Uni ou de l’Italie, nous confie la source citée plus haut, à chaque fois sous l’influence de gouvernements conservateurs ». Mais parmi les pays qui ont légalisé l’usage récréatif de la marijuana, comme l’Uruguay, le Canada, ou encore plusieurs États américains comme la Californie ou le Colorado, aucun n’est revenu en arrière.
Il a quitté la France à 18 ans pour un séjour de près de deux décennies en Inde, au Népal, au Mexique et au Maroc pour apprendre les secrets de la fabrication du haschisch et est devenu une autorité.
Frenchy Cannoli en 2019. Il a mélangé l'amour d'un vrai croyant pour le haschisch avec le nez d'un connaisseur pour la qualité. Credit...Taliesin Gilkes-Bower
Frenchy Cannoli, célèbre évangéliste du haschisch qui a passé 18 ans comme nomade à apprendre à fabriquer la drogue à partir de la résine de la plante de cannabis dans les régions rurales d'Asie, d'Afrique et du Mexique, est décédé le 18 juillet à San Francisco. Il avait 64 ans.
La cause en est des complications lors d'une opération chirurgicale, a déclaré sa femme, Kimberly Hooks, affectueusement appelée Madame Cannoli dans le monde de son mari.
M. Cannoli - un nom de ganja pour la façon dont il roulait la résine comme une pâtisserie italienne - mélangeait l'amour d'un vrai croyant pour la drogue avec le nez d'un connaisseur pour la qualité et le zèle d'un enthousiaste pour le haschisch qui provient du cannabis cultivé en Californie du Nord.
"J'ai fait du haschisch toute ma vie", a-t-il déclaré, avec son épais accent français, lors d'un discours à la conférence sur le cannabis Concentration en 2019. "Ce n'est pas un gros problème - c'est ma vie".
Son haschich lui a valu le respect des cercles du cannabis, tout comme ses ateliers, "Lost Art of the Hashishin", qui enseignaient aux producteurs artisanaux et aux jardiniers amateurs des États-Unis, du Canada, d'Espagne et des Pays-Bas comment récolter les glandes résineuses des plants de cannabis, appelées trichomes. Il a beaucoup écrit et a laissé derrière lui deux livres inachevés, l'un sur l'histoire des concentrés de cannabis et l'autre sur la fabrication du haschisch.
M. Cannoli, qui vivait à Richmond, en Californie, aidait également les producteurs de cannabis des comtés de Humboldt, Mendocino et Trinity - connus sous le nom de "Triangle d'émeraude" - à obtenir de l'État de Californie des désignations géographiques protégées par la loi pour leurs produits, comme l'ont fait il y a longtemps les régions de Champagne, Napa Valley et Bordeaux dans l'industrie du vin.
Et il est le sujet d'une série documentaire, "Frenchy Dreams of Hashish", qui n'est pas encore sortie.
"Je fumais de la marijuana depuis l'âge de 14 ans et j'ai rencontré Frenchy à 33 ans. J'ai appris plus de choses sur cette plante pendant ces deux années que pendant les 15 années où j'avais fumé", a déclaré par téléphone le réalisateur, Jake Remington. "Je me souviens juste, moi et Frenchy, la caméra qui tourne, allant de ferme en ferme, fumant joint après joint".
"J'ai fait du hachis toute ma vie", a dit un jour M. Cannoli. "Ce n'est pas grave, c'est ma vie." Crédit...Taliesin Gilkes-Bower
M. Cannoli est né Didier Camilleri le 13 décembre 1956 à Nice, de parents français, a grandi dans cette ville, en Bretagne et au Gabon, où son père travaillait. Dans sa jeunesse, il rêvait de parcourir la route de la soie et de naviguer sur la mer Rouge. Il lit avec avidité les récits de l'explorateur britannique Sir Richard Burton et de l'aventurier et contrebandier français Henry de Monfreid.
À 17 ans, Didier a essayé le haschisch pour la première fois et a été rapidement séduit. Le haschisch lui apporte une joie et un sentiment de bien-être qu'il n'avait jamais connus auparavant (et qu'il continuera à éprouver jusqu'à la fin de sa vie).
Le jour de son 18e anniversaire, il a quitté la France avec quelques centaines de dollars pour entamer ce qui allait devenir un pèlerinage de 18 ans pour fumer le meilleur haschisch qu'il pouvait trouver et apprendre à le cultiver auprès de ceux qui connaissaient les meilleures techniques traditionnelles.
Devenu un randonneur du haschisch, M. Cannoli a cherché des maîtres du cannabis au Maroc, au Mexique, en Thaïlande, au Népal (où il a rencontré Mme Hooks, dans un restaurant en 1980), au Pakistan et en Inde. Il a passé huit saisons à cultiver du cannabis dans la vallée de Parvati, dans le nord de l'Inde, vivant dans une grotte ou un appentis.
"Collecter la résine vivante de plantes de cannabis sauvages à mains nues dans des vallées reculées au pied de l'Himalaya a été de loin l'expérience la plus engageante et la plus extraordinaire de ma vie", a-t-il déclaré à Forbes en 2019.
Ses pérégrinations lui ont donné une profonde appréciation des cultivateurs de cannabis et de leur "terroir" - un mot français emprunté à la viticulture qu'il a décrit dans le magazine Skunk en 2019 comme "la délicate symbiose entre la terre, le règne végétal et les humains qui nourrissent et améliorent les caractéristiques de la terre."
Lorsque les voyages de haschisch de M. Cannoli ont pris fin au début des années 1990, lui et Mme Hooks avaient déjà une fille, Océane, et vivaient au Japon. Il vendait des sacs à main en cuir et des antiquités japonaises, et travaillait comme traducteur de manuels d'utilisation et d'autres publications. Mme Hooks et lui se sont installés à Walnut Creek, en Californie, en 1996 et se sont mariés un an plus tard. Il a continué à vendre des sacs à main pendant un certain temps et a géré un restaurant à Berkeley.
En 2005, il a commencé à se lancer dans l'industrie du cannabis. Neuf ans plus tôt, l'utilisation de la marijuana à des fins médicales avait commencé dans l'État, et il a commencé à assister à des événements où les vendeurs de cannabis et les aficionados se réunissaient. Après avoir fait connaître son haschisch lors de ces rencontres, il a commencé à le vendre à des dispensaires médicaux.
En cours de route, le nom de M. Cannoli lui a été conféré par Subcool, un cultivateur de cannabis.
En 2015, M. Cannoli a lancé ses ateliers, auxquels des milliers de personnes ont participé.
Il laisse derrière lui sa femme et sa fille.
Le haschisch que M. Cannoli fabriquait sous son nom était mémorable à la première odeur.
Leo Stone, un sélectionneur de graines de cannabis à Garberville, en Californie, se souvient de la façon dont M. Cannoli l'a " secoué " lors de leur première rencontre en 2012. M. Stone venait de remporter un prix de l'industrie, l'Emerald Cup, pour l'une de ses variétés de cannabis, lorsque M. Cannoli lui a tendu un pot ouvert de son haschisch au visage.
"C'était comme un coup de poing dans le sens olfactif", a déclaré M. Stone par téléphone. "Je n'avais jamais senti un haschisch aussi étonnant. Son haschisch changeait le paradigme."
