Les premiers résultats de cette étude ont été publiés en 2006 mais étaient passés plutôt inaperçus. L'UFCM a récemment publié sur son site la traduction française d'un article du Washington Post sur ce sujet ainsi que les tableaux des résultats. De nombreux consommateurs de cannabis ne sont toujours pas passés au vaporisateur et continuent de fumer des joints traditionnels. Ce mode de consommation nous a toujours été présenté comme extrêmement nocif et c'est l'une des raisons pour lesquelles l'organisation américaine NORML avait commandé des études sur la vaporisation.
Le docteur Donald P. Tashkin de l'université de médecine de Los Angeles étudie le cannabis depuis plus de 30 ans. Financée par le National Institute on Drug Abuse, l'étude, qui est l'une des plus importantes réalisées à ce jour sur le sujet, a concerné un panel représentatif de 1.200 personnes souffrant d’un cancer du poumon ou des voies aériennes supérieures et de 1.040 personnes n’ayant pas de cancer sur une période allant de 1999 à 2012. Les résultats nous permettent de constater que l'inhalation de la fumée de marijuana issue de la combustion n'augmente pas les risques de cancer du poumon ou des voies aériennes et que cela pourrait même avoir des effets positifs y compris pour les plus gros fumeurs.
Le docteur Tashkin et son équipe avaient auparavant publié des études qui démontraient que la fumée de marijuana était plus dangereuse que celle du tabac et sur lesquelles s'étaient appuyés plusieurs prohibitionnistes américains. " Pour cette nouvelle étude, les résultats n'étaient pas du tout ce que nous attendions. " a déclaré le pneumologue. La fumée de marijuana contient bien les mêmes agents chimiques que ceux contenus dans la fumée du tabac mais elle contient également du THC et cette substance tue les vielles cellules et les empêche de devenir cancéreuses. Selon le docteur Tashkin, les différences entre ces résultats pourraient venir du fait que les études précédentes avaient en partie été réalisés sur des animaux. Les scientifiques avaient aussi remarqué que les fumeurs de marijuana gardaient la fumée plus longtemps et pensaient que cela augmentait les risques.
L'étude a permis de démontrer ceci : en partant d'un coefficient de 1 qui représente le non fumeur, un petit fumeur de tabac (moins de 20 cigarettes par jour), le risque est de 1,3. Pour un fumeur moyen (entre 20 et 40 cigarettes par jour), le risque est de 7,8. Pour un gros fumeur (plus de 40 cigarettes par jour), le risque monte à 21.
Pour les fumeurs de marijuana, tous les chiffres sont en dessous de 1 et pour les gros fumeurs (plus de 22.000 joints durant toute leur vie), il descend à 0,56. En d'autres termes, cela signifie que les fumeurs de cette catégorie ont presque 2 fois moins de chances que le non fumeur d'avoir un cancer du poumon et des voies aériennes !