Si le cannabis est un secteur en croissante fulgurante aux États-Unis (3,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2015 selon les premières estimations contre 2,7 milliards de dollars en 2015 / voir Lmdt du 4 mars 2015), son impact environnemental commence à faire trembler les états qui en ont légalisé sa production, sa vente et sa consommation. Ce qui commencerait à nuire gravement à son image « verte ».
Selon Evan Mills, du laboratoire national Lawrence Berkeley, la production de cannabis en installations fermées utiliserait déjà six fois plus d’énergie que toute l’industrie pharmaceutique. Il estime de plus que la consommation d’électricité nécessaire équivaudrait à la consommation moyenne de 1,7 million de foyers américains.
Par exemple, à Denver (Colorado), la consommation d’électricité aurait augmenté de 1,2 %, dont 45 % serait dû au boom de la marijuana depuis la légalisation en 2014 (voir Lmdt des 10 janvier 2015 et 25 mars 2014). En Californie, qui pourrait s’ajouter aux autres états ayant légalisé le cannabis à usage récréatif, l’activité serait responsable de 3 % de la consommation d’électricité. Evan Mills, dans un rapport, a calculé qu’un seul « joint » de marijuana nécessite une quantité d’électricité équivalente à une ampoule de 100 watts allumée pendant 75 heures d’affilée.
La raison: Les plantes poussent, dans des complexes fermés, grâce à une lumière aidant à stimuler leur croissance … ce qui génère une forte chaleur amenant à faire appel à plus d’air conditionné. Autre facteur, les ampoules utilisées dans la grande majorité des usines sont 500 fois plus puissantes que les conventionnelles. Enfin, il faut ajouter les systèmes de déshumidification afin d’éviter la formation de champignons. Facture : dans la plupart des installations, le coût en électricité dépasserait les 5 000 dollars par mois, sans oublier la pression de plus en forte sur le réseau.
Mais, pour le moment, le pouvoir de l’argent reste supérieur à la prise de conscience écologique et nombre d’états lorgnent sur la pluie de dollars dérivée de la légalisation du cannabis. La petite ville californienne d’Arcata semble même avoir trouvé une solution … sous forme d’une taxe, mise en œuvre en octobre 2013, pénalisant la consommation excessive d’énergie pour cause de culture du cannabis.
Source: lemondedutabac.com