Par Richard Sandomir
Source nytimes.com
on en parle sur le forum
La semaine dernière, les députés d’une mission parlementaire ont publié un rapport recommandant une légalisation encadrée du cannabis. Une position soutenue par l’addictologue Jean-Pierre Couteron. Pour ELLE, il explique pourquoi il s’agit, à ses yeux, de la meilleure façon de protéger les Français.
Emmanuel Macron en a fait « la mère des batailles » et son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ne manque pas de féliciter chaque démantèlement de « point de deal ». Malgré ce tour de vis répressif, la France reste championne d'Europe de la consommation de cannabis, avec 5 millions d'usagers annuels et 900 000 fumeurs quotidiens. À rebours de la lutte anti-drogue menée par le gouvernement, les députés d’une commission parlementaire ont publié, mercredi 5 mai, un rapport recommandant une légalisation encadrée du cannabis. Jean-Pierre Couteron, addictologue et auteur de plusieurs ouvrages dont « Adolescents et cannabis - Que faire ? » (ed. Dunod), nous explique pourquoi cette mesure permettrait de mieux protéger les Français des dangers du produit et des trafics.
ELLE. Quel est le problème principal de la politique menée par l’Etat dans la lutte contre le cannabis ?
Jean-Pierre Couteron. Lorsque j’ai débuté dans les années quatre-vingt, la loi de 1970 confirmant l’interdiction de l’usage de tout stupéfiant avait été votée dix ans plus tôt. À cette époque, la consommation de cannabis, notamment chez les jeunes, n’était pas considérée comme un problème de santé. La mobilisation portait sur l’usage de l’héroïne et dans la foulée, sur le sida. Les jeunes qui fumaient du cannabis, il y en avait peu, et le système de soin les connaissait très mal. À la fin des années quatre-vingt-dix, on a constaté que malgré la prohibition, la consommation de cannabis auprès des jeunes était en nette augmentation. L'État a alors décidé de mettre plus de moyens sur la répression, au détriment de la prévention. C’est une politique qui coûte chère et aujourd’hui, on constate qu’elle n’a pas permis d’enrayer l’extension de l’usage du cannabis chez les jeunes. Elle n’a pas permis, non plus, d’empêcher le développement d’un marché parallèle, le phénomène de l’autoproduction et la diversification des produits.
ELLE. Le rapport de la mission parlementaire transpartisane rendu la semaine dernière prône une légalisation encadrée du cannabis. Qu’en pensez-vous ?
J-P. C. Je suis d’accord avec cette position. Le rapport démontre chiffres à l’appui, que la politique de répression est un échec. Je préfère que l’on sorte de cette prohibition pour aller vers un système de commercialisation contrôlée. La légalisation, ce n’est pas une libéralisation de la distribution de cannabis n’importe où, n’importe comment. Elle permettrait de fixer un cadre de commercialisation dans lequel l’Etat jouerait un rôle de régulateur en surveillant que les commerçants respectent les règles du jeu. En outre, ce processus de régulation permettrait de mettre en œuvre une vraie politique de prévention, totalement délaissée ces dernières années au profit de la répression. Ça peut être intéressant de punir, mais il faut d’abord éduquer et proposer des alternatives. Notamment en mettant plus de moyens sur les programmes de développement des compétences psycho-sociales qui apprennent aux jeunes à gérer leur stress et leurs émotions. De fait, ça enlève à l’expérience de l’usage du cannabis une partie de son intérêt puisque souvent, le produit est consommé pour surmonter une difficulté ou se calmer.
ELLE. Certaines personnes opposées à la légalisation avancent qu’une telle mesure entrainerait une augmentation du prix du cannabis, ce qui risquerait de dissuader les consommateurs de recourir au marché officiel. Est-ce que c’est un risque ?
J-P. C. C'est un risque, mais c’est une hérésie d’en faire une raison pour ne rien changer. Les taxes et la hausse de prix, ce sont des phénomènes qui s’ajustent et se surveillent. Les personnes qui avancent ces craintes, reconnaissent que les acheteurs pourraient avoir envie de rentrer sur un marché officiel. C’est normal puisqu’il y a des personnes qui n’ont pas envie d’entretenir des réseaux mafieux, etc. Pour que cette politique fonctionne, il faut trouver le meilleur point d’équilibre. Il faut que le marché officiel offre un produit de bonne qualité, avec ce qu’il faut de principes actifs et en éliminant les substances de coupage de mauvaise qualité, le tout, pour un prix qui reste attractif.
ELLE. Que nous montrent les expériences des pays qui ont opté pour une légalisation du cannabis ?
J-P. C. Le rapport parlementaire démontre très bien que dans les pays où l’on a légalisé l'usage du cannabis, comme le Canada ou certains états des Etats-Unis par exemple, certains arbitrages marchent mieux que d’autres. Il n’y a pas de honte à reconnaître que toutes les expériences n’ont pas eu le même succès. Cela montre qu’il faut continuer à ajuster les politiques. Cependant, il n’y a pas un seul pays ayant légalisé l’usage du cannabis qui envisage de revenir à la prohibition ! Les études montrent également que la légalisation n’induit pas une hausse de la consommation chez les jeunes. Dans certains cas, on commence même à observer une diminution de l’usage du cannabis chez ce public.
ELLE. Le président Emmanuel Macron a exclu il y a dix jours toute légalisation du cannabis et a réclamé « un grand débat national sur la consommation de drogues et ses effets délétères ». Que pensez-vous de cette initiative ?
J-P. C. Sur le principe, je n’ai rien contre. Mais ça m’agace car les grands débats, généralement, nous font tourner en rond. Il faut avoir conscience que cette annonce arrive dans un contexte pré-électoral. Avec cette initiative, on est dans le jeu politique. En France, le débat sur les addictions est gâché neuf fois sur dix parce qu’on s’en sert pour des batailles électorales. C'est devenu un sujet de clivages et les politiciens s’en emparent uniquement pour des effets de tribune, rarement avec la volonté de trouver des solutions aux problèmes rencontrés sur le terrain.
ELLE. Organiser un débat national après l’affaire Halimi, est-ce que ça ne risque pas de faire pencher la balance en faveur d’une tolérance zéro vis-à-vis du cannabis ?
J-P. C. Est-ce qu’on ne pourrait pas commencer par rappeler que l’affaire Halimi a eu lieu dans les années de la prohibition du cannabis ? Et non dans celle de la libéralisation du cannabis ! Comme pour le triste accident à Avignon, cette affaire est le résultat de l’inefficacité de la politique actuelle : en misant tout sur le système répressif, on a tourné le dos à la prévention et on a fait naître des tensions.
Le 25 février 2020, le Centre américain pour le contrôle et la prévention de la maladie (CDC), en collaboration avec la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, les services de santé locaux et des états, et d'autres partenaires cliniques ou publics en santé ont publié une mise à jour sur l'éclosion de maladies pulmonaires sévères associées au vapotage (MPAV). Sur un total de 2807 hospitalisations, 68 se sont avérées fatales. On attribue les lésions pulmonaires fatales à l'acétate de vitamine E qu'on retrouve dans les produits de vapotage et dans les liquides pulmonaires des sujets affectés [1].
En novembre 2019, la Belgique rapportait un cas de décès associé à l'usage de cigarettes électroniques contenant du cannabidiol (CBD) [2].
OBJECTIF
L'objectif de l'étude est de déterminer la présence de vitamine E ou d'acétate de vitamine E ainsi que d'autres substances potentiellement dangereuses dans les échantillons commerciaux de liquides à vapoter (aussi appelé e-liquides) enrichis de CBD vendus sur le marché européen.
MÉTHODOLOGIE
Tests d'identification
Entre la fin 2019 et le début 2020, 1 unité (bouteille) de 15 marques différentes de liquides à vapoter enrichis de CBD a été achetée à divers endroits (par internet, chez les buralistes, en boutique).
Chacune des bouteilles a été analysée selon une méthode de chromatographie en phase gazeuse/spectrométrie de masse (CPG-MS) en mode de balayage complet (scan), ce qui nous a permis d'obtenir l'information sur le contenu total des échantillons. Les substances détectées séparément par la chromatographie ont été comparées avec une base de données (bibliothèque NIST) ce qui a permis de les identifier avec un certain degré de fiabilité. L'analyse d'identification a été menée au moyen de deux méthodes de chromatographie différentes et dans des laboratoires distincts, ce qui nous a permis de détecter un plus grand nombre de substances présentes. De plus, l'une des méthodes a été réalisée au moyen de deux techniques d'injection différentes, c'est-à-dire l'injection directe et la technique dite de « l'espace de tête ».
Bien que les tests décrits ci-dessus permettent d'identifier un grand nombre de substances présentes dans les échantillons, un autre test d'identification spécifique pour la vitamine E et l'acétate de vitamine E a été exécuté par CPG-MS. Celui-ci a été réalisé selon les directives de la pharmacopée européenne (04/2005:0439) pour l'identification de ces deux substances.
Tests de quantification
Lorsque les résultats d'identification ont été obtenus, le CBD a été quantifié par chromatographie en phase liquide avec détecteur à barrette de diodes (HPLC-DAD) et l'acétate de vitamine E par CPG-MS. Dans les deux cas, les échantillons ont été analysés deux fois (contre-analyse).
RÉSULTATS
Tests d'identification
La plupart des échantillons (14 sur 15) ont démontré la présence de propylène-glycol (PG) ou du glycérol (VG), composés de base qui se retrouvent généralement dans les liquides à vapoter. L'un d'eux n'en contenait aucun. Dans ce dernier, du squalane et du tricaprylate de glycérol ainsi qu'une forme de vitamine E ont été identifiés. Dans les tests spécifiques pour l'identification de la vitamine E et de l'acétate de vitamine E, ce même échantillon a donné un résultat positif pour la présence d'acétate de vitamine E.
En plus de ces composés, la plupart des échantillons (12 sur 15) contenaient des terpènes qui sont également présents naturellement dans la plante de cannabis. Les plus fréquents étaient le ß-caryophyllène, détecté dans 10 des 15 échantillons, le limonène dans 8 échantillons et le ß-myrcène et le farnesène dans 7 échantillons.
Des phytocannabinoïdes autres que le CBD ont également été détectés : d9-THC a été identifié dans tous les échantillons et CBDV dans 12 d'entre eux.
La présence d'alcool benzylique pouvant provoquer de la toux, des étourdissements et des maux de tête a été relevée dans un échantillon, et ce, selon les deux méthodes [3].
Tests de quantification
En ce qui a trait au CBD, l'analyse de 14 des 15 échantillons a démontré des valeurs inférieures à celles figurant sur l'étiquette. Seuls 4 échantillons ont démontré un écart de moins de 10 % inférieur au pourcentage déclaré (-6 %, -3,4 %, -2,5 % et -8 %). En moyenne, la concentration de CBD était de 27 % inférieure à la valeur indiquée sur l'étiquette, avec les extrêmes allant de +6,67 % à -78,33 % de CBD. Un seul échantillon révélait une valeur supérieure à celle déclarée (6,67 %). Le coefficient de variation (% CV) lors de la contre-analyse était très élevé pour certains échantillons (jusqu'à 40,03 %), ce qui indique un manque d'homogénéité du produit.
Figure 1. La concentration de CBD dans les échantillons analysés par rapport aux valeurs sur les étiquettes
L'échantillon ayant obtenu un résultat positif pour l'acétate de vitamine E a rapporté une concentration de 244,48 mg d'acétate de vitamine E par gramme de l'échantillon lors du test de quantification.
CONCLUSIONS
La présence d'acétate de vitamine E a été confirmée dans un des 15 produits examinés dans le cadre de cette étude.
Il n'y a aucune donnée relative au seuil de dangerosité de ce composé lorsqu'il est inhalé dans un liquide à vapoter. Cependant, la documentation existante sur l'utilisation de cigarettes électroniques et la présence d'acétate de vitamine E par les gens souffrant de maladies pulmonaires graves tend à en déconseiller la consommation.
De la même manière, la présence d'autres composés comme l'alcool benzylique, qui peut entraîner des problèmes pulmonaires à court et à long termes, souligne le besoin d'exercer un meilleur contrôle sur la composition de tels produits, soit en limitant leur usage ou en fournissant des informations sur l'étiquette.
La présence de d-9 THC dans tous les échantillons signifie que, selon la quantité consommée, les tests de dépistage pourraient donner des résultats positifs pour cette substance.
En ce qui a trait au contenu en CBD, dans certains échantillons, l'écart entre la valeur déclarée et celle quantifiée était très grand, tout comme le manque d'homogénéité, ce qui démontre un manque de contrôle et l'absence de pratiques exemplaires dans la fabrication du produit.
On remarque aussi une tendance à ajouter des terpènes typiques à la plante de cannabis dans le liquide à vapoter, possiblement avec comme objectif de rapprocher le goût du liquide à vapoter à celui de la plante.
Pourquoi la production naturelle de CBD n'est pas (encore) autorisée en France
06h56, le 10 février 2021 , modifié à 07h29, le 10 février 2021
Un rapport parlementaire, remis mercredi, recommande au gouvernement d'autoriser la production naturelle de CBD, une molécule contenue dans la plante de cannabis, sans effet psychotrope et qui peut soigner différentes pathologies. Les réseaux de distribution existent, mais des craintes demeurent du côté de la Haute autorité de santé.
DÉCRYPTAGE
Avez-vous remarqué la multiplication des "coffee shop" à la française, qui proposent des produits "bien-être" à base de CBD ? Le marché dérivé de cette molécule, contenue dans la plante du cannabis, est en pleine expansion et pourrait rapporter gros. Sauf qu'en France, il est pour l'instant limité par une réglementation frileuse, comme le pointe un rapport parlementaire remis mercredi. Europe 1 fait le point.
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Des producteurs "dans les starting-blocks"
Première précision : le CBD ne doit pas être confondu avec le THC, une autre molécule du cannabis, qui a un effet psychotrope. Il est utilisé dans des tisanes, par exemple, pour un effet de relaxation musculaire, ou pour soulager des pathologies comme l'arthrose ou les insomnies. Sa vente est légale sous conditions - contrairement au THC.
Mais aujourd'hui, la molécule est exclusivement produite en laboratoire en France, ou alors ses fleurs sont importées de l'étranger. Et l'Hexagone passe donc à côté d'un marché considérable. C'est pour cela que les parlementaires recommandent au gouvernement d'autoriser la production naturelle de CBD, aujourd'hui interdite en France. Car selon leur rapport, la filière, de sa production dans les champs français à sa transformation, représenterait un à trois milliards d'euros, avec des milliers d'emplois à la clé.
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"La production est prête, les producteurs sont dans les starting-blocks", explique à Europe 1 Jean-Baptiste Moreau, rapporteur du texte - et député LREM de la Creuse qui a beaucoup a gagner avec le CBD. "La France est l'un des derniers pays européens à ne pas avoir bougé. C’est totalement incompréhensible puisque c’est reconnu officiellement par l’OMS : le CBD n’est pas une drogue", souligne le parlementaire. "On attend juste le feu vert de l’administration, c’est tout." Alors, pourquoi la situation n'évolue-t-elle pas ? Tout simplement parce qu’il y a toujours une crainte du côté de la Haute autorité de santé, qui estime qu'autoriser officiellement le CBD reviendrait à envoyer un mauvais signal aux consommateurs de cannabis récréatif.
Entre 300 et 400 magasins en France
Pourtant, les producteurs ne sont pas les seuls à être prêts : le réseau de distribution l'est aussi, avec entre 300 et 400 magasins en France. Europe 1 s'est ainsi rendue dans une boutique de CBD ouverte il y a deux mois à Paris. "Je le vaporise et je fais parfois des infusions", confie Clément, qui y achète chaque semaine 1 à 5 grammes de fleurs, en provenance du Luxembourg. "Je le prends surtout pour l’effet anxiolytique, ça m’aide à dormir, ça m’aide un petit peu à réfléchir", nous explique-t-il. Infusions, huiles, crèmes pour les mains, barres chocolatées : il y en a pour tous les goûts… et tous les âges. Parmi les habitués, on croise aussi une femme de 70 ans, venue acheter quatre paquets de tisane pour ses amies.
"Les gens font de moins de moins en moins l’amalgame avec le cannabis" se félicite Brice Masseixe, gérant de la chaîne Purple Store. "Depuis début septembre, on est à +30% de chiffre d'affaires par mois. Ça se développe très rapidement, j’ai tous les jours des gens qui m’appellent pour savoir comment ils peuvent ouvrir une franchise ou exploiter le concept."
Face à un tel succès, certains buralistes proposent désormais eux aussi des fleurs de CBD. Tandis que d’autres préfèrent attendre qu’il n’y ait plus aucun doute sur sa légalité. Car ceux qui en vendent déjà s’appuient pour l'instant sur une décision de la justice européenne, qui date de novembre dernier. Dans son arrêté, elle rappelle que le CBD n’est pas une drogue, et que ses fleurs doivent être librement commercialisées. L’Etat français va donc bien devoir se mettre en conformité avec le droit européen.
Par Justin Morin et Zoé Pallier, édité par Margaux Lannuzel
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La politique du cannabis en France, une longue histoire
October 25, 2020 4.44pm GMT
Author
David A Guba, Jr.
History Faculty, Bard Early College Baltimore
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Un policier français se tient près de 74 kg de cannabis, de munitions et de billets de banque saisis par la police le 16 octobre 2015 à Marseille. Anne-Christine Poujoulat/Afp
Le président Emmanuel Macron et le gouvernement français ne sont pas favorables à la légalisation du cannabis « récréatif ».
Cependant, la France semble de plus en plus envisager une éventuelle légalisation de l’usage thérapeutique du cannabis. Comment comprendre cette évolution, toute aussi sociétale que politique ? L’histoire coloniale du cannabis peut apporter quelques éclairages.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
NORML France, association de loi 1901 informant les usagers et consommateurs de cannabis, a montré, au cours de la dernière décennie une demande croissante pour ce produit, relayée par des appels publics à la réforme. Entrepreneurs, agriculteurs, médecins, économistes, politiciens et même certains syndicats de police défendent à différents degrés un assouplissement de la législation sur la consommation du cannabis.
Le 14 mai 2016, la 15e Marche mondiale pour le cannabis, qui appelle à la légalisation de la marijuana, à Paris. Kenzo Tribouillard/AFP
En janvier 2021, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) devrait lancer ses essais thérapeutiques à base de cannabis sur 3000 patients.
Un assouplissement de la loi semble être amorcé : depuis le 1er septembre 2020, la possession de cannabis entraîne des amendes de 200 euros contre, auparavant un risque de poursuites judiciaires.
Pourtant, de nombreux experts et commentateurs, considèrent que l’amende et les mesures judiciaires ne résolvent pas les problématiques actuelles.
En effet, la consommation de cannabis aggrave la toxicomanie, en particulier chez les mineurs.
On constate aussi une recrudescence de délits et crimes liés au trafic de cannabis et autres drogues. Enfin, certains, comme l’association NORM, pointent une hausse criante de la criminalisation des populations issues de l’immigration en lien avec le trafic de drogue. Selon une étude, les personnes issues des minorités sont 6 à 8 fois plus susceptibles que celles issues de la majorité d’être arrêtées par la police française, suspectées d’être plus directement liées à des trafics de drogue.
Au cours de mes recherches sur le sujet du cannabis en France, j’ai montré que la réglementation du cannabis en France s’inscrit dans une histoire longue composée de politiques publiques inefficaces, mais aussi d’injustices, d’hypocrisie et de néo-colonialisme.
En fait, presque tous les efforts de la France pour réglementer la consommation de cannabis au cours des deux derniers siècles ont échoué parce qu’ils considèrent à tort le cannabis et les fournisseurs de cannabis comme des menaces, et souvent des menaces étrangères, pour la santé et la sécurité publiques de la République française, justifiant ainsi la répression par l’État. La mesure prise au 1er septembre 2020 pourrait de la même façon échouer, car elle reproduit les mêmes erreurs politiques et sécuritaires qui régissent la répression de la drogue en France depuis le début du XIXe siècle.
La période coloniale
La toute première mesure d’interdiction du cannabis dans l’histoire de France a été adoptée le 8 octobre 1800 en Égypte, alors occupé par l’armée révolutionnaire française.
Généralement mal attribuée par les historiens à Napoléon, cette interdiction, en fait, a été émise de la politique coloniale de Jacques-François « Abdallah » Menou, le général en chef de l’Armée d’Orient travaillant à installer une République sœur en Afrique du Nord.
Jacques Menou. Joseph Ducreux/Wikimedia
Menou, qui s’est converti à l’islam et a épousé la fille d’une famille sunnite élite à Rosetta, a interdit le haschich et a fermé les « cafés maures » où des Égyptiens, pour la plupart des membres des classes ouvrières et des sectes religieuses, comme les sufis, se procuraient et consommaient de la drogue.
Selon lui, ces classes défavorisées et leur consommation de cannabis menaçaient le partenariat fragile qu’il construisait entre l’élite indigène égyptienne et les forces d’occupation françaises. Cependant, Menou ne savait pas ou ne se souciait pas de savoir que c’étaient les Grecs d’Alexandrie, et non pas les musulmans, qui contrôlaient le marché du haschisch en Égypte à cette époque. Ni d’ailleurs que ce sont les exactions de l’armée française à l’encontre des populations, et non l’intoxication au haschish, qui ont provoqué les mouvements de résistance à la colonisation.
Un bouc émissaire utile
Une logique similaire a sous-tendu la création de lois anti-cannabis en Algérie française au cours de la seconde moitié du XIXe siècle.
En 1857, par exemple, plusieurs crimes violents commis par des musulmans à Alger ont été attribués à une consommation excessive de haschich. Le cas le plus médiatisé était peut-être celui de Soliman ben Muhammad, qui, après avoir consommé du haschich, a attaqué une foule de Juifs rassemblés dans le marché central d’Alger pour le sabbat, blessant sept et en tuant un. La cour d’assises d’Alger l’a reconnu coupable du meurtre d’un « indigène juif » et l’a condamné à cinq ans d’emprisonnement.
Les médecins appelés par le tribunal à faire des témoignages d’experts, ont commenté dans la presse
The History of Marijuana in France.
Peu de temps après, le gouverneur général d’Algérie a adopté un décret officiel réglementant la vente et la consommation de haschich dans les cafés maures et interdisant la vente de haschich aux mineurs. Et des reportages sensationnalistes sur des hachichins terrorisant Alger ont ensuite étémis en avant pour justifier la création du Code de l’indigénat dans les colonies en 1881. Encore une fois, les Français ont instrumentalisé le haschich pour excuser les maux du colonialisme, dans ce cas les tensions intercommunautaires entre indigènes musulmans et juifs, et pour fournir une justification médico-légale pour circonscrire la liberté des Algériens indigènes.
Une drogue qui ébranle la sécurité nationale ?
Au cours du siècle suivant, les autorités françaises ont adopté plus d’une douzaine d’interdictions et de réglementations répressives du cannabis dans les juridictions métropolitaines et coloniales, présentant presque toujours la question de la consommation de cannabis comme une question de sécurité impériale et nationale.
Au Cambodge en 1907, en Indochine en 1910, toute la France en 1916, l’Afrique équatoriale française en 1926, la Syrie et le Liban en 1934, Madagascar en 1941, et toute la France (encore une fois) en 1953 puis 1970 – dans chaque cas le gouvernement français a proclamé que l’intoxication au cannabis et les consommateurs de cannabis – notamment ceux issus du monde colonisé, représentent des menaces au progrès et à l’ordre social. Mais chaque tentative de répression de cette drogue a échoué.
Peut-être que la seule réglementation réussie sur le cannabis promulguée par les Français au cours de cette période s’est produite en Tunisie (1881) et au Maroc (1914), où, sous le régime du protectorat, les Français ont décidé d’autoriser l’usage généralisé et de laisser les autorités locales opérer un monopole d’État, l’essentiel des recettes fiscales allant dans les caisses coloniales françaises.
Mais ces approches plus réalistes, qui considèrent le cannabis comme un vice acceptable et imposable comme le tabac et l’alcool, et non comme une menace pour la république ou un bouc émissaire de problèmes sociaux beaucoup plus profonds, ont constitué un succès rare qui n’a pas été répété depuis.
Cannabis : un rapport prône une «légalisation raisonnée» pour «assécher» les trafics
Dans une étude publiée vendredi 9 octobre, le think tank Terra Nova s’intéresse aux policiers chargés de mener la répression et dont les actions seraient trop souvent vaines.
Par Nicolas Daguin
Publié hier à 14:05, mis à jour hier à 14:11
700.000 personnes seraient des consommateurs quotidiens de cannabis. CascadeCreatives - stock.adobe.com
Le débat depuis des années autour de la légalisation du cannabis et qui revient pour chaque gouvernement successif est aujourd'hui dans l'impasse. Les autorités prônent la voie répressive pour endiguer les trafics mais les Français restent les plus gros consommateurs de cannabis en Europe. Le pays comptait cinq millions de fumeurs de marijuana en 2017 dont 700.000 consommateurs quotidiens, selon des données publiées en 2018 par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
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Pourtant la répression se poursuit. «La loi de la République, c'est l'interdiction des drogues» a martelé ces dernières semaines le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qualifiant à plusieurs reprises le cannabis de «merde».
Dans une analyse intitulée «Cannabis : pour une autre stratégie policière et pénale» publiée vendredi 9 octobre, le think tank Terra Nova estime que les forces de l'ordre ont été trop mises à l'écart du débat. Le rapport s'attache entre autres à faire la lumière sur l'incapacité des policiers à appliquer la loi dans des quartiers où le trafic et la consommation de drogue sont fleurissants.
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L'étude montre notamment le caractère vain des contrôles répétés tout comme les enquêtes et interpellations menées dans le cadre des affaires de stupéfiants qui n'aboutissent jamais mais qui s'inscrivent dans une politique du chiffre, la «bâtonite». Face au volume d'affaires à traiter, policiers et magistrats ont pour beaucoup le sentiment de «vider l'océan avec une cuillère».
« Quand je fais un go fast sur l'autoroute, ça n'a aucun impact sur le quotidien des gens. C'est un fournisseur, les petits revendeurs vont se fournir ailleurs. Ça sert à quoi ? Je me pose la question, dans un pays où on criminalise l'offre et on dépénalise quasiment la demande, je ne vois pas où ça nous mène. (…) On criminalise la moitié du système, on regarde ailleurs pour l'autre moitié » raconte dans l'étude un commissaire de police d'un service de lutte contre les stupéfiants.
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Si le rapport assure ne pas minimiser «la dangerosité de la drogue» et ne prône pas non plus une «vision naïve qui consisterait à considérer la légalisation comme la solution à tous les problèmes», il préconise une «légalisation raisonnée» pour «assécher» les trafics. Cela permettrait également de «dégager du temps aux services judiciaires et policiers pour les dossiers les plus importants, tout en poursuivant des objectifs en termes de santé publique (suivi des personnes souffrant d'addictions, contrôle de la qualité des produits…)» explique le rapport.
Pour Terra Nova il s'agit de lutter contre la consommation de cannabis par la légalisation. Le think tank ne nie pas la nécessaire présence des pouvoirs publics dans le contrôle et la gestion de la consommation de la drogue. Mais il préconise la création d'une nouvelle autorité de régulation dont le rôle ne serait plus celui de la répression systématique mais davantage celui de faire baisser la consommation et de contrôler les risques liés aux usages.
« Il faudrait changer l'approche, qui est dogmatique, caricaturale, politique. On dit « c'est illégal, donc il faut sanctionner », on ne réfléchit pas. Chez les consommateurs et les revendeurs, il y a peu de gens foncièrement mauvais ou dangereux. Ce sont des gens qui sont tombés dans les trafics par opportunité, cela reflète la misère sociale. Peu de riches trafiquent » confie dans le rapport un gardien de la paix rattaché à la brigade des stupéfiants d'une grande métropole française.
La forfaitisation, une fausse bonne idée?
Depuis le premier septembre 2020, les forces de l'ordre ont la possibilité de verbaliser et d'infliger une amende de 200 euros aux consommateurs de stupéfiants arrêtés en flagrance sur la voie publique. On parle de forfaitisation des délits de stupéfiants. L'objectif de cette mesure, appliquée sous l'impulsion en 2018 de Gérard Collomb alors ministre de l'Intérieur, est de «renforcer la réponse répressive face à la consommation tout en désengorgeant les juridictions» dans la mesure où le paiement de l'amende évite tout recours aux tribunaux. Dans les faits, il apparaît que cette nouvelle mesure n'est qu'une charge supplémentaire pour les agents de la voie publique qui ont déjà de nombreux problèmes à traiter. «De plus, cela a pour conséquence de renforcer des tensions déjà existantes avec une partie de la population, notamment jeune, autour de la question des contrôles d'identité, qui cristallise en grande partie la défiance policepopulation» précise le rapport de Terra Nova.
«On est dans un discours de « tenir le terrain », ça ne veut rien dire et ça donne une perception agressive aux gens » affirme un gardien de la paix d'une brigade des stupéfiants.
Cette étude de Terra Nova intervient après la publication samedi 3 octobre par Le Journal du Dimanche d'une tribune de 80 élus du parti Les Républicains opposés à la légalisation du cannabis. «Il n'y a pas de «drogue douce». La drogue est un poison, un fléau que nous devons combattre!» écrivent les élus. Cette tribune était une réponse à celle de trois maires du même parti LR qui avaient réclamé la semaine précédente, dans Le JDD, la légalisation de la consommation de cannabis, qu'ils estiment être «le meilleur moyen d'en anéantir le trafic et de ruiner les trafiquants».
«Légaliser la vente de cannabis conduira les vendeurs actuels à se tourner vers la vente d'autres substances encore plus dangereuses et nocives !», leur avaient répondu les 80 parlementaires. En outre, «ce n'est pas parce que les forces de l'ordre ont du mal à venir à bout du trafic qu'il faut légaliser la pratique!», insistent les parlementaires, «sinon il faudrait aussi légaliser le trafic d'armes, la fraude fiscale, la prostitution et ne plus sanctionner les vitesses excessives au volant !»
Cannabis: ces habitudes de consommation prises pendant le confinement
Selon une étude de l’observatoire français des drogues et des toxicomanies, les consommateurs se sont procurés la drogue sans difficulté malgré les fermetures des frontières.
Par Angélique Négroni
Publié le 7 octobre 2020 à 23:00, mis à jour le 8 octobre 2020 à 10:35
L’observatoire français des drogues et des toxicomanies révèle ce jeudi les chiffres de l’enquête «cannabis online». THOMAS SAMSON/AFP
Le confinement a eu des conséquences inquiétantes en matière d’addiction sur une partie des consommateurs de cannabis. L’observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) révèle ce jeudi qu’un quart des usagers jusqu’alors hebdomadaires (27 %) et près d’un usager mensuel sur dix (8 %) est passé à un usage quotidien pendant le confinement. «Au total, la part des usagers quotidiens a progressé de 11 points, passant de 20 % à 31 %», indique l’observatoire.
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Ces données inédites résultent de l’enquête «cannabis online» que cet organisme a réalisé. Entre le 10 juillet et le 7 août, l’observatoire a mis en ligne un questionnaire sur les habitudes de consommation à l’heure du confinement. Parmi les 7.000 personnes qui ont consulté le document, 2 778 -majoritairement des personnes âgées de 18 à 34 ans-, y ont répondu.
L’impact de l’enfermement
C’est à partir de ces milliers de réponses que l’OFDT a pu analyser l’impact de l’enfermement sur l’addiction. Toutes ces données font apparaître que si des consommateurs assez réguliers ont monté d’un cran leur consommation, une importante majorité d’habitués n’a pas, quant à elle, changé ses habitudes. D’une façon générale, plus la consommation était «élevée avant le confinement, moins le comportement d’usage a varié», relève l’étude. «Ainsi, 8 consommateurs quotidiens sur 10 (82 %) et la moitié des usagers hebdomadaires ont maintenu leur niveau de consommation à l’identique», est-il écrit. Cette période a eu des effets positifs sur certains puisque 28 % d’usagers ont indiqué ne pas avoir consommé et 16 % avoir diminué leur consommation.
Cet état des lieux de la consommation indique clairement que, malgré les restrictions de sorties et les fermetures des frontières, les consommateurs n’ont guère eu de peine à se procurer leur dose. «Les personnes ayant répondu à l’enquête ne semblent pas avoir rencontré de difficulté majeure pour accéder au produit», fait remarquer l’observatoire, qui relève toutefois une légère baisse de la vente au cours de cette période. «67 % des usagers de cannabis en ont acheté durant le confinement contre 78 % en temps ordinaire». Les tarifs de la vente pratiqués au cours de ces quelques mois révèlent par ailleurs que le marché de la résine a moins résisté que celui de l’herbe. Ainsi, le prix de la résine a augmenté de 27 %, passant de 5,70 euros le gramme à 7,20 euros tandis que celui de l’herbe est resté stable, autour de 7 euros le gramme.
Consommation solitaire
«Cette différence s’explique. Concernant l’herbe, il y a en France une part d’auto culture, qui a permis aux usagers de s’approvisionner. À l’inverse, le marché de la résine, qui vient de l’étranger et remonte par le sud, a été perturbé par des frontières fermées», explique au Figaro Stanislas Spilka, le coordinateur de l’enquête qui, d’une manière générale, s’est dit surpris par cette photographie de la consommation à l’heure du confinement. Toutes ces données contredisent ce qu’il avait imaginé. «Nous étions partis d’une hypothèse selon laquelle il y aurait au cours de cette période beaucoup de difficultés d’approvisionnement en raison des frontières fermées et que les prix allaient fortement grimper. Nous avions alors envisagé une rupture de la consommation. Cela n’a pas été le cas», dit-il.
Au cours de cette même étude, l’observatoire rend compte aussi de la manière dont la drogue a été consommée. Le confinement, qui a interdit les rassemblements, a naturellement fait progresser la «consommation solitaire».
Addiction aux jeux
Par ailleurs, 38% de ceux qui ont répondu au questionnaire ont admis avoir pris leur premier joint de la journée plus tôt que d’habitude. «Ces deux changements sont en général considérés comme des signes inquiétants de la consommation et de la dépendance. Évidemment durant le confinement, la consommation solitaire était inévitable. Mais nous redoutons que des habitudes aient été prises et nous allons surveiller l’évolution des comportements», indique le responsable de l’enquête.
En parallèle de cette étude, l’observatoire rend compte d’un autre phénomène d’addiction qui touche les jeux d’argent. Ces derniers ont explosé. «Malgré un recul global du jeu en ligne du fait de l’interruption des paris sportifs, le confinement a contribué à l’essor très important du poker en ligne avec davantage de joueurs actifs, une intensification de la pratique de jeu et des dépenses moyennes par joueur également en hausse», est-il écrit. Les chiffres montrent aussi que les jeunes de 18 à 24 ans mais aussi la tranche d’âge des 25 à 34 ans sont tombés durant cette période dans la spirale du jeu et du poker.
La culture du cannabis, un danger pour l'environnement ?
Par Mhari Aurora • Dernière MAJ: 01/10/2020 - 17:23
Culture de cannabis - Tous droits réservés Dutch passion
Imaginez un monde où les gens pourraient acheter un pochon de marijuana pendant leur course hebdomadaire au marché.
C'est ce que le Dr Anthony Silvaggio, chercheur à l'université d'État Humboldt de Californie, espère voir un jour.
Au Royaume-Uni, le débat sur la légalisation ou la dépénalisation du cannabis est une véritable pomme de discorde depuis de nombreuses années, certains estimant que ce n'est qu'une question de temps avant que la Grande-Bretagne ne suive les traces du Canada, de la Californie, des Pays-Bas, etc.
Mais alors que des incendies ravagent la côte ouest des États-Unis, que le glacier de Thwaite en Antarctique fond lentement sous nos yeux et que le mouvement Extinction Rebellion continue de protester contre la destruction des écosystèmes mondiaux, il n'a jamais été aussi urgent d'examiner de plus près le sujet de la production en masse de cannabis. Se pose en effet la question : la culture de masse de "l'herbe" est-elle bonne ou mauvaise pour l'environnement ?
Selon les données de l'Organe international de contrôle des stupéfiants, le Royaume-Uni est le plus grand producteur et exportateur de cannabis à usage médical et scientifique au monde. Cependant, l'empreinte carbone de la Grande-Bretagne en matière de production de cannabis n'a guère fait l'objet de discussions.
Quelle est la façon la plus écologique de cultiver le cannabis ?
La culture du cannabis varie massivement dans le monde entier, mais il existe trois méthodes que les cultivateurs ont tendance à utiliser.
La première consiste à cultiver le cannabis en extérieur, où il bénéficie de la lumière naturelle du soleil et de l'eau de pluie.
Cette méthode est souvent considérée comme la moins nocive pour l'environnement, mais cela dépend si des pesticides et des rodenticides chimiques sont utilisés pour protéger les plantes. L'approche en plein air peut également se traduire par des récoltes de moindre qualité.
La deuxième méthode consiste à cultiver le cannabis en serre en utilisant la lumière du soleil, ou de la lumière artificielle.
L'impact environnemental de cette méthode varie selon que l'on utilise ou non la lumière artificielle, étant donné le surcroît de consommation d'électricité que cela implique. Une autre considération est le degré de sophistication de la serre elle-même.
Et troisièmement, le cannabis peut être cultivé intégralement en intérieur en utilisant un éclairage 100% artificiel, du chauffage, un système de ventilation et même des déshumidificateurs. De nos jours, c'est souvent la méthode la plus populaire car elle permet d'obtenir une récolte de meilleure qualité et de multiples récoltes dans la même période de temps.
Pourtant, cette culture en intérieur est la plus néfaste de toutes pour l'environnement, en raison de la grande quantité d'électricité utilisée, qui contribue à son tour aux émissions de carbone. Il faut également de grandes quantités d'eau pour maintenir les plantes en vie tout au long du processus de culture. "La consommation d'énergie est de loin le problème le plus important et peut être résolue en cultivant en serre plutôt qu'en intérieur", explique Jouke Piepenbrink, directeur du marketing de Dutch Passion, une entreprise de graines de cannabis basée à Amsterdam.
"Si le cannabis est cultivé à l'extérieur ou dans des serres sans lumière artificielle, l'impact sur l'environnement est très faible", ajoute-t-il.
Les producteurs illégaux de cannabis utilisent souvent la méthode de culture en intérieur pour se faire discrets, parfois même en se tournant vers des générateurs diesel ou à essence pour éviter d'utiliser l'électricité du réseau et ainsi de susciter des soupçons liés à une hausse drastique de la consommation électrique.
Le cannabis doit-il donc être légalisé ?
La question de savoir si l'interdiction du cannabis nuit à la planète, en poussant des producteurs non autorisés à utiliser ces techniques de culture polluantes, est une question que le Royaume-Uni devra examiner alors que le débat sur la légalisation fait rage.
Anthony Silvaggio, chercheur à l'Institut Humboldt pour la recherche interdisciplinaire sur la marijuanaAnthony Silvaggio
"Ces impacts sont le résultat du cannabis sauvage, mais aucun de ces impacts n'existerait si le cannabis n'était pas interdit. La prohibition est la cause première des impacts environnementaux de la culture du cannabis", déclare le Dr Silvaggio, sociologue de l'environnement et membre de l'Institut Humboldt pour la recherche interdisciplinaire sur la marijuana (HIIMR).
"Il est problématique que nous développions une industrie qui pollue au point de nous rendre la tâche plus difficile pour lutter contre la crise climatique. (...) La culture industrielle du cannabis est mauvaise pour l'environnement. La Terre ne peut plus le supporter", conclut-il.
La popularité des produits à base de cannabis atteint des sommets avec la pandémie de coronavirus. Une étude d'Alphagreen, le plus grand marché du Royaume-Uni pour les produits à base de CBD, a révélé que 8 millions de personnes avaient acheté des produits provenant de la CBD entre le début de l'année et mai 2020. Cela représente 150 millions de livres sterling d'achats (164,3 millions d'euros) et une croissance de 50 % par rapport à 2019.
En Europe, l'industrie du cannabis est également en constante croissance. Cela inclut les produits qui inondent le marché dans les pays où le THC - le composé psychoactif du cannabis - est interdit.
"Notre marché n'a cessé de croître depuis 33 ans, mais au cours des trois dernières années, beaucoup de choses ont changé", explique M. Piepenbrink, directeur marketing de Dutch Passion.
Une banque de graines de cannabis à AmsterdamDutch Passion
"Nous voyons de nombreux pays du monde s'ouvrir d'une manière ou d'une autre. Parfois, ils commencent par un programme médical, le marché domestique s'ouvre, ou ils permettent aux entreprises de produire des produits à base de cannabis pour un usage récréatif", précise M. Piepenbrink.
Au Royaume-Uni, la croissance de l'industrie du cannabis pourrait être le signe d'une éventuelle légalisation ou dépénalisation à venir, mais certains chercheurs craignent que la légalisation ne fasse rien pour aider la crise environnementale. Pour eux, les politiques économiques doivent d'abord prendre en compte des objectifs écologiques pour que des changements significatifs puissent être apportés.
Le codirecteur de l'HIIMR, le Dr Dominic Corva, explique : "Vous ne pouvez pas dire que la légalisation a un impact ou un autre tant que vous ne savez pas à quelle variété de légalisation vous avez affaire".
"Une légalisation qui est couplée à une politique environnementale a le potentiel d'être bonne pour l'environnement", ajoute-t-il.
Il met en garde contres les abus de l'industrie : "J'ai vu d'énormes entrepôts remplis de cannabis être cultivés à une échelle qui ne devrait pas se produire, j'ai vu l'assèchement, en particulier dans des conditions de pénurie d'eau, où les grandes rivières sont à sec des mois avant qu'elles ne soient censées l'être. Beaucoup de mes collègues ont vu l'utilisation de pesticides et de rodenticides interdits sur les sols publics".
L'agriculture sèche et les plantations d'accompagnement
Il existe des techniques qui peuvent être utilisées par les cultivateurs de cannabis pour améliorer leur empreinte carbone, explique le Dr Corva. Il s'agit de l'agriculture sèche et de la plantation d'accompagnement.
L'agriculture sèche consiste à faire pousser des cultures dans un climat sec, sans eau ni système d'irrigation. Elle est meilleure pour l'environnement car elle n'épuise pas les précieuses réserves d'eau dans les régions où l'eau est rare, surtout en cas de sécheresse.
Des graines de cannabisDutch Passion
Le compagnonnage dans l'agriculture consiste, lui, à planter différentes cultures ensemble, pour qu'elles se complètent et s'enrichissent mutuellement. Par exemple, les haricots et le maïs. Les haricots adorent grimper sur les hautes tiges de maïs, et le maïs apprécie l'azote fourni par les haricots. Un autre exemple est la ciboulette et la laitue, car la ciboulette repousse les insectes normalement attirés par les feuilles vertes des salades. Ce mode de croissance permet souvent d'améliorer la qualité des récoltes, mais surtout d'éviter le recours aux pesticides, car certaines plantes repoussent naturellement les insectes qui mangent leur plante compagne.
Mais en fin de compte, conclut M. Corva, seule une interdiction totale de la culture de cannabis à grande échelle permettra de faire face à la crise environnementale. Les méthodes nocives utilisées pour cette culture en masse détruisent les sols.
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Le chanvre fait planer les fabricants de soft drinks
MARIE NICOT |
Les boissons au chanvre qui auraient des effets relaxants sont en vogue. Parties les premières, les start-up sont concurrencées par les géants de l’alcool et des soft drinks.
La forme étoilée de la célèbre feuille, les tiges longues de près de 2 mètres et le vert intense malgré la sécheresse estivale accrochent le regard. Les champs de chanvre de la coopérative Interval s’étendent sur la commune d’Arc-lès-Gray, en Haute-Saône. Seuls les « touristes » s’étonnent de trouver cette plante dans cette campagne vallonnée. Les locaux, eux, savent bien que le chanvre est cultivé depuis 1992 en toute légalité, afin d’être transformé en isolants, parebrises de voitures, textiles, graines alimentaires, cosmétiques… Aujourd’hui, la réglementation française ne tolère que ces usages, interdisant la culture de variétés dont le taux de THC (tetrahydrocannabinol) substance psychotrope dépasse 0,2 %. Le THC présent dans la fleur est le principe actif du cannabis. En bref, le THC a un effet planant.
En concurrence avec l’alcool
Légalistes, les agriculteurs se refusent à produire du THC, et même du CBD (cannabidiol), une autre molécule sans propriété stupéfiante. Le CBD n’a qu’un pouvoir relaxant et n’est pas considéré comme une drogue en Europe. Plus libéraux que la France, dont la législation devrait cependant évoluer prochainement, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne tolèrent la commercialisation du CBD, tandis que la Suisse permet depuis 2011 la vente de produits à base de moins de 1 % de THC.
Profitant de ce patchwork réglementaire, des entrepreneurs se lancent sur ce marché prometteur au petit goût de transgression. Tous s’inspirent des États-Unis, où le marché des boissons au CBD atteindra 260 millions de dollars en 2022, selon les analystes de Cannacord Genuity. L’évaluation triple lorsqu’on ajoute les softs à base de cannabis (Marijuana infused beverages). L’usage « récréatif » du cannabis est en effet légal au Canada et dans une dizaine d’États américains. Là-bas, des start-up comme Recess (New York) et son eau pétillante au chanvre bousculent déjà les forteresses. « En conséquence, les grands groupes prennent position. Ces innovations au CBD, voire à taux de THC élevé pourraient concurrencer l’alcool », observe Gaëtan Laederich, ancien créateur de l’eau de coco Vaïvaï reconverti dans Rainbow, société qui propose des produits à base de chanvre. De fait, Constellation Brands (Vins Robert Mondavi...), a investi 4 milliards de dollars dans le producteur de cannabis Canopy Growth. Au Canada, AB InBev (Budweiser, Stella Artois...) a fondé une joint-venture avec le spécialiste du cannabis Tilray pour développer des boissons contenant du CBD ou du THC.
En Europe, le développement est moins spectaculaire, mais bien réel. Le suisse Hempfy, le britannique Kolibri, les français Chilled, Rainbow, Leafter... Plusieurs dizaines de start-up tentent leur chance. Elles promettent un effet anti-stress sans franchir la ligne rouge de l’allégation santé. Et misent sur l’e-commerce pour initier le consommateur avant de convaincre les GMS.
En témoigne le précurseur Hempfy avec son lime tonic à « l’infusion de chanvre » lancé en 2015. L’un des cofondateurs, l’Ukrainien Constantin Marakhov, détaille les recettes du succès : « Un approvisionnement en chanvre 100 % hélvétique et un positionnement premium. » L’offre détonne. SparklingH est un mousseux titrant 7° et mêlant l’énigmatique « infusion de cannabis » avec du chasselas suisse. Plus étonnant, Hempfy Recharge Water V1.0 est une eau composée de lithium et d’extrait de chanvre. Hempfy ajoute un brin de provocation en mettant en avant la feuille de cannabis. Une confusion interdite en France où la DGCRRF veille au grain. « Nous sommes prêts à modifier nos packagings pour conquérir le marché tricolore, concède Constantin Marakhov. L’homme d’affaires assure négocier le référencement de la marque avec les grandes enseignes pour fin 2020 : « Hempfy cible le grand public via la grande distribution. Peu importe s’il faut deux ou trois ans de pédagogie. »
La loi française évoluera-t-elle?
En France, David Migueres (Mezcal Brothers) et Martin Gunther (Kol), qui ont lancé Chilled début avril, se montrent plus prudents. Dans un premier temps, leur eau pétillante au CBD (15 mg par canette) infusée à l’hibiscus est vendue en ligne et à La Grande Épicerie de Paris. « La feuille de cannabis n’apparaît pas sur les canettes. Nous ne souhaitons pas jouer sur l’ambiguïté et l’effet planant. Pour éduquer le consommateur, mieux vaut ne pas mélanger les symboles », précise David Migueres. Le jeune entrepreneur regrette aussi de devoir « se fournir en CBD helvétique en attendant que la France autorise la production locale ». Justement, une mission d’information parlementaire autour des usages du cannabis rendra un rapport en novembre avec des préconisations pour au moins encadrer l’usage du CBD. La question du THC sera aussi posée pour les produits thérapeutiques ou simplement récréatifs. Son rapporteur, Jean-Baptiste Moreau, député LaRem de La Creuse, semble prêt à casser le carcan afin de dynamiser une filière chanvre tricolore qui n’attend que cela.
Une plante écolo
Avec plus de 16 000 hectares et 1 500 cultivateurs, la France est le premier pays producteur de chanvre européen. Très robuste, cette plante non OGM exige très peu d’eau, aucun engrais, ni pesticide. Les régions Bourgogne, Champagne et Pays de la Loire renouent avec cette culture très répandue (176 000 hectares en 1860) avant que le coton et les fibres synthétiques ne prennent le dessus. La concurrence reste vive avec deux zones importantes de production : la Chine et l’Amérique du Nord.
Précurseur
Lancée en 2015, la marque suisse Hempfy fait figure de pionnière avec un lime tonic « à l’infusion de chanvre 100 % helvétique ». Cette boisson se présente en gourde de 180 ml et en bouteille en verre de 250 ml à boire pure ou en cocktail.
Smoothie
Voelkel signe depuis juin une boisson bio à base de soja, complétée de banane, pomme, citron, d’extrait de chanvre, de farine de chanvre et d’acérola. Le groupe allemand cible les végétaliens qui recherchent des protéines végétales sans effet planant.
2,75 € la bouteille de 25 cl.
Multiusage
La société Rainbow préconise de diluer l’huile de CBD Kaya dans un smoothie ou un cocktail. Lancée par Gaëtan Laederich (ex-cofondateur de Vaïvaï), Kaya est censée apporter calme et relaxation.
Le prix est cependant élevé : 30 ml, 38 € et 100 ml, 88 €.
Bulles de CBD
David Migueres (Mezcal Brothers) et Martin Gunther (Kol) ont lancé début avril, en plein confinement, Chilled, une eau pétillante au CBD (15 mg par canette) et à l’hibiscus. Ils vantent l’effet relaxant d’une boisson commercialisée en ligne et à La Grande Épicerie.
PVC : 3 € la canette.